Insee FocusEn un siècle, le pic des naissances s’est décalé de l’hiver à l’été et s’est atténué

Sylvain Papon (division Enquêtes et études démographiques, Insee)

En 2019, 753 000 bébés sont nés en France. Juillet est, comme chaque année depuis 2013, le mois où il y a le plus de naissances. Il n’en a pas toujours été ainsi.

En un siècle, la saisonnalité des naissances s’est quasiment inversée. Des années 1850 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les naissances étaient les plus nombreuses entre février et avril. Le pic annuel s’est décalé au printemps pendant le baby boom, puis, depuis les années 1990, au début de l’été. Il s’est également atténué.

A contrario, jusqu’à la fin du baby boom, un creux des naissances avait lieu à l’automne. Il commence à s’estomper dans les années 1980. Il se décale également vers l’hiver. En 2019, il est davantage marqué en mars et avril.

La répartition des naissances selon les jours de la semaine s’est aussi modifiée. Entre la fin des années 1960 et les années 1990, avec leur médicalisation, de moins en moins d’accouchements ont eu lieu le week-end. Depuis 1997, la part des naissances le week-end repart à la hausse, mais les samedis et dimanches restent les jours où il naît le moins d’enfants.

Insee Focus
No 204
Paru le :Paru le22/09/2020
Sylvain Papon (division Enquêtes et études démographiques, Insee)
Insee Focus No 204- Septembre 2020

En 2019, 753 000 bébés sont nés en France

En 2019, 753 400 bébés sont nés en France (figure 1), soit 5 200 naissances de moins qu’en 2018. Le nombre de naissances baisse chaque année depuis cinq ans, mais à un rythme qui ralentit au fil des années. Alors que la baisse était de 2,4 % en 2015, elle est passée à 1,9 % en 2016 puis 1,8 % en 2017, 1,4 % en 2018 et 0,7 % en 2019 [Papon, Beaumel, 2020]. Entre 2000 et 2015, le nombre de naissances est resté supérieur à 790 000 chaque année, avec un pic en 2010 à 832 800 naissances. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le nombre de naissances en France métropolitaine n’avait jamais été aussi bas que deux années : en 1993 et 1994.

Figure 1 – Nombre de naissances en France depuis 1946

Figure 1 – Nombre de naissances en France depuis 1946
France métropolitaine France
1946 843 904
1947 870 472
1948 870 836
1949 872 661
1950 862 310
1951 826 722
1952 822 204
1953 804 696
1954 810 754
1955 805 917
1956 806 916
1957 816 467
1958 812 215
1959 829 249
1960 819 819
1961 838 633
1962 832 353
1963 868 876
1964 877 804
1965 865 688
1966 863 527
1967 840 568
1968 835 796
1969 842 245
1970 850 381
1971 881 284
1972 877 506
1973 857 186
1974 801 218
1975 745 065
1976 720 395
1977 744 744
1978 737 062
1979 757 354
1980 800 376
1981 805 483
1982 797 223
1983 748 525
1984 759 939
1985 768 431
1986 778 468
1987 767 828
1988 771 268
1989 765 473
1990 762 407
1991 759 056
1992 743 658
1993 711 610
1994 710 993 740 774
1995 729 609 759 058
1996 734 338 764 028
1997 726 768 757 384
1998 738 080 767 906
1999 744 791 775 796
2000 774 782 807 405
2001 770 945 803 234
2002 761 630 792 745
2003 761 464 793 044
2004 767 816 799 361
2005 774 355 806 822
2006 796 896 829 352
2007 785 985 818 705
2008 796 044 828 404
2009 793 420 824 641
2010 802 224 832 799
2011 792 996 823 394
2012 790 290 821 047
2013 781 621 811 510
2014 781 167 818 565
2015 760 421 798 948
2016 744 697 783 640
2017 730 242 769 553
2018 719 737 758 590
2019 714 029 753 383
  • Champ : France métropolitaine ; France hors Mayotte jusqu'en 2013, y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil.

Figure 1 – Nombre de naissances en France depuis 1946

  • Champ : France métropolitaine ; France hors Mayotte jusqu'en 2013, y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil.

Juillet : le mois où il y a eu le plus de naissances en 2019

En 2019, les naissances ont été les plus nombreuses en juillet (figure 2), avec un pic le 26 (2 448 naissances). Depuis 2013, juillet est chaque année le mois où il y a le plus de naissances.

Si depuis quatre ans le jour du pic annuel se situe toujours fin juillet (27 juillet 2018, 20 juillet 2017 et 19 juillet 2016), les années précédentes il était en juillet (26 juillet 2012 et 12 juillet 2011) ou au début de l’automne (entre le 22 septembre et le 4 octobre pour les années 2010, 2013, 2014 et 2015), confirmant l’importance des conceptions « du nouvel an ».

Figure 2 - Nombre de naissances par jour en 2019

Figure 2 - Nombre de naissances par jour en 2019
Les données détaillées sont disponibles dans le fichier à télécharger.

Figure 2 - Nombre de naissances par jour en 2019

  • Lecture : pour un jour donné, la moyenne mobile hebdomadaire correspond à la moyenne du nombre de naissances quotidien sur une semaine centrée sur ce jour. Par exemple, la valeur pour le 7 mars (1 937 naissances) est le nombre moyen de naissances par jour observé entre le 4 et le 10 mars 2019. En réalité, il y a eu 1 983 naissances le 7 mars 2019. S’il y avait eu en 2019 le même nombre de naissances chaque jour, 2 064 nouveaux-nés auraient vu le jour chaque jour.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil.

En un siècle et demi, le pic des naissances s’est décalé de la fin de l’hiver à l’été

La saisonnalité des naissances a évolué sur longue période (figure 3). Au cours de la seconde moitié du 19ᵉ siècle, le nombre moyen de naissances par jour était le plus élevé en février-mars. Depuis le début des années 1990, le pic est en juillet, les mois de février et mars faisant partie des mois comptant le moins de naissances.

Des années 1850 à la veille de la Première Guerre mondiale, les naissances étaient les plus nombreuses entre février et avril, de l’ordre de 6 à 9 % de plus que s’il était né autant d’enfants chaque jour de l’année. Elles étaient les moins nombreuses entre juin et décembre, avec des creux en juillet (– 5 %) et d’octobre à décembre (– 7 %). Entre les deux guerres, le creux de l’automne s’accentue alors que celui de l’été disparaît.

La relative stabilité de cette saisonnalité pendant près d’un siècle s’explique en grande partie par les temps religieux : d’une part, la célébration du carême, période pendant laquelle les relations sexuelles étaient découragées, correspondait au déficit des naissances de l’automne [Ouvrir dans un nouvel ongletRégnier-Loilier, Rohrbasser, 2011] et d’autre part, la période de l’avent, avec le creux des naissances de fin d’été, bien que les écarts dus à cette seconde période se résorbent au début du 20ᵉ  siècle. Le pic observé de février à avril correspond alors à la fois aux conceptions de la fin de la période du carême, mais également à la période où les mariages étaient davantage célébrés. À une époque où avoir un enfant hors mariage était rare, le premier enfant était souvent conçu dans les mois suivant l’union.

De la fin de la Seconde Guerre mondiale à la fin des années 1970, la période où les naissances sont les plus nombreuses s’est progressivement décalée à avril-mai, puis à mai-juillet dans les années 1980. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui marque le début du baby boom, le pic des naissances au printemps pouvait s’expliquer notamment par les nouveaux congés payés estivaux, et la part importante de mariages désormais célébrés en été. Plus récemment, l’augmentation du nombre de naissances hors mariage ne permet plus d’expliquer ce pic par le calendrier des célébrations. Il refléterait plutôt la préférence des couples d’avoir un enfant « à la belle saison » [Ouvrir dans un nouvel ongletRégnier-Loilier, 2010]. Comme il y a parfois un écart entre le calendrier souhaité et celui qui se réalise, le pic continue à se décaler. Dans les années récentes, le pic des naissances a lieu entre juillet et octobre, mais il est bien moins prononcé qu’auparavant : en moyenne entre 2010 et 2019, les naissances de juillet ne sont supérieures que de 5 % au nombre des naissances attendues s’il naissait autant d’enfants chaque jour de l’année, contre un pic de 10 % en mai dans les années 1970.

Figure 3 - Saisonnalité des naissances entre 1853 et 2019 : écart de la part des naissances mensuelles à une répartition uniforme

en %
Figure 3 - Saisonnalité des naissances entre 1853 et 2019 : écart de la part des naissances mensuelles à une répartition uniforme (en %) - Lecture : en moyenne entre 2010 et 2019, les naissances de juillet ne sont supérieures que de 4,5 % au nombre des naissances attendues s’il était né le même nombre d’enfants chaque jour de l’année, alors que cet écart atteint 9,8 % pour le pic de mai dans les années 1970.
Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
1853-1889 1,8 8,4 8,4 6,0 0,2 -4,4 -4,7 -3,6 -1,3 -3,6 -2,5 -4,0
1890-1913 1,9 7,5 8,4 7,1 2,1 -1,5 -0,3 -1,8 -2,8 -7,3 -7,1 -5,8
1914-1919 1,6 7,5 9,5 9,9 0,1 -6,8 -4,9 -4,8 -2,3 -3,7 -1,8 -3,8
1920-1939 3,0 6,2 5,9 4,7 3,7 0,2 1,6 -0,7 -3,1 -6,8 -7,8 -6,6
1940-1945 4,0 2,6 1,3 3,4 5,8 -2,4 -2,1 -2,7 0,2 -4,2 -5,1 -0,6
1946-1959 1,2 3,9 5,1 4,9 4,7 1,7 1,7 -1,7 -1,7 -6,5 -7,5 -5,4
1960-1969 -1,1 2,0 3,2 4,6 6,3 2,3 1,6 -1,9 0,0 -4,3 -6,9 -5,7
1970-1979 -3,1 -1,4 1,7 6,7 9,8 5,5 3,3 -3,0 -2,9 -5,4 -6,6 -4,8
1980-1989 -4,8 -2,3 -0,6 2,8 6,5 4,9 4,7 -0,6 -0,3 -2,2 -4,4 -3,8
1990-1999 -3,7 -2,5 -2,7 0,2 1,5 3,4 6,1 -0,3 1,6 -0,4 -2,1 -1,3
2000-2009 -1,8 -1,8 -3,6 -2,1 0,2 0,0 4,0 1,3 3,0 1,8 -0,2 -0,7
2010-2019 -1,3 -2,1 -4,8 -4,7 -1,0 1,0 4,5 2,8 3,9 2,7 0,0 -1,3
  • Lecture : en moyenne entre 2010 et 2019, les naissances de juillet ne sont supérieures que de 4,5 % au nombre des naissances attendues s’il était né le même nombre d’enfants chaque jour de l’année, alors que cet écart atteint 9,8 % pour le pic de mai dans les années 1970.
  • Champ : France métropolitaine de la période concernée (sources) ; données manquantes pour 1858 à 1860, 1867, 1870, 1871, 1894, 1903 et 1904.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil.

Figure 3 - Saisonnalité des naissances entre 1853 et 2019 : écart de la part des naissances mensuelles à une répartition uniforme

  • Lecture : en rouge figurent les mois où le nombre de naissances est inférieur au nombre de naissances attendues s’il était né le même nombre d’enfants chaque jour de l’année. En vert figurent les mois où il est supérieur. Les mois en jaune correspondent aux situations intermédiaires. Le dégradé de couleur permet de nuancer ces écarts. Par exemple, en moyenne entre 2010 et 2019, les naissances de juillet ne sont supérieures que de 4,5 % au nombre des naissances attendues s’il était né le même nombre d’enfants chaque jour de l’année, alors que cet écart atteint 9,8 % pour le pic de mai dans les années 1970.
  • Champ : France métropolitaine de la période concernée (sources) ; données manquantes pour 1858 à 1860, 1867, 1870, 1871, 1894, 1903 et 1904.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil.

Il n’y a plus aujourd’hui de creux des naissances à l’automne

Le creux observé lors des trois mois d’automne a perduré jusqu’aux années 1970. Il commence à s’estomper dans les années 1980, tout en se décalant entre novembre et janvier. Dans les années 1990, le déficit est marqué de novembre à mars. Il l’est désormais davantage en mars et avril, inversant quasiment la saisonnalité en un siècle.

Le déficit d’enfants conçus en été peut s’expliquer par des modifications comportementales ou par la baisse de la fertilité, en lien avec des températures extérieures durablement très élevées [Ouvrir dans un nouvel ongletRégnier-Loilier, 2010]. Cette dernière hypothèse semble confirmée par les baisses plus importantes du nombre de naissances observées neuf mois après les dernières importantes canicules : mai-juillet 1976, juillet 1983 et août 2003.

Un calendrier affecté par les guerres

La répartition des naissances au cours d’une année est fortement modifiée lorsque des événements éloignent les couples, comme cela a été le cas lors des deux guerres mondiales. En 1915, plus de la moitié des enfants sont nés lors des quatre premiers mois de l’année. Ces enfants ont été conçus avant la mobilisation en août 1914. Les naissances sont restées peu nombreuses jusqu’en septembre 1919, un peu plus de 9 mois après la signature de l’armistice de novembre 1918. Un tiers des naissances de 1919 se concentrent alors sur le dernier trimestre.

Le même phénomène est observé en 1940 : le déclenchement de la guerre en septembre 1939 entraîne une baisse des naissances à partir de juin 1940. La moitié des naissances de 1940 ont eu lieu avant fin mai. L’exode de mai et juin 1940 s’est accompagné d’une baisse des naissances record en février et mars 1941 avec moins de 30 000 naissances mensuelles, contre près de 50 000 en 1939 (sur le périmètre des frontières françaises de 1871, sources).

De 1987 à 2013, moins d’un quart des naissances avait lieu durant le week-end

S’il y avait autant de naissances chaque jour de la semaine, 28,6 % des naissances auraient lieu le week-end. Depuis 1968, première année pour laquelle on dispose des jours de naissance, cette proportion n’a jamais été atteinte (figure 4a). En 1987, la proportion des naissances ayant lieu un week-end est passée en dessous de 25 %, puis a continué de diminuer pour atteindre un creux à la fin des années 1990. Elle a ensuite augmenté et dépasse à nouveau 25 % depuis 2014. Le déficit des naissances est encore plus visible le dimanche, en particulier dans les années 1990 (figure 4b).

Ce creux des naissances en fin de semaine est lié à la médicalisation des accouchements, dont une part de plus en plus importante a été déclenchée ou programmée par césarienne : de 1981 à 1995, la part d’accouchements déclenchés a doublé et celle des césariennes avant travail est passé de 6 à 9 % [Badeyan, Wcislo, Bussière, 2000]. Pour des raisons non médicales, les médecins et futures mères ont pu choisir ces programmations en dehors du week-end.

Selon les Ouvrir dans un nouvel ongletenquêtes périnatales de 2003, 2010 et 2016, les césariennes avant travail sont de moins en moins fréquentes depuis le début des années 2000 : 13 % en 2003, 11 % en 2010 et 9 % en 2016. La part des naissances en fin de semaine augmente donc de nouveau régulièrement, et ce depuis 1997.

Lorsque les accouchements ont lieu en dehors du week-end, ils ont le plus souvent lieu un mardi. Cela s’observe quasiment chaque année depuis 1968. Le lundi est en revanche le jour hors week-end où il y a le moins de naissances.

Figure 4a - Part des naissances le week-end depuis 1968

en %
Figure 4a - Part des naissances le week-end depuis 1968 (en %) - Lecture : en 1968, 27,7 % des naissances ont eu lieu un week-end. S’il y avait eu le même nombre de naissances chaque jour de la semaine, 28,6 % des naissances auraient eu lieu un week-end.
France métropolitaine France
1968 27,7
1969 27,6
1970 27,6
1971 27,6
1972 28,1
1973 27,3
1974 27,4
1975 27,2
1976 27,1
1977 27,1
1978 27,0
1979 26,6
1980 26,5
1981 26,2
1982 25,9
1983 26,1
1984 25,8
1985 25,4
1986 25,1
1987 24,9
1988 24,9
1989 24,6
1990 24,3
1991 23,9
1992 23,7
1993 23,4
1994 23,5
1995 23,4
1996 23,4
1997 23,3
1998 23,4 23,3
1999 23,5 23,5
2000 24,0 24,0
2001 23,6 23,6
2002 23,5 23,5
2003 23,7 23,7
2004 23,7 23,7
2005 24,0 24,0
2006 24,2 24,2
2007 24,1 24,2
2008 24,3 24,3
2009 24,3 24,4
2010 24,5 24,5
2011 24,7 24,8
2012 24,9 24,9
2013 24,9 24,9
2014 25,0 25,0
2015 25,0 25,1
2016 25,4 25,4
2017 25,3 25,4
2018 25,3 25,4
2019 25,4 25,5
  • Lecture : en 1968, 27,7 % des naissances ont eu lieu un week-end. S’il y avait eu le même nombre de naissances chaque jour de la semaine, 28,6 % des naissances auraient eu lieu un week-end.
  • Champ : France métropolitaine ; France hors Mayotte jusqu'en 2013, y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil

Figure 4a - Part des naissances le week-end depuis 1968

  • Lecture : en 1968, 27,7 % des naissances ont eu lieu un week-end. S’il y avait eu le même nombre de naissances chaque jour de la semaine, 28,6 % des naissances auraient eu lieu un week-end.
  • Champ : France métropolitaine ; France hors Mayotte jusqu'en 2013, y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil

Sources

Les statistiques d’état civil sur les naissances sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Le Code civil oblige en effet à déclarer tout événement relatif à l’état civil (naissances, mariages, décès, reconnaissances) à un officier d’état civil dans des délais prescrits.
L’Insee s’assure de l’exhaustivité et de la qualité des données avant de produire les fichiers statistiques d’état civil.

Les séries historiques de l’Insee

Depuis septembre 2019, l’Insee diffuse des Ouvrir dans un nouvel ongletséries historiques sur les naissances sur très longue période. Ces séries ont été réalisées grâce à des archives de la Statistique générale de la France, antérieures à la création de l’Insee.

Le recul historique se heurte à des différences de concepts ou de champs ne permettant pas toujours une comparaison brute des données. C’est pourquoi les données sont présentées ici en proportion et non en niveau.

Avant 1946, les « faux mort-nés » (enfants nés vivants mais décédés au moment de la déclaration de leur naissance à l'état civil) ne sont pas pris en compte dans le décompte des naissances alors qu'ils sont inclus dans les naissances vivantes et dans les décès après 1946.

L’autre différence porte sur le champ de la France métropolitaine, inchangé depuis 1946, mais variable entre 1853 et 1945 :

  • les Alpes-Maritimes, la Savoie et la Haute-Savoie sont exclues jusqu'en 1860 ;
  • la Moselle, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin sont exclus de 1869 à 1919 puis de 1939 à 1945 : ce champ correspond aux frontières de 1871 ;
  • la Corse est exclue en 1943 et 1944 ;
  • de 1914 à 1919, les statistiques ne portent que sur les départements non envahis (77 départements : territoire actuel sans l'Aisne, les Ardennes, la Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, la Moselle, le Nord, l'Oise, le Pas-de-Calais, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin, la Somme et les Vosges).

Pour en savoir plus

« Les statistiques sur les naissances en 2019 », Insee Résultats, septembre 2020.

Papon S., Beaumel C., « Bilan démographique 2019 - La fécondité se stabilise en France », Insee Première n° 1789, janvier 2020.

Papon S., « 759 000 nouveau-nés en France en 2018 : seulement 12 000 ont une mère de moins de 20 ans », Insee Première n° 1773, septembre 2019.

Régnier-Loilier A., Rohrbasser J.-M., « Ouvrir dans un nouvel ongletY a-t-il une saison pour faire des enfants ? », Population & Sociétés n° 474, Ined, janvier 2011.

Régnier-Loilier A., « Ouvrir dans un nouvel ongletÉvolution de la saisonnalité des naissances en France de 1975 à nos jours » in Population, Ined, édition 2010/1 (vol. 65).

Badeyan G., Wcislo M., Bussière E., « La situation périnatale en France en 1998 », Études et Résultats n° 73, Drees, juillet 2000.