Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'AzurUn choc violent pour l’économie nationale et régionale Note de conjoncture régionale - 1ᵉʳ trimestre 2020

Kendal Masson, Etienne Perron-Bailly (Insee)

Dans la plupart des économies avancées, la baisse de l’activité due au confinement a débuté à la mi-mars pour atteindre son paroxysme au mois d’avril. La fin du confinement a permis le rebond de la consommation et une reprise de l’activité, cette dernière restant toutefois à un niveau bien inférieur à celui enregistré avant la crise sanitaire.

Les effets des mesures d’endiguement de l’épidémie sont visibles sur l’économie en Provence-Alpes-Côte d’Azur dès le premier trimestre, et ces effets perdurent au deuxième trimestre. Après une baisse brutale à la mi-mars, la consommation d’électricité des entreprises de la région n’a commencé à se redresser que courant mai. En juin, l’activité économique régionale resterait inférieure de 13 % à une situation « normale » après avoir plongé à –30 % en avril.

L’impact sur l’emploi salarié est bien plus limité, même si celui-ci stoppe net sa progression au premier trimestre (−2,0 %). Le dispositif d’activité partielle a amplement amorti les effets de la crise sur l’emploi et a concerné, au plus fort de la crise, près de trois salariés sur dix dans la région. En lien avec une raréfaction des embauches, l’emploi intérimaire, premier levier d’ajustement de la main d’œuvre, est le plus touché dès la fin mars. Fin mai, les trajets domicile-travail n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant la crise sanitaire, ce qui témoigne d’une activité ralentie, mais aussi de l’ampleur du recours au télétravail.

Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 30
Paru le :Paru le16/07/2020
Kendal Masson, Etienne Perron-Bailly (Insee)
Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur No 30- Juillet 2020

Une baisse d’activité brutale, suivie d’une reprise

Suite à la crise sanitaire due à l’épidémie de Covid-19, l’économie française s’est brutalement repliée durant la période de confinement. En avril 2020, l’activité économique dans la région était inférieure d’environ 30 % par rapport à une situation « normale » (figure 1), en faisant l’hypothèse que les branches d’activité ont été affectées avec la même intensité qu’au niveau national. Cette perte d’activité était encore estimée à 23 % en mai.

Dès le mois de mai, l’activité économique régionale s’est nettement reprise, sans toutefois revenir à son niveau d’avant-crise en juin. Par ailleurs, si tous les secteurs se sont redressés, la baisse d’activité demeure inégale. Au niveau national, le niveau d’activité de la construction resterait inférieur de 31 % à la normale en moyenne au mois de juin, contre -61 % en avril. Dans l’hébergement-restauration, où la majorité des établissements ont été autorisés à rouvrir à partir du 2 juin, la perte d’activité ne serait « que » de 20 % en juin, alors que le secteur était quasiment à l’arrêt en avril.

Figure 1Contribution des secteurs à la baisse mensuelle totale d’activité entre mars et juin 2020

Contribution des secteurs à la baisse mensuelle totale d’activité entre mars et juin 2020
Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Agriculture, sylviculture et pêche
mars -2% -3% -10% -3% 0%
avril -3% -4% -17% -7% 0%
mai -2% -3% -13% -5% 0%
juin -1% -2% -7% -2% 0%
  • Source : calculs Insee à partir de sources diverses

Figure 1Contribution des secteurs à la baisse mensuelle totale d’activité entre mars et juin 2020

  • Source : calculs Insee à partir de sources diverses

La consommation d’électricité des entreprises se redresse avant la fin du confinement

L’effet des mesures d’endiguement sur l’activité des entreprises transparaît dans leur consommation d’électricité. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, celle-ci a chuté rapidement dès le 13 mars (figure 2). Elle s’est stabilisée entre 20 % et 25 % en dessous de sa valeur « normale » (pour comprendre), avant de repartir progressivement peu avant le déconfinement. Fin mai, la consommation d’électricité des entreprises reste néanmoins inférieure de 10 % à sa valeur de référence. Contrairement à la situation nationale, les entreprises très consommatrices d’électricité (notamment les sites industriels) n’ont pas redémarré plus tôt que les autres.

Les écarts de consommation d’électricité des entreprises illustrent les différences d’impact du confinement sur les secteurs d’activité. Ainsi, lors des deux premières semaines du confinement, la baisse de la consommation électrique est dans la région 1,7 fois plus marquée dans le secteur tertiaire que dans l’industrie.

À l’inverse, pendant le confinement, la consommation électrique des ménages a été un peu supérieure à la normale.

Figure 2Écart de consommation d’électricité par rapport à un niveau moyen en Provence-Alpes-Côte d’Azur

Écart de consommation d’électricité par rapport à un niveau moyen en Provence-Alpes-Côte d’Azur
hors résidentiel résidentiel
30/12/2019 -7,8 7,0
06/01/2020 -2,8 -7,1
13/01/2020 -1,4 -7,0
20/01/2020 1,0 6,2
27/01/2020 -1,6 -7,2
03/02/2020 -0,6 -1,8
10/02/2020 -0,5 -1,2
17/02/2020 -2,1 -1,7
24/02/2020 -2,7 -0,4
02/03/2020 4,8 9,6
09/03/2020 1,5 7,6
16/03/2020 -18,8 2,2
23/03/2020 -22,5 6,0
30/03/2020 -21,2 11,7
06/04/2020 -23,6 -7,9
13/04/2020 -24,4 -8,7
20/04/2020 -24,2 -2,2
27/04/2020 -23,6 1,8
04/05/2020 -18,5 2,4
11/05/2020 -15,4 10,8
18/05/2020 -12,0 0,7
25/05/2020 -10,9 -4,1
  • Note : données corrigées des températures, des jours ouvrés, et des mois.
  • Source : données Enedis, calculs Insee

Figure 2Écart de consommation d’électricité par rapport à un niveau moyen en Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • Note : données corrigées des températures, des jours ouvrés, et des mois.
  • Source : données Enedis, calculs Insee

Les achats par carte bancaire retrouvent leur niveau d’avant confinement

Les transactions par carte bancaire (pour comprendre) illustrent également la reprise d’activité, en particulier du commerce et des services aux particuliers. Après une baisse de 58 % des montants dépensés lors de la première semaine complète de confinement par rapport à la même semaine en 2019, les transactions bancaires se sont rapidement redressées après le 11 mai (figure 3). Depuis le début du mois de juin, les achats par carte bancaire dépassent même légèrement leur niveau de 2019, et ce dans tous les départements de la région.

Figure 3Évolution du montant hebdomadaire de transactions par carte bancaire entre 2019 et 2020 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en France métropolitaine

Évolution du montant hebdomadaire de transactions par carte bancaire entre 2019 et 2020 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en France métropolitaine
Provence-Alpes-Côte d’Azur France métropolitaine
09/03/20 7,1 8,2
16/03/20 -40,8 -40,6
23/03/20 -58,2 -58,1
30/03/20 -54,3 -54,5
06/04/20 -47,5 -46,6
13/04/20 -52,0 -48,7
20/04/20 -46,8 -41,7
27/04/20 -47,9 -45,0
04/05/20 -37,9 -34,4
11/05/20 1,2 3,5
18/05/20 -4,6 -1,9
25/05/20 -4,7 1,8
01/06/20 0,4 1,9
08/06/20 2,3 3,8
15/06/20 7,1 3,3
  • Lecture : lors de la semaine 13 (du 23 au 29 mars) en 2020, la baisse des montants dépensés par rapport à la même semaine en 2019 atteint –58 %.
  • Source : Cartes Bancaires CB. Calculs Insee

Figure 3Évolution du montant hebdomadaire de transactions par carte bancaire entre 2019 et 2020 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en France métropolitaine

  • Lecture : lors de la semaine 13 (du 23 au 29 mars) en 2020, la baisse des montants dépensés par rapport à la même semaine en 2019 atteint –58 %.
  • Source : Cartes Bancaires CB. Calculs Insee

Un retour au travail progressif

Approché à l’aide des données de téléphonie mobile (pour comprendre), le nombre de déplacements matinaux domicile-travail en Provence-Alpes-Côte d’Azur a fortement diminué avec le confinement. Entre le 23 mars et le 20 avril, il ne représentait que 25 % environ de sa valeur habituelle, avant de se redresser et d’atteindre 50 % lors du déconfinement (figure 4). Au 25 mai, toutefois, les trajets domicile-travail n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant-crise. Cela traduit probablement le fait que l’activité n’est pas revenue à la normale, mais aussi l’importance du télétravail, encouragé par le gouvernement, y compris après le 11 mai.

Au niveau départemental, la baisse des trajets est plus prononcée dans les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône, qui abritent les principaux pôles d’emploi de la région. Les activités réalisables en télétravail y sont également plus nombreuses : ces deux départements concentrent notamment 85 % des emplois de la région dans les secteurs de l’information-communication, des activités financières et d’assurances et des activités scientifiques, techniques et de soutien aux entreprises. Les emplois de cadres, qui représentent 61 % des télétravailleurs au niveau national, sont également plus présents dans ces départements (19 %, contre 13 % des emplois dans le reste de la région).

Cette situation perdure après la fin du confinement, puisqu'au cours de la semaine du 25 au 29 mai, la part de déplacements effectués par rapport à une semaine de référence est supérieure à 65 % pour les autres départements, alors qu’elle n’est que de 60 % dans les Alpes-Maritimes et de 54 % dans les Bouches-du-Rhône.

Figure 4Évolution des arrivées matinales dans les EPCI des départements de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Évolution des arrivées matinales dans les EPCI des départements de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Alpes-de-Haute-Provence Alpes-Maritimes Bouches-du-Rhône Hautes-Alpes Var Vaucluse
02/03/2020 100 98 99 98 100 102
09/03/2020 102 98 100 102 102 105
16/03/2020 38 35 33 39 37 41
23/03/2020 24 21 22 26 26 28
30/03/2020 25 22 21 26 26 28
06/04/2020 28 23 22 27 28 29
13/04/2020 30 25 23 31 29 32
20/04/2020 30 24 23 31 29 31
27/04/2020 36 31 28 37 37 38
04/05/2020 42 37 32 42 43 42
11/05/2020 57 51 46 58 58 58
18/05/2020 57 53 47 59 59 56
25/05/2020 66 60 54 66 68 65
  • Lecture : en Vaucluse, le matin des jours ouvrés de la semaine du 23 mars, le nombre moyen de personnes arrivant en provenance d’un autre EPCI est égal à 28 % de celui de la semaine du 3 au 7 février.
  • Source : Orange, calculs Insee

Figure 4Évolution des arrivées matinales dans les EPCI des départements de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • Lecture : en Vaucluse, le matin des jours ouvrés de la semaine du 23 mars, le nombre moyen de personnes arrivant en provenance d’un autre EPCI est égal à 28 % de celui de la semaine du 3 au 7 février.
  • Source : Orange, calculs Insee

Baisse de l’emploi au premier trimestre, prémices d’une chute beaucoup plus marquée

Au cours du premier trimestre 2020, l’emploi salarié recule de 2,0 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur, donc dans les mêmes proportions qu’au niveau national. La région perd ainsi près de 40 000 postes, soit en deux semaines ce qu’elle avait gagné en deux ans (figure 5). Néanmoins, grâce aux mesures de soutien, notamment en faveur de l’activité partielle, ce recul de l’emploi est sans commune mesure avec celui de l’activité au même moment. Au premier trimestre, l’emploi salarié privé baisse de 2,6 % par rapport au trimestre précédent. Dans le secteur public, le recul est modéré (−0,2 %).

Figure 5Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Provence-Alpes-Côte d'Azur Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Provence-Alpes-Côte d'Azur Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,14 100,2 100,22 100,27
T2 2011 100,2 100,3 100,32 100,4
T3 2011 100,07 100,25 100,02 100,41
T4 2011 100,36 100,3 100,36 100,43
T1 2012 100,46 100,32 100,36 100,4
T2 2012 100,34 100,29 100,23 100,33
T3 2012 100,22 100,14 99,98 100,07
T4 2012 100,25 100,03 100,06 99,95
T1 2013 100,24 100,04 100,09 99,91
T2 2013 100,32 99,92 99,98 99,66
T3 2013 100,53 100,09 100,21 99,81
T4 2013 100,8 100,37 100,31 99,95
T1 2014 100,95 100,41 100,25 99,9
T2 2014 100,86 100,44 100,28 99,93
T3 2014 100,92 100,34 100,25 99,77
T4 2014 101,1 100,43 100,39 99,83
T1 2015 101,06 100,38 100,32 99,78
T2 2015 101,44 100,61 100,75 99,99
T3 2015 101,32 100,7 100,67 100,12
T4 2015 101,79 100,89 101,15 100,35
T1 2016 102,17 101,06 101,64 100,54
T2 2016 102,62 101,32 102,11 100,84
T3 2016 102,75 101,6 102,3 101,15
T4 2016 102,89 101,7 102,35 101,29
T1 2017 103,24 102,1 102,82 101,79
T2 2017 103,58 102,44 103,2 102,22
T3 2017 103,93 102,7 103,81 102,63
T4 2017 104,32 103,08 104,44 103,18
T1 2018 104,9 103,27 105,14 103,41
T2 2018 104,97 103,32 105,21 103,56
T3 2018 105,01 103,43 105,27 103,7
T4 2018 105,2 103,73 105,47 104,05
T1 2019 105,55 104,1 105,92 104,51
T2 2019 105,89 104,33 106,3 104,75
T3 2019 106,14 104,52 106,53 104,96
T4 2019 106,6 104,91 107,13 105,48
T1 2020 104,46 102,85 104,34 102,82
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 5Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’intérim chute dans des proportions inédites : −41,3 %, soit −21 000 postes par rapport au trimestre précédent (figure 6). À lui seul, il concentre la moitié des destructions d’emploi au premier trimestre dans la région.

Figure 6Évolution de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Provence-Alpes-Côte d'Azur France hors Mayotte
T4 2010 100 100
T1 2011 99,08 101,1
T2 2011 95,39 101,55
T3 2011 97,06 100,12
T4 2011 97,95 99,38
T1 2012 92,74 94,98
T2 2012 91,52 91,98
T3 2012 90,77 88,02
T4 2012 88,21 85,4
T1 2013 89,92 88,18
T2 2013 89,99 87,16
T3 2013 89,39 89,79
T4 2013 90,53 90,3
T1 2014 89,68 89,35
T2 2014 88,46 91,19
T3 2014 87,24 88,91
T4 2014 90,81 90,14
T1 2015 87,21 89,76
T2 2015 96,05 93,42
T3 2015 96,91 96,99
T4 2015 98,62 99,62
T1 2016 100,64 99,28
T2 2016 105,41 102,22
T3 2016 106,74 105,53
T4 2016 113,22 110,82
T1 2017 117,49 115,41
T2 2017 119,31 120,31
T3 2017 123,97 124,34
T4 2017 130,6 130,81
T1 2018 130,86 129,56
T2 2018 130,08 127,87
T3 2018 131,77 127,8
T4 2018 131,68 126,52
T1 2019 132,13 127,35
T2 2019 131,52 126,92
T3 2019 133,34 126,54
T4 2019 133,85 126,07
T1 2020 78,56 75,17
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 6Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Le tertiaire marchand (hors intérim) subit aussi de plein fouet les conséquences des mesures de confinement (figure 7) : 14 600 postes sont supprimés (−1,6 %), une baisse un peu plus forte qu’en France (−1,3 %). La fermeture forcée, dans certaines zones, des établissements dans l’hébergement-restauration a quelques répercussions sur l’emploi, qui diminue de 6,7 % dans le secteur (−8 000 postes). Ce choc est encore plus marqué qu’au niveau national (−4,4 %).

L’ensemble des secteurs du tertiaire marchand sont touchés par la crise. Le nombre d’emplois se replie de 0,8 % dans le commerce, de 1,0 % dans l’information-communication, de 0,6 % dans les activités scientifiques, techniques et de soutien aux entreprises (hors intérim). Le recul est de 2 500 postes dans les autres activités de services (−2,5 %).

Figure 7Évolution de l'emploi salarié par secteur en Provence-Alpes-Côte d'Azur

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur en Provence-Alpes-Côte d'Azur (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 99,66 100,48 100,41 100,05
T2 2011 99,89 100,87 100,7 100,03
T3 2011 98,55 100,48 100,32 100,39
T4 2011 98,6 101,01 100,62 100,41
T1 2012 98,1 100,83 100,85 100,82
T2 2012 97,15 100,87 100,81 100,83
T3 2012 96,29 101,12 100,84 101,03
T4 2012 95,96 100,97 100,79 100,99
T1 2013 94,78 101,03 100,93 100,91
T2 2013 94,6 100,73 100,76 101,39
T3 2013 94,55 100,72 100,96 101,52
T4 2013 93,93 100,63 101,1 102,36
T1 2014 93,57 100,45 101,13 102,89
T2 2014 92,52 100,42 101,33 102,65
T3 2014 91,83 100,04 101,27 103,03
T4 2014 90,5 100,02 101,45 103,5
T1 2015 89,9 99,73 101,52 103,62
T2 2015 89,16 99,78 101,82 103,85
T3 2015 88,82 99,75 101,92 103,49
T4 2015 88,91 99,62 102,35 104,1
T1 2016 89,01 99,69 102,96 104,16
T2 2016 89,12 99,4 103,26 104,66
T3 2016 88,95 99,21 103,54 104,76
T4 2016 89,17 98,88 103,4 105,06
T1 2017 89,72 98,68 103,74 105,06
T2 2017 89,78 98,81 104,33 105,2
T3 2017 89,93 98,87 104,99 104,87
T4 2017 90,58 99,19 105,52 104,6
T1 2018 91,27 99,67 106,32 104,85
T2 2018 91,26 99,97 106,41 104,9
T3 2018 91,93 100,27 106,46 104,82
T4 2018 92,42 100,28 106,57 105
T1 2019 94,04 100,41 107,1 104,97
T2 2019 94,76 100,33 107,59 105,2
T3 2019 95,08 100,38 107,8 105,47
T4 2019 95,69 100,64 108,52 105,61
T1 2020 95,22 100,16 106,76 105,46
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 7Évolution de l'emploi salarié par secteur en Provence-Alpes-Côte d'Azur

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Dans l’industrie, l’emploi est aussi à l’arrêt (−0,5 %). Cette baisse serait beaucoup plus marquée si on incluait les emplois intérimaires travaillant dans l’industrie. Après trois ans de lente progression, l’emploi industriel retrouve son niveau de mi-2018. Le recul varie selon les activités industrielles. C’est dans la fabrication d’autres produits industriels, principal secteur employeur, que le niveau d’emploi se dégrade le plus (−1,0 %). Le nombre d’emploi décline de 0,8 % dans la fabrication de denrées, boissons et tabacs. Il se réduit aussi dans la fabrication d’équipement électriques, électroniques et informatiques (−0,5 %). L’emploi résiste néanmoins dans le secteur regroupant cokéfaction, raffinage et industries liées à l’énergie ou aux déchets (+0,5 %), ainsi que dans la fabrication de matériels de transport. En France, l’emploi dans l’industrie baisse de 0,4 %.

La suspension des chantiers suite aux mesures sanitaires stoppe la progression de l’emploi dans la construction (−0,5 %). Là encore, ce recul modéré n’intègre pas la chute des effectifs intérimaires employés dans la construction. Dans ce secteur, la rupture est nette après une année 2019 très dynamique. La situation est similaire au niveau national.

Le secteur non marchand marque le pas au premier trimestre (−0,1 %). Seul l’emploi dans l’hébergement médico-social et l’action sociale croît légèrement (+0,2 %).

Tous les départements connaissent une décrue de l’emploi d’ampleur comparable.

Un salarié sur trois en activité partielle

Le premier levier d’ajustement des effectifs est celui des embauches. En avril 2020, le nombre de déclarations préalables à l’embauche (pour comprendre) était inférieur de trois quarts à celui d’avril 2019. La baisse est plus forte pour les contrats à durée déterminée (CDD) de plus d’un mois (−86 %) mais le nombre de déclarations diminue aussi de 75 % pour les contrats à durée indéterminée. En mai, le creux est encore important sur l’ensemble des contrats (−62 % par rapport à mai 2019).

Un autre levier d’ajustement de la main-d’œuvre pour les entreprises est le recours à l’activité partielle. La montée de l’activité partielle mais aussi des arrêts de travail pour maladie et garde d’enfants dans les déclarations sociales nominatives (pour comprendre) est massive dès la date du confinement. Quasiment nulle avant le 13 mars, la part des salariés déclarés par leurs employeurs en activité partielle ou en arrêt maladie et garde d’enfants passe à 35 % fin mars. Cette proportion se maintient jusqu’à la fin du mois d’avril.

Net rebond du nombre de demandeurs d’emplois après mars

Au premier trimestre 2020, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le nombre de demandeurs d’emplois inscrits à Pôle emploi (pour comprendre) dans les catégories A, B et C est quasiment stable par rapport au quatrième trimestre 2019 (figure 8). Toutefois, selon les dernières données disponibles, le nombre d’inscrits s’est brusquement accru entre fin février et fin mai (+10,2 %).

Figure 8Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi dans les catégories A, B ou C

Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi dans les catégories A, B ou C
Demandeurs d’emploi au T1 2020 Variation trimestrielle (T1 2020 / T4 2019) (en %) Variation mensuelle mai / février 2020 (en %)
Alpes-de-Haute-Provence 16 100 0,2 8,4
Hautes-Alpes 13 670 0,7 5,2
Alpes-Maritimes 100 190 0,4 15,8
Bouches-du-Rhône 198 980 -0,4 7,4
Var 91 150 -0,8 13,2
Vaucluse 61 290 -0,1 7,8
Provence-Alpes-Côte d’Azur 481 380 -0,2 10,2
France entière 5 744 100 0,0 7,9
  • Notes : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi du trimestre est une moyenne des données mensuelles afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT

Au niveau départemental, les effets de la crise sont disparates. Les départements des Alpes-Maritimes et du Var sont particulièrement exposés du fait de la structure sectorielle de l’emploi. À l’inverse, la hausse des demandeurs d’emploi est plus limitée dans les Hautes-Alpes. Dans les Bouches-du-Rhône, les Alpes-de-Haute-Provence et en Vaucluse, la demande d’emploi de catégorie A, B et C augmente d’environ 8 % entre fin février et fin mai.

Avertissement - Marché du travail

Au premier trimestre 2020, le taux de chômage au sens du BIT diminue de 0,3 point en France (hors Mayotte), une baisse en « trompe-l’œil ».
Cette baisse du taux de chômage résulte d’un fort recul du nombre de personnes sans emploi se déclarant disponibles ou en recherche active d’emploi pendant le confinement. Cette période a en effet fortement affecté les comportements de recherche active d’emploi (pour les personnes sans emploi dont le secteur d’activité privilégié est à l’arrêt par exemple), ainsi que la disponibilité des personnes (contrainte de garde d’enfant par exemple). Au total, le chômage au sens du BIT est donc plus faible pendant cette période de confinement, sans que cela ne traduise une amélioration du marché du travail. Pour en savoir plus, cf. la note d’éclairage associée à la publication nationale sur la période de confinement.
Ainsi, au premier trimestre 2020, le taux de chômage au sens du BIT mesuré par l’enquête Emploi baisse de 0,3 point en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cette évolution résultant de la méthodologie de l’enquête ne permet pas de refléter la situation du marché du travail. Aussi, et contrairement à d’habitude, l’analyse du chômage dans cette note s’appuie sur l’analyse des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi ce trimestre plutôt que sur l’enquête Emploi.
Par ailleurs, sont compris dans l’emploi les salariés qui, avec la crise sanitaire, se sont trouvés en situation de chômage partiel ou d’arrêt-maladie (y compris pour garde d’enfant).
Enfin, l’introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge de la DSN.

La construction au ralenti

De mars à mai 2020, le nombre de logements autorisés à la construction a chuté en Provence-Alpes-Côte d’Azur (−15,1 % en cumul annuel). Les autorisations de constructions de logements étaient pourtant plutôt bien orientées en fin d’année 2019 (figure 9). Fin mai, le nombre de logements commencés s’effondre également par rapport à fin février (−8,7 % en cumul annuel).

En un an, de juin 2019 à mai 2020, 31 400 permis de construire ont été délivrés, soit 4 200 de moins que dans les douze mois précédents (−11,8 %). Dans le même temps, 30 300 logements ont été mis en chantier, soit 4 400 de moins (−12,7 %) que dans les douze mois précédents.

Figure 9Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2010)
Provence-Alpes-Côte d'Azur France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 103,15 101,57
févr. 2011 103,94 101,78
mars 2011 102,36 101,22
avril 2011 104,99 101,03
mai 2011 105,51 102,62
juin 2011 105,77 102,89
juil. 2011 103,67 103,08
août 2011 105,25 104,3
sept. 2011 107,35 105,87
oct. 2011 107,61 106,56
nov. 2011 108,4 107,59
déc. 2011 106,3 108,68
janv. 2012 106,82 108,47
févr. 2012 109,97 108,66
mars 2012 109,19 108,62
avril 2012 107,87 109,1
mai 2012 107,09 107,7
juin 2012 108,92 107,19
juil. 2012 114,17 106,42
août 2012 115,49 106,56
sept. 2012 110,76 104,36
oct. 2012 113,65 103,84
nov. 2012 112,07 102,77
déc. 2012 111,55 100,96
janv. 2013 109,45 101,09
févr. 2013 106,56 102,56
mars 2013 109,45 102,87
avril 2013 108,66 101,17
mai 2013 106,3 99,2
juin 2013 104,2 97,48
juil. 2013 98,69 95,53
août 2013 95,01 92,43
sept. 2013 93,18 90,96
oct. 2013 92,39 90,37
nov. 2013 93,18 89,58
déc. 2013 92,39 88,67
janv. 2014 92,13 86,6
févr. 2014 92,91 83,58
mars 2014 89,76 82,66
avril 2014 87,93 81,42
mai 2014 88,98 81,42
juin 2014 85,56 81,46
juil. 2014 87,93 81,84
août 2014 88,45 81,61
sept. 2014 91,08 81,75
oct. 2014 89,76 80,83
nov. 2014 87,14 79,89
déc. 2014 89,24 79,78
janv. 2015 89,76 79,53
févr. 2015 87,66 79,01
mars 2015 88,98 78,1
avril 2015 90,29 79,07
mai 2015 90,29 78,57
juin 2015 93,18 79,45
juil. 2015 91,86 79,26
août 2015 95,28 80,22
sept. 2015 97,9 81,08
oct. 2015 95,28 81,75
nov. 2015 97,11 83,7
déc. 2015 97,64 84,94
janv. 2016 98,69 85,28
févr. 2016 100,52 86,77
mars 2016 101,84 87,08
avril 2016 104,2 88,09
mai 2016 105,51 90,08
juin 2016 105,25 90,48
juil. 2016 106,04 91,42
août 2016 108,14 92,51
sept. 2016 108,66 94,69
oct. 2016 112,34 95,39
nov. 2016 114,96 96,29
déc. 2016 114,17 97,36
janv. 2017 112,86 98,07
févr. 2017 112,07 98,22
mars 2017 112,6 100,34
avril 2017 111,29 100,19
mai 2017 112,6 101,01
juin 2017 113,39 102,1
juil. 2017 112,86 103,46
août 2017 112,07 103,88
sept. 2017 112,86 104,09
oct. 2017 113,39 104,53
nov. 2017 112,34 103,61
déc. 2017 113,65 103,27
janv. 2018 113,65 103,44
févr. 2018 114,96 103,98
mars 2018 112,86 102,6
avril 2018 112,6 102,6
mai 2018 110,24 102,27
juin 2018 107,09 100,86
juil. 2018 107,35 99,54
août 2018 105,51 99,18
sept. 2018 101,84 98,24
oct. 2018 101,57 98,05
nov. 2018 98,43 97,86
déc. 2018 96,06 96,58
janv. 2019 95,54 96,29
févr. 2019 93,44 94,9
mars 2019 92,13 94,36
avril 2019 93,44 94,74
mai 2019 93,44 94,21
juin 2019 95,28 93,94
juil. 2019 96,06 94,23
août 2019 93,96 93,14
sept. 2019 92,91 91,76
oct. 2019 92,91 92,49
nov. 2019 95,01 92,26
déc. 2019 95,54 93,79
janv. 2020 98,16 94,42
févr. 2020 97,11 95,09
mars 2020 92,91 94,48
avril 2020 86,35 89,62
mai 2020 82,41 85,91
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 9Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

En avril, le tourisme est au point mort

L’activité touristique s’est arrêtée net du fait du confinement et la fréquentation des hébergements au mois d’avril ne relève pas forcément du tourisme, mais d’une clientèle moins habituelle (personnels soignants, malades confinés, aide sociale…)

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, moins d’un hôtel sur cinq est resté ouvert au mois d’avril 2020 (18,8 %), au cœur du confinement général de la population, soit moins de 400 hébergements. C’est le 2ᵉ taux le plus faible en France, derrière la Corse. Pour ces hébergements qui ont continué à recevoir des visiteurs, le nombre de nuitées est estimé à 57 000. Cela représente 3 % des 1,9 million de nuitées enregistrées l’an dernier à la même période. Plus des trois quarts de ces nuitées ont été passées dans des hôtels non classés, ou classés « bas de gamme » (1 ou 2 étoiles). L’an dernier, ces catégories d’hôtels ne représentaient que 31 % du total des nuitées.

Dans la région, seule une quarantaine d’établissements ont un taux d’occupation supérieur ou égal à 20 % des chambres proposées.

En France métropolitaine, 21,3 % des hôtels sont restés ouverts au mois d’avril, pour 714 000 nuitées (−96 % par rapport au même mois l’an dernier).

Avertissement sur l’enquête de fréquentation hôtelière

En raison de la crise sanitaire et de son impact majeur sur le secteur du tourisme, la collecte des données de fréquentation touristique ne se fait pas selon le processus habituel pour le 2e trimestre. Des informations restreintes (le nombre d’hôtels ouverts, leur taux d’occupation et le type de fréquentation) sont collectées auprès des hôtels dans le cadre d’un dispositif allégé.

Encadré 1 - Contexte international – Une récession mondiale soudaine et de grande ampleur

La crise sanitaire a touché la majorité des pays du monde et la quasi-totalité des économies avancées, paralysant l’activité du fait des mesures d’endiguement mises en place. Dans les économies avancées, la chute de l’activité a débuté globalement à la mi-mars pour se prolonger au mois d’avril. Depuis lors, l’activité se rétablit graduellement dans les pays où l’épidémie a pu être maîtrisée, au rythme des calendriers d’allègement des mesures de restriction. L’environnement international reste toutefois très incertain, et ce durablement, d’autant que la menace d’une deuxième vague épidémique continue de planer dans certains pays.

Encadré 2 - Contexte national – Après avoir chuté lourdement pendant la période de confinement, l’activité se rétablit progressivement

Les mesures prises pour endiguer la propagation du Covid-19, notamment le confinement de la population entre le 16 mars et le 11 mai, ont entraîné une brusque chute de l’activité économique : pendant la période de confinement, elle se serait située à environ un tiers en deçà de la normale. La consommation des ménages a chuté dans des proportions similaires.

La sortie graduelle du confinement a permis le rebond de la consommation et le redémarrage plus progressif de l’activité. En juin, la consommation serait « seulement » de 3 % en deçà de son niveau d’avant crise. L’activité resterait plus dégradée, de 12 % inférieure à la normale en juin. La production industrielle, notamment, pâtirait d’une demande internationale en berne et d’importants stocks à écouler. Certains services en revanche auraient vu leur activité se redresser nettement en juin (hébergement-restauration). Au deuxième trimestre, le PIB aurait ainsi diminué de 17 %, après - 5,3 % au premier. La dynamique de reprise amorcée en mai puis juin anticiperait une baisse du PIB d’environ 9 % sur l’année 2020.

Pour comprendre

Baisse d’activité

Pour calculer les baisses d’activités régionales, on applique les réductions d’activité sectorielles nationales à la structure de chaque territoire, cette structure étant celle de la valeur ajoutée des économies régionales et départementales en 2015 (en 17 postes de la nomenclature d’activité française). Selon cette méthode, le fait qu’un territoire est fortement doté en une activité ayant subi une forte réduction d’activité conduit à un impact élevé sur son économie. La somme des contributions de tous les secteurs permet d’estimer l’impact global sur l’économie régionale ou départementale. Toutefois, cette approche a plusieurs limites. La première est le niveau d’agrégation sectorielle utilisé qui pourrait masquer des spécificités sectorielles plus fines. Ainsi, opérer au niveau de l’ensemble de la construction néglige de distinguer les dynamiques propres au bâtiment et aux travaux publics. La seconde limite est que les différences territoriales d’activité entre les entreprises d’un même secteur sont souvent difficiles à estimer et ne sont pas prises en compte. Une troisième limite est que cette méthode ne tient pas compte des variations locales de la demande. Pourtant, la crise peut affecter plus fortement les revenus de certains actifs qui ne sont pas répartis de façon homogène sur le territoire.

Déclaration préalable à l’embauche

La déclaration préalable à l’embauche (DPAE) est obligatoire avant toute embauche et s’effectue auprès de l’Urssaf. Elle permet de déclarer la première embauche d’un salarié relevant du régime de la Sécurité sociale. Cette déclaration doit être effectuée dans les 8 jours qui précèdent une embauche. Toutefois, une DPAE pour un salarié ne garantit pas son embauche, dans certains cas celle-ci ne se concrétise pas.

Déclaration sociale nominative

La déclaration sociale nominative (DSN) est un fichier mensuel produit à partir des données de paie des salariés. Elle a notamment pour but de remplacer un grand nombre de déclarations administratives qui étaient adressées jusqu’alors à des acteurs différents (CPAM, Urssaf, AGIRC ARRCO, Organismes complémentaires, Pôle emploi, Centre des impôts, Caisses régimes spéciaux, etc.). La DSN regroupe des informations sur le salarié dans une déclaration unique pour communiquer ensuite les informations nécessaires à la gestion de la protection sociale des salariés aux organismes concernés.

Les données transmises dans la DSN mensuelle sont donc le reflet de la situation d’un salarié au moment où la paie a été réalisée ; elle relate les évènements survenus (activité partielle, maladie, maternité, fin de contrat de travail…) dans le mois ayant eu un impact sur la paie.

Données des cartes bancaires

L’évolution des achats opérés peut être appréciée par les données de transactions par carte bancaire. Les données utilisées concernent tout détenteur de Carte Bancaire CB sur le territoire français, ce qui, outre les ménages, peut recouvrir aussi des entreprises. Ces données ne recouvrent pas les transactions réalisées par d’autres moyens de paiement (espèces, chèque, ticket restaurant, etc.). De plus, à l’inverse des données utilisées à l’échelle nationale, notamment dans l’estimation de la perte de consommation des ménages, les données départementales intègrent certaines transactions non assimilables à de la consommation (dons à des associations, achat de timbres fiscaux, etc.). Enfin, les transactions à distance (notamment celles sur internet) ne sont pas prises en compte.

Données de consommation électrique

Enedis est le principal distributeur d’électricité (80 % de la consommation de France métropolitaine). Les données utilisées couvrent la période du 1er juillet 2018 au 31 mai 2020. Elles correspondent au profilage dynamique de la consommation de l’intégralité des clients du réseau d’Enedis. Ces données estiment de façon journalière l’électricité consommée par trois types d’utilisateurs, selon la puissance souscrite :

— résidentiels, inférieure à 36 kVA (usage résidentiel), correspondant à environ 45 % de la consommation ;

— hors résidentiel à faible puissance souscrite (contrats non résidentiels de puissance souscrite ≤36 kVA hors éclairage public), correspondant à environ 10 % de la consommation;

— hors résidentiel à forte puissance souscrite (contrats non résidentiels de puissance souscrite > 36 kVA), correspondant à environ 45 % de la consommation.

Par ailleurs, des données de température issues de Météo France sont utilisées pour le calcul quotidien de « degrés-jours unifiés » (DJU), afin de corriger les données des variations de températures.

Appréhender les trajets du domicile au travail à l’aide des données de téléphonie mobile

Les données de téléphonie mobile permettent d’avoir un aperçu des déplacements des populations résidant en France. En isolant les déplacements se terminant entre 7 h et 9 h du matin suivis d’une période de non-déplacement, on est capable d’approcher une estimation des déplacements domicile-travail.

Les résultats présentés s’appuient sur des estimations de mobilité réalisées par Orange Business Services France à partir de son offre existante Flux Vision, qu’Orange a décidé de communiquer à l’Insee au vu de la situation exceptionnelle de crise sanitaire. Les algorithmes utilisés par Flux Vision garantissent une anonymisation irréversible en supprimant toute donnée à caractère personnel et en rendant impossible l’identification d’une personne physique. Cet outil statistique permet de mesurer les multiples déplacements de la population résidant en France, entre le 1er janvier et le 31 mai 2020. Les distances parcourues et les horaires de ces déplacements sont variés, pouvant traduire des motifs différents de déplacement. Afin de cibler au mieux les trajets entre le domicile et le lieu de travail, lesquels sont directement reliés à des motifs d’activité professionnelle, seuls sont considérés ici les déplacements se terminant entre 7 heures et 9 heures chaque matin, suivis d’une période de stabilité d’au moins 3 heures. Les indicateurs analysés somment ainsi l’ensemble de ces déplacements. Ces indicateurs ont été préalablement redressés par Orange afin d’être rendus représentatifs de la population résidente et non uniquement des utilisateurs de mobile Orange. Ensuite, tous les résultats présentés ici, visant à traduire un niveau d’activité durant la crise sanitaire, sont relatifs à une semaine de travail de référence dont l’activité est considérée « normale ». Cette semaine ouvrée de référence s’étend du lundi au vendredi de la première semaine de février 2020 (semaine 6 ouvrée) qui a précédé les vacances scolaires d’hiver et n’était plus affectée par les mouvements sociaux dans les transports ayant perduré jusqu’à la fin janvier.

Géographiquement, les déplacements sont attribués au lieu d’arrivée du trajet, que l’on suppose être, dans la plupart des cas, le lieu d’activité professionnelle. Puis ils sont agrégés au niveau de chaque établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Les données de déplacement par EPCI d’arrivée sont ensuite agrégés au niveau départemental et moyennés sur tous les jours ouvrés de la semaine. Ainsi, l’indicateur exploité ici traduit les évolutions du nombre moyen de déplacements quotidiens selon le lieu d’arrivée.