Insee Analyses OccitanieUne qualité de vie en Occitanie contrastée selon les territoires

Camille Fontès-Rousseau, Vincent Rodes, Insee

La qualité de vie dans les territoires d’Occitanie offre un tableau contrasté. Les métropoles, la périphérie du bassin toulousain et le littoral ont en commun un accès rapide aux différents services en lien avec leur forte urbanisation. Toutefois les enjeux y sont différenciés, au regard des difficultés sociales ou encore des déplacements domicile-travail. L’arrière-pays méditerranéen est confronté à d’importantes fragilités sociales. L’éloignement des services, en particulier de santé, pénalise les territoires les plus ruraux et montagneux. Les conditions de vie sont en revanche plutôt favorables dans et autour des villes moyennes

Camille Fontès-Rousseau, Vincent Rodes, Insee
Insee Analyses Occitanie No 67- Janvier 2019

La qualité de vie, ou le bien-être, dépend à la fois d’éléments quantifiables et objectifs qui jouent favorablement ou non sur la vie des habitants, mais aussi des dimensions que chacun privilégie et de la perception qu’il a de sa vie. Dans cette étude, la première approche, dite « objective », est retenue à travers l’analyse des conditions de vie matérielles et sociales des habitants susceptibles d’influer sur leur qualité de vie.

La qualité de vie dans les «  » d’Occitanie est abordée ici à travers quatre dimensions : financière et matérielle, professionnelle, sanitaire, sociale et sociétale (méthodologie). Une typologie des bassins de vie vécus, réalisée à partir d’une palette d’indicateurs couvrant ces thématiques, permet de mettre en évidence six profils de territoires (figure 1) qui présentent différents atouts et handicaps au regard de la qualité de vie.

Figure 1Qualité de vie en Occitanie : six profils de territoiresTypologie des 73 bassins de vie vécus d’Occitanie au regard des indicateurs de qualité de vie

  • Sources : Insee, recensement de la population 2015, BPE 2017-Metric, État-civil 2012-2016, Fidéli 2015 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA-Filosofi 2015 ; SDES, PHEBUS 2014-15 ; CNAM-TS, SNIIR-AM 2013 ; MSJEPVA, MEOS-2015

Des indicateurs de qualité de vie contrastés dans les métropoles

Avec 1,5 million d’habitants en 2015, le Montpelliérain et le Toulousain, qui englobent les deux métropoles régionales, concentrent le quart de la population de la région Occitanie sur 3 % de sa superficie. Les habitants de ces territoires bénéficient d’un accès rapide aux services et d’un niveau de vie élevé. En permettant de satisfaire au mieux les besoins quotidiens, ces deux facteurs sont favorables à la qualité de vie des habitants. Le tissu urbain dense permet un accès très rapide aux services de proximité (boulangeries, écoles, etc.) comme aux services intermédiaires (supermarchés, collèges, etc.). De plus, l’accès aux services de soins de proximité est très aisé, en particulier grâce à une densité de médecins généralistes supérieure à celle de la région, elle-même déjà élevée (87 médecins en équivalent temps plein pour 100 000 habitants, contre 78 dans la région et 69 en France métropolitaine). Globalement, la population dispose d’un niveau de formation élevé et les jeunes éprouvent peu de difficultés d’insertion.

Le niveau de vie médian des habitants de ces espaces « métropolitains » (21 725 euros annuels en 2015) est supérieur à celui de la région Occitanie (19 672 euros) mais tous leurs habitants ne bénéficient pas de la même qualité de vie au regard de cet indicateur. En effet, l’équilibre social est fragilisé par de fortes inégalités de revenus, avec la présence de populations vulnérables, comme les familles monoparentales, potentiellement exposées à une certaine précarité financière. C’est le cas en particulier dans les quartiers de la politique de la ville, qui constituent de vraies poches de pauvreté au sein de ces espaces très urbanisés. Dans ces deux bassins de vie vécus autour de Toulouse et de Montpellier, le revenu disponible plafond des 10 % des habitants les plus pauvres est quatre fois inférieur au niveau de vie plancher des 10 % des habitants les plus riches. Par ailleurs, une famille sur dix vit dans un soit 1,5 fois plus que dans l’ensemble de la région.

Des revenus élevés et un accès facile aux services dans le périurbain toulousain

Les bassins de vie vécus situés à la périphérie du Toulousain regroupent 440 000 habitants, soit 8 % de la population régionale, répartis sur 9 % de sa superficie. Les habitants y sont plus souvent en emploi qu’ailleurs et bénéficient d’un niveau de vie élevé et d’un accès rapide aux services. Comparés aux bassins de vie vécus des deux métropoles, ces espaces sont plus homogènes en matière de niveau de vie, avec en particulier une part plus faible de la population vivant sous le seuil de pauvreté et une moindre proportion de chômeurs de longue durée. Leurs habitants profitent aussi d’un cadre de vie plus agréable avec plus d’espaces naturels et des logements plus spacieux.

A contrario, les enjeux de ces territoires en matière de qualité de vie portent surtout sur les déplacements domicile-travail. En effet, qu’il s’agisse d’un choix ou non, beaucoup d’actifs sont éloignés de leur lieu de travail, ce qui implique de longs déplacements quotidiens, effectués principalement en voiture. Ces temps passés en transports empiètent ainsi sur le temps de loisirs et la vie familiale : 4 actifs sur 10 résident à plus d’une demi-heure de leur lieu de travail aux heures creuses (2 sur 10 dans l’ensemble de la région), ce qui signifie souvent beaucoup plus, du fait de la saturation des réseaux routiers aux heures de pointe.

Figure 2Accès aux services, niveau de vie et fragilités sociales différencient le plus les territoiresPositionnement des bassins de vie vécus d’Occitanie

Accès aux services, niveau de vie et fragilités sociales différencient le plus les territoires - Lecture : la taille des ronds est proportionnelle à la population de chaque bassin de vie vécu. La position sur le graphique est fonction d’indicateurs de fragilités sociales (taux de pauvreté, part des jeunes non insérés...) et d’indicateurs liés à l’accès aux services et au niveau de vie médian. Ce graphique ne donne qu’une représentation partielle des dimensions retenues de la qualité de vie (méthodologie). Les couleurs correspondent aux six profils de territoires (figure 1). Les bassins de vie vécus situés en haut et à gauche sont les plus favorisés, c’est-à-dire ceux pour lesquels le niveau de vie des habitants est le plus élevé, l’accès aux services le plus rapide et les fragilités sociales les moins importantes.
Bassin de vie Fragilités sociales Accès aux services et niveau de vie Population N° Typologie
Agathois 4,20 2,33 76 156 3
Albigeois - 0,97 1,44 104 717 5
Allier Margeride - 1,31 - 6,17 8 031 6
Appaméen 1,26 0,95 44 475 3
Armagnac - 0,66 - 1,00 43 688 5
Astarac - 2,66 - 2,70 25 292 6
Aubrac - 2,78 - 3,41 51 959 6
Auscitain - 1,83 1,14 38 732 5
Baïse - 2,96 - 0,63 18 449 5
Bas Rouergue - 1,86 - 0,81 62 829 5
Bas-Comminges 0,19 0,32 62 252 5
Bassin de Thau 2,99 3,31 124 878 3
Bédaricien 2,93 - 0,87 20 504 4
Biterrois 4,34 1,34 193 562 3
Bouriane - 0,96 - 1,80 19 680 6
Cadurcien - 0,66 - 0,19 63 523 5
Camargue 1,20 2,57 46 667 3
Carcassonnais 2,63 0,35 104 692 3
Castrais Montagne Noire - 0,53 1,44 115 970 5
Cerdagne et Capcir 0,28 - 0,64 14 479 5
Cévennes 3,51 - 0,03 153 940 4
Conflent 3,22 - 1,01 39 237 4
Corbières 4,09 - 1,41 36 273 4
Couserans 2,00 - 2,11 29 716 4
Fenouillèdes 5,70 - 4,17 6 277 4
Figeacois - 2,76 - 1,40 43 203 6
Frontonnais et Girou - 5,17 4,97 80 546 2
Fuxéen - 0,96 1,12 40 500 5
Gaillacois et Dadou - 0,77 1,51 73 252 5
Gard Rhodanien - 0,42 2,5 114 487 5
Gaves - 0,07 0,01 38 359 5
Gorges de Aveyron - 0,36 - 0,28 50 704 5
Gorges du Tarn et de Jonte - 1,65 - 4,59 11 956 6
Grenadain - 4,36 3,98 32 591 2
Haut-Comminges - 1,22 - 0,56 33 352 5
Haut-Languedoc 0,56 - 4,94 19 159 6
Haute Ariège - 1,29 - 1,86 7 226 6
Haute-Bigorre - 3,94 1,55 34 897 5
Hers et Olmes 2,12 - 0,95 25 475 4
Lauragais - 2,07 1,41 101 555 2
Lévézou - 5,70 - 4,34 11 938 6
Limouxin 2,21 - 1,73 28 602 4
Lodévois 4,23 - 2,25 14 480 4
Lomagne Garonnaise - 2,09 1,45 53 652 2
Lomagne Gersoise - 2,25 - 0,19 30 585 5
Mendois - 3,49 - 1,62 20 893 6
Millavois - 0,78 - 0,82 36 783 5
Minervois 4,48 - 2,65 19 301 4
Montalbanais 2,07 2,59 73 673 3
Montpelliérain 3,19 4,82 549 782 1
Narbonnais 3,30 1,2 127 318 3
Nestes - 1,47 - 0,23 32 212 5
Nîmois 4,51 2,47 289 506 3
Quercy Blanc - 0,60 - 3,62 16 410 6
Quillanais-Plateau de Sault 4,22 - 4,20 14 243 4
Rouergue Sévéragais - 4,79 - 2,29 21 240 6
Roussillon 5,20 2,23 306 095 3
Ruthénois - 4,05 1,12 81 479 5
Saint-Affricain - 2,10 - 3,98 24 364 6
Savès - 4,61 2,94 60 544 2
Ségala - 1,65 - 1,09 44 723 5
Tarbais 0,94 2,34 81 970 3
Toulousain 0,11 6 985 551 1
Uzège et Pont du Gard 0,63 2,05 52 584 3
Val d'Adour - 0,86 - 0,49 39 761 5
Val d'Hérault 0,56 2,39 64 395 3
Val de Garonne 0,81 - 0,30 69 920 5
Val de Haute Dordogne - 2,08 - 0,13 45 518 5
Vallespir Aspres Albères 2,16 1,58 105 992 3
Vaurais - 3,35 2,3 44 948 2
Vidourle 1,20 2,82 118 263 3
Viganais 3,53 - 2,19 28 680 4
Volvestre et Lèze - 2,46 3,11 65 540 2
  • Lecture : la taille des ronds est proportionnelle à la population de chaque bassin de vie vécu. La position sur le graphique est fonction d’indicateurs de fragilités sociales (taux de pauvreté, part des jeunes non insérés...) et d’indicateurs liés à l’accès aux services et au niveau de vie médian. Ce graphique ne donne qu’une représentation partielle des dimensions retenues de la qualité de vie (méthodologie). Les couleurs correspondent aux six profils de territoires (figure 1). Les bassins de vie vécus situés en haut et à gauche sont les plus favorisés, c’est-à-dire ceux pour lesquels le niveau de vie des habitants est le plus élevé, l’accès aux services le plus rapide et les fragilités sociales les moins importantes.
  • Sources : Insee, recensement de la population 2015, BPE 2017-Metric, État-civil 2012-2016, Fidéli 2015 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA-Filosofi 2015 ; SDES, PHEBUS 2014-2015 ; CNAM-TS, SNIIR-AM 2013 ; MSJEPVA, MEOS-2015

Figure 2Accès aux services, niveau de vie et fragilités sociales différencient le plus les territoiresPositionnement des bassins de vie vécus d’Occitanie

  • Lecture : la taille des ronds est proportionnelle à la population de chaque bassin de vie vécu. La position sur le graphique est fonction d’indicateurs de fragilités sociales (taux de pauvreté, part des jeunes non insérés...) et d’indicateurs liés à l’accès aux services et au niveau de vie médian. Ce graphique ne donne qu’une représentation partielle des dimensions retenues de la qualité de vie (méthodologie). Les couleurs correspondent aux six profils de territoires (figure 1). Les bassins de vie vécus situés en haut et à gauche sont les plus favorisés, c’est-à-dire ceux pour lesquels le niveau de vie des habitants est le plus élevé, l’accès aux services le plus rapide et les fragilités sociales les moins importantes.
  • Sources : Insee, recensement de la population 2015, BPE 2017-Metric, État-civil 2012-2016, Fidéli 2015 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA-Filosofi 2015 ; SDES, PHEBUS 2014-2015 ; CNAM-TS, SNIIR-AM 2013 ; MSJEPVA, MEOS-2015

Des fragilités sociales sur le littoral mais un accès rapide aux services

Un troisième profil de bassins de vie vécus englobe les territoires du littoral méditerranéen, ainsi que le Carcassonnais, l’Appaméen, le Montalbanais et le Tarbais. Cet ensemble regroupe 1,8 million d’habitants, soit 31 % de la population régionale sur 15 % de sa superficie. En matière d’accessibilité aux services, la qualité de vie dans ces territoires se rapproche de celle des deux bassins de vie vécus métropolitains, avec une grande proximité de l’ensemble des services, favorisée là aussi par un tissu urbain dense. La plupart des habitants peuvent ainsi accéder rapidement à une pharmacie ou à un médecin généraliste. Toutefois, l’offre importante de services sur la bande littorale au regard de la population résidente s’explique en partie par son attractivité touristique, qui multiplie fortement la population présente pendant les périodes de forte fréquentation et peut contraindre l’accès aux différents services.

Dans ces territoires, la qualité de vie est entachée par des fragilités sociales : la part des chômeurs est supérieure à celle, déjà élevée, observée au niveau régional, notamment dans l’Agathois (22 % de la population active). Le chômage de longue durée y est également important. En outre, la part des personnes vivant dans un logement sur-occupé est élevée, les familles monoparentales sont relativement nombreuses et l’insertion professionnelle des jeunes est difficile. Par ailleurs, une part importante de la population vit sous le seuil de pauvreté et le niveau de vie des habitants (18 630 euros) est inférieur à la moyenne régionale. Pour certains d’entre eux, le revenu disponible est cependant moins impacté par les dépenses énergétiques liées au chauffage de leur logement du fait de conditions climatiques favorables, notamment sur le littoral.

Une pauvreté plus prégnante dans l’arrière-pays méditerranéen et une moindre accessibilité aux services

Le quatrième profil de bassins de vie vécus regroupe une grande partie de l’arrière pays-méditerranéen ainsi que deux bassins ariégeois : le Couserans, l’Hers et Olmes. Ces espaces rassemblent 7 % de la population régionale sur 16 % de sa superficie. Comme les territoires du littoral, ils cumulent un certain nombre de difficultés mais la pauvreté y est bien plus marquée qu’ailleurs dans la région, avec 1 personne sur 4 qui vit sous le seuil de pauvreté. La population fait face à d’importantes difficultés en matière d’emploi : le chômage de longue durée y est plus élevé qu’ailleurs, comme la proportion de jeunes non insérés, ni en emploi ni en études. Dans ce territoire rural, éloigné des grandes zones urbaines, notamment celles du littoral méditerranéen (Perpignan, Narbonne, Béziers, Montpellier, Nîmes), l’accès aux services est plus difficile. Si une large majorité de la population a accès assez rapidement à la plupart des services du quotidien, il n’en est pas de même pour les services dits intermédiaires (supermarchés, magasins de bricolage ou d’ameublement, piscines, etc.). L’accès aux services de soins de proximité est aussi plus difficile. Cette situation affecte notamment les personnes âgées nombreuses, souvent seules et avec parfois de faibles revenus (15 % des personnes de 60 ans ou plus vivent sous le seuil de pauvreté).

Figure 3Une qualité de vie inégale selon les territoires24 indicateurs pour identifier des profils-types de bassins de vie vécus en Occitanie

Une qualité de vie inégale selon les territoires - Lecture : une pastille de couleur verte plus ou moins foncée indique un positionnement très favorable ou favorable à la qualité de vie et inversement pour une pastille de couleur rouge. Une case blanche correspond à une valeur de l’indicateur non significativement différente de la moyenne des 73 bassins de vie vécus d’Occitanie.
Profils-type 1 2 3 4 5 6 Occitanie
Nombre de bassins de vie vécus 2 7 15 12 24 13 73
Dimension financière et matérielle
Revenu disponible médian (€ annuels) 21 725 21 244 18 630 17 575 19 499 19 138 19 672
Rapport interdécile des niveaux de vie 3,8 2,9 3,4 3,3 3,1 3,0 3,4
Taux de pauvreté (%) 15,6 11,1 19,4 23,8 15,4 16,3 17,2
Taux de pauvreté des 60 ans ou plus (%) 9,3 9,7 12,3 15,1 10,7 12,3 11,3
Écart relatif entre le salaire des femmes et celui des hommes (%) 18,0 19,6 14,3 11,1 14,1 11,1 16,5
Dimension professionnelle
Taux d’emploi des 25-54 ans (%) 77,8 84,6 74,2 72,1 80,7 83,5 77,4
Part des salariés en emploi stable (%) 83,5 87,8 83,5 80,6 83,0 83,7 83,8
Part des chômeurs de longue durée (plus d’un an) dans la population active (%) 6,5 4,7 8,3 9,9 5,7 4,5 6,9
Adéquation des emplois du territoire et de la population active occupée (%) 96,1 87,7 92,6 92,2 96,6 97,2 95,3
Dimension sanitaire
Part de la population ayant accès à un médecin généraliste et à une pharmacie en 10 minutes ou moins (%) 99,9 96,7 98,6 88,3 93,0 82,2 96,5
Indice comparatif de mortalité globale (base 100 métropole)* 85,3 98,6 99,5 106,7 97,2 100,5 96,6
Accessibilité potentielle aux médecins généralistes* 87,0 71,1 82,7 67,8 70,3 65,9 78,0
Dimension sociale et sociétale
Accès aux services
Part de la population ayant accès à un cinéma en 15 min ou moins (%) 92,9 82,2 82,2 68,3 81,2 47,0 82,4
Part de la population ayant accès en moyenne aux services de proximité en 7 min ou moins (%)* 99,3 90,7 96,9 84,1 87,2 74,2 93,7
Part de la population ayant accès en moyenne aux services intermédiaires en 15 min ou moins (%)* 98,5 89,7 95,1 75,7 86,3 63,2 91,9
Déplacements domicile-travail
Part des déplacements en transports en commun (%) 14,7 3,8 3,5 1,9 2,0 1,3 6,6
Part des déplacements en voiture (%) 69,2 86,0 81,7 80,3 82,6 77,0 78,3
Part des actifs résidant à 30 minutes ou moins de leur lieu de travail (%) 77,6 59,3 78,9 78,4 82,6 82,3 78,1
Situation sociale/lien social
Part des jeunes de 18 à 25 ans non insérés (%) 17,9 24,6 32,0 37,0 26,4 23,6 24,5
Part des personnes de 75 ans ou plus vivant seules (%) 40,4 35,8 39,7 40,6 38,0 38,3 39,2
Part des familles monoparentales (%) 17,6 12,4 16,5 16,0 13,6 11,1 15,6
Part des 20-59 ans détenant une licence dans un club sportif (%) 16,9 21,1 17,2 15,6 20,9 21,4 18,2
Logement
Taux de vulnérabilité énergétique des ménages (%)* 6,4 12,8 10,5 22,6 20,2 30,0 12,9
Part de la population vivant dans un logement sur-occupé (%)* 10,0 2,9 7,2 4,9 3,8 3,0 6,6
  • * Voir définitions
  • Lecture : une pastille de couleur verte plus ou moins foncée indique un positionnement très favorable ou favorable à la qualité de vie et inversement pour une pastille de couleur rouge. Une case blanche correspond à une valeur de l’indicateur non significativement différente de la moyenne des 73 bassins de vie vécus d’Occitanie.
  • Sources : Insee, recensement de la population 2015, BPE 2017-Metric, État-civil 2012-2016, Fidéli 2015 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA-Filosofi 2015 ; SDES, PHEBUS 2014-15 ; CNAM-TS, SNIIR-AM 2013 ; MSJEPVA, MEOS-2015.

Figure 3Une qualité de vie inégale selon les territoires24 indicateurs pour identifier des profils-types de bassins de vie vécus en Occitanie

  • * Voir définitions
  • Lecture : une pastille de couleur verte plus ou moins foncée indique un positionnement très favorable ou favorable à la qualité de vie et inversement pour une pastille de couleur rouge. Une case blanche correspond à une valeur de l’indicateur non significativement différente de la moyenne des 73 bassins de vie vécus d’Occitanie.
  • Sources : Insee, recensement de la population 2015, BPE 2017-Metric, État-civil 2012-2016, Fidéli 2015 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA-Filosofi 2015 ; SDES, PHEBUS 2014-15 ; CNAM-TS, SNIIR-AM 2013 ; MSJEPVA, MEOS-2015.

Des conditions de vie plutôt bonnes dans et autour des villes moyennes

Les bassins de vie vécus articulés autour de villes de taille moyenne (Foix, Cahors, Albi, Auch, Millau) et les bassins touristiques de montagne regroupent 1,3 million de personnes, soit 1 habitant sur 5 de la région, sur 36 % de sa superficie. Dans ces territoires, les conditions d’accès aux services sont plutôt favorables. La part des personnes ayant accès rapidement aux services de proximité, comme aux services intermédiaires, se situe dans la moyenne régionale, à l’exception des bassins de vie vécus des Pyrénées, plus enclavés (Nestes, Haut-Comminges, Cerdagne et Capcir).

De même, les conditions de vie matérielles et l’insertion professionnelle sont relativement bonnes dans ces territoires. Ainsi, le niveau de vie médian de la population est proche de celui de l’ensemble de la région Occitanie, un niveau de vie qui est toutefois l’un des plus faibles des régions de métropole. Les inégalités de niveau de vie y sont en outre mesurées. Par ailleurs, la part des chômeurs de longue durée, celles des jeunes non insérés et des familles monoparentales sont peu importantes. Les caractéristiques des emplois offerts sur ces territoires sont en adéquation avec celles des actifs résidents, réduisant ainsi les déplacements domicile-travail : plus de 8 actifs sur 10 travaillent à 30 minutes ou moins de leur lieu de résidence.

Difficultés d’accès aux services dans les territoires les plus ruraux

L’est de l’Aveyron, le Haut-Languedoc, une grande partie de la Lozère, la Haute Ariège, l’Astarac, le Quercy Blanc, la Bouriane et le Figeacois se caractérisent avant tout par des difficultés d’accès aux services, comme dans l’arrière-pays méditerranéen. Ces territoires très ruraux et montagneux (18 habitants au km²) regroupent seulement 5 % des habitants de la région sur 21 % de son territoire. Dans ces bassins de vie vécus, le temps d’accès aux services est le plus élevé de la région : en moyenne, 1 personne sur 4 est éloignée des principaux services de proximité et 1 sur 3 de ceux de la gamme intermédiaire.

En ce qui concerne les soins de proximité (médecin généraliste, pharmacie, kinésithérapeute, chirurgien-dentiste, infirmier), 1 personne sur 6 réside à plus de vingt minutes d’au moins un de ces cinq services, contre 1 sur 100 dans la région. L’accès aux services est particulièrement difficile dans l’Allier Margeride et le Haut-Languedoc. Cet éloignement des services de la vie quotidienne influe négativement sur la qualité de vie des habitants, surtout dans des territoires où la population est âgée avec 1 jeune de moins de 20 ans pour 1,4 personne de 65 ans ou plus. Par ailleurs, de nombreux ménages consacrent une part significative de leur budget pour se chauffer. En revanche, même si le niveau de vie médian des habitants est inférieur à celui des bassins de vie vécus plus urbains, beaucoup ont un emploi, le plus souvent stable et le chômage de longue durée y est le plus bas de l’ensemble des bassins de vie vécus d’Occitanie.

L’Occitanie, une région plus ou moins avantagée selon les dimensions de la qualité de vie prises en compte

Dans son rapport sur la « mesure des performances économiques et du progrès social » publié en 2009, la commission Stiglitz recommandait une approche multidimensionnelle pour appréhender le bien-être et la qualité de vie de la population.

Selon plusieurs dimensions objectives de la qualité de vie, l’Occitanie est peu avantagée par rapport aux autres régions de métropole. À l’opposé, la région se démarque par la bonne santé globale de ses habitants.

L’Occitanie est plutôt défavorisée au regard des indicateurs relatifs au bien-être financier et matériel. En 2015, la région se classe au 11rang des 13 régions de métropole pour le revenu disponible médian, devant la Corse et les Hauts-de-France. De plus, les inégalités de niveau de vie sont importantes : le rapport interdécile, qui mesure l’écart de niveau de vie entre les 10 % des habitants les plus riches et les 10 % les plus pauvres, est le 4e plus élevé de métropole. L’Occitanie se caractérise aussi par une part élevée de la population en situation de précarité : elle se place au 4e rang des régions ayant le taux de pauvreté le plus important.

La région n’est pas non plus bien positionnée en matière d’accès à l’emploi, qui, au-delà des revenus qu’il procure, est un vecteur d’intégration sociale. En Occitanie, seulement 77 % des personnes âgées de 25 à 54 ans occupent un emploi, contre 80 % en métropole, ce qui situe la région au 10e rang. La région occupe la 2e place pour le taux de chômage le plus élevé, derrière les Hauts-de-France. La question de l’insertion professionnelle est particulièrement préoccupante chez les jeunes : dans la région, 25 % des 18-25 ans ne sont ni en emploi, ni en formation contre 23 % en métropole.

Le logement constitue également un enjeu en matière de qualité de vie : en Occitanie, 7 % de la population vit dans un logement sur-occupé. L’Occitanie est la 4e région où la proportion de ménages vivant dans un logement trop petit est la plus forte, après l’Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse.

En revanche, l’Occitanie se distingue positivement dans le domaine de la santé et de l’accès aux soins. L’espérance de vie, approchée par l’, est plus élevée dans la région qu’en moyenne en métropole (5e rang). Et la région bénéficie d’une offre importante en services médicaux : en particulier, parmi les soins de premier niveau, l’ est la plus élevée de métropole.

Mesurer le bien-être des citoyens d’Occitanie

En 2018, la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée initie une démarche d’évaluation du bien-être des habitants du territoire régional. À travers une double approche, l’une objective à laquelle cette étude contribue et l’autre subjective en complément, plusieurs dimensions sont prises en compte : financière et matérielle, professionnelle, sanitaire, sociale et sociétale, environnementale. Un premier bilan est disponible sur le Ouvrir dans un nouvel ongletsite de la Région.

Début 2019, une consultation citoyenne sera organisée en deux temps sur le Ouvrir dans un nouvel ongletsite pour compléter en particulier l’approche subjective du bien-être. Ces deux phases porteront sur :

  1. la définition du bien-être, selon les habitants ;
  2. leur ressenti sur des thèmes définis en fonction des résultats de la phase 1.

Fin 2019, sera publié un bilan complet sur le bien-être des habitants en Occitanie reprenant les résultats de la consultation.

Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée

Pour comprendre

Cet état des lieux de la qualité de vie en Occitanie s’appuie sur une quarantaine d’indicateurs, répartis en quatre dimensions : financière et matérielle, professionnelle, sanitaire, sociale et sociétale. La dimension environnementale (qualité de l’air, de l’eau, de l’alimentation…) n’est pas traitée en tant que telle dans le cadre de cette étude, car celle-ci nécessiterait une articulation avec d'autres indicateurs, notamment de santé.

La typologie des 73 « bassins de vie vécus » est élaborée à partir d’une selection de 24 indicateurs. Une analyse en composantes principales (ACP) suivie d’une classification ascendante hiérarchique conduit à retenir 6 profils-types de bassins de vie vécus. L’analyse de la qualité de vie dans ces grands territoires infra-régionaux peut toutefois cacher des disparités visibles à une échelle géographique plus fine.

Définitions

Bassins de vie vécus par les citoyen-nes : les bassins de vie vécus par les citoyen-nes ont été créés en 2016 par et pour l’Assemblée des Territoires, organe consultatif et propositionnel installé auprès du Conseil régional d’Occitanie. Ce sont des espaces de proximité, cohérents et auxquels chaque citoyen-ne peut spontanément s’identifier au quotidien. Généralement, leurs limites s’appuient sur celles des territoires de contrat ou de projet existants ou leurs regroupements (établissements publics de coopération intercommunale, pays, pôle d’équilibre territoriaux et ruraux, parcs naturels régionaux) en articulation et de façon à privilégier la cohérence avec les bassins de vie définis par l’Insee.

Logement sur-occupé : logement qui ne propose pas suffisamment de pièces au regard de la composition du ménage qui l’habite. Par exemple, un logement de moins de trois pièces abritant un couple ou un adulte avec un enfant est considéré sur-occupé.

Accessibilité potentielle localisée aux médecins généralistes libéraux : nombre de médecins généralistes libéraux en équivalent temps plein (ETP) pour 100 000 habitants. L’accessibilité potentielle localisée prend en compte l’offre de médecins et le niveau de recours par la population.

Indice comparatif de mortalité globale (base 100 France métropolitaine) : rapport entre le nombre de décès constatés et le nombre de décès attendus. Le nombre de décès attendus est obtenu en appliquant les taux de mortalité de France métropolitaine à la population du territoire décomposée par tranche d’âge.

Vulnérabilité énergétique : un ménage est considéré comme vulnérable énergétique si son taux d’effort énergétique (TEE), c’est-à-dire le rapport entre ses dépenses énergétiques et son revenu disponible, est supérieur à 8,18 %, seuil fixé par convention au double de la médiane de l'ensemble des TEE des ménages métropolitains.

Part de la population ayant accès en moyenne aux services de proximité en 7 minutes ou moins : rapport entre la population située à 7 minutes ou moins, par la route aux heures creuses, de chacun des 21 équipements de proximité et la population du territoire. Ces équipements, commerces et services du quotidien regroupent un panier d’équipements de la gamme de proximité définie à partir de la base permanente des équipements 2017.

La liste des 21 équipements retenus est la suivante :

  • Banque, Caisse d'Épargne
  • Bureau de poste (et assimilés)
  • Réparation auto et de matériel agricole
  • Maçon
  • Plâtrier peintre
  • Menuisier charpentier serrurier
  • Plombier couvreur chauffagiste
  • Électricien
  • Entreprise générale du bâtiment
  • Coiffeur
  • Épicerie - supérette
  • Boulangerie
  • Boucherie, charcuterie
  • École primaire (maternelle et élémentaire)
  • Médecin omnipraticien
  • Chirurgien dentiste
  • Infirmier
  • Masseur kinésithérapeute
  • Pharmacie
  • Tennis
  • Terrain de grands jeux

Part de la population ayant accès en moyenne aux services intermédiaires en 15 minutes ou moins : rapport entre la population située à 15 minutes ou moins, par la route aux heures creuses, de chacun des 12 équipements intermédiaires et la population du territoire. Ces équipements, commerces et services de la vie courante regroupent un panier d’équipements de la gamme intermédiaire définie à partir de la base permanente des équipements 2017.

La liste des 12 équipements retenus est la suivante :

  • Trésorerie
  • Magasin de chaussures
  • Police – Gendarmerie
  • Supermarché
  • Vétérinaire
  • Magasin de vêtements
  • Magasin de meubles
  • Athlétisme
  • Bassin de natation
  • Droguerie quincaillerie bricolage
  • Laboratoire d'analyses médicales
  • Magasin électroménager matériel audio/vidéo

Pour en savoir plus

« Difficultés d’accès aux services : l’arrière-pays méditerranéen cumule les contraintes », Insee Analyses Occitanie n° 54, novembre 2017

Fiches Qualité de vie dans « France, portrait social », Insee Références, édition 2018

«  Une approche de la qualité de vie dans les territoires », Insee Première n° 1519, octobre 2014

«  Qualité de vie et bien-être vont souvent de pair », Insee Première n° 1428, janvier 2013

«  Ouvrir dans un nouvel ongletQualité de vie, habitants, territoires » - Rapport de l’observatoire des territoires 2014, CGET, mai 2015