En Vaucluse, les mères sont très exposées à la pauvreté Inégalités sociales femmes-hommes

En 2015, en Vaucluse, les femmes salariées du secteur privé ont perçu en moyenne un revenu salarial net annuel de 17 200 euros, soit 25 % de moins que les hommes (figure 1). Cet écart entre femmes et hommes est dans la moyenne de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans ce département, les revenus salariaux sont inférieurs au niveau régional, pour les hommes (- 6 %) comme pour les femmes (-7 %). Du fait de la moindre fréquence des hauts salaires, l’échelle des revenus salariaux des femmes est plus resserrée qu’ailleurs dans la région.

Les inégalités de revenu salarial entre les femmes et les hommes résultent essentiellement des écarts de salaire à temps de travail équivalent. En 2015, à temps de travail annuel égal, les Vauclusiennes ont perçu en moyenne un salaire net inférieur de 20 % à celui des Vauclusiens. Cet écart résulte en partie d’un moindre accès des femmes aux emplois de cadres. De plus, lorsqu’elles sont cadres, à temps de travail annuel égal, elles perçoivent 22 % de moins que les hommes.

Par ailleurs, la différence de durée de travail annuelle entre femmes et hommes creuse les inégalités. En Vaucluse, les femmes travaillent fréquemment à temps partiel.

En amont des écarts de rémunération, l’accès à l’emploi constitue une première source d'inégalité entre femmes et hommes. En Vaucluse, les écarts de taux d’emploi et de chômage entre les femmes et les hommes sont les plus forts de la région et les taux de chômage sont les plus élevés. L’éloignement de l’emploi touche particulièrement les mères dans le département. À partir de trois enfants, leur participation à l’emploi diminue fortement.

En Vaucluse, les ménages sont, globalement, plus exposés au chômage et à la précarité financière que dans les autres départements de la région. En 2015, 20 % des habitants sont en situation de pauvreté contre 17 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les mères isolées constituent la catégorie de ménage la plus en difficulté. Parmi les parents isolés, ce sont très majoritairement les femmes (84 % en Vaucluse) qui assument la charge des enfants mineurs, le plus souvent seules, parfois en garde partagée. Elles peuvent être fragilisées par l’absence d’un second revenu. Malgré l’apport des prestations sociales et des pensions alimentaires, qui comptent pour un peu plus d’un tiers de leur revenu disponible, près de la moitié des mères isolées et de leurs enfants vivent sous le seuil de pauvreté (figure 2). C’est, avec les Bouches-du-Rhône, la plus forte proportion de la région. Dans le département, ce sont ainsi 9 700 enfants mineurs qui vivent dans un ménage pauvre. Ces difficultés sont accrues lorsque le nombre d'enfants dans la famille monoparentale augmente. Le taux de pauvreté passe de 39 % pour les mères seules avec un enfant à 71 % pour les mères seules avec trois enfants ou plus.

Le niveau de vie des mères isolées est nettement inférieur à celui des femmes en couple avec enfant mineur. Pour ces couples, le taux de pauvreté est de 23 %, soit 5 points de plus que la moyenne régionale. Ils comptent au total 22 300 enfants mineurs pauvres.