Insee Conjoncture CorseUne reprise encore très mesurée Note de conjoncture régionale - 2ᵉ trimestre 2020

Déborah Caruso, Marie-Pierre Nicolaï (Insee)

Les dernières données disponibles sur le 2ᵉ trimestre 2020 confirment l’ampleur de la crise économique que traverse la Corse. L'emploi salarié chute plus fortement qu'en moyenne nationale (-5,9% contre -0,9%), notamment dans le secteur privé. Les créations d’entreprises diminuent trois fois plus qu’en France et le recours aux dispositifs de soutien à l’emploi est plus fréquemment mobilisé sur l’île que dans les autres régions. La reprise économique, si elle se dessine, reste encore très mesurée dans la région. D’une part, si les secteurs étaient impactés de la même manière que dans tous les territoires, la perte d’activité serait au mois d’août encore supérieure d’un point dans l’île, compte tenu de sa structure économique. D’autre part, la reprise apparaît décalée dans le temps : les dépenses payées par cartes bancaires ne rejoignent leur niveau antérieur qu’après la mi-juillet, en lien avec le redressement des transports et le démarrage de la saison touristique. Ainsi en juillet, les déclarations d’embauches dépassent leur niveau moyen des années précédentes et le nombre de demandeurs d’emploi commence à baisser. Construction et trafic de marchandises restent toutefois toujours ralentis.

Insee Conjoncture Corse
No 31
Paru le :Paru le12/10/2020
Déborah Caruso, Marie-Pierre Nicolaï (Insee)
Insee Conjoncture Corse No 31- Octobre 2020

À la suite de la pandémie et du confinement de la population, de nombreux indicateurs montraient que l’économie corse pourrait être particulièrement fragilisée (pour en savoir plus). Les données sur l’emploi et les créations d’entreprises du 2ᵉ trimestre 2020 désormais disponibles confirment notamment l’ampleur de la crise en région.

L’emploi régional plus impacté qu’au niveau national

À la fin du 2ᵉ trimestre 2020, la région totalise 109 840 emplois soit une perte trimestrielle de 6 840 emplois. La baisse est bien plus importante sur l’île (- 5,9 %) qu’en France hors Mayotte (- 0,9 %). Elle provient de la surreprésentation dans la région d’activités davantage affectées par les mesures sanitaires et d’un début de saison touristique estivale retardé de fait. Sur un an, le constat est similaire, l’emploi diminue de 6,0 % en Corse contre 2,3 % au niveau national (figure 1).

Notamment, dans le privé, l’emploi insulaire baisse de 7,5 % par rapport au 1ᵉʳ trimestre 2020 et de 7,9 % sur un an contre - 0,8 % et - 2,6 % en moyenne nationale.

Le tertiaire marchand est le plus fort contributeur à la baisse trimestrielle régionale avec une perte de 5 920 emplois (- 11,2 %). Il regroupe en effet des activités phares de l’emploi local très fortement impactées par les dispositifs mis en place face à la pandémie. Au premier rang, visé par la fermeture prolongée des établissements au 2 juin et le décalage des embauches des saisonniers, l’hébergement-restauration accuse une chute de 31,6 % des effectifs sur le trimestre. C’est quatre fois plus qu’en moyenne nationale (- 7,6 %). Lui succèdent les activités immobilières (- 14,6 %), du commerce (- 8,0 %) et du transport-entreposage (- 7,4 %).

L’industrie (- 5,0 %) et notamment la fabrication de denrées alimentaires et boissons (- 13,0 %) sont également impactées. L’agriculture perd 2,2 % de ses effectifs et le tertiaire non marchand affiche une baisse de 1,7 %. Seul le secteur de la construction résiste : l’emploi y progresse de 0,8 % en région et reste stable au niveau national.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Corse Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Corse Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,08 100,2 100,32 100,27
T2 2011 100,58 100,31 100,95 100,4
T3 2011 100,75 100,25 100,96 100,4
T4 2011 100,74 100,3 100,86 100,42
T1 2012 101,34 100,32 101,66 100,4
T2 2012 101,32 100,29 101,54 100,33
T3 2012 101,43 100,14 101,55 100,07
T4 2012 101,88 100,03 101,89 99,95
T1 2013 101,86 100,04 101,86 99,91
T2 2013 101,91 99,92 101,66 99,66
T3 2013 102,08 100,09 101,89 99,81
T4 2013 102,67 100,37 102,32 99,95
T1 2014 103,1 100,41 102,66 99,9
T2 2014 103,27 100,44 102,76 99,93
T3 2014 103,42 100,33 102,62 99,77
T4 2014 103,43 100,43 102,49 99,83
T1 2015 103,51 100,38 102,46 99,78
T2 2015 103,86 100,61 102,99 99,99
T3 2015 104,24 100,7 103,49 100,12
T4 2015 104,36 100,88 103,4 100,34
T1 2016 104,75 101,06 104,14 100,54
T2 2016 105,41 101,32 104,95 100,84
T3 2016 105,78 101,6 105,4 101,15
T4 2016 105,31 101,7 105,34 101,29
T1 2017 106,26 102,09 106,69 101,79
T2 2017 107,08 102,43 107,55 102,21
T3 2017 106,88 102,7 107,43 102,63
T4 2017 107,46 103,08 108,36 103,18
T1 2018 109,09 103,25 110,18 103,39
T2 2018 110,11 103,31 111,46 103,54
T3 2018 109,66 103,44 110,82 103,7
T4 2018 109,72 103,73 110,84 104,05
T1 2019 110,7 104,1 112,11 104,51
T2 2019 111,22 104,35 112,5 104,76
T3 2019 111,53 104,55 112,82 104,99
T4 2019 111,87 104,93 113,32 105,49
T1 2020 111,05 102,88 111,95 102,86
T2 2020 104,53 101,99 103,57 102,01
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Une baisse des créations d’entreprises trois fois plus forte

Au 2ᵉ trimestre 2020, 757 entreprises sont créées en Corse (données corrigées des variations saisonnières), en recul de pratiquement un tiers (- 32,8  %) par rapport au trimestre précédent (figure 2). Cette baisse est bien plus accentuée au niveau régional qu’au niveau national (- 13,5 %) Au premier rang, la construction enregistre une baisse de 41,2 % des créations sur l’île. Avec un début de saison reporté, le commerce-transport-hébergement&restauration suit de près, avec une diminution de 37,9 % des créations. Mais le repli concerne tous les secteurs. Ainsi, dans l’industrie, les créations baissent de 27,9 % et de 27,7 % dans les services. Par rapport au 2ᵉ trimestre 2019, les créations d’entreprises chutent de 36,4 % en Corse, soit deux fois plus qu’au niveau national (- 18,6 %).

Cumulées sur un an, 4 466 créations d’entreprises sont enregistrées dans la région (données brutes), soit une baisse de 9,9 % par rapport au précédent trimestre.

Figure 2Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Corse y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100
T1 2011 89,12 91,74
T2 2011 93,57 92,46
T3 2011 93,57 92,78
T4 2011 90,26 92,88
T1 2012 93,95 94,94
T2 2012 90,54 92,64
T3 2012 89,31 92,7
T4 2012 91,39 90,43
T1 2013 87,32 90,79
T2 2013 85,05 91,03
T3 2013 91,11 90,42
T4 2013 89,4 91,92
T1 2014 85,43 92,46
T2 2014 93,85 92,52
T3 2014 93,47 93,76
T4 2014 88,93 93,78
T1 2015 79,09 87,81
T2 2015 87,89 87,93
T3 2015 84,96 88,71
T4 2015 88,17 89,91
T1 2016 91,11 91,2
T2 2016 90,82 96,11
T3 2016 87,89 93,04
T4 2016 85,81 92,44
T1 2017 89,88 95,2
T2 2017 95,18 95,9
T3 2017 89,69 100,49
T4 2017 101,61 107,45
T1 2018 105,49 111,28
T2 2018 103,03 117,15
T3 2018 101,61 117,24
T4 2018 102,84 122,05
T1 2019 113,15 131,47
T2 2019 112,68 135,46
T3 2019 127,25 139,9
T4 2019 124,79 145,3
T1 2020 106,62 127,42
T2 2020 71,62 110,25
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 2Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Les dispositifs de soutien de l’emploi toujours plus mobilisés

Le dispositif d’activité partielle constitue une mesure phare de lutte contre la crise liée à la Covid-19. Les entreprises ont fait des demandes massives, les déclarations sociales nominatives permettent d’en mesurer précisément l’intensité.

Fin avril, 38,8 % des salariés sont concernés par cette mesure. Ils sont moins nombreux le mois suivant (24,8 %). Fin juin, avec la réouverture des restaurants, cette proportion baisse à 11,1 % des salariés contre 6,5 % en moyenne nationale. La Corse est alors la deuxième région la plus concernée par ce recours au chômage partiel derrière la Guyane (12,7 %).

En complément, d’autres dispositifs comme l’arrêt de travail pour cause de garde d’enfants ont été mobilisés. Fin avril, 6,5 % des salariés sont en arrêt pour maladie ou garde d’enfants. Ils sont moins nombreux fin mai (2,9 %) et fin juin (2,6 %) qui retrouve un niveau proche d’une situation d’avant-crise. Ainsi globalement, en Corse, fin juin 2020, 13,7 % des salariés étaient en activité partielle ou en arrêt de travail pour cause de maladie ou garde d’enfants (figure 3). C’est aussi le niveau de recours le plus élevé des régions après la Guyane.

Figure 3Un recours important aux mesures de maintien de l'emploiPart des salariés concernés par le chômage partiel ou un arrêt de travail

Un recours important aux mesures de maintien de l'emploi
Part des salariés au 30/06/20
Guyane 15,5
Corse 13,7
Guadeloupe 13,1
Ile de France 11,5
Martinique 9,7
Occitanie 9,1
Grand-Est 8,8
PACA 8,8
Bourgogne-Franche-comté 7,9
Auvergne-Rhône-Alpes 7,8
La Réunion 7,7
Les hauts de France 7,7
Pays de la Loire 7,5
Nouvelle-Aquitaine 7,2
Centre-Val de Loire 7,2
Normandie 6,8
Bretagne 6,8
  • Note : Au 30 juin 2020, 14 % des salariés de Corse sont en activité partielle ou en arrêt de travail pour cause de maladie ou garde d’enfant
  • Source : DSN 2020

Figure 3Un recours important aux mesures de maintien de l'emploiPart des salariés concernés par le chômage partiel ou un arrêt de travail

  • Note : Au 30 juin 2020, 14 % des salariés de Corse sont en activité partielle ou en arrêt de travail pour cause de maladie ou garde d’enfant
  • Source : DSN 2020

...et un marché du travail insulaire très dégradé

Au 2ᵉ trimestre 2020 en Corse, 27 400 personnes sont inscrites à pôle emploi (catégorie A, B et C) et tenues de rechercher activement un emploi (données corrigées des variations saisonnières). Dans la région, le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 29,9 % ce trimestre contre 6,7 % au niveau national. Sur un an, la croissance est même 6 fois plus importante sur l’île (+ 26,6 %) qu’en France entière (+ 4,2 %).

La hausse trimestrielle du nombre de demandeurs d’emploi concerne toutes les tranches d’âges. Les moins de 25 ans sont les plus fortement impactés (+ 45,1 %), chez les 50 ans ou plus elle s’établit à + 22,7 %. Elle touche aussi, dans une moindre mesure, les personnes inscrites depuis un an ou plus (+ 15,4 %).

La reprise en sortie d’été pourrait rester en deçà du niveau national

Au niveau national, le déconfinement a permis le rebond rapide d’une partie de l’activité économique. Ainsi, en août l’économie française aurait fonctionné à environ 95 % de son niveau d’avant crise et la perte d’activité mesurée par rapport à une situation « normale » se limiterait à 4,2 % en septembre. L’hébergement-restauration (- 23 %), le transport-entreposage (- 17 %) et la fabrication de matériel de transport (- 15 %) sont les secteurs qui restent le plus en retrait (figure 4).

En faisant l’hypothèse forte que la reprise d’activité dans chaque secteur se fait au même rythme dans tous les territoires, la perte d’activité en Corse serait de 4,7 % en septembre après 5,7 % au mois d’août. Ainsi la région resterait la plus impactée de France. Cela tient notamment au poids important dans l’économie régionale des activités présentant les plus fortes baisses telles que l’hébergement-restauration et le transport-entreposage.

Figure 4En France, l’activité économique continuerait de se reprendre

En France, l’activité économique continuerait de se reprendre - Lecture : En septembre 2020, l’activité économique diminuerait de 4,2 % par rapport à une situation normale alors que la baisse était de 7,4 % en juillet 2020
Agriculture Industrie Construction Services princip. Marchands Hébergement et restauration Services princip. Non marchands Total
Mars -0,1 -2,2 -2,8 -9,0 -1,5 -2,6 -16,6
Avril -10,1 -35,8 -67,8 -26,5 -67,8 -29,8 -30,6
Mai -5,4 -21,7 -21,0 -17,1 -59,7 -16,6 -17,6
Juin -3,1 -11,3 -8,2 -8,9 -30,5 -6,0 -8,4
Juillet -2,5 -8,8 -8,2 -8,2 -24,4 -4,4 -7,4
Août -4,0 -6,0 -5,0 -6,5 -19,2 -3,1 -5,5
Septembre -1,9 -4,3 -3,0 -5,3 -22,9 -1,7 -4,2
  • Lecture : En septembre 2020, l’activité économique diminuerait de 4,2 % par rapport à une situation normale alors que la baisse était de 7,4 % en juillet 2020
  • Source : calculs Insee à partir de sources diverses

Figure 4En France, l’activité économique continuerait de se reprendre

Malgré un redémarrage de la consommation entre juillet et septembre

En France, le montant des dépenses effectuées par carte bancaire dépasse son niveau de 2019 dès la sortie du confinement. Cet excédent représente + 15,5 % début août.

En Corse, le volume des dépenses semble amputé de l’apport touristique de l’avant-saison que l’île connaît habituellement. Il faut attendre la deuxième semaine de juillet pour observer un rattrapage avec des montants de dépenses payées en 2020 par cartes bancaires qui retrouvent leurs niveaux de 2019 (figure 5). En août, le rebond de la consommation s’accentue, atteignant de + 6 % à + 13 % au cours du mois. Le début du mois de septembre offre une perspective favorable à la consommation insulaire (+ 13 et + 11 % les deux premières semaines), alors que dans le même temps le surcroît de dépenses s’atténue nettement au niveau national (+ 6 % et + 5 %). Pendant la troisième semaine de septembre, le niveau des dépenses continue d’augmenter pour atteindre + 15 % en Corse contre à peine + 5 % au niveau national.

Ces augmentations sont liées aux dépenses effectuées dans les établissements du secteur touristique et laissent entrevoir une certaine reprise du tourisme à partir de mi-juillet, alors que le secteur était particulièrement sinistré jusqu’en juin (encadré 2). À la fin de la troisième semaine de juillet (13 au 19 juillet), le montant des dépenses touristiques payées par carte bancaire sur l’île rejoint le niveau enregistré en 2019. L’excédent croît progressivement et avoisine + 20 % fin août soit 7 points de plus qu’en moyenne nationale. L’embellie semble se prolonger début septembre.

Figure 5Fin août, la dépense touristique par carte bancaire en Corse est supérieure de 20 %

base 100 montant 2019
Fin août, la dépense touristique par carte bancaire en Corse est supérieure de 20 % (base 100 montant 2019 )
Semaine Dépense touristique 2020 Dépense touristique 2019 Total des dépenses par CB 2020 Total des dépenses par CB 2019
27/04/20 17,0 100,0 46,5 100,0
04/05/20 19,6 96,4 54,3 98,1
11/05/20 21,5 82,3 83,3 89,2
18/05/20 20,6 92,7 74,4 96,0
25/05/20 22,9 125,3 83,3 107,4
01/06/20 46,6 123,5 91,9 118,3
08/06/20 53,0 132,8 87,0 116,1
15/06/20 77,8 140,4 100,2 117,1
22/06/20 101,9 152,7 107,5 126,2
29/06/20 132,3 164,5 126,6 139,3
06/07/20 167,6 184,1 144,5 152,0
13/07/20 197,9 189,9 154,7 151,3
20/07/20 210,7 206,7 160,4 158,6
27/07/20 250,4 252,9 181,5 181,5
03/08/20 312,4 298,3 210,6 199,3
10/08/20 342,0 320,2 210,1 194,3
17/08/20 315,8 264,5 193,6 171,2
24/08/20 247,3 204,9 157,4 140,4
31/08/20 196,2 163,9 143,3 126,8
07/09/20 133,0 119,6
14/09/20 123,3 107,1
  • Note : La semaine 35 ( du 24 août en 2020), en Corse, les dépenses par CB dans les établissements touristiques ont augmenté de 21 % par rapport à celles effectuées la même semaine de 2019. La semaine 38, la hausse de l’ensemble des dépenses insulaires atteint +15 % par rapport à l’année précédente.
  • Source : Source : Cartes Bancaires CB, calculs Insee

Figure 5Fin août, la dépense touristique par carte bancaire en Corse est supérieure de 20 %

  • Note : La semaine 35 ( du 24 août en 2020), en Corse, les dépenses par CB dans les établissements touristiques ont augmenté de 21 % par rapport à celles effectuées la même semaine de 2019. La semaine 38, la hausse de l’ensemble des dépenses insulaires atteint +15 % par rapport à l’année précédente.
  • Source : Source : Cartes Bancaires CB, calculs Insee

En lien avec un redressement du transport de passagers

Après un 2ᵉ trimestre totalement impacté par les mesures instaurées face à la pandémie, le redressement du trafic de passagers se confirme en juillet. Cependant le nombre de passagers reste très en deçà de son niveau habituel (- 31,2 % par rapport à juillet 2019) et représente un volume proche de celui du mois de septembre 2019 (figure 6).

Figure 6En août, le trafic de passager reste amputé

% de baisse par rapport à n-1
En août, le trafic de passager reste amputé (% de baisse par rapport à n-1)
aérien maritime ensemble
Janvier 2,2 3,7 2,7
Février 10,5 17,0 13,0
Mars -56,7 -59,9 -58,0
Avril -98,4 -98,5 -98,4
Mai -96,9 -91,6 -94,8
Juin -79,5 -71,6 -75,9
Juillet -30,3 -31,9 -31,2
Août -12,2 -22,8 -18,3
  • Note : Évolution par rapport au même mois de l’année précédente.
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse

Figure 6En août, le trafic de passager reste amputé

  • Note : Évolution par rapport au même mois de l’année précédente.
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse

La situation s’améliore tout de même au mois d’août, principalement grâce à l’aérien qui est plus proche de son niveau de 2019 que le maritime. Pour autant, le nombre total de voyageurs reste encore nettement inférieur à celui d’août 2019 (- 18,3 %).

Côté recrutements, juillet révèle l’amorce d’un rattrapage

Au 2ᵉ trimestre 2020, hors contrat d’intérim, les Déclarations Préalables à l’Embauche (DPAE) diminuent de 54 % par rapport à la moyenne observée à la même période en 2018 et 2019 (figure 7). Toutefois la fin du confinement laisse déjà entrevoir une reprise des intentions d’embauches, la perte n’étant plus que de 1,9 % en juin.

En juillet, le nombre de DPAE dépasse son niveau des deux années antérieures (+ 5,2 %). Parmi ces nouvelles intentions d’embauches, 90 % concernent des CDD longue durée et la moitié concerne l’hébergement-restauration. D’ailleurs, dans ce secteur, les déclarations augmentent d’un tiers par rapport à leur niveau moyen de 2018-2019, signe de recrutements décalés dans le temps.

Toutefois, la Corse accuse toujours un déficit de 18 000 intentions de recrutements par rapport à la moyenne de 2018-2019.

Figure 7Les DPAE dépassent leur niveau d’avant crise en juillet

Les DPAE dépassent leur niveau d’avant crise en juillet
Mois 2018 2019 2020
janvier 4 545 4 703 4 645
février 3 738 3 711 4 108
mars 5 429 5 690 4 221
avril 11 044 10 995 1 613
mai 10 696 10 353 2 795
juin 10 696 10 628 10 457
juillet 11 996 11 942 12 599
août 5 623 5 625
septembre 6 260 6 723
octobre 5 153 5 618
novembre 4 323 4 419
décembre 3 437 4 014
  • Sources : Urssaf-Acoss, déclarations préalables à l’embauche 2017, 2018, 2019.

Figure 7Les DPAE dépassent leur niveau d’avant crise en juillet

  • Sources : Urssaf-Acoss, déclarations préalables à l’embauche 2017, 2018, 2019.

Et le nombre de demandeurs d’emploi commence à diminuer

Après une baisse - 3,3 % en juin, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A, B et C décroît en juillet de 9,3 % sur un mois, prémices d’une reprise économique en région ; pour autant l’évolution sur un an reste forte (+ 18,2 %).

En août, la baisse se poursuit plus modérément de 2,5 % sur un mois. Néanmoins, sur un an, la hausse du nombre d’inscrits s’établit encore à + 16,2 %.

Avertissement

Les évolutions d’un mois sur l’autre du nombre de demandeurs d’emploi sont souvent très volatiles et parfois difficiles à interpréter, de sorte qu’il convient généralement de privilégier les évolutions trimestrielles. Néanmoins, compte tenu du caractère inhabituel de la situation actuelle, les données mensuelles permettent de fournir des indications sur l’ampleur du choc en cours.

Le ralentissement s’atténue dans la construction

Avec l’arrêt de l’activité, et les traitements administratifs retardés suite aux mesures de lutte contre la pandémie, le nombre de logements autorisés à la construction, en cumul annuel, régresse nettement au 2ᵉ trimestre (- 19,9 %) pour s’établir à 3 600 permis fin juin. Sur un an, les autorisations de construire s’effondrent de 44,5 % (figure 8). Toutefois la baisse s’atténuerait pendant l’été et le mois d’août ne serait plus en régression que de 5,6 %.

Figure 8Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2010)
Corse France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 98,53 101,57
févr. 2011 88,24 101,78
mars 2011 89,71 101,19
avril 2011 89,71 100,98
mai 2011 89,71 102,58
juin 2011 92,65 102,87
juil. 2011 88,24 103,08
août 2011 86,76 104,27
sept. 2011 91,18 105,82
oct. 2011 91,18 106,51
nov. 2011 91,18 107,5
déc. 2011 89,71 108,57
janv. 2012 88,24 108,36
févr. 2012 86,76 108,54
mars 2012 89,71 108,52
avril 2012 89,71 109,05
mai 2012 86,76 107,69
juin 2012 83,82 107,16
juil. 2012 88,24 106,39
août 2012 88,24 106,66
sept. 2012 86,76 104,44
oct. 2012 86,76 103,94
nov. 2012 86,76 102,87
déc. 2012 86,76 101,07
janv. 2013 88,24 101,24
févr. 2013 92,65 102,74
mars 2013 92,65 103,04
avril 2013 92,65 101,34
mai 2013 91,18 99,33
juin 2013 89,71 97,63
juil. 2013 86,76 95,64
août 2013 83,82 92,46
sept. 2013 76,47 90,99
oct. 2013 70,59 90,39
nov. 2013 67,65 89,59
déc. 2013 64,71 88,67
janv. 2014 61,76 86,58
févr. 2014 57,35 83,52
mars 2014 48,53 82,6
avril 2014 48,53 81,38
mai 2014 48,53 81,38
juin 2014 48,53 81,38
juil. 2014 50 81,76
août 2014 52,94 81,53
sept. 2014 52,94 81,68
oct. 2014 52,94 80,77
nov. 2014 52,94 79,85
déc. 2014 52,94 79,75
janv. 2015 50 79,5
févr. 2015 48,53 78,95
mars 2015 52,94 78,05
avril 2015 52,94 78,99
mai 2015 52,94 78,47
juin 2015 52,94 79,37
juil. 2015 50 79,2
août 2015 51,47 80,17
sept. 2015 51,47 81,03
oct. 2015 55,88 81,65
nov. 2015 70,59 83,6
déc. 2015 107,35 84,84
janv. 2016 107,35 85,17
févr. 2016 114,71 86,62
mars 2016 114,71 86,93
avril 2016 117,65 87,92
mai 2016 114,71 89,91
juin 2016 116,18 90,3
juil. 2016 113,24 91,29
août 2016 110,29 92,36
sept. 2016 111,76 94,49
oct. 2016 110,29 95,18
nov. 2016 95,59 96,06
déc. 2016 63,24 97,19
janv. 2017 69,12 97,93
févr. 2017 66,18 98,09
mars 2017 70,59 100,23
avril 2017 67,65 100,1
mai 2017 72,06 100,9
juin 2017 76,47 101,99
juil. 2017 91,18 103,33
août 2017 91,18 103,73
sept. 2017 91,18 103,98
oct. 2017 89,71 104,46
nov. 2017 89,71 103,54
déc. 2017 88,24 103,16
janv. 2018 85,29 103,33
févr. 2018 82,35 103,87
mars 2018 77,94 102,51
avril 2018 79,41 102,53
mai 2018 82,35 102,22
juin 2018 82,35 100,77
juil. 2018 72,06 99,48
août 2018 72,06 99,04
sept. 2018 79,41 98,07
oct. 2018 83,82 97,91
nov. 2018 89,71 97,68
déc. 2018 94,12 96,4
janv. 2019 94,12 96,1
févr. 2019 98,53 94,66
mars 2019 98,53 94,07
avril 2019 100 94,39
mai 2019 95,59 93,8
juin 2019 92,65 93,57
juil. 2019 91,18 93,82
août 2019 92,65 92,73
sept. 2019 86,76 91,43
oct. 2019 82,35 92,02
nov. 2019 76,47 91,81
déc. 2019 72,06 93,17
janv. 2020 70,59 93,74
févr. 2020 66,18 94,37
mars 2020 66,18 93,91
avril 2020 60,29 89,17
mai 2020 55,88 85,74
juin 2020 52,94 84,65
juil. 2020 52,94 82,51
août 2020 50 81,86
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 8Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Le nombre de logements commencés, en régression de - 6,5 % au 2ᵉ trimestre, confirme cette tendance avec 4 300 mises en chantier en cumul annuel fin juin. Sur un an, le nombre de logements mis en chantier régresse de 10,1 %.

En août, la baisse s’atténue également (- 4,7 %) (figure 9).

Figure 9Évolution du nombre de logements commencés

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements commencés (indice base 100 en décembre 2010)
Corse France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 102,44 101,4
févr. 2011 102,44 102,35
mars 2011 104,88 103,46
avril 2011 102,44 103,85
mai 2011 107,32 105,01
juin 2011 107,32 103,78
juil. 2011 102,44 103,36
août 2011 104,88 102,86
sept. 2011 107,32 102,32
oct. 2011 112,2 101,28
nov. 2011 121,95 102,86
déc. 2011 121,95 104,16
janv. 2012 119,51 103,68
févr. 2012 139,02 103,51
mars 2012 141,46 103,8
avril 2012 139,02 102,23
mai 2012 134,15 99,81
juin 2012 134,15 99,98
juil. 2012 134,15 99,44
août 2012 136,59 98,77
sept. 2012 131,71 96,76
oct. 2012 129,27 96,13
nov. 2012 119,51 92,59
déc. 2012 119,51 92,54
janv. 2013 124,39 92,23
févr. 2013 104,88 92,45
mars 2013 102,44 91,38
avril 2013 107,32 92,37
mai 2013 109,76 92,69
juin 2013 109,76 92,57
juil. 2013 107,32 92,3
août 2013 102,44 91,87
sept. 2013 100 91,91
oct. 2013 95,12 90,46
nov. 2013 97,56 89,35
déc. 2013 95,12 86,56
janv. 2014 97,56 86,23
févr. 2014 92,68 84,63
mars 2014 95,12 83,37
avril 2014 90,24 83,08
mai 2014 87,8 82,43
juin 2014 85,37 81,6
juil. 2014 85,37 81,68
août 2014 85,37 81,31
sept. 2014 85,37 81,41
oct. 2014 87,8 81,29
nov. 2014 82,93 81,34
déc. 2014 82,93 81,46
janv. 2015 73,17 80,8
févr. 2015 70,73 80,92
mars 2015 65,85 80,85
avril 2015 68,29 80,08
mai 2015 70,73 79,47
juin 2015 70,73 80,13
juil. 2015 73,17 79,67
août 2015 78,05 80,15
sept. 2015 75,61 80,49
oct. 2015 70,73 80,66
nov. 2015 68,29 81,75
déc. 2015 68,29 82,98
janv. 2016 70,73 83,3
févr. 2016 78,05 84,53
mars 2016 82,93 84,02
avril 2016 80,49 85,04
mai 2016 80,49 87,24
juin 2016 85,37 87,53
juil. 2016 85,37 87,85
août 2016 82,93 88,07
sept. 2016 92,68 88,38
oct. 2016 119,51 89,52
nov. 2016 121,95 90,41
déc. 2016 121,95 91,19
janv. 2017 124,39 92,76
févr. 2017 119,51 93,17
mars 2017 121,95 95,5
avril 2017 124,39 96,22
mai 2017 121,95 96,22
juin 2017 117,07 97,14
juil. 2017 117,07 98,77
août 2017 117,07 99,3
sept. 2017 109,76 99,85
oct. 2017 87,8 100,31
nov. 2017 92,68 101,36
déc. 2017 90,24 103,7
janv. 2018 95,12 103,63
févr. 2018 95,12 103,61
mars 2018 92,68 103,03
avril 2018 92,68 102,9
mai 2018 90,24 102,81
juin 2018 92,68 103,05
juil. 2018 92,68 102,42
août 2018 92,68 102,06
sept. 2018 92,68 101,72
oct. 2018 97,56 102,11
nov. 2018 95,12 101,5
déc. 2018 102,44 99,93
janv. 2019 100 99,85
févr. 2019 104,88 99,78
mars 2019 109,76 99,47
avril 2019 112,2 99,52
mai 2019 114,63 99,25
juin 2019 117,07 98,5
juil. 2019 121,95 98,96
août 2019 121,95 98,81
sept. 2019 124,39 99,15
oct. 2019 124,39 98,77
nov. 2019 121,95 98,86
déc. 2019 121,95 98,93
janv. 2020 121,95 99,3
févr. 2020 119,51 99,3
mars 2020 112,2 97
avril 2020 107,32 92,93
mai 2020 107,32 91,6
juin 2020 104,88 92,04
juil. 2020 100 91,89
août 2020 100 92,06
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 9Évolution du nombre de logements commencés

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Le trafic de marchandises reprend progressivement

Au 2ᵉ trimestre 2020, le trafic total dans le transport maritime de fret, s’établit à 475 700 tonnes transportées. En cumul annuel, la baisse atteint 5,7 % par rapport au trimestre précédent (figure 10).

Toutes les composantes du transport de marchandises sont en repli.

Cette baisse, essentiellement imputable à l’effondrement du trafic en avril (- 40,8 % dont - 75 % avec l’Italie) se réduit de moitié en mai (- 19,6 %) malgré des échanges toujours très limités avec l’Italie.

Au mois de juin, par rapport à juin 2019, l’embellie est réelle (+ 2 %). Le transport de roll progresse à nouveau de 4,9 % avec la France mais pas celui du ciment (- 15,6 %), des hydrocabures (- 4,15 %) et de gaz (- 36,6 %). Les transports de roll avec l’Italie progressent quant à eux de 8,5 %.

Le transport de fret du mois de juillet reste néanmoins ralenti par rapport à 2019 (- 8,8 %) malgré une progression du transport de ciment (+ 92,6 %). Dans le même temps, les hydrocarbures et le gaz chutent encore respectivement de 24,4 % et 43,8 %. Le trafic avec l’Italie retrouve le niveau 2019.

Figure 10Évolution du trafic de marchandises

Indice base 100 au T1 2012
Évolution du trafic de marchandises (Indice base 100 au T1 2012)
Ciment Gaz et hydrocarbures Roll
2012T1 100 100 100
2012T2 95 99 98
2012T3 97 96 97
2012T4 96 93 97
2013T1 90 87 94
2013T2 85 83 94
2013T3 81 87 92
2013T4 81 89 92
2014T1 77 87 91
2014T2 74 84 91
2014T3 74 82 90
2014T4 72 80 90
2015T1 76 85 91
2015T2 86 87 90
2015T3 92 87 91
2015T4 99 89 91
2016T1 100 84 91
2016T2 101 82 92
2016T3 101 78 93
2016T4 98 73 95
2017T1 100 72 98
2017T2 97 72 100
2017T3 97 75 99
2017T4 101 78 99
2018T1 99 80 100
2018T2 101 79 99
2018T3 98 75 100
2018T4 95 73 100
2019T1 96 70 101
2019T2 97 74 101
2019T3 94 73 101
2019T4 90 67 102
2020T1 93 65 98
2020T2 87 58 94
  • Note : données trimestrielles. Chaque point représente le cumul des 12 derniers mois
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse

Figure 10Évolution du trafic de marchandises

  • Note : données trimestrielles. Chaque point représente le cumul des 12 derniers mois
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse

Encadré 1 - Le taux de chômage augmente légèrement à la fin du 2ᵉ trimestre

Au 2ᵉ trimestre 2020, le taux de chômage au sens du BIT augmente de 0,1 point en Corse. Cette hausse met un terme à la baisse constante observée en Corse depuis le 3ᵉ trimestre 2015. En France (hors Mayotte), le taux de chômage au sens du BIT observe une baisse, mais il s’agit d’une baisse en « trompe-l’œil » (- 0,6 point).

Avertissement sur le marché du travail

Le taux de chômage au sens du BIT a diminué sur les deux premiers trimestres de 2020, mais il s’agit d’une baisse « en trompe-l’oeil ». En effet, pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. Au cours des deux premiers trimestres de l’année 2020, la période de confinement a fortement affecté les comportements de recherche active d’emploi (en particulier pour les personnes sans emploi dont le secteur d’activité était à l’arrêt), ainsi que la disponibilité des personnes (contrainte de garde d’enfant par exemple). Au total, la nette baisse du chômage au sens du BIT début 2020 ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi.

Le champ des taux de chômage localisés couvre à présent les DOM (hors Mayotte) sur une période débutant au premier trimestre 2014.

Enfin, l'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge de la DSN.

Encadré 2 - L’impact de la crise sur les activités touristiques

Les mesures de confinement pour éradiquer la crise sanitaire ont balayé l’avant-saison touristique estivale.

Dès le début du confinement, la fréquentation des hôtels a chuté de moitié en mars 2020 en Corse par rapport au même mois de 2019. La perte atteint même 98 % en avril et 99 % en mai. La Corse est en effet la région où les taux d’ouverture des établissements et les taux d’occupation des établissements ouverts sont les plus bas en avril (respectivement 18,5 % et 5,9 %) et mai (respectivement 17,9 % et 7,1 %). En juin, la situation insulaire s’améliore avec un taux d’ouverture de 75,2 % et un taux d’occupation de 27,8 % mais ces chiffres restent en deçà du niveau national (respectivement 77,9 % et 35 %) et le déficit de nuitées reste très important : - 83 % au mois de juin, comparativement à l’année précédente.

Cela se traduit pas une baisse très marquée des chiffres d’affaires des hôtels & restaurants. En mars, les chiffres d’affaires déclarés présentent une perte de 65 % pour les hôtels et de 60 % pour les restaurants. La situation empire en avril et mai avec des baisses jusqu’à 94 % des chiffres d’affaires dans les hôtels et 96 % dans les restaurants. En juin, ce déficit s’estompe plus rapidement pour les restaurants que pour les hôtels (- 54 % contre - 79 %). Il reste toutefois supérieur au niveau national où les pertes de chiffre d’affaires atteignent - 31,1 % dans la restauration et - 73,4 % dans l’hôtellerie en juin.

En juillet, la restauration redeviendrait très proche de son niveau de 2019 (- 6,2 %) alors que le chiffre d’affaires de l’hôtellerie resterait amputé de 30 %. Ces évolutions sont pour la première fois plus favorables qu’au niveau national (respectivement - 9,5 % et - 44 % en juillet). D’ailleurs, les chefs d’entreprises du secteur du transport-hébergement-restauration interrogés par la Banque de France estiment pour la première fois en août que leur baisse d’activité est plus faible dans la région qu’au niveau national (10 % contre 16 %).

Le redressement de l’activité amorcé en juin dans l’hébergement et la restauration est confirmé sur le plan de l’emploi. Ainsi, la part de salariés au chômage partiel dans ces secteurs se réduit de moitié, passant de 68 % en mai à 34,5 % en juin. Ce taux reste toutefois supérieur à celui du niveau national (31,5 %). La moitié des établissements du secteur continuent d’y avoir recours (soit 2 points de moins qu’en France hors Mayotte). Mais surtout, les déclarations préalables à l’embauche sont en hausse de 15,5 % en juin après une chute de 88 % en mai par rapport à la moyenne de ces mêmes périodes en 2019 et 2018. En juillet, la hausse des déclarations s’accentue nettement (+ 34 %) par rapport aux années précédentes, signe effectif que ces embauches printanières dans les activités entièrement ou partiellement touristiques auraient été en partie décalées.

Toutefois, à la fin du 2ᵉ trimestre 2020, l’emploi reste en retrait d’un tiers par rapport à son niveau au 2ᵉ trimestre 2019.

Encadré 3 - Défaillances d’entreprises

Les défaillances d’entreprises chutent nettement au 2ᵉ trimestre 2020. En cumul sur 12 mois, la Corse enregistre 287 défaillances d’entreprises fin juin, soit une baisse de 22,4 % par rapport à la fin mars.

Mais cette baisse particulièrement prononcée ne reflète pas la réalité économique liée à la crise sanitaire, elle résulte de l’arrêt ou des délais accordés aux procédures judiciaires. Les secteurs les plus impactés par les liquidations demeurent ceux de la construction, du commerce, et de l’hébergement-restauration, ils concentrent les 2/3 des défaillances enregistrées.

Encadré 4 - Contexte national : la reprise entamée à la levée du confinement pourrait marquer le pas d’ici la fin de l’année

Depuis la levée des mesures de restrictions, l’activité a entamé une reprise graduelle. Au troisième trimestre, la plupart des secteurs ont progressivement retrouvé un niveau d’activité proche de celui d’avant-crise, mais certains restent pénalisés par les effets de la crise sanitaire (transport aérien de voyageurs, hébergement et restauration, activités culturelles, …). La consommation des ménages, en net rebond dès la fin du confinement, se serait globalement maintenue durant l’été à un niveau proche de celui d’avant-crise.

Au quatrième trimestre, les incertitudes quant à la résurgence de l’épidémie conduiraient à un essoufflement de la reprise. Les secteurs les plus touchés par la crise pourraient voir leur activité se dégrader du fait des mesures de restrictions, et la consommation pourrait fléchir. En fin d’année, après un vif rebond au troisième trimestre (+ 16 % par rapport au deuxième), le PIB français resterait stable, 5 % environ en dessous de son niveau d’avant-crise. Sur l’année 2020, il se contracterait d’environ 9 %.

Encadré 5 - Contexte international : une reprise progressive dans un contexte d’incertitudes

Dans les économies touchées au printemps par l’épidémie, l’activité se relève progressivement de sa chute du deuxième trimestre, liée à l’instauration des mesures de restrictions sanitaires. Ce rebond prend des configurations qui peuvent varier selon les pays. Dans les pays occidentaux, la demande intérieure s’est redressée avec l’allègement des restrictions et les mesures de soutien aux ménages. De son côté, l’activité chinoise est portée par le dynamisme de sa production et de ses exportations, mais la consommation intérieure reste en retrait. La reprise dans le monde pourrait toutefois ralentir à l’automne, dans un contexte d’incertitudes autour d’une résurgence de l’épidémie qui entraînerait de nouvelles mesures sanitaires, et de la tenue des élections américaines.

Sources

Données Cartes Bancaires : Les données agrégées utilisées dans cette note proviennent de Cartes Bancaires CB et couvrent l’essentiel des transactions par cartes bancaires. Elles sont tirées d’une extraction de transactions anonymisées et agrégées à l’échelle départementale afin de respecter les exigences de confidentialité. Ces informations sont sujettes à certaines limites et diffèrent des données nationales (voir Point de conjoncture du 7 mai 2020, p. 21).

Fréquentation des hôtels et des campings : Les résultats sont issus de l'enquête de fréquentation dite « allégée », dans les hôtels, réalisée durant la période de confinement.

Les chiffres d’affaires dans le secteur du tourisme : L’évolution du chiffre d’affaires mensuel déclaré par les entreprises mono et quasi-mono régionales pour les secteurs de hôtellerie et de la restauration sont mesurés en 2020 par rapport à 2019. Ces données sont issues des bases de déclaration mensuelle de chiffre d’affaires des entreprises.

Définitions

La Déclaration Préalable à l'Embauche (DPAE) recense les intentions d’embauche de tout salarié au sens du droit du travail quelles que soient la nature et la durée du contrat. Est concerné par la DPAE tout employeur de salariés relevant du régime général de Sécurité sociale ou du régime des salariés agricoles à l'exception des particuliers employeurs de personnel de maison, des stagiaires avec convention de stage, des vendeurs à domicile et des salariés dont l'embauche est réalisée à l'étranger. Les données publiées proviennent des déclarations enregistrées uniquement pour le régime général par les URSSAF, hors intérim. Les DPAE correspondent à des flux d’intentions d'embauche et non à des embauches effectives ou à des stocks d'emploi.

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM : Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à Pôle Emploi et ayant une demande en cours au dernier jour du mois. Les effectifs de demandeurs d’emploi inscrits sont ici comptabilisés selon les catégories statistiques suivantes :

  • catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) .

Activité partielle / Chômage partiel : Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel. Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Les données exploitées sont issues des DSN (Déclarations sociale nominatives) faîtes par les entreprises.

Le taux d’occupation est le rapport du nombre de chambres occupées au nombre de chambres effectivement offertes sur une période donnée (c’est-à-dire en excluant les fermetures saisonnières).

La fréquentation en nuitées correspond au nombre total de nuits passées par les clients dans un établissement touristique. Un couple séjournant trois nuits dans un établissement compte pour six nuitées, de même que six personnes ne séjournant qu’une nuit.

Le taux d’ouverture des hôtels est le nombre d’hôtels déclarés ouverts, rapporté au nombre total d’hôtels sur une période donnée.

Pour en savoir plus