Des étudiants en master provenant essentiellement de la région Les jeunes en Hauts-de-France
Dans la région Hauts-de-France, 16 200 élèves sont inscrits en première année de master en 2015. La majorité d’entre eux étaient déjà scolarisés dans un établissement du supérieur de la région l’année précédente. Peu d’étudiants viennent des autres académies pour étudier dans la région. Les principaux échanges sont internes et se font de l’académie d’Amiens vers celle de Lille.
Cette étude fait partie d'une série de publications sur les jeunes en Hauts-de-France.
16 200 inscrits en première année de master
En 2015, 16 200 étudiants sont inscrits en première année de master dans les universités de la région Hauts-de-France. Cela représente 9 % des étudiants en France. Huit sur dix étudient dans l’académie de Lille. L’offre de formation en master y est plus importante que dans l’académie d’Amiens et surtout répartie sur l’ensemble du territoire, avec la présence de plusieurs universités (Université de Lille, Université Polytechnique des Hauts-de-France, Université d’Artois, Université du Littoral Côte d’Opale) (figure 1). La diversité y est accrue par la présence d’écoles d’ingénieurs et de management de niveau bac + 5 qui accueillent en première année près de 3 200 étudiants.
En première année de master, 55 % des inscrits sont des femmes. Celles-ci sont plus présentes dans les filières de sciences humaines et sociales, moins dans les filières scientifiques et Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives).
tableauFigure 1 – Une offre de master diversifiée dans l’académie de LilleNombre d’étudiants en 1ere année de master par université et site
Commune | Établissement d’enseignement | Nombre d’élèves en 1ere année de Master |
---|---|---|
Lille | ENSAM | ss |
Laon | INSPE | 95 |
Beauvais | INSPE | 96 |
Amiens | INSPE | 476 |
Douai | INSPE | 126 |
Gravelines | INSPE | 107 |
Villeneuve d'Ascq | INSPE | 876 |
Valenciennes | INSPE | 145 |
Arras | INSPE | 210 |
Outreau | INSPE | 96 |
Beauvais | UNILASALLE | ss |
Compiègne | Université de Téchnologie | 57 |
Saint-Quentin | Université de Picardie Jules Verne | 99 |
Amiens | Université de Picardie Jules Verne | 1 725 |
Douai | Université d'Artois | 95 |
Lens | Université d'Artois | 66 |
Arras | Université d'Artois | 1 006 |
Béthune | Université d'Artois | 193 |
Liévin | Université d'Artois | 29 |
Ronchin | Université de Lille | 156 |
Villeneuve d'Ascq | Université de Lille | 3 504 |
Roubaix | Université de Lille | 517 |
Loos | Université de Lille | 318 |
Lille | Université de Lille | 2 162 |
Dunkerque | Université du Littoral Côte d'Opale | 427 |
Calais | Université du Littoral Côte d'Opale | 106 |
Boulogne-sur-Mer | Université du Littoral Côte d'Opale | 161 |
Cambrai | Université Polytechnique des Hauts-de-France | 33 |
Valenciennes | Université Polytechnique des Hauts-de-France | 462 |
Maubeuge | Université Polytechnique des Hauts-de-France | ss |
Aulnoy-Lez-Valenciennes | Université Polytechnique des Hauts-de-France | 826 |
- ss : secret statistique. Les effectifs inférieurs à 20 élèves inscrits par établissements ne sont pas diffusés.
- Source : MENJ-MESRI, Sise Inscriptions.
graphiqueFigure 1 – Une offre de master diversifiée dans l’académie de LilleNombre d’étudiants en 1ere année de master par université et site
![](/fr/statistiques/graphique/4473300/Figure_1.png)
- ss : secret statistique. Les effectifs inférieurs à 20 élèves inscrits par établissements ne sont pas diffusés.
- Source : MENJ-MESRI, Sise Inscriptions.
Des étudiants plus souvent déjà inscrits dans la même académie
Dans les Hauts-de-France, huit étudiants sur dix qui s’inscrivent en première année de master étaient déjà présents dans la même académie l’année précédente (73 % au niveau national). Dans l’académie de Lille, c’est le cas de 81 % des inscrits en première année de master, soit la part la plus importante de l’ensemble des académies métropolitaines. Dans l’académie d’Amiens, cette part est de 75 %, tout comme dans les académies de Reims et de Rouen, académies limitrophes de l’Île-de-France. La propension de l’académie de Lille à conserver les élèves à ce stade de l’enseignement supérieur est une caractéristique observée également après le baccalauréat (pour en savoir plus).
Les départs des étudiants de la région sont inférieurs au volume estimé par modélisation (pour comprendre). La proximité des académies franciliennes, où l’offre de formation en master est importante, ne semble donc pas jouer à ce niveau de l’enseignement supérieur. Les étudiants, quand ils quittent la région pour poursuivre leurs études, partent majoritairement vers les académies franciliennes et celles de Lyon et de Bordeaux. Les sortants de l’académie d’Amiens rejoignent essentiellement les académies de Lille et Versailles, les plus proches géographiquement.
Peu d’élèves en provenance des autres académies
Les arrivées d’étudiants en provenance d’autres académies que celles de la région sont peu nombreuses au moment de l’entrée en première année de master (figure 2). Il s’agit essentiellement d’étudiants venant des académies limitrophes, notamment franciliennes. Les principaux flux sont intrarégionaux et concernent l’arrivée d’étudiants d’Amiens qui s’inscrivent en master dans l’académie de Lille. Ce déficit d’attractivité régional se retrouve au niveau des doctorants (pour en savoir plus). Les inscriptions d’étudiants étrangers en première année de master dans les académies de la région sont également peu nombreuses : 910, soit 7,4 % du total national.
tableauFigure 2 – À Lille et Amiens, peu de mobilités vers et depuis les autres académiesFlux entre académies des étudiants qui s’inscrivent en master, hors mouvements internes à l’Île-de-France et Corse
Académie d’origine | Académie d’arrivée | Nombre de flux |
---|---|---|
Grenoble | Lyon | 355 |
Nantes | Rennes | 353 |
Rennes | Nantes | 351 |
Lyon | Grenoble | 246 |
Toulouse | Montpellier | 234 |
Montpellier | Toulouse | 230 |
Bordeaux | Toulouse | 224 |
Poitiers | Montpellier | 219 |
Lyon | Paris | 211 |
Poitiers | Nice | 207 |
Montpellier | Poitiers | 199 |
Nice | Poitiers | 197 |
Lyon | Montpellier | 184 |
Montpellier | Lyon | 177 |
Lille | Paris | 172 |
Nantes | Bordeaux | 171 |
Lyon | Poitiers | 167 |
Amiens | Lille | 153 |
Nantes | Paris | 146 |
Poitiers | Lyon | 144 |
Grenoble | Montpellier | 137 |
Nancy-Metz | Strasbourg | 134 |
Dijon | Lyon | 133 |
Grenoble | Poitiers | 132 |
Toulouse | Bordeaux | 132 |
Orléans-Tours | Nantes | 131 |
Nantes | Poitiers | 127 |
Clermont-Ferrand | Lyon | 127 |
Nantes | Lyon | 124 |
Toulouse | Paris | 123 |
Rennes | Bordeaux | 121 |
- Note : les flèches représentent les flux à l’entrée en master entre académies supérieurs à 120 étudiants.
- Source : MENJ-MESRI, Sise Inscriptions et Sise Résultats.
graphiqueFigure 2 – À Lille et Amiens, peu de mobilités vers et depuis les autres académiesFlux entre académies des étudiants qui s’inscrivent en master, hors mouvements internes à l’Île-de-France et Corse
![](/fr/statistiques/graphique/4473300/Figure_2.png)
- Note : les flèches représentent les flux à l’entrée en master entre académies supérieurs à 120 étudiants.
- Source : MENJ-MESRI, Sise Inscriptions et Sise Résultats.
Par rapport à des académies de taille comparable comme Lyon ou Toulouse, l’académie de Lille est moins attractive. En tenant compte du nombre d’étudiants et la distance avec les autres académies, les arrivées observées sur Lille sont moins nombreuses que celles estimées par le modèle.
Dans l’académie d’Amiens, parmi les étudiants en première année de master, 42 % de ceux arrivant d’une autre académie suivent une formation en sciences fondamentales et approfondies contre 19 % de l’ensemble des inscrits en master. Cette discipline y est plus présente dans l’offre de formation que dans les autres académies, que ce soit au niveau master ou licence. Les étudiants qui ont fait le choix de rejoindre l’académie de Lille au moment de leur entrée en master s’inscrivent plus souvent en sciences économiques – gestion (19 % contre 13 %) et lettres, sciences du langage et arts (9 % contre 5 %), disciplines là aussi mieux représentées dans l’offre de formation universitaire.
Au sein de l’académie de Lille, les mobilités sont peu fréquentes au moment de l’entrée en première année de master ; les étudiants restent le plus souvent inscrits dans le même établissement après leur licence. Les mouvements se font principalement vers l’Université de Lille, mais ne concernent qu’une faible part des étudiants qui y sont inscrits en première année de master. C’est à l’Université de Valenciennes que la part d’étudiants en master venant d’une autre université de la région est la plus élevée : deux inscrits sur dix, dont un sur dix de l’Université de Lille.
Pour comprendre
L’analyse des mobilités entre académies pour l’inscription en master fait appel à l’utilisation de modèles gravitaires. Ils permettent de mettre en évidence des liens privilégiés ou non entre les académies. Dans cette étude, la modélisation porte sur les mobilités pour une inscription en première année de master à l’université, au niveau académique. Les mobilités vers les écoles d’ingénieurs ou de management n’ont pas été prises en compte, du fait d’un manque d’information pour ces filières. De même, s’il est possible de savoir si les étudiants étaient précédemment inscrits dans un établissement à l’étranger, il n’est pas possible d’étudier le parcours des élèves qui s’inscrivent en master à l’étranger. Le modèle a été construit au niveau national, hors Corse et DOM.
Sources
La principale source statistique de l’enseignement supérieur est Sise (Système d’information sur le suivi de l’étudiant). Les données recueillies par Sise sont extraites des logiciels de gestion des établissements concernés.
Champ
Sont retenus dans cette étude les élèves inscrits en première année d’une formation délivrant un diplôme de niveau bac + 5.
Pour en savoir plus
« Entrée dans l’enseignement supérieur : plus de mobilités avec les autres académies à Amiens qu’à Lille », Insee Analyses Hauts-de-France n° 79, juin 2018
« Des dépenses de recherche en progression », Insee Analyses Hauts-de-France n° 13, mai 2016