Insee Flash Bourgogne-Franche-ComtéAu 3ᵉ trimestre 2020, un rebond de l’emploi salarié qui ne suffit pas à effacer les effets du premier confinement Conjoncture Emploi Insee - Urssaf - Direccte

Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté
No 114
Paru le :Paru le12/01/2021
Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté No 114- Janvier 2021
Avertissement

Dans cette publication, le concept d’emploi se réfère aux critères du bureau international du travail (BIT). Sont comprises dans l’emploi à la fois les personnes ayant travaillé au moins une heure rémunérée pendant une période donnée, mais également les personnes en emploi n’ayant pas travaillé pour certaines raisons (en particulier celles en chômage partiel et en arrêt maladie). Pendant la crise sanitaire qui a commencé au premier trimestre 2020, un nombre inédit de salariés se sont trouvés en situation de chômage partiel ou d’arrêt-maladie (y compris pour garde d’enfant) : ces personnes sont bien considérées comme en emploi.

Nette reprise de l’emploi privé

L’emploi salarié en Bourgogne-Franche-Comté retrouve des couleurs au troisième trimestre et regagne des effectifs sans toutefois retrouver son niveau d’avant la crise du printemps, 13 150 emplois ayant été perdus sur un an. Entre fin juin et fin septembre, la région gagne 14 100 emplois, soit une progression de 1,5 %. Ce rebond concerne à la fois l’emploi privé et public. Il est, toutefois, plus marqué dans le secteur privé avec + 1,7 %, soit près de 12 000 créations nettes d’emplois, contre 1 % dans le public (figure 1 et figure 2).

Au niveau national, l’emploi suit la même tendance à la hausse. Si l’emploi privé augmente à un rythme similaire, l’emploi public progresse plus rapidement (+ 1,5 %) en France que dans la région.

Figure 1Évolution de l’emploi salarié en Bourgogne-Franche-ComtéDonnées CVS en nombre en fin de trimestre

Évolution de l’emploi salarié en Bourgogne-Franche-Comté - Lecture : au 3ᵉ trimestre 2020, les créations nettes d’emplois salariés dans la construction sont de 420 par rapport au trimestre précédent.
Secteur Emploi salarié Évolution sur un an Évolution sur 3 mois
3e trimestre 2020 entre les 3e trimestres 2019 et 2020 2e trimestre 2020 3e trimestre 2020
Agriculture 16 300 - 40 - 190 - 370
Industrie 165 500 - 3 990 - 1 640 - 1 050
dont industrie agroalimentaire 26 000 - 110 - 260 + 70
dont fab. matériels transport 22 000 - 720 - 350 - 170
Construction 50 700 + 200 - 130 + 420
Commerce 120 200 - 980 - 720 - 260
Services marchands hors intérim 231 080 - 3 300 - 5 630 + 4 200
Intérim 33 900 - 4 870 + 2 530 + 8 470
Services non marchands 336 700 - 170 - 1 930 + 2 690
Ensemble 954 400 - 13 150 - 7 690 + 14 100
dont privé 715 300 - 13 060 - 6 110 + 11 830
dont public 239 100 - 90 - 1 590 + 2 270
  • Note : les données du dernier trimestre sont provisoires. Le nombre d'emplois étant arrondi, le total des emplois n’est pas forcément égal à la somme des emplois des différents secteurs.
  • Lecture : au 3ᵉ trimestre 2020, les créations nettes d’emplois salariés dans la construction sont de 420 par rapport au trimestre précédent.
  • Sources : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee

Figure 2Évolution de l’emploi salarié en Bourgogne-Franche-Comté (en %)Données CVS en % en fin de trimestre

Évolution de l’emploi salarié en Bourgogne-Franche-Comté (en %)
Secteur Emploi salarié Évolution sur un an Évolution sur 3 mois
3e trimestre 2020 entre les 3ᵉ trimestres 2019 et 2020 2ᵉ trimestre 2020 3e trimestre 2020
Agriculture 16 300 - 0,3 - 1,1 - 2,2
Industrie 165 500 - 2,4 - 1,0 - 0,6
Industries extract, énergie, eau, Déchets, cokéfaction et raffinage 11 800 - 0,7 - 0,6 - 0,1
Industrie agro-alimentaire 26 000 - 0,4 - 1,0 + 0,3
Biens d’équipement 21 800 - 4,6 - 1,3 - 1,0
Matériels de transport 22 000 - 3,2 - 1,5 - 0,8
Autres secteurs industriels 83 900 - 2,4 - 0,8 - 0,9
Construction 50 700 + 0,4 - 0,3 + 0,8
Commerce 120 200 - 0,8 - 0,6 - 0,2
Services marchands hors intérim 231 100 - 1,4 - 2,4 + 1,9
Transport 51 700 - 1,9 - 1,4 + 0,2
Hébergement-restauration 30 700 - 5,2 - 8,9 + 5,8
Information-communication 8 600 - 1,7 - 1,3 + 0,2
Services financiers 21 400 - 2,7 - 0,4 - 1,0
Services immobiliers 7 000 - 1,1 - 0,1 + 0,7
Services aux entreprises 69 400 + 0,9 - 1,1 + 1,6
Services aux ménages 42 300 - 1,0 - 2,6 + 3,7
Intérim 33 900 - 12,6 + 11,1 + 33,3
Services non marchands 336 700 + 0,0 - 0,6 + 0,8
Ensemble 954 400 - 1,4 - 0,8 + 1,5
dont privé 715 300 - 1,8 - 0,9 + 1,7
dont public 239 100 + 0,0 - 0,7 + 1,0
  • Note : les données du dernier trimestre sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee

Reprise dans les services marchands hors intérim

Au troisième trimestre 2020, l’emploi intérimaire continue à croître, + 33,3 % soit près de 8 500 effectifs supplémentaires. Dans les services marchands hors intérim, l’emploi repart à la hausse (+ 1,9 %). Le secteur gagne ainsi 4 200 emplois ce trimestre.

L’emploi dans les services non marchands et la construction progresse également mais à un rythme moins soutenu (+ 0,8 %). À l’inverse, l’industrie continue à perdre des emplois ce trimestre.

Au niveau national, l’emploi industriel se stabilise. La hausse dans l’intérim et les services marchands hors intérim est plus faible ce trimestre, respectivement + 1,6 % et + 22,8 %. La construction et les services non marchands, quant à eux, connaissent une croissance plus forte de leur emploi, respectivement + 1,3 et + 1,4 %.

Embellie estivale pour l’hébergement-restauration avant le reconfinement

La reprise de l’emploi est notable dans les services aux ménages (+ 3,7 %) et l’hébergement-restauration (+ 5,8 %). La saison estivale, durant laquelle les Français étaient autorisés à se déplacer sans restriction, a permis à l’hébergement-restauration de renouer avec la croissance.

Les secteurs des services immobiliers et des services aux entreprises suivent la même tendance. Sur un an, ce dernier est le seul avec la construction à connaître une hausse de ses effectifs.

L’industrie agroalimentaire parvient à légèrement augmenter ses effectifs (+ 0,3 %), ce trimestre mais reste en baisse sur un an.

Progression de l’emploi dans tous les départements

L’emploi augmente dans l’ensemble des départements de la région (figure 3). Le Doubs bénéficie de la plus importante hausse en volume, avec 3 300 emplois supplémentaires, et le Territoire de Belfort la plus forte en pourcentage, + 2,2 %.

Dans tous les départements, cette hausse est portée majoritairement par celle de l’emploi intérimaire, comprise entre 19,2 % dans la Nièvre et 53 % dans le Doubs.

De même, les effectifs dans les services marchands hors intérim, qui représentent un quart de l’emploi régional, renouent avec la croissance dans toute la région. L’emploi dans la construction se redresse dans tous les départements excepté dans le Territoire de Belfort où il baisse de 0,9 %.

À l’inverse, l’industrie et le commerce perdent des emplois quasiment partout, signe que la reprise passe avant tout dans ces secteurs par l’embauche d’intérimaires.

Figure 3Évolution de l’emploi salarié par département et secteurDonnées CVS en fin de trimestre du niveau d’emploi (nombre) et des évolutions (%)

Évolution de l’emploi salarié par département et secteur
Emploi salarié 2020 3e trimestre Évolution sur 3 mois (3ᵉ trimestre 2020)
Ensemble % par secteur
Effectif % Agriculture Construction Industrie Commerce Intérim Services marchands hors intérim Services non marchands
Côte-d’Or 212 700 + 2 530 + 1,2 - 5,2 + 0,6 - 0,8 - 0,3 + 22,2 + 1,9 + 1,0
Doubs 191 500 + 3 320 + 1,8 + 3,4 + 1,1 - 0,8 - 0,3 + 53,0 + 1,3 + 0,3
Jura 84 800 + 1 300 + 1,6 + 3,0 + 1,0 - 0,1 - 0,3 + 30,6 + 1,7 + 1,1
Nièvre 64 900 + 640 + 1,0 - 1,4 + 0,5 - 0,1 - 0,1 + 19,2 + 1,8 + 0,4
Haute-Saône 65 100 + 790 + 1,2 - 2,2 + 0,8 - 0,1 - 0,7 + 37,8 + 1,8 - 0,6
Saône-et-Loire 181 000 + 3 140 + 1,8 + 2,3 + 1,5 - 0,7 - 0,1 + 28,5 + 2,3 + 1,2
Yonne 105 700 + 1 310 + 1,3 - 7,6 + 0,3 - 1,1 - 0,2 + 28,8 + 2,2 + 0,8
Territoire de Belfort 48 900 + 1 060 + 2,2 + 1,5 - 0,9 - 1,0 + 0,6 + 40,5 + 1,7 + 2,5
Bourgogne-Franche-Comté 954 400 14 100 + 1,5 - 2,2 + 0,8 - 0,6 - 0,2 + 33,3 + 1,9 + 0,8
  • Note : les données du dernier trimestre sont provisoires. Le nombre d'emplois étant arrondi, le total des emplois n’est pas forcément égal à la somme des emplois des différents secteurs.
  • Sources : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee

Encadré - La croissance de l’emploi intérimaire s’accentue

Ce trimestre, l’emploi intérimaire augmente fortement. Cette progression ne permet pas encore de retrouver le niveau d’avant crise. Les effectifs intérimaires de la région restent ainsi 13 % en dessous de leur niveau de fin 2019.

Dans la région, l’emploi intérimaire progresse dans tous les secteurs et plus particulièrement dans le tertiaire non marchand (+ 79 %). Tous les pans de l’industrie augmentent leurs embauches d’intérimaires, notamment la fabrication de matériel de transports (+ 79 %). Au sein du tertiaire marchand, le secteur de l’hébergement-restauration double ses effectifs d’intérimaires grâce, notamment, aux départs en vacances d’été.

Pour comprendre

Cet Insee Flash Conjoncture emploi est publié en partenariat avec les Urssaf et la Direccte qui co-produisent avec l’Insee les estimations trimestrielles d’emploi salarié. Celles-ci sont établies par l’Insee, en appliquant au socle annuel d’emploi construit à partir du dispositif Estel les évolutions trimestrielles issues de plusieurs sources mobilisées par l'Acoss (qui pilote au niveau national les Urssaf), la Dares (service statistique du Ministère du Travail) et l'Insee.

Jusqu’au quatrième trimestre 2017, les estimations trimestrielles d’emploi par région et département portaient seulement sur les salariés du secteur marchand hors agriculture et activité des particuliers employeurs. Depuis le premier trimestre 2018, le champ est étendu à l’ensemble de l’emploi salarié : sont donc ajoutés les salariés de la fonction publique, de l’agriculture et de l’ensemble des particuliers employeurs

Les données de cette publication prennent comme unité statistique le nombre d’emplois et le « privé » comprend l’agriculture et l’activité des particuliers employeurs. Les intérimaires sont comptabilisés au lieu et dans le secteur (services marchands) des agences d’intérim quels que soient le secteur et le lieu dans lequel ils effectuent leur mission. D’autres données sont disponibles en région en nombre de postes et sur un champ « privé » différent.

Enfin, l’introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge de la DSN.

Pour en savoir plus