La hausse du PIB reste aussi vive en 2017 qu’en 2016 Produit intérieur brut en 2017 – résultats provisoires

En 2017, le contexte économique et social est favorable à la hausse du PIB à Mayotte : en particulier, la situation s’améliore sur le marché du travail, les créations d’entreprises sont très dynamiques et les entrepreneurs assez confiants sur leurs perspectives d’activité. Le produit intérieur brut (PIB) mahorais augmente ainsi de 7,5 % en valeur, pour s’établir à 2 396 millions d’euros (figure 1). Le rythme de la croissance est semblable à celui de 2016.

Le PIB par habitant progresse quant à lui de 3,4 % sur un an et atteint 9 380 euros. Il reste cependant très éloigné du niveau national, qui est 3,7 fois plus élevé.

En cohérence avec une plus grande richesse produite, le revenu disponible brut (RDB) des ménages croît de 8,8 % en 2017 et atteint 1 728 millions d’euros.

Compte tenu de la forte croissance de la population et de la faible hausse des prix à la consommation (+ 0,4 %), le pouvoir d’achat individuel moyen augmente de 4,3 %.

Constituant la plus grande part du RDB, les rémunérations des ménages augmentent de 12 % en 2017. Cette hausse s’explique très largement par celle des rémunérations versées par les administrations publiques, en lien avec la dernière année de montée en charge de l’indexation des salaires des fonctionnaires à Mayotte.

Les impôts directs (impôts sur le revenu, taxe foncière, taxe d’habitation) augmentent de 7,4 %, modérant ainsi la hausse du RDB. Cependant, les impôts représentent une part faible du RDB à Mayotte (4 % contre 16 % au niveau national).

La consommation des ménages reste le premier moteur de la croissance du PIB : elle contribue pour 4,5 points à l’augmentation du PIB (figure 2). Elle progresse de 9,5 % en 2017 et s’élève à 1 151 millions d’euros. Elle représente ainsi 47 % du PIB, soit une part légèrement inférieure à celle observée au niveau national (52 %).

En hausse de 5,5 % en valeur sur un an, la consommation des administrations publiques est le deuxième moteur de la croissance à Mayotte en 2017 : elle contribue pour 3,4 points à l’augmentation du PIB. Elle correspond aux services fournis par les administrations, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé. Elle représente 1 455 millions d’euros en 2017. Particulièrement dynamique à Mayotte, la dépense de consommation finale des administrations publiques représente 62 % du PIB et pèse donc largement plus qu’au niveau national (24 %). Le faible développement du tissu économique privé dans l’économie mahoraise en est la principale explication. En effet, rapportée au nombre d’habitants, elle reste plus faible qu’au niveau national : 5 700 euros par habitant contre 8 080 euros par habitant au niveau national.

En hausse de 6,5 %, l’investissement est le troisième levier de la croissance à Mayotte en 2017. Il contribue à hauteur de 1,1 point à la hausse du PIB et s’établit à 419 millions d’euros, alors qu’il avait baissé en 2016. Cette augmentation s’explique par la forte hausse de l’investissement des sociétés non financières (+ 15 %) et par la croissance de l’investissement des ménages (6 %).

Fortement déficitaire, la balance commerciale continue de peser négativement sur le PIB : le déficit du commerce extérieur atteint - 629 millions d’euros, soit 26 % du PIB. Ce ratio est comparable à celui observé dans les autres départements d’outre-mer. Essentiellement constituées des dépenses des touristes qui séjournent à Mayotte, les exportations pèsent peu (39 millions d’euros). Elles sont en forte augmentation (+ 13 %), en lien avec une fréquentation touristique particulièrement dynamique en 2017 (+ 21 %). Dans le même temps, la dépendance de Mayotte aux importations est toujours aussi forte et contribue négativement à l’évolution du PIB en valeur en 2017 (- 1,5 point).

En 2017, la valeur ajoutée dégagée par les sociétés progresse de 9 %, soit un peu plus fortement qu’en 2016 (+ 7,0 %). Elle s’établit à 682 millions d’euros et représente ainsi 28 % du PIB. Ce ratio reste néanmoins deux fois inférieur aux standards nationaux (55 %). Les rémunérations des salariés de ces sociétés augmentent à un rythme analogue à celui de leur valeur ajoutée en 2017 (+ 9,7 %).

De son côté, la valeur ajoutée dégagée par les ménages représente 18 % du PIB en 2017 (436 millions d’euros). La moitié provient du service de logement (loyers réels ou imputés). L’autre moitié est générée par des entrepreneurs individuels qui exercent dans les secteurs de l’agriculture, du commerce, de la santé et de la construction.