Des inégalités salariales femmes-hommes moins marquées dans les Hautes-Alpes Inégalités sociales femmes-hommes

En 2015, dans les Hautes-Alpes, les femmes salariées du secteur privé ont perçu en moyenne un revenu salarial net annuel de 16 400 euros, soit 19 % de moins que les hommes (figure 1). En baisse de 2 points entre 2012 et 2015, cet écart est le moins élevé de tous les départements de Provence-Alpes-Côte d’Azur (- 24 % en moyenne régionale). Dans le département, les faibles disparités de rémunération entre les femmes et les hommes vont de pair avec de bas niveaux de revenus salariaux. Ces revenus sont les plus faibles de la région, pour les femmes comme pour les hommes.

Les inégalités de revenu salarial entre les Haut-Alpines et les Haut-Alpins s’expliquent très majoritairement par des écarts de salaire à temps de travail équivalent sur l’année. En 2015, à temps de travail égal sur l’année, les femmes ont perçu en moyenne un salaire net inférieur de 15 % à celui des hommes. Cet écart est le plus bas de tous les départements de la région. Les faibles disparités femmes-hommes s’expliquent par la nature des emplois et la taille des entreprises dans les Hautes-Alpes. Les femmes comme les hommes y occupent des postes relativement peu qualifiés. Ils sont moins souvent cadres qu’ailleurs dans la région. La différence entre les proportions de femmes et hommes cadres est la plus faible de tous les départements de la région (- 2 points contre - 7 points en moyenne régionale). En outre, chez les cadres, l’écart de salaire moyen à temps de travail annuel égal entre les femmes et les hommes est également le plus modéré des départements de Provence-Alpes-Côte d’Azur (- 17 % contre – 22 % en moyenne régionale).

À un degré moindre, les différences de durée annuelle du travail entre femmes et hommes contribuent aussi aux inégalités de revenu salarial. Ainsi, les Haut-Alpines travaillent plus souvent à temps partiel que les Haut-Alpins. En revanche les emplois en contrats de courte durée, fréquemment liés au tourisme et aux activités saisonnières, concernent presque autant les femmes que les hommes.

Dans les Hautes-Alpes, les inégalités modérées de revenu salarial entre les femmes et les hommes vont de pair avec de faibles disparités d’insertion sur le marché de l’emploi. Les taux d’activité et d’emploi des Haut-Alpines et des Haut-Alpins sont les plus forts de Provence-Alpes-Côte d’Azur, et les taux de chômage sont les plus bas. Aussi, malgré des revenus salariaux faibles, les situations de précarité financière sont moins fréquentes qu'en moyenne régionale.

En 2015, 14 % des Haut-Alpins vivent sous le seuil de pauvreté contre 17 % de l’ensemble des habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les femmes les plus touchées par la précarité financière sont les mères élevant seules leurs enfants. Ainsi, 39 % des mères isolées et de leurs enfants vivent sous le seuil de pauvreté (figure 2). Dans les 4 100 familles monoparentales ayant une femme à leur tête, vivent environ 1 700 enfants mineurs pauvres. L’absence d’un second revenu fragilise le parent isolé.

Toutefois, les mères isolées haut-alpines font moins souvent face à des situations de précarité financière que celles des autres départements de la région. Leur taux de pauvreté est inférieur de 5 points au taux moyen régional.

Les situations de précarité financière des familles monoparentales sont sensiblement plus fréquentes que celles des couples avec enfant mineur. Chez ces derniers, le taux de pauvreté est de 14 %.