Communauté d’agglomération du Libournais, un territoire aux multiples facettes
Plutôt jeune et peu qualifiée, la population de la Communauté d’agglomération du Libournais (Cali) dispose de revenus modestes. Un chômage prononcé, notamment de longue durée, contribue à la précarité monétaire des actifs du territoire et de leur famille. La Cali offre moins d’emplois que d’actifs occupés : dès lors, 15 400 de ses résidents vont travailler ailleurs ; dans le sens inverse, 12 500 navetteurs viennent y occuper un emploi. Les actifs emménageant sur le territoire alimentent cette dynamique : un tiers des nouveaux arrivants travaille en dehors de la zone. Beaucoup de jeunes quittent le territoire ; parmi ceux qui restent, un jeune de 18 à 24 ans sur trois n’est ni en emploi, ni en études. Enfin, les conditions de logement et d’accès aux équipements sont plutôt favorables.
- Des signes de précarité monétaire dans la Cali
- Beaucoup de chômeurs côtoyant de nombreux actifs occupés mobiles
- Installations d’actifs trentenaires, départs de jeunes
- Beaucoup de jeunes peu insérés, davantage d’enfants exposés à la pauvreté qu’ailleurs
- Des conditions de logement favorables, des équipements de proximité accessibles
- La Cali face au vieillissement de la population
- Trois territoires se distinguent
Au 1er janvier 2015, 90 360 habitants peuplent la Communauté d’agglomération du Libournais (Cali) située sur l’extrémité du grand pôle urbain de Bordeaux. Cinq de ses 45 communes se partagent la moitié de la population (figure 1) : Libourne (24 870 habitants), Coutras, Izon, Saint-Denis-de-Pile et Vayres.
tableauFigure 1 – Un niveau de vie plus faible pour les communes loin de Bordeaux MétropolePopulation et niveau de vie médian annuel par commune
Communes | Population 2015 | Second quartile du niveaude vie en 2015 |
---|---|---|
Abzac | 1 914 | 18 503,0 |
Arveyres | 1 930 | 23 297,3 |
Bayas | 443 | 18 651,4 |
Les Billaux | 1 196 | 21 172,5 |
Bonzac | 756 | 22 498,0 |
Cadarsac | 342 | 23 461,3 |
Camps-sur-l'Isle | 593 | 18 314,0 |
Chamadelle | 712 | 18 567,4 |
Coutras | 8 545 | 18 331,2 |
Daignac | 481 | 19 760,5 |
Dardenac | 84 | nd |
Les Églisottes-et-Chalaures | 2 178 | 16 652,2 |
Espiet | 766 | 21 630,5 |
Le Fieu | 540 | 17 813,8 |
Génissac | 1 922 | 21 435,3 |
Gours | 538 | 18 286,7 |
Guîtres | 1 611 | 18 266,1 |
Izon | 5 573 | 22 000,4 |
Lagorce | 1 681 | 19 042,0 |
Lalande-de-Pomerol | 669 | 21 621,9 |
Lapouyade | 500 | 17 012,8 |
Libourne | 24 866 | 18 647,8 |
Maransin | 1 026 | 18 896,2 |
Moulon | 994 | 20 928,7 |
Nérigean | 840 | 20 668,7 |
Les Peintures | 1 577 | 17 912,0 |
Pomerol | 642 | 20 771,1 |
Porchères | 911 | 19 014,8 |
Puynormand | 307 | 19 057,2 |
Sablons | 1 350 | 19 502,2 |
Saint-Antoine-sur-l'Isle | 578 | 17 852,0 |
Saint-Christophe-de-Double | 719 | 17 502,0 |
Saint-Ciers-d'Abzac | 1 394 | 19 218,9 |
Saint-Denis-de-Pile | 5 302 | 19 608,0 |
Saint-Germain-du-Puch | 2 149 | 23 048,0 |
Saint-Martin-de-Laye | 541 | 20 455,3 |
Saint-Martin-du-Bois | 860 | 19 941,1 |
Saint-Médard-de-Guizières | 2 382 | 17 576,5 |
Saint-Quentin-de-Baron | 2 340 | 19 670,0 |
Saint-Sauveur-de-Puynormand | 368 | 19 453,5 |
Saint-Seurin-sur-l'Isle | 3 163 | 17 168,7 |
Savignac-de-l'Isle | 505 | 20 356,8 |
Tizac-de-Curton | 313 | 21 281,4 |
Tizac-de-Lapouyade | 491 | 22 059,5 |
Vayres | 3 765 | 21 287,1 |
- Source : Insee, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2015
graphiqueFigure 1 – Un niveau de vie plus faible pour les communes loin de Bordeaux MétropolePopulation et niveau de vie médian annuel par commune
Dans la Cali, le rapport entre les générations (129 jeunes de moins de 19 ans pour 100 seniors de plus de 64 ans) révèle une population globalement plus jeune que dans la région et les communautés d’agglomération (CA) de comparaison (Pour comprendre). Le territoire abrite, en proportion, davantage d’enfants (0 à 14 ans), mais les 15 à 29 ans y sont moins présents.
La population active occupée résidant dans la Cali regroupe 35 700 personnes de 15 ans ou plus, soit un peu plus que les 32 800 emplois implantés sur le territoire. Parmi ces actifs occupés, les proportions d’employés et d’ouvriers dépassent celles des trois zones de comparaison, tandis que les cadres et professions intellectuelles supérieures ou intermédiaires sont moins représentés. Les emplois proposés sont quant à eux plus souvent destinés à des employés qu’ailleurs.
Des signes de précarité monétaire dans la Cali
La Cali montre des signes de précarité monétaire par rapport au département, à la région, et au référentiel statistique. La moitié des ménages bénéficie d’un revenu disponible annuel inférieur à 19 400 euros par unité de consommation , soit un revenu médian inférieur de 500 à 1 700 euros à celui des trois zones de comparaison. Globalement, les revenus enregistrés dans la Cali sont peu élevés : plus d’un habitant sur sept vit sous le seuil de pauvreté (figure 2); à l’autre extrême, les revenus minimums des ménages les plus aisés sont moins élevés dans la Cali que dans les territoires de comparaison.
tableauFigure 2 – Des indicateurs de précarité moins favorables qu’ailleurs dans la CaliIndicateurs de précarité
Cali | Référentiel | Gironde | Nouvelle-Aquitaine | |
---|---|---|---|---|
Taux de pauvreté | 15,5 | 14,8 | 12,9 | 13,7 |
Part des demandeurs d’emploi | 16,7 | 14,9 | 14,9 | 14,0 |
dont longue durée | 7,8 | 6,6 | 6,5 | 6,2 |
Part d’allocataires Allocation Adulte Handicapé (AAH) | 4,2 | 3,5 | 3,2 | 3,6 |
Part de locatif social parmi les résidences principales | 9,3 | 16,5 | 13,6 | 10,6 |
Part de jeunes de 18 à 24 ans ni en emploi ni en études | 32,6 | 26,6 | 19,8 | 22,6 |
Part de non diplômés parmi les jeunes de 20 à 24 ans non scolarisés | 24,4 | 18,6 | 16,9 | 17,0 |
- Sources : Insee – Recensement de la population 2015, Filosofi 2015, Cnaf 2016, Pôle emploi – DEFM en fin de trimestre année 2017, SDES – Répertoire du parc locatif social au 1er janvier 2017
La redistribution réduit les écarts de niveaux de vie : une fois les impôts versés et les prestations sociales perçues, le revenu minimum perçu par les 10 % de ménages les plus aisés est trois fois supérieur au revenu maximum des 10 % de ménages les plus modestes, alors que l’écart était de 1 à 5 avant redistribution. Les disparités de revenu dans la Cali sont comparables à celles des autres territoires.
Dans la Cali, les prestations sociales (allocations familiales, minima sociaux, prestations logement) comptent davantage (6,5 %) dans le revenu disponible, tandis que la part des revenus issus du patrimoine ou d’activités non salariées est moindre. Néanmoins, la part élevée des salaires, traitements et indemnités chômage dans la composition du revenu disponible montre la coexistence de précarité et d’activité salariée (ou de période de chômage y faisant suite), évoquant la présence de travailleurs pauvres.
Beaucoup de chômeurs côtoyant de nombreux actifs occupés mobiles
La pauvreté monétaire de la Cali s’explique notamment par un chômage plus marqué que dans le référentiel, le département et la région, que ce soit par le nombre de chômeurs et/ou leur ancienneté dans le chômage : ainsi, près de la moitié des 6 500 chômeurs de la Cali recherchent un emploi depuis plus d’un an. Les personnes déclarent plus fréquemment qu’au sein des trois territoires de comparaison avoir travaillé sur des postes d’employé ou d’ouvrier. L’emploi précaire (contrats à durée déterminée, postes à temps partiel) n’est, en revanche, pas plus présent qu’ailleurs.
Le nombre d’emplois occupés sur le territoire ne suffirait pas à combler les demandes des habitants : 78 emplois pour 100 actifs (85 à 87 dans les territoires de comparaison). Le plus faible ratio est atteint pour les emplois ouvriers -les plus représentés parmi les chômeurs- avec seulement 66 emplois pour 100 actifs. Au jeu des déplacements entre domicile et lieu de travail, 12 500 personnes viennent travailler dans la Cali ; elles croisent 15 400 habitants de la Cali qui en sortent (figure 3).
tableauFigure 3 – Bordeaux et Libourne au centre des déplacements domicile-travailPrincipaux déplacements domicile-travail dans la Cali (flux supérieurs à 1 000)
Entrées | Sorties | |
---|---|---|
Bordeaux Métropole | 2 604 | 7 478 |
CC du Grand Saint-Émilionnais | 1 587 | 1 804 |
CC du secteur de St Loubès | 557 | 1 251 |
CC du Fronsadais | 1 633 | 661 |
CC de Castillon-Pujols | 1 125 | 597 |
CC Isle Double Landais | 599 | 275 |
CC des Coteaux Bordelais | 305 | 395 |
- Source : Insee, Recensement de la population 2015
graphiqueFigure 3 – Bordeaux et Libourne au centre des déplacements domicile-travailPrincipaux déplacements domicile-travail dans la Cali (flux supérieurs à 1 000)
Ces échanges sont facilités par la proximité de Bordeaux Métropole, accessible rapidement en voiture ou en train. Principal pôle d’emplois du territoire, Libourne attire en outre beaucoup d’actifs, vivant dans la Cali et dans des communautés de communes (CC) proches.
Chez les navetteurs sortants, les ouvriers sont les plus représentés, catégorie socioprofessionnelle la plus au chômage et pour laquelle les emplois sont les moins nombreux en regard de la population active. Chez les navetteurs entrants, les professions intermédiaires sont les plus présentes. Elles le sont même davantage en proportion, comme les cadres et professions intellectuelles supérieures, que dans l’ensemble des actifs occupés résidant dans la Cali.
Installations d’actifs trentenaires, départs de jeunes
Les déplacements quotidiens s’accroissent avec les nombreux actifs venant s’installer sur le territoire : pour 100 habitants, la Cali enregistre, en moyenne, chaque année, 6 arrivées pour 5 départs. Parmi les nouveaux arrivants âgés de 15 ans ou plus, un tiers occupe un emploi en dehors de la Cali (figure 4).
tableauFigure 4 – Les actifs s’installant dans la Cali travaillent en priorité en dehorsProfil des nouveaux arrivants* par zone, âgés de 15 ans ou plus selon le statut d’activité
Ayant un emploi dans la zone | Ayant un emploi hors de la zone | Chômeurs | Inactifs | ||
---|---|---|---|---|---|
CALI | Nouveaux arrivants | 25,5 | 31,4 | 18,4 | 24,8 |
Population totale | 27,9 | 21,1 | 8,9 | 42,1 | |
Référentiel | Nouveaux arrivants | 27,9 | 24,4 | 17 | 30,8 |
Population totale | 33,6 | 13,9 | 7,7 | 44,8 | |
Gironde | Nouveaux arrivants | 38,8 | 4,6 | 15,9 | 40,6 |
Population totale | 48,6 | 1,8 | 7,9 | 41,7 | |
Nouvelle-Aquitaine | Nouveaux arrivants | 37,3 | 5,4 | 18,1 | 39,2 |
Population totale | 45,9 | 1,4 | 7,3 | 45,3 |
- * Nouveaux arrivants : personnes ne résidant pas dans la zone un an auparavant, y compris celles venant de Mayotte, des Collectivités d’Outre-mer ou de l’étranger
- Source : Insee, Recensement de la population 2015
graphiqueFigure 4 – Les actifs s’installant dans la Cali travaillent en priorité en dehorsProfil des nouveaux arrivants * par zone, âgés de 15 ans ou plus selon le statut d’activité
Les nouveaux arrivants sont plus souvent d’âge actif (42 % ont entre 25 et 39 ans, contre 20 % dans la population stable) ; plus diplômés que la population sur place (27 % titulaires d’un diplôme d’études supérieures contre 18 %), ils exercent plus souvent des professions intermédiaires.
Attirant de nombreux trentenaires avec ou sans enfant(s), ce territoire bénéficie aussi d’un solde naturel positif (excédent des naissances sur les décès). Sa population croît en moyenne de 0,9 % par an depuis 2010, avec une démographie plus dynamique que les CA comparables. Comme ailleurs, sa croissance est toutefois ralentie par rapport à la décennie précédente.
Les 15 à 24 ans et leurs aînés de 25 à 39 ans sont nombreux à quitter le territoire. Des jeunes quittent la Cali peu pourvue en formations post-bac, souvent pour Bordeaux Métropole, qui offre une large palette de filières pour les études supérieures et d’intéressantes opportunités d’emplois. Le phénomène est similaire dans le référentiel de CA, dans une moindre mesure cependant.
Beaucoup de jeunes peu insérés, davantage d’enfants exposés à la pauvreté qu’ailleurs
Les jeunes adultes résidant sur le territoire rencontrent plus souvent des difficultés sociales que ceux du département, de la région, et du référentiel statistique : un jeune de 18 à 24 ans sur trois n’est ni en emploi, ni en études. Presque autant en emploi que les jeunes du référentiel (respectivement 44 et 46 %), ils sont moins scolarisés (24 % contre 28 %), et se retrouvent plus au chômage (24 % contre 20 %).
Leur insertion pâtit certainement d’un bagage de diplômes plus faible. En effet, parmi les 20 à 24 ans qui ne sont plus scolarisés, un sur quatre possède au mieux le brevet des collèges (moins de un sur cinq ailleurs). Les bacheliers sont aussi moins représentés.
Moins insérés et moins diplômés, les jeunes sont très touchés par la précarité monétaire : le niveau de vie médian n’est que de 16 440 euros dans les ménages dont le référent fiscal a moins de 30 ans, soit 845 euros de moins que dans le référentiel de CA et presque 1 000 euros de moins que dans l’ensemble du département.
Les enfants sont aussi exposés à la précarité dans la Cali. Plus nombreux en proportion qu’ailleurs, ils vivent plus fréquemment avec un parent unique (figure 5). Comme dans le référentiel, une sur trois de ces familles monoparentales vit en dessous du seuil de pauvreté. Les enfants sont aussi plus souvent élevés par des parents – seuls ou en couple – sans emploi.
tableauFigure 5 – Fragilité sociale pour les mineurs : plus présente dans la Cali qu’ailleursIndicateurs de fragilité sociale parmi les jeunes âgées de 0 à 17 ans
Cali | Référentiel | Gironde | Nouvelle-Aquitaine | |
---|---|---|---|---|
Part des enfants âgés de 0 à 17 ans dans la population totale | 23,4 | 21,8 | 20,9 | 19,9 |
Part des enfants âgés de 0 à 17 ans vivant dans une famille… | ||||
dont les parents n'ont pas d'emploi et ne sont ni retraités ni étudiants | 12,8 | 11,4 | 9,7 | 10,5 |
monoparentale dont le parent n'a pas d'emploi et n'est ni retraité ni étudiant (parmi les enfants vivant dans une famille monoparentale) | 35,9 | 33,4 | 28,3 | 31,4 |
constituée d'un couple sans actif occupé, ou retraité ou étudiant (parmi les enfants vivant dans une famille constituée d'un couple) | 6,5 | 6,3 | 4,9 | 5,2 |
monoparentale (parmi l'ensemble des enfants) | 21,5 | 18,6 | 20,5 | 20,3 |
- Source : Insee, Recensement de la population 2015
Des conditions de logement favorables, des équipements de proximité accessibles
Les logements sociaux sont en proportion moins répandus que dans les territoires de comparaison ; en revanche, la part des prestations logements dans les revenus disponibles est légèrement plus prononcée.
La sur-occupation des logements reste très contenue (4,6 % des résidences principales) et inférieure à celle des autres territoires. La sous-occupation est un peu plus répandue qu’ailleurs, en lien certainement avec la présence très marquée de maisons dans son parc de logements.
Le territoire est en revanche bien couvert par les équipements utiles au quotidien : 97,8 % des habitants vivent en moyenne à moins de 7 minutes en voiture de 21 équipements de proximité contre 95,1 % dans les CA comparables, sachant que les ménages avec deux voitures sont un peu plus nombreux qu’ailleurs et ceux sans voiture ou avec une seule voiture le sont moins.
La Cali face au vieillissement de la population
La Cali n’échappera pas plus que les autres à l’arrivée aux âges avancés des baby-boomers. Si les tendances démographiques récentes se prolongeaient, sa population augmenterait de 12 % entre 2013 et 2030 (+ 17 % pour la Gironde et + 9 % pour la Nouvelle-Aquitaine). Ce rythme serait bien en deçà de celui des seuls 65 ans ou plus (respectivement + 45, + 48 et + 42%). La part de ces derniers dans la population de la Cali passerait de 18 à 23 % sur la période. Parmi eux, le nombre de personnes âgées de 75 à 84 ans, âges auxquels les services à la personne sont plus mobilisés, progresserait de 55 %, leur proportion passant de 6 à 9 %. Pour le 4e âge (85 ans ou plus), stade de la vie où l’entrée en institution commence en général, la hausse serait de 21 %, soit moins que dans le département ou la région (plus de 30 %). Leur poids dans la population resterait quasi stable (3 % environ).
Trois territoires se distinguent
Au regard des critères sociaux étudiés, trois zones se distinguent dans la Communauté d’agglomération du Libournais : le Sud, composé des anciennes communautés de communes du Sud Libournais et du Brannais, le Nord, composé du Pays de Coutras, et une zone intermédiaire autour de Libourne, composée du Libournais et du canton de Guîtres.
Territoire le plus touché par la précarité, le pays de Coutras comprend le seul quartier prioritaire de la politique de la ville du territoire. Le revenu disponible médian par unité de consommation en 2015 se limite à 17 980 euros et 18,7 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Ce taux s’élève à 41 % pour les familles monoparentales. Par rapport à l’ensemble de la Cali, la population de cette zone est davantage composée de retraités, de chômeurs, et d’actifs occupés dans les catégories socioprofessionnelles les moins qualifiées.
La population vivant dans le Sud, plus proche de Bordeaux Métropole, dispose d’un revenu médian de 21 550 euros par unité de consommation en 2015. Ce niveau de vie, légèrement supérieur à celui de la Gironde, dépasse celui de l’ensemble de la Cali de 2 140 euros, et le taux de pauvreté est de 6,6 points inférieur à celui de la Cali. Trois ménages sur quatre y vivent en famille, davantage de couples avec enfants, et moins de familles monoparentales. Plus fréquemment en emploi et davantage qualifiés, les actifs travaillent en majorité dans l’aire urbaine de Bordeaux.
La population vivant à Libourne et ses environs se trouve dans une situation intermédiaire, avec un revenu disponible médian par unité de consommation de 19 300 euros, légèrement inférieur à celui de la Cali. Le taux de pauvreté est légèrement plus marqué, notamment à Libourne, où se trouve la grande partie des logements sociaux de la Cali. Le territoire apparaît contrasté avec une proportion de cadres légèrement supérieure à celles observées dans la CA. Il attire aussi de nombreux actifs occupés quotidiennement avec un solde positif de 3 600 travailleurs.
Pour comprendre
Pour relativiser les valeurs des indicateurs enregistrées sur la Communauté d’Agglomération du Libournais (Cali), celle-ci est comparée à trois référentiels :
- la région Nouvelle-Aquitaine ;
- le département de la Gironde ;
- un groupe de communautés d’agglomération (CA) aux fonctionnements proches de celui de la Cali, dit « référentiel statistique » et dont on calculera la moyenne des indicateurs. Les territoires retenus pour ce référentiel sont les CA qui, comme la Cali, sont proches d’une métropole attractive, contiennent un grand pôle, abritent de 40 à 75 % de leur population dans un grand pôle et comptent entre 50 000 et 130 000 habitants.
Les 8 CA ainsi sélectionnées sont (contour au 1er janvier 2018) : CA du Bassin de Bourg-en-Bresse, CA Vienne Condrieu et CA Hermitage-Tournonais-Herbasse-Pays de Saint-Félicien (Auvergne-Rhône-Alpes), CA Alès Agglomération et CA du Bassin de Thau (Occitanie), CA du Choletais (Pays de la Loire), CA Mâconnais Beaujolais Agglomération (Bourgogne-Franche-Comté) et CA Fougères Agglomération (Bretagne).
Définitions
La population active regroupe la population active occupée (appelée aussi « population active ayant un emploi ») et les chômeurs (ici, selon le recensement de la population).
Le niveau de vie médian est le revenu disponible par unité de consommation tel que la moitié de la population considérée perçoit moins et l’autre moitié plus. Le revenu disponible comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d’autres ménages et les prestations sociales y compris les pensions de retraite et les indemnités de chômage, nets des impôts directs. Les indicateurs portant sur les revenus disponibles sont calculés sur le champ des ménages dont le revenu disponible est positif ou nul.
Le taux de pauvreté correspond à la proportion d’individus vivant dans un logement ordinaire dont le niveau de vie est inférieur en 2015 à 1 015 euros mensuels (60 % du niveau de vie médian métropolitain).
Un logement est dit sur-occupé quand il lui manque au moins une pièce par rapport à la norme d’occupation normale calculée par l’Insee selon la composition du ménage et le nombre de pièces du logement, sous-occupé quand il dispose d’au moins une pièce en trop.
Les 21 équipements de proximité sont : Banque et Caisse d’Épargne, Bureau de poste (et assimilés), Réparation automobile et de matériel agricole, Maçon, Plâtrier et peintre, Menuisier charpentier serrurier, Plombier couvreur chauffagiste, Électricien, Entreprise générale du bâtiment, Coiffeur, Épicerie supérette, Boulangerie, Boucherie charcuterie, École maternelle et École élémentaire, Médecin omnipraticien, Chirurgien dentiste, Infirmier, Masseur kinésithérapeute, Pharmacie, Tennis, Terrain de grands jeux.
Pour en savoir plus
Jean-Pierre Ferret, « 787 000 Néo-aquitains vivent sous le seuil de pauvreté, les deux tiers sous l’influence des grandes aires urbaines », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 70, janvier 2019
Jean-Pierre Ferret, « Un ménage néo-aquitain sur sept en situation de vulnérabilité énergétique liée au logement », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 69, décembre 2018
Cédric Lacour, « Les séparations : un choc financier, surtout pour les femmes », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 64, octobre 2018