Insee Analyses OccitanieDans les territoires, des fragilités face au chômage malgré un emploi souvent dynamique

François Hild, Fabien Steinmetz (Insee), Pierre Brossier (Pôle emploi), Christophe Ledent (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi)

L’Occitanie se singularise par la combinaison d’un taux de chômage élevé et d’une forte croissance de l’emploi. Au sein de la région, ce paradoxe masque des situations et des difficultés multiples. Dans les zones d’emploi à forte attractivité résidentielle comme celles de Toulouse et Montpellier, le taux de chômage résulte pour partie du dynamisme économique du territoire qui attire nombre de nouveaux habitants. Mais le chômage traduit aussi des difficultés d’insertion durable dans l’emploi, en particulier dans les territoires où se concentre la précarité, comme dans les zones de Montauban ou de Perpignan. Dans les territoires les plus touristiques, comme dans les zones de Narbonne ou d’Agde-Pézenas, les caractéristiques de l’emploi offert, marqué par une forte saisonnalité, contribuent également à maintenir un chômage élevé.

Insee Analyses Occitanie
No 85
Paru le :Paru le14/11/2019
François Hild, Fabien Steinmetz (Insee), Pierre Brossier (Pôle emploi), Christophe Ledent (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi)
Insee Analyses Occitanie No 85- Novembre 2019

Par la croissance de l’emploi, l’Occitanie est, après la Corse, la deuxième région la plus dynamique de France métropolitaine entre 2011 et 2016. Mais ce dynamisme de l’emploi se conjugue avec le deuxième taux de chômage le plus élevé en 2018, après les Hauts-de-France. Ce chômage important ne concerne cependant pas l’ensemble d’une région Occitanie très hétérogène (figure 1). Sur le littoral méditerranéen, le taux de chômage atteint des records, malgré un emploi dynamique comme à Nîmes ou Montpellier. À l’inverse, certaines zones d’emploi comme Rodez ou la Lozère affichent de très faibles taux de chômage, malgré un emploi peu dynamique.

Figure 1Le paradoxe occitan : dynamisme de l’emploi et chômage élevé se conjuguent dans de nombreuses zones d’emploiTaux de chômage 2018 et évolution 2011-2016 de l’emploi total par zone d’emploi d’Occitanie (en %)

Le paradoxe occitan : dynamisme de l’emploi et chômage élevé se conjuguent dans de nombreuses zones d’emploi
Libellé zone d’emploi Taux de chômage 2018 Évolution emploi 2011-2016 Nombre d’emplois en 2016 Classes
Mont-de-Marsan 6,9 + 2,4 67 021 Zones à chômage modéré
Brive-la-Gaillarde 8,0 + 0,5 71 993 Zones à chômage modéré
Avignon 11,2 + 2,3 203 704 Zones à fragilités sociales
Toulouse 8,5 + 8,1 684 882 Zones avec métropole
Foix-Pamiers 10,7 + 2,3 42 398 Zones à fragilités sociales
Saint-Girons 12,0 - 0,7 10 795 Zones à fragilités sociales
Millau 9,0 - 0,4 21 906 Zones à chômage modéré
Rodez 5,6 + 1,5 73 404 Zones à chômage modéré
Villefranche-de-Rouergue 7,6 + 0,9 13 280 Zones à chômage modéré
Saint-Gaudens 9,3 - 0,4 19 549 Zones à fragilités sociales
Auch 7,1 - 0,9 44 061 Zones à chômage modéré
Cahors 9,8 + 1,6 33 406 Zones à chômage modéré
Figeac 6,7 + 10,2 15 965 Zones à chômage modéré
Tarbes-Lourdes 9,9 - 1,5 87 788 Zones à chômage modéré
Albi 9,8 + 1,8 64 646 Zones à chômage modéré
Castres-Mazamet 9,9 - 0,1 46 215 Zones à fragilités sociales
Montauban 10,6 + 5,7 85 512 Zones à fragilités sociales
Carcassonne 10,9 + 2,9 51 055 Zones à fragilités sociales
Limoux 11,5 - 1,9 11 999 Zones à fragilités sociales
Narbonne 14,0 + 3,5 52 683 Zones très touristiques
Alès 15,4 - 1,5 42 157 Zones à fragilités sociales
Bagnols-sur-Cèze 11,3 - 7,2 23 486 Zones à fragilités sociales
Nîmes 12,3 + 4,9 139 575 Zones à fragilités sociales
Agde-Pézenas 16,5 + 2,4 24 678 Zones très touristiques
Béziers 13,8 + 3,8 74 555 Zones à fragilités sociales
Clermont-l'Hérault-Lodève 12,7 + 8,7 15 148 Zones très touristiques
Ganges 13,0 - 0,3 12 087 Zones très touristiques
Montpellier 11,9 + 7,0 300 083 Zones avec métropole
Sète 13,7 + 0,1 30 422 Zones à fragilités sociales
Lozère 5,7 + 0,9 31 378 Zones à chômage modéré
Céret 15,1 + 3,3 20 637 Zones très touristiques
Perpignan 14,6 + 2,8 124 607 Zones à fragilités sociales
Prades 12,1 + 1,3 13 769 Zones très touristiques
Occitanie 10,6 + 4,4
Moyenne France métropolitaine 8,8 + 1,9
  • Note : les axes sont positionnés selon l’évolution 2011-2016 de l’emploi total et le taux de chômage 2018 en France métropolitaine.
  • Sources : Insee, estimations d’emploi localisées (Estel), taux de chômage localisés

Figure 1Le paradoxe occitan : dynamisme de l’emploi et chômage élevé se conjuguent dans de nombreuses zones d’emploiTaux de chômage 2018 et évolution 2011-2016 de l’emploi total par zone d’emploi d’Occitanie (en %)

  • Note : les axes sont positionnés selon l’évolution 2011-2016 de l’emploi total et le taux de chômage 2018 en France métropolitaine.
  • Sources : Insee, estimations d’emploi localisées (Estel), taux de chômage localisés

Les marchés locaux du travail sont caractérisés par une grande diversité, avec d’importants écarts de taux de chômage qui persistent dans le temps (figure 2). Parmi les trente zones d’emploi de France métropolitaine qui enregistrent les plus forts taux de chômage en 2018, douze sont situées en Occitanie. Onze de ces zones figuraient déjà parmi les territoires les plus touchés par le chômage en 2007. La crise économique de 2008 n’a que peu modifié les disparités géographiques en matière de taux de chômage.

Figure 2Un chômage parmi les plus élevés de France métropolitaine au sud et à l’est de l’OccitanieTaux de chômage par zone d’emploi en 2007 et 2018 (en %)

Un chômage parmi les plus élevés de France métropolitaine au sud et à l’est de l’Occitanie
Code zone emploi Libellé zone d’emploi Taux de chômage 2007
0050 Mont-de-Marsan 5,6
0051 Alençon 6,8
0052 Cosne-Clamecy 7,1
0053 Mâcon 5,2
0054 Nogent-le-Rotrou 5,7
0055 Vallée de la Bresle-Vimeu 7,2
0056 Roissy-Sud Picardie 8,5
0057 Brive-la-Gaillarde 5,8
0059 Avignon 9,1
0060 Saint-Étienne 7,5
0061 Toulouse 7,9
1101 Paris 7,6
1102 Marne-la-Vallée 6,1
1103 Coulommiers 5,7
1104 Meaux 6,8
1105 Melun 5,9
1106 Montereau-Fault-Yonne 8,7
1107 Nemours 5,7
1108 Provins 8,2
1109 Houdan 3,8
1110 Mantes-la-Jolie 8,6
1111 Poissy 7,1
1112 Rambouillet 4,3
1113 Plaisir 5,0
1114 Étampes 5,2
1115 Évry 6,4
1116 Saclay 4,8
1117 Créteil 5,8
1118 Orly 8,2
1119 Cergy 6,5
2101 Charleville-Mézières 11,2
2102 Troyes 8,3
2103 Châlons-en-Champagne 6,4
2104 Épernay 5,3
2105 Reims 8,0
2106 Chaumont-Langres 6,1
2107 Vitry-le-François/Saint-Dizier 9,0
2201 Château-Thierry 8,8
2202 Tergnier 10,8
2203 Thiérache 12,7
2204 Laon 8,9
2205 St-Quentin 11,6
2206 Soissons 9,9
2207 Beauvais 7,5
2208 Compiègne 7,4
2209 Abbeville 9,1
2210 Amiens 9,8
2211 Péronne 8,2
2301 Bernay 7,5
2302 Évreux 7,5
2303 Pont-Audemer 7,4
2304 Vernon - Gisors 8,4
2305 Dieppe - Caux maritime 8,1
2306 Le Havre 9,6
2307 Rouen 8,1
2401 Bourges 7,1
2402 Saint-Amand-Montrond 8,1
2403 Vierzon 8,7
2404 Chartres 5,8
2405 Châteaudun 6,4
2406 Dreux 9,7
2407 Le Blanc 5,6
2408 Issoudun 7,6
2409 Châteauroux 6,6
2410 Chinon 6,5
2411 Loches 6,2
2412 Tours 6,6
2413 Blois 6,9
2414 Romorantin-Lanthenay 7,7
2415 Vendôme 5,7
2416 Gien 6,5
2417 Montargis 8,4
2418 Orléans 5,7
2419 Pithiviers 6,0
2501 Bayeux 7,0
2502 Caen 7,8
2503 Honfleur 7,3
2504 Lisieux 7,8
2505 Vire 7,0
2506 Avranches 4,9
2507 Cherbourg-Octeville 8,6
2508 Coutances 6,8
2509 Granville 7,1
2510 Saint-Lô 5,7
2511 Argentan 8,3
2512 Flers 6,8
2513 L' Aigle 7,5
2601 Beaune 5,7
2602 Chatillon 6,6
2603 Dijon 6,3
2604 Montbard 6,2
2605 Morvan 6,5
2606 Nevers 7,7
2607 Autun 7,8
2608 Chalon-sur-Saône 6,7
2609 Louhans 5,3
2610 Le Creusot-Montceau 9,6
2611 Charolais 6,1
2612 Auxerre 6,8
2613 Avallon 5,6
2614 Sens 7,9
3110 Roubaix-Tourcoing 12,2
3111 Lille 9,4
3112 Dunkerque 10,2
3113 Flandre-Lys 6,8
3114 Douai 11,9
3115 Valenciennes 12,2
3116 Cambrai 9,5
3117 Maubeuge 12,1
3121 Arras 7,3
3122 Lens-Hénin 13,9
3123 Béthune-Bruay 10,4
3124 Saint-Omer 10,6
3125 Calais 13,7
3126 Boulogne-sur-mer 11,7
3127 Berck-Montreuil 6,8
4101 Longwy 7,8
4102 Lunéville 9,0
4103 Nancy 7,1
4104 Bar-le-Duc 7,2
4105 Commercy 9,5
4106 Verdun 9,1
4107 Metz 7,3
4108 Forbach 10,7
4109 Sarrebourg 5,3
4110 Sarreguemines 7,4
4111 Thionville 7,8
4112 Épinal 8,6
4113 Remiremont 7,6
4114 Saint-Dié-des-Vosges 10,5
4115 Neufchâteau 7,1
4201 Haguenau 5,0
4202 Molsheim-Obernai 4,3
4203 Saverne 5,4
4204 Sélestat 5,5
4205 Strasbourg 7,9
4206 Wissembourg 4,4
4207 Colmar 6,1
4208 Mulhouse 9,2
4209 Saint-Louis 5,9
4301 Besançon 6,6
4302 Belfort-Montbéliard-Héricourt 9,3
4303 Morteau 3,7
4304 Pontarlier 5,0
4305 Dole 6,6
4306 Lons-le-Saunier 5,2
4307 Saint-Claude 6,7
4308 Gray 6,5
4309 Vesoul 7,1
5201 Ancenis 4,3
5202 Châteaubriant 5,7
5203 Nantes 6,5
5204 Saint-Nazaire 7,5
5205 Angers 7,5
5206 Cholet 5,0
5207 Saumur 8,0
5208 Segré 4,8
5209 Laval 4,8
5210 Mayenne 4,5
5211 La Ferté-Bernard 5,1
5212 La Flèche 7,5
5213 Le Mans 7,0
5214 Sablé-sur-Sarthe 6,1
5215 Challans 7,1
5216 Fontenay-le-Comte 6,2
5217 Les Herbiers 3,4
5218 La Roche-sur-Yon 5,7
5219 Les Sables-d'Olonne 8,0
5301 Dinan 7,2
5302 Guingamp 7,2
5303 Lannion 7,5
5304 Loudéac 4,1
5305 Saint-Brieuc 6,2
5306 Brest 7,0
5307 Carhaix-Plouguer 6,1
5308 Morlaix 7,6
5309 Quimper 6,9
5310 Fougères 5,3
5311 Redon 6,9
5312 Rennes 5,7
5313 Saint-Malo 7,3
5314 Vitré 3,9
5315 Lorient 8,1
5316 Ploermel 5,2
5317 Pontivy 5,3
5318 Vannes 6,4
5401 Thouars-Loudun 6,2
5402 Châtellerault 7,4
5403 Angoulême 8,1
5404 Jonzac-Barbezieux-Saint Hilaire 7,3
5405 Cognac 6,6
5406 Saintes-Saint Jean d'Angely 8,1
5407 Royan 9,2
5408 Rochefort 9,5
5409 La Rochelle 8,4
5410 Niort 5,7
5411 Parthenay 5,6
5412 Bressuire 4,7
5413 Poitiers 6,3
7201 Bergerac 8,2
7202 Périgueux 6,9
7203 Sarlat-la-Canéda 8,0
7204 Bordeaux 7,6
7205 Libourne 8,1
7206 Pauillac 8,8
7207 La Teste-de-Buch 8,2
7208 Dax 7,5
7209 Agen 7,5
7210 Marmande 7,2
7211 Villeneuve-sur-Lot 8,4
7212 Bayonne 6,9
7213 Oloron-Sainte-Marie 5,8
7214 Pau 6,6
7301 Foix-Pamiers 8,8
7302 Saint-Girons 9,1
7303 Millau 6,9
7304 Rodez 4,2
7305 Villefranche-de-Rouergue 6,1
7306 Saint-Gaudens 8,1
7307 Auch 5,7
7308 Cahors 7,7
7309 Figeac 5,6
7310 Tarbes-Lourdes 8,3
7311 Albi 8,1
7312 Castres-Mazamet 9,6
7313 Montauban 8,7
7401 Tulle 3,9
7402 Ussel 6,1
7403 Guéret 6,9
7404 Limoges 6,8
8201 Ambérieu-en-Bugey 5,1
8202 Bourg-en-Bresse 4,5
8203 Oyonnax 7,1
8204 Annonay 7,2
8205 Aubenas 11,0
8206 Montélimar 9,6
8207 Romans-sur-Isère 8,7
8208 Valence 7,4
8209 Bourgoin-Jallieu 6,7
8210 Grenoble 6,4
8211 Vienne-Roussillon 6,6
8212 Roanne 7,9
8213 Villefranche-sur-Saône 5,1
8214 Lyon 7,0
8215 Tarentaise 6,2
8216 Chambéry 5,7
8217 Maurienne 5,2
8218 Annecy 4,8
8219 Genevois Français 4,9
8220 Vallée de l'Arve 6,3
8221 Mont Blanc 4,4
8222 Chablais 6,0
8301 Montluçon 8,3
8302 Moulins 6,2
8303 Vichy 8,6
8304 Aurillac 5,5
8305 Mauriac 5,1
8306 Saint-Flour 5,4
8307 Brioude 7,2
8308 Le Puy-en-Velay 6,4
8309 Ambert 6,6
8310 Clermont-Ferrand 6,8
8311 Issoire 7,5
8312 Thiers 8,6
9101 Carcassonne 8,7
9102 Limoux 9,3
9103 Narbonne 11,5
9104 Alès 13,0
9105 Bagnols-sur-Cèze 9,5
9106 Nîmes 11,2
9107 Agde-Pézenas 13,4
9108 Béziers 11,0
9109 Clermont-l'Hérault-Lodève 10,9
9110 Ganges 12,1
9111 Montpellier 10,5
9112 Sète 12,6
9113 Lozère 4,4
9114 Céret 10,9
9115 Perpignan 10,7
9116 Prades 8,2
9301 Digne-les-Bains 8,4
9302 Manosque 9,2
9303 Briançon 7,4
9304 Gap 6,9
9305 Cannes-Antibes 8,1
9306 Menton Vallée de la Roya 5,9
9307 Nice 7,2
9308 Aix-en-Provence 8,1
9309 Arles 11,2
9310 Marseille-Aubagne 11,1
9311 Istres-Martigues 9,3
9312 Salon-de-Provence 9,7
9313 Draguignan 10,3
9314 Fréjus-Saint Raphaël 9,8
9315 Toulon 9,1
9316 Cavaillon-Apt 9,1
9317 Orange 10,2
9401 Ajaccio 7,1
9402 Porto-Vecchio 9,1
9403 Sartène-Propriano 8,9
9404 Bastia 9,1
9405 Calvi-L'Île-Rousse 10,5
9406 Corte 6,9
9407 Ghisonaccia-Aléria 9,3
  • Source : Insee, taux de chômage localisés

Figure 2Un chômage parmi les plus élevés de France métropolitaine au sud et à l’est de l’OccitanieTaux de chômage par zone d’emploi en 2007 et 2018 (en %)

  • Source : Insee, taux de chômage localisés

Le dynamisme économique et démographique, source d’un chômage frictionnel

La forte croissance des emplois et le fort taux de chômage en Occitanie peuvent s’expliquer de plusieurs manières. Un premier phénomène s’apparente à un chômage frictionnel : une partie des personnes nouvellement arrivées sur le marché du travail se retrouvent en recherche d’emploi de manière transitoire. C’est le cas dans les zones à forte attractivité résidentielle en raison même de leur dynamisme démographique et économique, comme les métropoles. Les migrations résidentielles ne sont pas seulement le fait d’individus isolés, mais autant le fait de ménages. La migration se solde alors fréquemment, pour au moins l’un des deux conjoints, par la perte de son emploi, ce qui accroît le chômage frictionnel. Mais les nouveaux arrivants en situation de chômage sont souvent mieux positionnés sur le marché du travail que les chômeurs qui résident déjà dans la région (pour en savoir plus). Parmi ces nouveaux arrivants dans la région Occitanie, 36 % sont diplômés du supérieur en 2014, contre 23 % parmi les chômeurs déjà résidents.

D’autres types de chômage se cumulent

Le chômage résulte aussi de l’inadéquation entre les compétences attendues par les employeurs et celles des demandeurs d’emploi.

Les changements technologiques, la restructuration du tissu économique local sont susceptibles d’accroître cette inadéquation dans la mesure où les emplois nouvellement créés requièrent souvent des qualifications différentes de celles associées aux emplois détruits qu’occupaient les chômeurs.

Outre la dynamique économique, les pratiques d’embauche des entreprises influent également sur les possibilités de retour à l’emploi. Ces pratiques peuvent tendre à défavoriser les jeunes sans expérience professionnelle, les personnes non diplômées, les chômeurs âgés et ceux qui sont sans emploi depuis longtemps. De plus, ces mêmes individus ont souvent des choix résidentiels plus contraints ou des freins aux déplacements domicile-travail plus élevés, limitant leur rayon d’action lors de la recherche d’un emploi.

Paradoxalement, dans les zones dynamiques, ce chômage d’inadéquation peut être plus important car le dynamisme incite les personnes en recherche d’emploi à rester sur le marché du travail. À l’inverse, un phénomène de découragement peut gagner les chômeurs dans les zones moins dynamiques et les conduire à abandonner toute recherche d’emploi.

Par ailleurs, même lorsque l’adéquation entre offre et demande de travail est satisfaisante, les caractéristiques des emplois offerts peuvent aussi contribuer à maintenir un chômage élevé. D’une part, des contrats de travail de courte durée génèrent des alternances entre emploi et chômage : même si le marché du travail est dynamique, l’obtention d’un nouveau contrat nécessite une période de recherche d’emploi. D’autre part, une forte saisonnalité du marché de l’emploi offre peu de débouchés en « basse » saison, ce qui pèse sur le taux de chômage. Ce phénomène existe en particulier dans le tourisme et l’agriculture.

Au regard de ces différents types de chômage, six profils de zone d’emploi se distinguent en France, dont quatre sont présents dans la région (méthodologie et figure 3).

Des situations contrastées entre les zones de Toulouse et de Montpellier

Le premier profil regroupe des zones abritant une métropole, soit Toulouse et Montpellier en Occitanie. Ces deux zones d’emploi concentrent quatre habitants de la région sur dix.

Dans la zone de Toulouse, le taux de chômage est proche de celui de la France métropolitaine, alors que l’emploi y est nettement plus dynamique. Ce dynamisme de l’emploi est en particulier favorisé par une forte attractivité résidentielle : l’afflux de population génère des besoins créateurs d’emploi. Mais il pèse aussi sur le chômage : si les arrivées stimulent l’emploi, les créations d’emploi s’avèrent insuffisantes pour insérer rapidement la nouvelle main-d’œuvre disponible. Ce chômage apparaît cependant plus transitoire qu’en moyenne en France, puisque la part des demandeurs d’emploi de très longue durée est très faible dans la zone de Toulouse. Néanmoins, le taux de récurrence d’inscription à Pôle emploi, qui traduit la difficulté à trouver un emploi stable, y est assez élevé (données complémentaires).

Par ailleurs, même si la zone d’emploi de Toulouse se situe à un niveau moyen comparée aux zones abritant les autres métropoles françaises, et en deçà de Lyon ou de Marseille-Aubagne, c’est la zone d’emploi la mieux positionnée de la région en matière de productivité du travail. Or la présence d’entreprises à forte productivité est favorable à la création d’emploi : leur performance économique se diffuse à l’économie locale, notamment à travers les rémunérations qu’elles versent.

Comparée à Toulouse, la zone de Montpellier abrite une plus forte proportion de population dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, facteur qui pèse fortement sur le niveau de chômage. En effet, plusieurs mécanismes, comme l’enclavement de certains de ces quartiers, la faiblesse des réseaux que leurs habitants peuvent mobiliser dans le cadre de la recherche d’emploi ou les effets de réputation et de discrimination par l’adresse, contribuent à y maintenir un chômage élevé (pour en savoir plus). Dans le quartier de la Mosson, plus grand quartier prioritaire de la zone de Montpellier et deuxième plus grand de la région, les habitants cumulent ces difficultés d’insertion avec une forte pauvreté monétaire. La zone de Montpellier se distingue ainsi de la plupart des autres zones abritant une métropole par une forte proportion de minima sociaux dans les revenus disponibles. Ces difficultés financières réduisent souvent les possibilités d’emploi : les ménages à faibles revenus sont généralement moins mobiles, ne disposant pas toujours d’automobile ou n’ayant pas la garantie de pouvoir accéder à un autre logement en cas de mobilité. Or cette capacité de mobilité est un facteur important pour l’insertion professionnelle, en particulier chez les jeunes actifs (pour en savoir plus).

Par ailleurs, la durée moyenne des postes de travail est assez faible dans la zone d’emploi de Montpellier. Cela peut s’expliquer par une saisonnalité de l’emploi plus marquée que dans les zones comparables, en lien avec le tourisme estival.

Néanmoins, la zone de Montpellier demeure très attractive. La création très fréquente de nouveaux établissements par des centres de décision extérieurs à la zone contribue au dynamisme de l’emploi. Cependant, la forte augmentation de la population en âge de travailler contribue aussi à maintenir un chômage élevé, tous les nouveaux arrivants ne pouvant s’insérer sur le marché du travail.

Dans la zone de Montpellier, comme dans une moindre mesure à Toulouse, le chômage est aussi aggravé par des effets de voisinage. En effet, dans les zones d’emploi entourant les deux métropoles de la région, le chômage est en moyenne supérieur. Or, plus il est difficile de trouver un emploi dans un territoire, plus les chômeurs sont incités à prospecter dans les territoires voisins.

Des zones où attractivité résidentielle et fragilités sociales se côtoient

Les difficultés sociales importantes observées dans la zone de Montpellier se retrouvent de façon plus prononcée dans de nombreuses zones de la région (figure 3). Dans les zones de ce profil, qui regroupent le tiers des habitants d’Occitanie, ces difficultés contribuent encore davantage à la persistance d’un chômage élevé.

C’est le cas dans le Tarn-et-Garonne autour de Montauban. Dans cette zone, la proximité avec la très attractive métropole de Toulouse permet un dynamisme de l’emploi, en particulier dans les activités destinées à répondre aux besoins d’une population croissante. Toutefois, ce dynamisme est modéré par une productivité du travail assez faible. Par ailleurs, la zone compte une proportion importante de jeunes de 20-24 ans peu diplômés, alors qu’elle se situe dans la moyenne nationale si on considère l’ensemble des actifs. De plus, si les quartiers prioritaires pèsent relativement peu dans la population totale de la zone, ils figurent parmi les plus pauvres et précaires de la région. C’est le cas par exemple du quartier Sarlac à Moissac.

La proportion de minima sociaux dans les revenus disponibles est ainsi particulièrement forte dans la zone d’emploi de Montauban. Ces facteurs contribuent à la persistance du chômage. Les difficultés d’insertion tiennent aussi au manque d’emplois durables, la durée moyenne des postes de travail étant assez faible dans cette zone, et donc la récurrence d’inscription à Pôle emploi très élevée.

Cette forte récurrence se retrouve dans les zones d’emploi de Foix-Pamiers, de Saint-Girons et de Castres-Mazamet. Contrairement à la zone de Montauban, la durée moyenne des postes de travail est élevée dans ces deux derniers territoires où les actifs de plus de 50 ans sont nombreux. Mais l’emploi est peu dynamique dans ces zones, marquées par l’importance de secteurs industriels fragiles pour Castres-Mazamet et par une faible productivité du travail pour Saint-Girons. Dans la zone de Saint-Gaudens, l’emploi est également en légère baisse et le poids des minima sociaux supérieur à la moyenne, même s’il n’atteint pas les niveaux particulièrement élevés observés en Ariège.

Les mêmes difficultés se retrouvent dans l’Aude, autour de Carcassonne et de Limoux. C’est aussi le cas dans le Gard pour la zone d’Alès qui a subi un déclin industriel et minier. La part des demandeurs d’emploi de très longue durée y est très élevée. Dans la zone de Bagnols-sur-Cèze, la forte baisse de l’emploi entre 2011 et 2016 est le principal facteur défavorable.

Quatre zones proches du littoral figurent également parmi les zones à fragilités sociales : Nîmes, Perpignan, Béziers et Sète. Elles se caractérisent par la combinaison singulière d’une forte croissance de la population active due aux migrations résidentielles et d’une forte proportion de minima sociaux dans les revenus disponibles. Les migrations résidentielles sont plutôt le fait d’individus qualifiés. En conséquence, le taux de peu diplômés est assez faible si l’on considère l’ensemble des actifs. Ce taux est en revanche particulièrement élevé pour les jeunes de 20 à 24 ans non inscrits dans un établissement scolaire ou universitaire.

Figure 3Chômage et emploi : six profils de zones d’emploi dont quatre présents en OccitanieTypologie des zones d’emploi au regard des taux de chômage et de l’évolution de l’emploi

Chômage et emploi : six profils de zones d’emploi dont quatre présents en Occitanie
Code zone emploi Libellé zone d’emploi Emploi 2016 Classe de la zone d’emploi
0050 Mont-de-Marsan 67 021 Zones à chômage modéré
0051 Alençon 44 450 Zones à fortes pertes d’emploi
0052 Cosne-Clamecy 23 486 Zones à fortes pertes d’emploi
0053 Mâcon 61 136 Zones à chômage modéré
0054 Nogent-le-Rotrou 16 476 Zones à fortes pertes d’emploi
0055 Vallée de la Bresle-Vimeu 34 253 Zones à fortes pertes d’emploi
0056 Roissy-Sud Picardie 566 322 Zones avec métropoles
0057 Brive-la-Gaillarde 71 993 Zones à chômage modéré
0059 Avignon 203 704 Zones à fragilités sociales
0060 Saint-Étienne 247 606 Zones à chômage modéré
0061 Toulouse 684 882 Zones avec métropoles
1101 Paris 3 869 188 Zones avec métropoles
1102 Marne-la-Vallée 163 770 Zones à revenus élevés
1103 Coulommiers 16 125 Zones à revenus élevés
1104 Meaux 43 806 Zones à revenus élevés
1105 Melun 141 465 Zones à revenus élevés
1106 Montereau-Fault-Yonne 12 968 Zones à fragilités sociales
1107 Nemours 13 413 Zones à fortes pertes d’emploi
1108 Provins 12 792 Zones à revenus élevés
1109 Houdan 11 725 Zones à revenus élevés
1110 Mantes-la-Jolie 43 205 Zones à revenus élevés
1111 Poissy 78 754 Zones à revenus élevés
1112 Rambouillet 22 430 Zones à revenus élevés
1113 Plaisir 20 432 Zones à revenus élevés
1114 Étampes 17 849 Zones à revenus élevés
1115 Évry 151 932 Zones à revenus élevés
1116 Saclay 553 272 Zones avec métropoles
1117 Créteil 199 868 Zones à revenus élevés
1118 Orly 231 442 Zones avec métropoles
1119 Cergy 155 823 Zones à revenus élevés
2101 Charleville-Mézières 78 836 Zones à fragilités sociales
2102 Troyes 114 684 Zones à fragilités sociales
2103 Châlons-en-Champagne 51 032 Zones à fortes pertes d’emploi
2104 Épernay 42 767 Zones à fortes pertes d’emploi
2105 Reims 148 544 Zones à fragilités sociales
2106 Chaumont-Langres 46 638 Zones à fortes pertes d’emploi
2107 Vitry-le-François/Saint-Dizier 37 182 Zones à fortes pertes d’emploi
2201 Château-Thierry 20 064 Zones à fortes pertes d’emploi
2202 Tergnier 15 406 Zones à fragilités sociales
2203 Thiérache 17 696 Zones à fragilités sociales
2204 Laon 35 800 Zones à fragilités sociales
2205 St-Quentin 45 381 Zones à fragilités sociales
2206 Soissons 29 908 Zones à fragilités sociales
2207 Beauvais 86 545 Zones à fortes pertes d’emploi
2208 Compiègne 73 718 Zones à fortes pertes d’emploi
2209 Abbeville 23 196 Zones à fragilités sociales
2210 Amiens 152 903 Zones à fragilités sociales
2211 Péronne 21 272 Zones à fortes pertes d’emploi
2301 Bernay 17 751 Zones à fortes pertes d’emploi
2302 Évreux 80 031 Zones à fortes pertes d’emploi
2303 Pont-Audemer 14 688 Zones à chômage modéré
2304 Vernon - Gisors 37 455 Zones à fortes pertes d’emploi
2305 Dieppe - Caux maritime 43 735 Zones à fortes pertes d’emploi
2306 Le Havre 155 690 Zones à fragilités sociales
2307 Rouen 333 642 Zones avec métropoles
2401 Bourges 76 040 Zones à fortes pertes d’emploi
2402 Saint-Amand-Montrond 11 151 Zones à fortes pertes d’emploi
2403 Vierzon 13 978 Zones à fragilités sociales
2404 Chartres 91 421 Zones à revenus élevés
2405 Châteaudun 12 531 Zones à fortes pertes d’emploi
2406 Dreux 31 966 Zones à fragilités sociales
2407 Le Blanc 7 201 Zones à chômage modéré
2408 Issoudun 8 560 Zones à fortes pertes d’emploi
2409 Châteauroux 65 791 Zones à fortes pertes d’emploi
2410 Chinon 14 914 Zones à chômage modéré
2411 Loches 8 339 Zones à fortes pertes d’emploi
2412 Tours 223 298 Zones à chômage modéré
2413 Blois 76 866 Zones à chômage modéré
2414 Romorantin-Lanthenay 18 489 Zones à fortes pertes d’emploi
2415 Vendôme 23 632 Zones à fortes pertes d’emploi
2416 Gien 27 712 Zones à fortes pertes d’emploi
2417 Montargis 39 751 Zones à fragilités sociales
2418 Orléans 217 146 Zones à revenus élevés
2419 Pithiviers 17 573 Zones à fortes pertes d’emploi
2501 Bayeux 17 660 Zones à chômage modéré
2502 Caen 200 032 Zones à chômage modéré
2503 Honfleur 22 691 Zones très touristiques
2504 Lisieux 25 924 Zones à fortes pertes d’emploi
2505 Vire 15 523 Zones à fortes pertes d’emploi
2506 Avranches 35 128 Zones à chômage modéré
2507 Cherbourg-Octeville 75 086 Zones à chômage modéré
2508 Coutances 21 005 Zones à chômage modéré
2509 Granville 18 065 Zones à chômage modéré
2510 Saint-Lô 40 997 Zones à chômage modéré
2511 Argentan 14 304 Zones à fortes pertes d’emploi
2512 Flers 35 921 Zones à fortes pertes d’emploi
2513 L' Aigle 11 675 Zones à fortes pertes d’emploi
2601 Beaune 24 617 Zones à revenus élevés
2602 Chatillon 5 626 Zones à fortes pertes d’emploi
2603 Dijon 192 828 Zones à chômage modéré
2604 Montbard 11 971 Zones à fortes pertes d’emploi
2605 Morvan 9 375 Zones à fortes pertes d’emploi
2606 Nevers 47 875 Zones à fortes pertes d’emploi
2607 Autun 10 841 Zones à fortes pertes d’emploi
2608 Chalon-sur-Saône 73 715 Zones à chômage modéré
2609 Louhans 11 405 Zones à chômage modéré
2610 Le Creusot-Montceau 33 491 Zones à fortes pertes d’emploi
2611 Charolais 28 896 Zones à fortes pertes d’emploi
2612 Auxerre 78 530 Zones à fortes pertes d’emploi
2613 Avallon 8 822 Zones à fortes pertes d’emploi
2614 Sens 34 722 Zones à fragilités sociales
3110 Roubaix-Tourcoing 152 392 Zones à fragilités sociales
3111 Lille 442 590 Zones avec métropoles
3112 Dunkerque 95 217 Zones à fragilités sociales
3113 Flandre-Lys 38 418 Zones à revenus élevés
3114 Douai 81 803 Zones à fragilités sociales
3115 Valenciennes 124 864 Zones à fragilités sociales
3116 Cambrai 53 899 Zones à fragilités sociales
3117 Maubeuge 63 438 Zones à fragilités sociales
3121 Arras 97 682 Zones à chômage modéré
3122 Lens-Hénin 113 753 Zones à fragilités sociales
3123 Béthune-Bruay 84 250 Zones à fragilités sociales
3124 Saint-Omer 43 530 Zones à fortes pertes d’emploi
3125 Calais 48 639 Zones à fragilités sociales
3126 Boulogne-sur-mer 59 835 Zones à fragilités sociales
3127 Berck-Montreuil 37 770 Zones à chômage modéré
4101 Longwy 19 385 Zones à fortes pertes d’emploi
4102 Lunéville 9 837 Zones à fragilités sociales
4103 Nancy 218 417 Zones à chômage modéré
4104 Bar-le-Duc 26 126 Zones à fortes pertes d’emploi
4105 Commercy 11 663 Zones à fortes pertes d’emploi
4106 Verdun 20 947 Zones à fortes pertes d’emploi
4107 Metz 205 724 Zones à chômage modéré
4108 Forbach 61 334 Zones à fragilités sociales
4109 Sarrebourg 22 181 Zones à fortes pertes d’emploi
4110 Sarreguemines 34 222 Zones à fortes pertes d’emploi
4111 Thionville 57 301 Zones à chômage modéré
4112 Épinal 60 738 Zones à fortes pertes d’emploi
4113 Remiremont 30 870 Zones à fortes pertes d’emploi
4114 Saint-Dié-des-Vosges 26 906 Zones à fortes pertes d’emploi
4115 Neufchâteau 18 494 Zones à fortes pertes d’emploi
4201 Haguenau 67 659 Zones à revenus élevés
4202 Molsheim-Obernai 51 810 Zones à revenus élevés
4203 Saverne 28 520 Zones à revenus élevés
4204 Sélestat 29 392 Zones à revenus élevés
4205 Strasbourg 308 054 Zones avec métropoles
4206 Wissembourg 9 790 Zones à fortes pertes d’emploi
4207 Colmar 87 704 Zones à revenus élevés
4208 Mulhouse 158 801 Zones à fragilités sociales
4209 Saint-Louis 32 711 Zones à revenus élevés
4301 Besançon 127 089 Zones à chômage modéré
4302 Belfort-Montbéliard-Héricourt 132 670 Zones à fragilités sociales
4303 Morteau 13 070 Zones à revenus élevés
4304 Pontarlier 21 168 Zones à revenus élevés
4305 Dole 25 323 Zones à chômage modéré
4306 Lons-le-Saunier 50 186 Zones à chômage modéré
4307 Saint-Claude 17 438 Zones à fortes pertes d’emploi
4308 Gray 9 677 Zones à fortes pertes d’emploi
4309 Vesoul 44 822 Zones à fortes pertes d’emploi
5201 Ancenis 21 053 Zones à chômage modéré
5202 Châteaubriant 13 692 Zones à fortes pertes d’emploi
5203 Nantes 508 195 Zones avec métropoles
5204 Saint-Nazaire 111 822 Zones à revenus élevés
5205 Angers 195 220 Zones à chômage modéré
5206 Cholet 90 156 Zones à revenus élevés
5207 Saumur 34 238 Zones à fortes pertes d’emploi
5208 Segré 19 781 Zones à fortes pertes d’emploi
5209 Laval 96 161 Zones à chômage modéré
5210 Mayenne 20 210 Zones à fortes pertes d’emploi
5211 La Ferté-Bernard 15 987 Zones à fortes pertes d’emploi
5212 La Flèche 17 798 Zones à fortes pertes d’emploi
5213 Le Mans 163 752 Zones à chômage modéré
5214 Sablé-sur-Sarthe 17 981 Zones à fortes pertes d’emploi
5215 Challans 44 527 Zones très touristiques
5216 Fontenay-le-Comte 23 262 Zones à chômage modéré
5217 Les Herbiers 28 851 Zones à revenus élevés
5218 La Roche-sur-Yon 109 431 Zones à chômage modéré
5219 Les Sables-d'Olonne 22 738 Zones très touristiques
5301 Dinan 31 120 Zones à chômage modéré
5302 Guingamp 18 719 Zones à chômage modéré
5303 Lannion 29 085 Zones à chômage modéré
5304 Loudéac 14 956 Zones à chômage modéré
5305 Saint-Brieuc 123 021 Zones à chômage modéré
5306 Brest 182 765 Zones à chômage modéré
5307 Carhaix-Plouguer 14 919 Zones à chômage modéré
5308 Morlaix 26 654 Zones à chômage modéré
5309 Quimper 127 597 Zones à chômage modéré
5310 Fougères 25 535 Zones à chômage modéré
5311 Redon 20 698 Zones à chômage modéré
5312 Rennes 373 878 Zones avec métropoles
5313 Saint-Malo 43 698 Zones à chômage modéré
5314 Vitré 25 323 Zones à revenus élevés
5315 Lorient 106 615 Zones à chômage modéré
5316 Ploermel 14 243 Zones à chômage modéré
5317 Pontivy 23 098 Zones à chômage modéré
5318 Vannes 134 302 Zones à chômage modéré
5401 Thouars-Loudun 22 598 Zones à fortes pertes d’emploi
5402 Châtellerault 30 215 Zones à fortes pertes d’emploi
5403 Angoulême 104 412 Zones à chômage modéré
5404 Jonzac-Barbezieux-Saint Hilaire 21 210 Zones à chômage modéré
5405 Cognac 34 261 Zones à revenus élevés
5406 Saintes-Saint Jean d'Angely 44 260 Zones à chômage modéré
5407 Royan 28 005 Zones très touristiques
5408 Rochefort 37 030 Zones très touristiques
5409 La Rochelle 101 465 Zones à chômage modéré
5410 Niort 97 403 Zones à chômage modéré
5411 Parthenay 11 781 Zones à chômage modéré
5412 Bressuire 28 050 Zones à chômage modéré
5413 Poitiers 138 370 Zones à chômage modéré
7201 Bergerac 36 915 Zones à fragilités sociales
7202 Périgueux 88 162 Zones à chômage modéré
7203 Sarlat-la-Canéda 17 687 Zones très touristiques
7204 Bordeaux 599 551 Zones avec métropoles
7205 Libourne 43 932 Zones à fragilités sociales
7206 Pauillac 17 607 Zones très touristiques
7207 La Teste-de-Buch 48 210 Zones très touristiques
7208 Dax 63 125 Zones très touristiques
7209 Agen 64 371 Zones à chômage modéré
7210 Marmande 30 078 Zones à chômage modéré
7211 Villeneuve-sur-Lot 30 924 Zones à fragilités sociales
7212 Bayonne 134 333 Zones à revenus élevés
7213 Oloron-Sainte-Marie 16 584 Zones à chômage modéré
7214 Pau 139 909 Zones à chômage modéré
7301 Foix-Pamiers 42 398 Zones à fragilités sociales
7302 Saint-Girons 10 795 Zones à fragilités sociales
7303 Millau 21 906 Zones à chômage modéré
7304 Rodez 73 404 Zones à chômage modéré
7305 Villefranche-de-Rouergue 13 280 Zones à chômage modéré
7306 Saint-Gaudens 19 549 Zones à fragilités sociales
7307 Auch 44 061 Zones à chômage modéré
7308 Cahors 33 406 Zones à chômage modéré
7309 Figeac 15 965 Zones à chômage modéré
7310 Tarbes-Lourdes 87 788 Zones à chômage modéré
7311 Albi 64 646 Zones à chômage modéré
7312 Castres-Mazamet 46 215 Zones à fragilités sociales
7313 Montauban 85 512 Zones à fragilités sociales
7401 Tulle 29 770 Zones à chômage modéré
7402 Ussel 11 972 Zones à chômage modéré
7403 Guéret 41 409 Zones à chômage modéré
7404 Limoges 142 278 Zones à chômage modéré
8201 Ambérieu-en-Bugey 33 348 Zones à revenus élevés
8202 Bourg-en-Bresse 64 272 Zones à revenus élevés
8203 Oyonnax 27 464 Zones à fortes pertes d’emploi
8204 Annonay 18 906 Zones à chômage modéré
8205 Aubenas 31 195 Zones très touristiques
8206 Montélimar 70 381 Zones à chômage modéré
8207 Romans-sur-Isère 30 946 Zones à fragilités sociales
8208 Valence 151 224 Zones à chômage modéré
8209 Bourgoin-Jallieu 80 786 Zones à revenus élevés
8210 Grenoble 363 761 Zones avec métropoles
8211 Vienne-Roussillon 74 484 Zones à revenus élevés
8212 Roanne 51 814 Zones à fortes pertes d’emploi
8213 Villefranche-sur-Saône 85 451 Zones à revenus élevés
8214 Lyon 937 926 Zones avec métropoles
8215 Tarentaise 67 140 Zones à revenus élevés
8216 Chambéry 126 570 Zones à revenus élevés
8217 Maurienne 18 436 Zones à revenus élevés
8218 Annecy 135 634 Zones à revenus élevés
8219 Genevois Français 105 450 Zones à revenus élevés
8220 Vallée de l'Arve 27 865 Zones à revenus élevés
8221 Mont Blanc 32 618 Zones à revenus élevés
8222 Chablais 38 234 Zones à revenus élevés
8301 Montluçon 37 340 Zones à fortes pertes d’emploi
8302 Moulins 39 245 Zones à fortes pertes d’emploi
8303 Vichy 45 785 Zones à fragilités sociales
8304 Aurillac 35 140 Zones à chômage modéré
8305 Mauriac 9 193 Zones à chômage modéré
8306 Saint-Flour 13 040 Zones à chômage modéré
8307 Brioude 14 761 Zones à chômage modéré
8308 Le Puy-en-Velay 37 402 Zones à chômage modéré
8309 Ambert 7 619 Zones à fortes pertes d’emploi
8310 Clermont-Ferrand 233 188 Zones à chômage modéré
8311 Issoire 16 903 Zones à chômage modéré
8312 Thiers 15 453 Zones à fortes pertes d’emploi
9101 Carcassonne 51 055 Zones à fragilités sociales
9102 Limoux 11 999 Zones à fragilités sociales
9103 Narbonne 52 683 Zones très touristiques
9104 Alès 42 157 Zones à fragilités sociales
9105 Bagnols-sur-Cèze 23 486 Zones à fragilités sociales
9106 Nîmes 139 575 Zones à fragilités sociales
9107 Agde-Pézenas 24 678 Zones très touristiques
9108 Béziers 74 555 Zones à fragilités sociales
9109 Clermont-l'Hérault-Lodève 15 148 Zones très touristiques
9110 Ganges 12 087 Zones très touristiques
9111 Montpellier 300 083 Zones avec métropoles
9112 Sète 30 422 Zones à fragilités sociales
9113 Lozère 31 378 Zones à chômage modéré
9114 Céret 20 637 Zones très touristiques
9115 Perpignan 124 607 Zones à fragilités sociales
9116 Prades 13 769 Zones très touristiques
9301 Digne-les-Bains 27 278 Zones à fragilités sociales
9302 Manosque 30 548 Zones très touristiques
9303 Briançon 17 108 Zones très touristiques
9304 Gap 43 634 Zones très touristiques
9305 Cannes-Antibes 184 897 Zones à revenus élevés
9306 Menton Vallée de la Roya 20 373 Zones à revenus élevés
9307 Nice 261 023 Zones avec métropoles
9308 Aix-en-Provence 188 218 Zones à revenus élevés
9309 Arles 29 258 Zones à fragilités sociales
9310 Marseille-Aubagne 569 576 Zones avec métropoles
9311 Istres-Martigues 58 188 Zones à fragilités sociales
9312 Salon-de-Provence 37 795 Zones à revenus élevés
9313 Draguignan 37 828 Zones très touristiques
9314 Fréjus-Saint Raphaël 68 108 Zones très touristiques
9315 Toulon 243 498 Zones avec métropoles
9316 Cavaillon-Apt 29 406 Zones à fragilités sociales
9317 Orange 30 887 Zones à fragilités sociales
9401 Ajaccio 47 491 Zones très touristiques
9402 Porto-Vecchio 12 212 Zones très touristiques
9403 Sartène-Propriano 3 959 Zones très touristiques
9404 Bastia 42 382 Zones très touristiques
9405 Calvi-L'Île-Rousse 8 465 Zones très touristiques
9406 Corte 4 054 Zones très touristiques
9407 Ghisonaccia-Aléria 6 164 Zones très touristiques
  • Note : pour les zones d’emploi à cheval sur deux régions (Mont-de-Marsan, Brive-la-Gaillarde et Avignon), les indicateurs sont calculés sur l’ensemble de la zone d’emploi.
  • Sources : Insee, taux de chômage localisés, estimations d’emploi localisées (ESTEL), recensements de la population, DADS, Filosofi, Pôle emploi, Répertoire des entreprises et des établissements (Sirene), CLAP, FEE, RFL, LIFI

Figure 3Chômage et emploi : six profils de zones d’emploi dont quatre présents en OccitanieTypologie des zones d’emploi au regard des taux de chômage et de l’évolution de l’emploi

  • Note : pour les zones d’emploi à cheval sur deux régions (Mont-de-Marsan, Brive-la-Gaillarde et Avignon), les indicateurs sont calculés sur l’ensemble de la zone d’emploi.
  • Sources : Insee, taux de chômage localisés, estimations d’emploi localisées (ESTEL), recensements de la population, DADS, Filosofi, Pôle emploi, Répertoire des entreprises et des établissements (Sirene), CLAP, FEE, RFL, LIFI

Des difficultés supplémentaires dans les zones très touristiques

Si les autres zones littorales de Céret, Narbonne et Agde-Pézenas présentent la même singularité que les quatre précédentes, elles se différencient par une forte spécialisation dans le tourisme. Le développement du tourisme en Languedoc-Roussillon est apparu comme un remède au déclin de l’emploi agricole, notamment avec la de 1963 à 1983. Mais la création ex nihilo de cette nouvelle spécialisation a généré une fragilité économique.

Dans ces trois zones, la durée moyenne des postes de travail est ainsi particulièrement faible. Pour autant, le taux de récurrence d’inscription à Pôle emploi reste dans la moyenne. En effet, les opportunités d’emploi sont faibles en dehors de la saison touristique. Outre la saisonnalité de l’emploi, cette courte durée des postes peut aussi s’expliquer par un taux de survie très faible des entreprises, deuxième le plus faible de France métropolitaine pour Agde-Pézenas, après Sarlat-la-Canéda.

La principale différence entre les zones très touristiques d’Occitanie et celles du littoral atlantique est la plus forte proportion de minima sociaux dans les revenus disponibles, conséquence de difficultés sociales plus accentuées. Les zones du littoral atlantique bénéficient en effet d’un revenu médian plus élevé, en lien avec une plus faible part de peu diplômés parmi l’ensemble des actifs. Un autre élément de différenciation est l’absence d’effets de voisinage aggravants, les zones du littoral atlantique n’étant pas entourées de zones à fragilités sociales.

Les zones touristiques de l’arrière-pays et de montagne comme Prades, Clermont-l’Hérault-Lodève et Ganges ont des taux de chômage également très élevés, mais qui n’atteignent pas les niveaux observés sur les zones littorales. La saisonnalité de l’emploi est en effet un peu moins marquée dans ces territoires où le tourisme est moins concentré sur la période estivale que sur le littoral.

En outre, dans la zone de Clermont-l’Hérault-Lodève, l’emploi est très dynamique grâce à une forte attractivité, comme en témoigne un taux de création d’établissements par des centres de décision extérieurs particulièrement fort.

Les zones à chômage modéré ne sont pas les plus dynamiques

La région abrite aussi des zones présentant des taux de chômage modérés, en dessous ou proches de la moyenne des zones d’emploi françaises. Les zones les plus à l’ouest (Tarbes-Lourdes et Auch) et les plus au nord de l’Occitanie (de Cahors à la Lozère en passant par Villefranche-de-Rouergue, Albi et Millau) appartiennent à ce profil de territoires. Les migrations résidentielles n’y sont pas aussi élevées que dans le reste de la région, en particulier en Lozère, même si elles restent positives. Dans ces zones, l’évolution de l’emploi est plutôt proche, voire inférieure à la moyenne. En lien avec ce relatif manque de dynamisme, les revenus disponibles médians sont relativement bas. Cependant, ces zones se caractérisent par de faibles taux de peu diplômés parmi les actifs.

Dans ce groupe, Figeac se démarque par une forte évolution de l’emploi sur la période 2011-2016. La zone est en effet davantage orientée vers l’industrie, en particulier avec des activités dans l’aéronautique. Son marché du travail échappe au « paradoxe occitan » : il est plus conforme au schéma classique où le dynamisme de l’emploi s’accompagne d’un faible chômage.

Pour comprendre

Méthodologie : des estimations économétriques pour expliquer les différences de taux

Les facteurs permettant d’expliquer les différentiels de taux de chômage et d’évolution de l’emploi total pendant la période récente (2011-2016) d’un territoire à l’autre résultent de deux estimations économétriques réalisées à l’échelle de l’ensemble des zones d’emploi de France métropolitaine. Les variables retenues couvrent trois domaines : la structure et les caractéristiques du système productif (exemple : productivité du travail, taux de survie des entreprises), les caractéristiques du marché du travail (exemple : durée moyenne des postes de travail, taux de récurrence d’inscription à Pôle emploi) et la démographie et le capital humain (exemple : variation de la population due aux migrations, part des actifs peu diplômés). Par ailleurs, les estimations économétriques effectuées prennent en compte les effets de voisinage par l’utilisation de modèles d’autorégression spatiale.

Le diagnostic est mené au niveau des zones d’emploi, espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, de ce fait le plus adapté aux études locales sur le marché du travail. Pour chacun de ces espaces, les « forces » et « faiblesses » sont analysées au sein d’un ensemble de zones d’emploi comparables, à partir des variables retenues. À cette fin, une classification ascendante hiérarchique permet de regrouper les territoires en six profils (données complémentaires), dont quatre sont présents en Occitanie.

La première classe regroupe des zones abritant une métropole. Ces zones d’emploi se caractérisent par un fort dynamisme du marché de l’emploi et de la population active. La deuxième classe rassemble des territoires avec une forte fragilité sociale et un taux de chômage important, la majorité ayant connu un déclin industriel ou agricole. La troisième classe correspond à des zones à forte composante touristique. La dernière classe présente en Occitanie regroupe des zones à plus faible taux de chômage. Les deux derniers profils non représentés en Occitanie concernent des zones en forte perte d’emploi et en déprise démographique et à l’inverse, des zones à hauts revenus avec les niveaux de chômage les plus bas, ces dernières étant majoritairement situées en périphérie de métropoles.

La « Mission interministérielle d’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon », confiée au conseiller d’État Pierre Racine, est une structure administrative créée le 18 juin 1963 pour conduire de grands travaux d’infrastructure en vue de développer le littoral dans les départements du Gard, de l’Hérault, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales.

Pour en savoir plus

« Un marché du travail dynamique et attractif, mais un chômage qui reste élevé », Insee Analyses Occitanie n° 68, février 2019

« Nouveaux arrivants dans la région en situation de chômage : entre raisons professionnelles et familiales », Insee Analyses Occitanie n° 34, décembre 2016

« Ouvrir dans un nouvel ongletEmploi et développement économique dans les quartiers prioritaires », Rapport 2018 de l'Observatoire national de la politique de la ville (ONPV).

« Ouvrir dans un nouvel ongletEmploi et territoires - Synthèse du rapport 2016 de l’observatoire des territoires », Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) n° 30, décembre 2016

« Ouvrir dans un nouvel ongletL’insertion professionnelle des jeunes », Rapport de France Stratégie et de la Dares, 2017