Insee Conjoncture CorseImpacts économiques de la crise sanitaire en Corse Premiers éléments avancés de conjoncture

Magali Bonnefont, Déborah Caruso, Antoine Luciani (Insee), Valérie Torre, Céline Maisani (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi)

La pandémie du COVID-19 qui a conduit en particulier au confinement de la population, limite fortement la consommation des ménages, moteur essentiel de l’économie régionale. La Corse ferait ainsi partie des territoires les plus impactés : l’activité économique chuterait de 35 % en lien avec le poids important dans la valeur ajoutée régionale des secteurs économiques les plus touchés (Commerce, transport, hébergement-restauration et BTP). De plus, la saisonnalité de l’activité est de nature à accroître l’impact négatif sur l’île. Les emplois dans les secteurs très fortement touchés sont en conséquence particulièrement nombreux, ce qui se traduit notamment par un recours accru au chômage partiel sur l’île (7 salariés du privé sur 10). L’absence ou le décalage des recrutements saisonniers est aussi de nature à impacter durablement le marché du travail. Dès le mois de mars, la dégradation est visible, avec une augmentation de 6,5 % des demandeurs d’emploi de catégorie A.

Magali Bonnefont, Déborah Caruso, Antoine Luciani (Insee), Valérie Torre, Céline Maisani (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi)
Insee Conjoncture Corse- Mai 2020

Les crises productives ou financières de 2008 et 2011 avaient relativement épargné la région. Les impacts sur l’emploi et sur le PIB régional avaient été plus faibles qu’ailleurs en France métropolitaine et/ou décalés dans le temps. En effet la structure économique régionale, qualifiée d’économie présentielle, est moins sensible aux fluctuations de l’économie mondiale et aux chocs externes, puisque la consommation des ménages, qu’ils soient résidents ou non, est le principal moteur de la croissance.

Or la crise économique qui découle de la pandémie liée au COVID-19 est de nature différente. Elle impacte à la fois la production et la consommation. La fermeture obligatoire de nombreux points de vente (hors alimentation) et l’interruption des activités non essentielles à la vie courante se conjuguent aux interdictions de déplacement et à celles des locations touristiques pour limiter fortement les dépenses sur le territoire.

Ainsi en Corse, le montant des transactions par carte bancaire (Pour comprendre) a reculé de 54 % la semaine suivant le confinement (du 23 au 29 mars) par rapport à la même semaine de 2019. Cette chute se situe dans la moyenne des baisses régionales. En particulier la région fait partie des territoires qui ont bénéficié de faibles mouvements de population (+ 1 %) susceptibles de soutenir la consommation au moment du confinement (Pour en savoir plus).

La Corse serait plus impactée que les autres régions

Au 7 mai 2020, l’activité économique française serait en baisse de 33 % par rapport à une situation normale (Pour comprendre). Même en faisant l’hypothèse qu’une branche d’activité est affectée avec la même intensité dans tous les territoires, l’ampleur des effets de la crise peut être variable dans les régions en fonction de la composition de leur tissu économique (figure 1). Ainsi, la baisse d’activité pourrait être inférieure à 30 % dans les DOM et atteindrait un niveau maximal en Corse avec - 35 %.

Figure 1Estimation de la perte régionale d’activité au 7 mai

en %
Estimation de la perte régionale d’activité au 7 mai (en %)
Régions Perte d’activité au 7 mai
Corse -34,8
Auvergne-Rhône-Alpes -33,8
Île-de-France -33,7
Provence-Alpes-Côte d'Azur -33,3
Occitanie -33,0
Pays de la Loire -32,8
Centre-Val de Loire -32,4
Normandie -32,3
Bourgogne-Franche-Comté -32,0
Grand Est -31,5
Nouvelle-Aquitaine -31,2
Hauts-de-France -30,9
Bretagne -30,5
Dom -28,8
Guyane -28,3
Réunion -27,7
Martinique -27,5
Guadeloupe -27,3
Mayotte -23,2
  • Source : Insee, Compte régionaux 2015, Évolutions sectorielles nationales selon la dernière note de conjoncture.

Figure 1Estimation de la perte régionale d’activité au 7 mai

  • Source : Insee, Compte régionaux 2015, Évolutions sectorielles nationales selon la dernière note de conjoncture.

Les secteurs porteurs de l’économie régionale particulièrement affectés

En effet, les secteurs surreprésentés sur l’île sont aussi ceux qui figurent parmi les plus impactés dans la période. En particulier, parmi les services marchands, le commerce, le transport et l’entreposage et l’hébergement-restauration enregistrent des pertes estimées entre 47 et 90 %. Ces branches représentent 24 % de la valeur ajoutée (VA) insulaire contre 18 % en France métropolitaine.

La construction (figure 2), autre secteur surreprésenté dans l’économie régionale avec plus de 9 % de la valeur ajoutée contre 6 % au niveau national, contribue fortement à l’impact en région (7 points). À la date du 7 mai, la baisse estimée de l’activité au niveau national atteint 75 %.

Figure 2Contribution sectorielle à l’impact économique par région

en %
Contribution sectorielle à l’impact économique par région (en %)
Agriculture, sylviculture et pêche Industrie Construction Commerce ; réparation d'automobiles et de motocycles Hébergement et restauration Activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien Autres services marchands Services princip. non marchands
Corse -0,2 -1,6 -6,9 -5,4 -6,5 -2,9 -6,4 -4,7
Auvergne-Rhône-Alpes -0,1 -7,0 -4,9 -4,6 -2,6 -5,4 -6,1 -3,2
Île-de-France 0,0 -3,7 -3,0 -5,0 -2,5 -8,5 -8,7 -2,3
Provence-Alpes-Côte d'Azur -0,2 -4,2 -4,4 -4,6 -3,8 -5,1 -7,3 -3,7
Occitanie -0,3 -5,7 -4,5 -4,6 -2,7 -5,2 -6,0 -3,9
Pays de la Loire -0,4 -6,4 -5,0 -5,0 -2,2 -4,7 -6,1 -3,2
Centre-Val de Loire -0,3 -7,3 -4,7 -4,3 -2,0 -4,1 -6,1 -3,5
Normandie -0,3 -7,7 -4,7 -3,9 -2,3 -3,8 -5,9 -3,7
Bourgogne-Franche-Comté -0,5 -7,3 -4,4 -4,4 -2,1 -3,8 -5,6 -3,8
Grand Est -0,4 -6,9 -4,4 -4,6 -2,2 -3,7 -5,5 -3,7
Nouvelle-Aquitaine -0,6 -5,0 -4,6 -4,5 -2,7 -4,0 -6,0 -3,8
Hauts-de-France -0,3 -5,9 -4,2 -4,5 -1,9 -4,3 -5,7 -4,1
Bretagne -0,4 -4,3 -4,9 -4,4 -2,7 -4,0 -6,2 -3,7
Guyane -0,6 -2,8 -5,1 -2,9 -1,3 -4,3 -6,0 -5,2
La Réunion -0,3 -2,0 -4,5 -6,4 -1,5 -3,0 -5,5 -5,0
Martinique -0,3 -1,9 -3,0 -4,9 -1,7 -3,8 -6,3 -5,5
Guadeloupe -0,2 -2,4 -3,5 -4,6 -1,5 -3,5 -6,0 -5,6
Mayotte -0,8 -2,1 -4,3 -4,3 -0,7 -1,6 -3,2 -1,4
  • Source : Insee, Compte régionaux 2015, Évolutions sectorielles nationales selon la dernière note de conjoncture.

Figure 2Contribution sectorielle à l’impact économique par région

  • Source : Insee, Compte régionaux 2015, Évolutions sectorielles nationales selon la dernière note de conjoncture.

Au total, ces quatre secteurs expliquent conjointement 22 points de la baisse d’activité contre 14 points au niveau national. Cela est confirmé par le recours massif de ces secteurs à la cellule d’appui aux entreprises en difficulté (encadré).

Au niveau national, l’industrie apparaît aussi fortement impactée, mais ses segments les plus pénalisés sont peu représentés dans la région. La baisse de l’activité industrielle reste ainsi peu significative en Corse.

Enfin, le poids important dans la région des services non marchands, qui sont par nature moins impactés par la crise (- 14 %), ne suffit pas à atténuer l’importance des pertes des autres secteurs sur l’île.

L’impact de la crise accru par le poids des activités saisonnières

Cette mesure des effets différenciés de la crise en région repose sur la structure annuelle moyenne de la valeur ajoutée dans les territoires. Or, la plupart des secteurs fortement impactés ont dans l’île une activité fortement saisonnière. Ainsi, l’ouverture au printemps des hébergements touristiques insulaires limite la part du chiffre d’affaires réalisé sur le premier trimestre : en mars, moins du quart des établissements touristiques marchands (hôtels, campings, AHCT) ont débuté leur activité contre les deux tiers au mois d’avril. Mécaniquement, les pertes de ces secteurs à compter de cette période pèseront encore plus lourd sur l’activité économique régionale que ne le laisse présager leur part moyenne dans la valeur ajoutée annuelle.

L’effet sera d’autant plus marqué que de nombreux secteurs comme la restauration, mais aussi le commerce, les activités de loisirs et les activités artistiques sont de facto fortement saisonniers aussi (figure 3). La présence de touristes est également un débouché important de l’agroalimentaire corse (industrie et agriculture). Ainsi, au cours d’une année normale, l’emploi total régional est supérieur d’un sixième en avril, à son niveau de janvier et est augmenté d’un tiers en août.

Enfin, dans la même logique, la perte d’activité serait particulièrement importante dès le démarrage de la saison dans les territoires fortement orientés vers le tourisme, comme ceux du sud de la Corse (de Propriano à Porto-Vecchio) et la Balagne.

Figure 3Comparaison de l’évolution de la population présente et de la saisonnalité de l’emploi

Comparaison de l’évolution de la population présente et de la saisonnalité de l’emploi
Surplus de population présente 2019 Emploi hébergement Emploi restauration Ensemble des emplois
01-janv. -2 928 100,00 100,00 100,00
02-janv. -3 512 100,45 100,68 100,36
03-janv. -4 299 99,60 100,90 100,33
04-janv. -4 894 99,30 100,64 100,25
05-janv. -4 686 100,40 101,29 100,95
06-janv. -3 436 100,45 101,47 101,08
07-janv. -3 320 100,65 101,29 101,12
08-janv. -2 884 100,79 101,50 101,19
09-janv. -2 664 100,79 101,79 101,24
10-janv. -2 648 100,84 101,61 101,15
11-janv. -2 833 100,79 101,50 101,06
12-janv. -2 401 101,49 101,76 101,43
13-janv. -1 756 101,74 101,97 101,49
14-janv. -1 438 101,74 102,19 101,55
15-janv. -1 109 102,09 102,44 101,65
16-janv. -1 149 102,14 102,44 101,61
17-janv. -1 705 102,09 102,40 101,56
18-janv. -2 411 102,04 102,19 101,48
19-janv. -2 221 102,38 102,22 101,76
20-janv. -1 429 102,58 102,29 101,83
21-janv. -832 102,68 102,19 101,85
22-janv. -421 102,83 102,29 101,89
23-janv. -415 102,93 102,58 101,92
24-janv. -1 290 102,78 102,47 101,84
25-janv. -2 449 102,58 102,19 101,77
26-janv. -2 471 102,93 102,01 101,94
27-janv. -1 229 103,13 102,19 102,01
28-janv. -654 103,23 102,08 102,05
29-janv. -245 103,18 102,11 102,18
30-janv. -233 103,23 102,94 102,29
31-janv. -728 102,93 101,43 101,45
01-févr. -1 136 104,12 102,26 102,04
02-févr. -1 344 104,27 102,47 102,13
03-févr. -426 104,52 102,87 102,20
04-févr. 111 104,82 103,12 102,25
05-févr. 206 104,77 103,33 102,26
06-févr. 126 104,82 103,51 102,22
07-févr. -98 104,87 103,40 102,18
08-févr. 290 105,32 103,55 102,41
09-févr. 1 500 105,41 103,73 102,52
10-févr. 3 310 105,41 103,87 102,58
11-févr. 4 324 105,76 104,01 102,64
12-févr. 5 011 106,16 104,05 102,67
13-févr. 5 123 106,21 104,30 102,59
14-févr. 4 972 106,11 104,01 102,55
15-févr. 4 857 107,05 103,98 102,78
16-févr. 5 375 107,20 104,08 102,85
17-févr. 5 640 107,45 104,01 102,89
18-févr. 6 297 107,55 104,19 102,96
19-févr. 6 397 107,50 104,55 103,01
20-févr. 5 651 107,45 104,51 102,93
21-févr. 3 140 107,35 104,41 102,88
22-févr. -993 108,10 104,91 103,17
23-févr. -5 036 108,15 104,94 103,20
24-févr. -6 751 108,20 104,91 103,22
25-févr. -6 861 108,10 104,77 103,22
26-févr. -7 113 108,25 104,73 103,22
27-févr. -7 466 108,25 104,84 103,18
28-févr. -8 912 100,25 95,49 97,37
01-mars -10 631 100,25 95,49 97,37
02-mars -10 147 108,94 104,48 102,70
03-mars -8 218 112,97 105,23 103,36
04-mars -6 565 113,21 105,63 103,45
05-mars -5 498 113,46 105,77 103,49
06-mars -4 975 113,86 105,66 103,51
07-mars -4 707 114,16 105,73 103,55
08-mars -4 292 114,01 105,73 103,47
09-mars -2 532 113,96 105,55 103,34
10-mars 479 116,00 106,06 103,72
11-mars 1 785 116,64 106,41 103,79
12-mars 2 775 117,39 106,45 103,83
13-mars 3 065 117,39 106,81 103,87
14-mars 3 034 117,88 106,99 103,92
15-mars 2 605 118,03 107,20 103,81
16-mars 3 048 118,33 107,09 103,74
17-mars 3 511 122,01 107,17 104,21
18-mars 4 781 122,75 107,45 104,29
19-mars 5 477 123,35 107,74 104,37
20-mars 5 738 123,85 107,95 104,43
21-mars 5 478 124,99 108,38 104,51
22-mars 5 171 124,94 108,56 104,47
23-mars 6 214 124,94 108,46 104,40
24-mars 7 183 128,66 108,81 104,81
25-mars 8 569 129,01 109,03 104,90
26-mars 10 027 129,91 109,32 104,99
27-mars 11 125 130,00 109,42 105,03
28-mars 12 790 130,35 109,71 105,07
29-mars 13 901 130,90 109,78 105,03
30-mars 14 982 130,90 109,67 105,00
31-mars 14 059 132,94 109,82 105,44
01-avr. 14 147 154,30 123,32 107,53
02-avr. 15 291 155,59 124,40 107,66
03-avr. 16 424 156,78 125,15 107,79
04-avr. 17 133 158,92 126,62 107,92
05-avr. 18 281 159,46 126,87 107,90
06-avr. 26 608 161,25 127,59 108,04
07-avr. 32 049 165,13 128,95 108,67
08-avr. 35 264 167,71 130,35 108,97
09-avr. 38 754 169,35 131,71 109,14
10-avr. 41 103 171,68 132,57 109,30
11-avr. 42 690 172,93 132,93 109,36
12-avr. 44 693 174,22 132,93 109,37
13-avr. 52 379 183,85 134,54 110,17
14-avr. 57 729 187,88 135,29 110,40
15-avr. 60 966 195,93 139,59 111,16
16-avr. 63 776 198,26 141,63 111,37
17-avr. 64 832 200,05 142,60 111,60
18-avr. 65 221 203,33 144,03 111,71
19-avr. 64 773 203,92 143,68 111,64
20-avr. 65 636 209,24 146,36 112,31
21-avr. 64 476 210,78 147,29 112,49
22-avr. 63 955 211,87 148,48 112,67
23-avr. 62 551 213,51 149,80 112,77
24-avr. 62 786 214,85 150,66 112,91
25-avr. 63 472 217,73 151,56 112,98
26-avr. 61 684 218,03 151,24 112,93
27-avr. 59 720 222,26 152,06 113,48
28-avr. 59 370 223,75 152,60 113,66
29-avr. 59 743 224,34 152,96 113,71
30-avr. 59 475 224,84 154,14 113,82
01-mai 61 129 245,70 173,99 115,27
02-mai 60 862 257,97 179,65 116,11
03-mai 59 793 258,37 180,04 116,08
04-mai 57 264 267,16 185,06 117,30
05-mai 57 851 268,80 188,07 117,65
06-mai 57 915 271,54 190,33 117,87
07-mai 58 379 272,83 192,26 118,04
08-mai 59 505 274,76 192,80 118,06
09-mai 59 164 276,95 192,83 118,17
10-mai 57 951 277,40 193,16 118,15
11-mai 56 371 281,07 195,49 118,66
12-mai 53 336 282,46 196,74 118,84
13-mai 54 096 283,85 198,50 119,03
14-mai 55 596 285,05 199,39 119,10
15-mai 56 828 290,51 202,72 119,55
16-mai 57 454 291,95 202,72 119,60
17-mai 57 303 292,10 202,72 119,50
18-mai 61 009 295,78 205,34 120,10
19-mai 61 692 296,08 206,88 120,24
20-mai 63 454 297,07 208,92 120,44
21-mai 65 131 298,26 211,07 120,61
22-mai 66 047 299,30 212,25 120,76
23-mai 67 608 300,10 212,58 120,74
24-mai 68 636 300,35 212,29 120,68
25-mai 77 001 302,09 212,72 120,88
26-mai 80 228 303,23 213,76 121,17
27-mai 83 063 304,02 215,37 121,31
28-mai 86 663 304,47 216,37 121,40
29-mai 93 452 304,82 216,80 121,44
30-mai 101 325 305,02 217,23 121,38
31-mai 101 432 325,09 238,73 123,84
01-juin 100 220 326,92 241,92 123,97
02-juin 96 591 328,42 243,86 124,18
03-juin 95 539 329,31 245,90 124,38
04-juin 96 868 331,50 248,15 124,58
05-juin 98 720 334,43 248,98 124,69
06-juin 101 077 337,66 249,05 124,74
07-juin 105 794 340,04 251,52 125,26
08-juin 117 684 340,83 253,17 125,48
09-juin 123 072 341,98 254,46 125,67
10-juin 124 036 342,92 255,64 125,81
11-juin 126 645 344,11 256,65 125,94
12-juin 128 939 345,06 257,11 125,92
13-juin 130 430 345,11 256,86 125,86
14-juin 132 340 350,67 262,84 126,94
15-juin 137 593 351,17 263,99 127,08
16-juin 140 580 351,86 265,53 127,25
17-juin 144 266 352,41 267,11 127,37
18-juin 146 921 352,86 267,97 127,44
19-juin 147 291 354,84 269,40 127,54
20-juin 147 796 355,54 269,51 127,47
21-juin 147 146 357,48 271,66 127,93
22-juin 149 188 357,53 272,45 128,07
23-juin 152 385 357,77 272,77 128,14
24-juin 154 290 358,92 274,49 128,31
25-juin 155 762 359,46 275,35 128,41
26-juin 157 695 361,25 275,67 128,42
27-juin 158 984 361,55 275,31 128,39
28-juin 159 159 362,89 276,14 128,85
29-juin 161 281 363,19 276,35 128,94
30-juin 163 309 382,76 298,71 132,40
01-juil. 167 418 384,25 301,11 132,56
02-juil. 172 532 386,44 304,30 132,94
03-juil. 177 864 390,01 305,23 133,12
04-juil. 183 424 392,45 304,62 133,12
05-juil. 188 799 396,37 307,60 134,09
06-juil. 202 295 398,01 309,46 134,40
07-juil. 210 484 399,90 310,96 134,63
08-juil. 219 142 401,64 312,65 134,81
09-juil. 227 835 402,43 314,73 135,03
10-juil. 235 396 403,53 314,76 135,03
11-juil. 240 444 403,78 314,80 135,03
12-juil. 245 661 405,32 316,41 135,48
13-juil. 253 338 405,37 317,34 135,51
14-juil. 259 809 406,36 320,49 135,97
15-juil. 268 149 406,95 321,28 136,03
16-juil. 274 937 407,40 322,11 136,13
17-juil. 279 512 407,55 322,18 136,10
18-juil. 282 447 408,00 321,78 136,04
19-juil. 285 030 408,94 323,25 136,40
20-juil. 288 486 409,29 323,86 136,47
21-juil. 290 552 409,59 324,22 136,55
22-juil. 296 962 409,44 324,97 136,65
23-juil. 300 183 409,54 325,01 136,65
24-juil. 299 929 410,08 325,04 136,58
25-juil. 300 254 409,69 324,79 136,50
26-juil. 298 937 409,89 325,69 136,77
27-juil. 301 035 409,84 325,76 136,85
28-juil. 301 135 409,84 325,94 136,92
29-juil. 305 968 410,63 326,76 137,14
30-juil. 308 127 408,79 327,34 136,04
31-juil. 310 171 409,54 326,12 135,75
01-août 316 250 411,53 327,34 136,46
02-août 323 830 411,48 328,13 136,58
03-août 331 696 411,62 328,63 136,64
04-août 339 635 411,67 328,81 136,68
05-août 352 734 411,82 329,52 136,73
06-août 363 499 412,32 329,34 136,68
07-août 370 269 412,37 328,95 136,58
08-août 373 756 412,67 328,91 136,70
09-août 376 651 412,67 329,17 136,72
10-août 381 434 412,77 329,42 136,76
11-août 384 824 413,02 329,42 136,78
12-août 388 688 413,11 329,67 136,80
13-août 388 466 413,11 330,03 136,58
14-août 384 441 412,92 328,81 136,33
15-août 378 524 412,92 328,74 136,35
16-août 370 021 412,52 328,77 136,35
17-août 366 599 412,27 328,77 136,37
18-août 357 214 411,97 328,56 136,35
19-août 350 847 411,57 327,98 136,27
20-août 341 127 410,98 327,30 136,15
21-août 327 564 409,64 326,59 135,93
22-août 311 691 408,59 325,44 135,82
23-août 294 082 406,76 324,90 135,73
24-août 280 806 405,32 323,90 135,62
25-août 262 374 404,07 323,61 135,66
26-août 247 817 403,13 324,36 135,64
27-août 232 306 400,20 323,75 135,38
28-août 217 948 397,52 322,47 135,26
29-août 200 308 358,67 270,51 127,29
30-août 184 826 358,02 268,58 127,06
31-août 170 021 357,72 268,47 127,12
01-sept. 163 818 357,33 268,29 127,10
02-sept. 164 541 357,33 267,61 127,00
03-sept. 164 827 356,09 266,39 126,66
04-sept. 163 660 354,30 264,53 126,81
05-sept. 161 223 353,35 264,21 126,83
06-sept. 157 892 353,25 263,70 126,80
07-sept. 155 279 352,71 263,56 126,75
08-sept. 150 687 350,92 261,81 126,63
09-sept. 151 114 350,17 261,23 126,45
10-sept. 150 945 347,34 260,09 126,11
11-sept. 149 561 344,16 257,51 126,08
12-sept. 146 693 343,07 257,47 126,06
13-sept. 141 402 335,87 247,37 125,13
14-sept. 136 703 335,42 246,79 125,09
15-sept. 131 847 335,22 246,36 125,09
16-sept. 130 737 334,58 245,93 124,92
17-sept. 129 373 332,64 244,75 124,67
18-sept. 126 783 327,92 239,99 124,53
19-sept. 123 682 326,13 239,38 124,41
20-sept. 119 068 324,94 238,77 124,41
21-sept. 112 403 323,85 238,30 124,33
22-sept. 105 292 322,85 238,05 124,33
23-sept. 102 571 321,66 237,23 124,06
24-sept. 100 584 319,27 236,19 123,77
25-sept. 96 953 315,35 234,11 123,60
26-sept. 92 195 313,81 233,50 123,54
27-sept. 88 670 312,97 233,39 123,52
28-sept. 76 525 245,11 164,46 115,91
29-sept. 69 343 243,77 163,67 115,60
30-sept. 66 449 242,97 164,78 115,56
01-oct. 63 841 240,74 164,17 115,34
02-oct. 61 461 235,07 162,81 115,35
03-oct. 59 579 232,69 162,41 115,27
04-oct. 57 365 229,41 162,06 115,16
05-oct. 52 527 227,12 161,48 115,07
06-oct. 50 039 225,83 161,38 115,06
07-oct. 49 500 222,95 161,84 114,89
08-oct. 48 257 215,95 160,05 114,45
09-oct. 46 329 209,99 158,87 114,40
10-oct. 44 604 207,25 158,40 114,35
11-oct. 42 228 204,52 158,15 114,25
12-oct. 37 667 202,58 158,12 114,22
13-oct. 35 577 190,26 153,21 113,36
14-oct. 34 521 185,84 152,35 113,06
15-oct. 32 964 182,56 151,42 112,74
16-oct. 32 038 177,40 150,56 112,82
17-oct. 30 791 175,91 150,66 112,85
18-oct. 30 255 171,78 150,09 112,67
19-oct. 34 977 170,04 150,45 112,62
20-oct. 38 209 169,15 150,48 112,59
21-oct. 39 579 167,21 150,27 112,45
22-oct. 40 687 165,52 149,95 112,28
23-oct. 40 482 162,59 149,27 112,26
24-oct. 39 203 161,95 149,09 112,29
25-oct. 37 542 160,71 149,23 112,24
26-oct. 34 116 159,91 149,16 112,22
27-oct. 33 782 159,56 149,05 112,21
28-oct. 33 814 122,95 123,18 107,85
29-oct. 32 504 122,11 123,32 108,29
30-oct. 29 915 121,36 123,50 108,34
31-oct. 26 781 119,62 123,36 108,25
01-nov. 23 664 119,18 123,68 108,24
02-nov. 12 707 119,23 123,54 108,26
03-nov. 10 247 118,63 123,18 108,15
04-nov. 8 650 118,03 123,00 108,06
05-nov. 7 686 117,04 123,15 108,30
06-nov. 6 845 116,99 123,04 108,37
07-nov. 6 082 116,29 122,68 108,28
08-nov. 3 914 116,24 122,79 108,39
09-nov. 3 964 116,24 122,57 108,35
10-nov. 3 125 116,05 122,47 108,25
11-nov. 4 358 115,55 122,36 108,13
12-nov. 4 270 113,96 121,68 108,24
13-nov. 4 068 113,96 121,78 108,28
14-nov. 3 384 113,71 122,07 108,29
15-nov. 2 540 113,61 121,93 108,28
16-nov. 2 498 113,46 122,29 108,32
17-nov. 2 873 113,11 122,07 108,22
18-nov. 3 268 113,07 121,86 108,15
19-nov. 3 316 113,07 122,11 108,30
20-nov. 3 228 112,77 122,00 108,33
21-nov. 2 799 112,67 122,04 108,35
22-nov. 1 961 112,52 121,71 108,34
23-nov. 1 660 112,47 121,82 108,33
24-nov. 1 818 112,32 121,75 108,22
25-nov. 2 326 112,37 121,86 108,19
26-nov. 2 329 112,37 121,93 108,25
27-nov. 2 004 109,24 118,95 107,78
28-nov. 1 448 108,54 118,70 107,60
29-nov. 868 108,00 118,63 107,58
30-nov. 491 107,95 118,70 107,58
01-déc. 739 107,80 118,56 107,54
02-déc. 1 041 107,75 118,31 107,44
03-déc. 1 029 107,70 118,42 107,58
04-déc. 876 107,65 118,56 107,62
05-déc. 1 318 107,40 118,74 107,61
06-déc. 243 107,40 118,85 107,61
07-déc. -130 107,45 119,03 107,64
08-déc. 76 106,95 119,03 107,50
09-déc. 822 106,91 118,77 107,42
10-déc. 556 106,51 119,06 107,57
11-déc. 328 106,71 119,28 107,60
12-déc. -142 106,21 119,17 107,53
13-déc. -872 106,21 118,95 107,47
14-déc. -1 320 106,01 119,17 107,43
15-déc. -2 294 105,27 119,13 107,09
16-déc. -2 735 105,17 118,77 106,97
17-déc. -3 038 104,42 118,45 107,06
18-déc. -3 878 104,42 118,38 107,08
19-déc. -5 911 104,22 118,34 107,06
20-déc. -8 783 104,22 118,27 106,98
21-déc. -7 617 104,27 117,99 106,74
22-déc. -7 617 104,27 118,09 106,76
23-déc. -7 358 104,47 118,13 106,69
24-déc. -3 451 104,67 118,38 106,77
25-déc. -1 705 104,82 118,27 106,75
26-déc. -4 216 105,02 118,42 106,83
27-déc. -3 883
28-déc. -3 427
29-déc. -1 875
30-déc. -438
31-déc. 1 665
  • Source : Données de transport ORTC-DREAL, Données emploi Insee DADS 2015.

Figure 3Comparaison de l’évolution de la population présente et de la saisonnalité de l’emploi

  • Source : Données de transport ORTC-DREAL, Données emploi Insee DADS 2015.

L’impact pourrait être particulièrement fort sur l’emploi régional

Compte tenu de sa structure productive, la baisse de l’activité pourrait également avoir des conséquences particulièrement marquées sur l’emploi en Corse. Ainsi, parmi les salariés présents en fin d’année dans les établissements de la région, 30 % exercent dans un secteur très fortement impacté par le ralentissement économique (Pour comprendre). C’est la part la plus importante de toutes les régions, alors que sur le reste du territoire, les salariés sont plus fréquents dans les secteurs moyennement impactés. De plus, ces salariés régionaux des activités très fortement fragilisées se trouvent essentiellement dans de petites entreprises : 57 % travaillent dans un établissement de moins de 10 salariés (contre 38 % en France métropolitaine) (figure 4).

La situation est encore plus tendue pour les non salariés parmi lesquels 47 % sont dans des secteurs potentiellement très fragilisés par la crise économique. C’est la part la plus élevée des régions métropolitaines.

Figure 4Part des emplois concernés selon le niveau d'impact de la crise dans le secteur et la taille des établissements en Corse

en %
Part des emplois concernés selon le niveau d'impact de la crise dans le secteur et la taille des établissements en Corse (en %)
0 à 9 salariés 10 à 49 salariés 50 à 249 salariés
Très fortement impactés 57 37 6
Fortement impactés 34 39 27
Plus modérément impactés 20 35 45
  • Source : Insee, Clap 2015, emploi salarié au 31/12.

Figure 4Part des emplois concernés selon le niveau d'impact de la crise dans le secteur et la taille des établissements en Corse

  • Source : Insee, Clap 2015, emploi salarié au 31/12.

Le recours massif au chômage partiel confirme le niveau élevé d’emplois menacés

Au 28 avril, en raison du coronavirus, 8 840 demandes d’autorisation préalable de mise en activité partielle ont été déposées (figure 5). Le nombre de dossiers a ainsi été multiplié par 400 par rapport à la même période de l’année précédente. Ces demandes concernent désormais 51 340 salariés pour un total de 28,7 millions d’heures chômées demandées (soit un volume 900 fois plus important que l’année précédente). Cela représente en moyenne 560 heures chômées demandées par salarié, soit 16 semaines à 35 heures hebdomadaires.

Figure 5Évolution du nombre de demandes et de salariés concernés par l’activité partielle

Évolution du nombre de demandes et de salariés concernés par l’activité partielle
Établissements ayant demandé à recourir à l'Activité Partielle (cumul) Nombre de salariés concernés (cumul)
6-mars 0 0
9-mars 1 1
10-mars 5 15
11-mars 8 20
12-mars 11 34
13-mars 14 44
15-mars 14 44
17-mars 53 637
18-mars 80 1 067
19-mars 121 1 611
20-mars 144 1 800
21-mars 145 1 801
22-mars 146 1 814
23-mars 310 2 700
24-mars 762 5 970
25-mars 1 249 8 832
26-mars 1 802 12 567
27-mars 2 244 14 795
28-mars 2 385 15 436
29-mars 2 484 16 050
30-mars 2 934 18 490
31-mars 3 569 21 778
1-avr. 3 944 23 367
2-avr. 4 414 25 805
3-avr. 4 995 29 371
4-avr. 5 173 30 163
5-avr. 5 279 30 658
6-avr. 5 702 32 536
7-avr. 6 037 34 432
8-avr. 6 386 36 273
9-avr. 6 680 38 172
10-avr. 6 857 39 436
11-avr. 6 898 39 754
12-avr. 6 942 40 130
13-avr. 6 990 40 333
14-avr. 7 214 41 357
15-avr. 7 404 42 370
16-avr. 7 622 43 963
17-avr. 7 804 45 371
18-avr. 7 844 45 619
19-avr. 7 864 45 745
20-avr. 8 051 46 766
21-avr. 8 237 47 814
22-avr. 8 424 48 831
23-avr. 8 553 49 582
24-avr. 8 691 50 636
25-avr. 8 704 50 673
26-avr. 8 715 50 697
27-avr. 8 840 51 330
28-avr. 8 843 51 341
  • Source : Direccte de Corse, système d’information APART.

Figure 5Évolution du nombre de demandes et de salariés concernés par l’activité partielle

  • Source : Direccte de Corse, système d’information APART.

Ainsi tous secteurs confondus, 66 % des établissements de la région et 7 salariés sur 10 du secteur privé sont concernés par l’activité partielle, soit une proportion plus importante qu’en moyenne France entière (58 % des établissements et 61 % des salariés).

L’activité partielle s’est imposée principalement aux établissements du « commerce et de la réparation automobile » (23 % des demandes), de la « construction » (19 %) et de « l’hébergement et de la restauration » (16 %). Ces trois secteurs concentrent 57 % des demandes, 53 % des effectifs concernés et 59 % des heures chômées demandées depuis le 1er mars. Ces secteurs importants dans l’économie régionale sont aussi des activités où le télétravail s’avère généralement impossible.

Le risque de report ou d’annulation des recrutements d’emplois saisonniers

À cette menace sur les emplois présents dans les entreprises s’ajoute en région celle du report ou de l’annulation des recrutements saisonniers.

En effet, en année normale, le premier pic des embauches saisonnières a lieu au début du mois d’avril. Ainsi, environ 17 000 contrats débutent normalement entre le 15 mars et le 15 mai, ce qui représente une augmentation de 26 % de l’emploi par rapport aux postes occupés au 15 mars. Quatre embauches sur cinq sont des CDD et autres contrats temporaires et huit secteurs concentrent 70 % des contrats conclus durant cette période (figure 6).

Figure 6Part des embauches potentiellement impactées entre le 15 mars et le 15 mai par secteur

en %
Part des embauches potentiellement impactées entre le 15 mars et le 15 mai par secteur (en %) - Note de lecture : L’hébergement représente plus de 24 % des emplois probablement non créés, et ces postes représentent 1,6 fois ceux présents habituellement dans le secteur au 15 mars.
Contribution à l’impact global Impact sectoriel
Hébergement 23,7 168,4
Restauration 19,6 111,2
Commerce de détail (hors auto-moto) 12,2 21,2
Travaux de construction spécialisés 5,0 9,9
Activités liées à l'emploi 3,2 117,1
Services relatifs aux bâtiments et am. paysager 3,0 22,4
Commerce de gros (hors auto-moto) 2,7 13,5
Industries alimentaires 2,5 22,4
  • Note de lecture : L’hébergement représente plus de 24 % des emplois probablement non créés, et ces postes représentent 1,6 fois ceux présents habituellement dans le secteur au 15 mars.
  • Source : DADS 2015.

Figure 6Part des embauches potentiellement impactées entre le 15 mars et le 15 mai par secteur

  • Note de lecture : L’hébergement représente plus de 24 % des emplois probablement non créés, et ces postes représentent 1,6 fois ceux présents habituellement dans le secteur au 15 mars.
  • Source : DADS 2015.

Au premier rang, l’hébergement et la restauration assurent à eux seuls 44 % de ces recrutements qui pourraient être drastiquement réduits en 2020. Le nombre de contrats annulés ou reportés au cours des deux premiers mois de crise représente déjà davantage de postes que ceux habituellement présents au 15 mars dans ces deux secteurs. Les autres activités concernées sont le commerce de détail (12 % des postes qui auraient dû démarrer sur ces deux mois), les travaux de construction spécialisés (5 % des postes), les activités liées à l’emploi (notamment l’intérim), et les services relatifs aux bâtiments et aménagements paysagers ainsi que le commerce de gros (3 % chacun).

En outre, trois emplois sur quatre débutant à cette période sont occupés par des personnes résidant dans la région.

Des premiers effets visibles sur le marché du travail

Les tensions sur l’emploi se traduisent déjà par une nette hausse du nombre de demandeurs d’emploi. Ainsi en Corse, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi sans activité (catégorie A) enregistre à fin mars 2020, sa plus forte hausse mensuelle depuis juin 2003. Il progresse de 6,5 % sur un mois (1 040 inscrits de plus) pour s’établir à 17 060 personnes. Cette hausse est alimentée par de nouvelles inscriptions à Pôle Emploi, mais aussi par un basculement de personnes en activité réduite dont l’emploi a pris fin. Ainsi le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie B et C, c’est-à-dire ceux qui ont travaillé au cours du mois, recule de 2,1 %.

L’ensemble des demandeurs d’emploi tenus de rechercher activement un emploi (catégories A, B, C) s’établit ainsi à 21 690 personnes (+ 4,5 % sur un mois, + 940 inscrits) soit une hausse deux fois plus soutenue qu’en mars 2010, en plein cœur de la crise financière.

L’accroissement des effectifs inscrits en mars 2020 provient d’une augmentation des entrées à Pôle Emploi (+ 8,7 %) mais surtout d’une très forte baisse des sorties (- 39,1 %). La hausse contenue des entrées s’explique en partie par les mesures d’activité partielle qui permettent aux employeurs en difficulté de faire prendre en charge tout ou partie de la rémunération de leurs salariés et ainsi d’éviter de procéder à des licenciements. Elle s’explique également par une forte baisse des premières inscriptions (- 33,3 % sur un an).

La mise en place du confinement a contraint certains demandeurs d’emploi à repousser leur entrée sur le marché du travail ce qui a, en partie, compensé la hausse des inscriptions pour fins de contrats à durée déterminée (+ 26,9 %) ou de missions d’intérim.

Tous les motifs de sorties des listes de Pôle Emploi sont en repli, particulièrement les reprises d’emploi (- 41,7 % sur un mois) en lien avec l’arrêt de nombreuses activités économiques.

Encadré - Une cellule régionale de suivi et d’action en faveur des entreprises

Le Préfet de Corse, en lien avec le Président de l’Exécutif de la Collectivité de Corse et l’ensemble des acteurs économiques régionaux, a constitué et activé une cellule d’appui et d’action en faveur des entreprises impactées par le Covid-19. Elle permet de simplifier leur accès aux mesures d’accompagnement mises en œuvre. Les entreprises peuvent ainsi adresser leur déclaration de difficulté à la Direccte, point de contact central de la cellule d’appui, qui les oriente vers le bon interlocuteur selon les difficultés rencontrées.

La cellule d’appui et d’action a reçu plus de 10 000 sollicitations provenant de 7 120 établissements. Dans 2 cas sur 3, ceux-ci y ont fait appel pour recourir à l’activité partielleou à un report de charges sociales ou fiscales. En lien avec la structure du tissu économique insulaire, il s’agit principalement d’établissements de petite taille (8 sur 10 comptent moins de 5 salariés) qui exercent une activité dans les secteurs « commerce, réparations d’automobiles et de motocycles », « hébergement et restauration » et « construction ».

Pour comprendre

Ce point de conjoncture avancé vise à régionaliser l’exercice réalisé au niveau national (Pour en savoir plus) pour évaluer la perte d’activité directement liée aux mesures d’endiguement de la crise sanitaire, et en particulier au confinement de la population. Il s’agit donc de comparer la situation estimée de l’activité de la semaine actuelle à ce que l’on aurait pu attendre d’une semaine « normale ».

Pour ce faire, des hypothèses ont dû être formulées au niveau national pour chaque branche, concernant la part d’activité maintenue, à partir de sources diverses, parfois quantitatives, parfois uniquement qualitatives, autres que celles habituellement utilisées (enquêtes de conjonctures) : remontées directes d’entreprises (cas notamment des transports) et de fédérations professionnelles via les informations collectées par la Direction générale des entreprises, France Industrie, le Medef, Rexecode, etc. Des données « haute fréquence » ont également été mobilisées, qu’il s’agisse par exemple de la consommation d’électricité, des transports ferroviaires ou des statistiques sur les transactions par cartes bancaires obtenues via le Groupement Cartes bancaires CB.

La régionalisation de l’impact s’appuie également sur des données de structure (de la Valeur Ajoutée et de l’emploi notamment, saisonnalité des postes et des recrutements) et des indicateurs déjà disponibles au niveau régional, notamment du côté de la Direccte (Cellule de suivi économique, Activité partielle, Demande d’emploi).

Données Cartes Bancaires :Les données agrégées utilisées dans cette fiche proviennent de Cartes Bancaires CB et couvrent l’essentiel des transactions par cartes bancaires. Elles sont tirées d’une extraction de transactions anonymisées et agrégées à l’échelle départementale afin de respecter les exigences de confidentialité. Ces informations sont sujettes à certaines limites. Les données utilisées concernent tout détenteur de carte bancaire CB sur le territoire français, ce qui, outre les ménages, peut recouvrir aussi des entreprises. Ces données ne recouvrent pas les transactions réalisées par d’autres moyens de paiement (espèces, chèque, ticket restaurant, etc.). De plus, à l’inverse des données utilisées à l’échelle nationale, notamment dans l’estimation de la perte de consommation des ménages, les données départementales intègrent certaines transactions non assimilables à de la consommation (dons à des associations, achat de timbres fiscaux, etc.). Enfin, les transactions à distance (notamment celles sur internet) ne sont pas prises en compte.

Mesure de l’impact potentiel sur l’emploi : L’analyse a été réalisée au niveau des établissements. Les emplois salariés sont issus de Clap 2015, effectifs au 31 décembre. Les emplois non salariés sont issus de la base non-salariés 2015. Les secteurs économiques ont été classés selon l’intensité de la baisse d’activité qu’ils connaissent au niveau national selon la note de conjoncture de l’Insee du 23 avril et son détail sectoriel en 99 postes.

Les secteurs très fortement impactés sont les suivants : Cokéfaction et raffinage (19), Fab. d’équipements électriques, électroniques, informatiques ; fab. de machines (26, 27, 28), Construction (41 42 43), Hébergement et restauration (55 56), Activités des agences de travail temporaire (78.2), Autres activités de services (90 91 92 93 94 95 96 97 98 99).

Les secteurs fortement impactés sont : Fab. de matériels de transport (29 30), Fab. d'autres produits industriels hors pharmacie (13 14 15 16 17 18 20 22 23 24 25 31 32 33), Commerce non alimentaire et réparation d'auto. et de moto. (45 46 sauf 46.2 46.3 ; 47 sauf 47.11 et 47.2), Transports et entreposage (49 50 51 52 53), Prod films cinémat., vidéo, Programmation, conseil et autres activités informatiques (59 62), Activités immobilières (68), Activités scient. et techn. ; services adm. et de soutien hors activités des agences de travail temporaire (69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 -sauf 78.2 79 80 81 82), Services princip. non marchands (85.5 86.2 88).

Les courbes de saisonnalité de l’emploi et les postes susceptibles de ne pas être recrutés sont issus de l’exploitation des fichiers postes des DADS 2015. Le champ est celui de l’ensemble des postes et des employeurs à l’exclusion des trois fonctions publiques, des élus et assistantes maternelles.

Activité partielle ou chômage partiel : Le dispositif permet aux établissements confrontés à des difficultés temporaires de diminuer ou suspendre leur activité tout en assurant aux salariés une indemnisation égale à 70 % du salaire brut (environ 84 % du net) pour compenser leur perte de salaire. Depuis le début de la crise sanitaire, le champ du dispositif est élargi : les entreprises disposent désormais de 30 jours pour réaliser leur demande avec effet rétroactif et les indemnités d’activité partielle sont remboursées intégralement par l’État/Unédic, jusqu’à un plafond de 70 % de 4,5 Smic.

Les indicateurs présentés concernent les demandes d’autorisation préalables (DAP) déposées par les établissements. Lors de la phase ultérieure d’indemnisation, il est possible que le nombre d’heures effectivement consommé soit inférieur à celui qui avait été demandé. Les données sont issues du système d’information APART et sont susceptibles d’être révisées. Le nombre d’établissements et de salariés en activité partielle sont rapportés au nombre d’établissements et de salariés issues de la base Acoss au 31 décembre 2018.

Données du marché du travail. Les demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à Pôle Emploi et ayant une demande en cours au dernier jour du mois. La publication des effectifs de demandeurs d’emploi inscrits se fait selon les catégories statistiques suivantes : catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ; catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ; catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois).