Insee Analyses Hauts-de-FranceUn pic de jeunes en 2030, une diminution à plus long terme Les jeunes en Hauts-de-France

Marie Michelle Legrand, Hugues Lermechin, Insee Hauts-de-France

Si les tendances démographiques les plus récentes se poursuivaient, le nombre de jeunes de 15 à 29 ans atteindrait un pic en Hauts-de-France en 2030 avec 1 161 000 jeunes, soit 18 000 de plus qu’en 2013. Cette hausse serait cependant nettement moins marquée qu’en France métropolitaine : 1,5 % contre 5,6 %. Les Hauts-de-France enregistreraient ensuite une diminution importante du nombre de jeunes entre 2030 et 2050 de 7,8 %. Une réduction du déficit migratoire stimulerait la démographie des jeunes à moyen terme, tandis qu’une fécondité élevée maintiendrait le nombre actuel de jeunes sur le long terme. Malgré le vieillissement attendu de la population, les Hauts-de-France resteraient en 2050 la région la plus jeune de France après l’Île-de-France.

Insee Analyses Hauts-de-France
No 89
Paru le :Paru le13/12/2018
Marie Michelle Legrand, Hugues Lermechin, Insee Hauts-de-France
Insee Analyses Hauts-de-France No 89- Décembre 2018

Cette étude fait partie d'une série de publications sur les jeunes en Hauts-de-France.

Un pic des 15 à 29 ans en 2030

Avec 19,1 % de 15-29 ans dans sa population en 2013, soit 1 143 000 jeunes, les Hauts-de-France sont la région la plus jeune de France métropolitaine après l’Île-de-France.

Si les tendances démographiques les plus récentes se poursuivaient, selon un scénario qualifié de « central » (méthodologie), le nombre de jeunes atteindrait un pic en 2030 en Hauts-de-France comme en France métropolitaine. Entre 2020 et 2030, le nombre de jeunes augmenterait dans la région comme partout ailleurs, du fait du mini baby-boom du début des années 2000. Les générations atteignant 30 ans en 2020 seront ainsi progressivement remplacées par des jeunes plus nombreux. En l’espace d’une vingtaine d’années, la population des jeunes de la région progresserait ainsi de 1,5 % pour s’établir à 1 161 000 individus (figure 1), soit 18 000 de plus qu’en 2013.

Figure 1 Un pic de jeunes en 2030 dans les Hauts-de-FranceÉvolution de la population totale et des 15-29 ans entre 2013 et 2050 (base 100 en 2013)

Un pic de jeunes en 2030 dans les Hauts-de-France
Année Total Hauts-de-France Total France métropolitaine 15-29 ans Hauts-de-France 15-29 ans France métropolitaine
2013 100 100 100 100
2014 100,21 100,47 99,90 99,97
2015 100,41 100,93 99,70 99,93
2016 100,61 101,40 99,51 99,90
2017 100,79 101,85 99,40 99,88
2018 100,96 102,28 99,27 99,87
2019 101,13 102,70 99,09 99,81
2020 101,29 103,12 99,05 99,90
2021 101,44 103,52 99,08 100,04
2022 101,59 103,91 99,37 100,51
2023 101,73 104,30 99,58 101,03
2024 101,87 104,68 100,14 101,98
2025 102,00 105,05 100,70 102,92
2026 102,14 105,42 101,15 103,75
2027 102,27 105,78 101,37 104,37
2028 102,40 106,14 101,55 104,89
2029 102,53 106,50 101,54 105,25
2030 102,66 106,86 101,55 105,60
2031 102,79 107,21 101,04 105,43
2032 102,92 107,55 100,59 105,32
2033 103,05 107,90 100,22 105,27
2034 103,17 108,24 99,88 105,21
2035 103,30 108,57 99,47 105,06
2036 103,41 108,90 98,99 104,82
2037 103,52 109,22 98,33 104,38
2038 103,63 109,53 97,76 103,99
2039 103,72 109,83 97,16 103,51
2040 103,81 110,12 96,54 103,01
2041 103,89 110,40 95,86 102,44
2042 103,97 110,67 95,31 102,00
2043 104,03 110,93 94,88 101,71
2044 104,08 111,17 94,48 101,43
2045 104,13 111,41 94,09 101,14
2046 104,17 111,63 93,87 101,03
2047 104,21 111,85 93,73 101,01
2048 104,24 112,05 93,64 101,05
2049 104,26 112,25 93,59 101,13
2050 104,29 112,45 93,59 101,27
  • Note de lecture : en 2030, la population des jeunes dans les Hauts-de-France atteindrait l’indice 101,5 en base 2013 selon le scénario central. Cela signifie que leur nombre augmenterait de 1,5 % entre 2013 et 2030.
  • Source : Insee, Omphale 2017 (scénario central).

Figure 1 Un pic de jeunes en 2030 dans les Hauts-de-FranceÉvolution de la population totale et des 15-29 ans entre 2013 et 2050 (base 100 en 2013)

  • Note de lecture : en 2030, la population des jeunes dans les Hauts-de-France atteindrait l’indice 101,5 en base 2013 selon le scénario central. Cela signifie que leur nombre augmenterait de 1,5 % entre 2013 et 2030.
  • Source : Insee, Omphale 2017 (scénario central).

Cette trajectoire positive contraste avec la baisse continue d’environ 300 000 jeunes observée dans la région depuis quarante ans. Au plus haut dans les années 1970, du fait du baby-boom d’après guerre, les effectifs des 15 à 29 ans n’ont cessé de diminuer depuis. Entre 1990 et 2010, la baisse s’est même accélérée, en lien avec la chute de la fécondité amorcée au milieu des années 1970. Au niveau national, la baisse du nombre de jeunes, plus récente, a débuté en 1990.

Après 2030, le nombre de jeunes déclinerait à nouveau. En Hauts-de-France, les effectifs des 15 à 29 ans reculeraient de 91 000 individus entre 2030 et 2050, soit un niveau inférieur de 6,4 % à ceux de 2013 selon le scénario central.

Mais une croissance entre 2013 et 2030 parmi les plus faibles

Le pic attendu de jeunes en 2030 en Hauts-de-France doit cependant être relativisé. D’une part, le nombre de jeunes dans les Hauts-de-France évoluerait à un rythme moins soutenu qu’en France métropolitaine (1,5 % contre 5,6 %). Cette croissance compterait parmi les plus faibles au niveau national. Proche de celle de Provence-Alpes-Côte d’Azur, d’Île-de-France et de Normandie (figure 2), elle s’avérerait largement inférieure à celle de cinq régions, où la progression dépasserait 11 % : Pays de la Loire, Bretagne, Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes. À l’opposé, le nombre de jeunes dans le Grand Est diminuerait de 2 %.

D’autre part, la population régionale totale augmenterait plus fortement (2,7 %) entre 2013 et 2030 que celle des jeunes (1,5 %). C’est également le cas en France métropolitaine, (respectivement 6,9 % et 5,6 %). Toutefois, cette moindre progression de la population des 15-29 ans dans la région ne relève pas d’une particularité propre aux Hauts-de-France. Elle s’inscrit dans un contexte plus général de ralentissement démographique, comme le montre l’écart entre la progression de la population totale et celle des jeunes. Il vaut 1,3 point pour la France métropolitaine et 1,2 point pour les Hauts-de-France.

Les Hauts-de-France bénéficient pourtant d’une fécondité parmi les plus élevées au niveau national. En 2013, s’élève ainsi à 2,09 enfants par femme dans la région, contre 1,97 en moyenne en France métropolitaine. Néanmoins, le nombre de naissances évolue plus faiblement en Hauts-de-France qu’en France métropolitaine, car le nombre de femmes en âge de procréer augmente moins vite qu’ailleurs. Le déficit migratoire de la région est l’une des causes de cette situation, plus de femmes en âge de procréer quittant la région que l’inverse.

Figure 2Des disparités régionales fortes concernant les projections de 15-29 ansÉvolution de la population totale des 15-29 ans entre 2013 et 2030 et entre 2013 et 2050 (en %)

Des disparités régionales fortes concernant les projections de 15-29 ans
Région libellé Évolution 2013-2030 Évolution 2013-2050
11 Ile-de-France 1,7 -3,1
24 Centre-Val de Loire 6,3 -0,6
27 Bourgogne-Franche-Comte 3,6 -3,8
28 Normandie 1,9 -6,7
32 Hauts-de-France 1,5 -6,4
44 Grand Est -1,6 -9,8
52 Pays de la Loire 15,7 13,9
53 Bretagne 12,3 9,2
75 Nouvelle Aquitaine 11,1 8,9
76 Occitanie 11,5 11,2
84 Auvergne Rhône Alpes 11,0 11,9
93 PACA 0,7 -4,9
94 Corse -0,1 -6,6
  • Note de lecture : en Hauts-de-France, le nombre de jeunes devrait augmenter de 1,5 % d’ici 2030 et diminuer de 6,4 % à l’horizon 2050.
  • Source : Insee, Omphale 2017 (scénario central).

Figure 2Des disparités régionales fortes concernant les projections de 15-29 ansÉvolution de la population totale des 15-29 ans entre 2013 et 2030 et entre 2013 et 2050 (en %)

  • Note de lecture : en Hauts-de-France, le nombre de jeunes devrait augmenter de 1,5 % d’ici 2030 et diminuer de 6,4 % à l’horizon 2050.
  • Source : Insee, Omphale 2017 (scénario central).

Un repli attendu du nombre de jeunes sur le long terme

Entre 2030 et 2050, selon le scénario central, le nombre de jeunes diminuerait en Hauts-de-France comme en France métropolitaine (figure 1), mais de manière plus prononcée (– 7,8 % contre – 4,1 %). La baisse serait la troisième la plus importante au niveau national après la Normandie (– 8,5 %) et le Grand Est (– 8,4 %). En 2050, les Hauts-de-France compteraient 1 070 000 jeunes, soit 91 000 de moins qu’en 2030 et 73 000 de moins qu’en 2013 sous l’effet de la diminution du nombre de naissances et d’un solde migratoire toujours déficitaire (encadré 1). Par rapport à 2013, la diminution du nombre de jeunes serait particulièrement significative dans le Grand Est (– 10 %) et plus modérée – entre – 5 % et – 7 % – dans un ensemble de régions comprenant, outre la région, Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Normandie et la Corse (figure 2). L’Île-de-France perdrait un peu moins de jeunes avec – 3 %.

Les cinq régions les plus dynamiques en 2030 (Pays de la Loire, Bretagne, Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes) le resteraient également d’ici 2050 (figure 2). À cet horizon, elles gagneraient chacune environ 10 % de jeunes par rapport à 2013. Seules ces régions verraient leur nombre de jeunes progresser.

Une réduction du déficit migratoire aurait un impact rapide

Le scénario « déficit migratoire atténué » (méthodologie) conduirait en 2030 à une majoration d’environ 14 000 personnes de la population des jeunes par rapport au scénario central. La population des 15-29 ans s’établirait à 1 174 000 individus. Cela induirait une hausse de 2,7 % du nombre de jeunes par rapport à 2013 et de 1,2 % par rapport au scénario central (figure 4). Même limitée à une sous-catégorie des 15 à 29 ans, la modulation du déficit migratoire influe sur le nombre de jeunes dès 2030. En 2050, ce scénario ne permettrait pas d’inverser la tendance à la baisse de la population des jeunes, mais réduirait son intensité : – 4,2 % entre 2013 et 2050 au lieu de – 6,4 % avec le scénario central, soit un écart de 25 000 personnes.

Figure 4Migrations et fécondité sont les déterminants des projections des 15 à 29 ansÉvolution de la population des 15-29 ans entre 2013 et 2050 selon différents scénarios

Migrations et fécondité sont les déterminants des projections des 15 à 29 ans
Hauts-de-France Central Hauts-de-France Fécondité haute Hauts-de-France Fécondité basse Hauts-de-France Déficit migratoire atténué France métropolitaine Central France métropolitaine Fécondité haute France métropolitaine Fécondité basse
2013 100 100 100 100 100 100 100
2014 99,90 99,90 99,90 99,90 99,97 99,97 99,97
2015 99,70 99,70 99,70 99,70 99,93 99,93 99,94
2016 99,51 99,52 99,51 99,51 99,90 99,90 99,90
2017 99,40 99,41 99,40 99,40 99,88 99,88 99,88
2018 99,27 99,28 99,26 99,27 99,87 99,86 99,87
2019 99,09 99,10 99,08 99,09 99,81 99,81 99,82
2020 99,05 99,06 99,04 99,13 99,90 99,89 99,90
2021 99,08 99,10 99,08 99,25 100,04 100,03 100,04
2022 99,37 99,38 99,36 99,61 100,51 100,51 100,51
2023 99,58 99,60 99,58 99,89 101,03 101,03 101,03
2024 100,14 100,15 100,13 100,59 101,98 101,98 101,98
2025 100,70 100,71 100,70 101,29 102,92 102,91 102,92
2026 101,15 101,16 101,15 101,85 103,75 103,74 103,75
2027 101,37 101,38 101,36 102,16 104,37 104,36 104,37
2028 101,55 101,56 101,54 102,51 104,89 104,88 104,89
2029 101,54 101,55 101,54 102,63 105,25 105,25 105,26
2030 101,55 101,56 101,54 102,76 105,60 105,59 105,60
2031 101,04 101,06 101,03 102,34 105,43 105,43 105,43
2032 100,59 100,67 100,49 101,96 105,32 105,39 105,26
2033 100,22 100,46 99,92 101,64 105,27 105,52 105,03
2034 99,88 100,37 99,27 101,34 105,21 105,76 104,68
2035 99,47 100,30 98,43 100,96 105,06 106,01 104,14
2036 98,99 100,26 97,43 100,50 104,82 106,27 103,40
2037 98,33 100,03 96,25 99,84 104,38 106,34 102,45
2038 97,76 99,89 95,16 99,28 103,99 106,45 101,57
2039 97,16 99,73 94,06 98,70 103,51 106,47 100,58
2040 96,54 99,54 92,92 98,09 103,01 106,48 99,59
2041 95,86 99,29 91,74 97,43 102,44 106,42 98,53
2042 95,31 99,17 90,70 96,91 102,00 106,48 97,58
2043 94,88 99,18 89,78 96,53 101,71 106,69 96,79
2044 94,48 99,21 88,89 96,18 101,43 106,92 96,01
2045 94,09 99,24 88,01 95,84 101,14 107,14 95,22
2046 93,87 99,46 87,31 95,70 101,03 107,54 94,60
2047 93,73 99,70 86,76 95,64 101,01 107,97 94,15
2048 93,64 99,89 86,37 95,64 101,05 108,34 93,85
2049 93,59 100,04 86,12 95,69 101,13 108,65 93,72
2050 93,59 100,14 86,01 95,78 101,27 108,91 93,73
  • Note de lecture : le nombre de jeunes de France métropolitaine augmenterait de 1,3 % entre 2013 et 2050 selon le scénario central (en rouge), dans les Hauts-de-France il diminuerait de 6,4 %. Dans le scénario du déficit migratoire atténué (en violet) mobilisé uniquement pour la région des Hauts-de-France, le nombre de jeunes diiminuerait de 4,2 % à horizon 2050.
  • Source : Insee, Omphale 2017.

Figure 4Migrations et fécondité sont les déterminants des projections des 15 à 29 ansÉvolution de la population des 15-29 ans entre 2013 et 2050 selon différents scénarios

  • Note de lecture : le nombre de jeunes de France métropolitaine augmenterait de 1,3 % entre 2013 et 2050 selon le scénario central (en rouge), dans les Hauts-de-France il diminuerait de 6,4 %. Dans le scénario du déficit migratoire atténué (en violet) mobilisé uniquement pour la région des Hauts-de-France, le nombre de jeunes diiminuerait de 4,2 % à horizon 2050.
  • Source : Insee, Omphale 2017.

Une fécondité élevée maintiendrait le nombre actuel de jeunes en 2050

À déficit migratoire constant, les projections des 15-29 ans dépendent essentiellement de la fécondité. Les effectifs des 15 à 29 ans en 2050 étant déterminés par les naissances de 2020 à 2034, la fécondité a un effet à long terme (encadré 2).

Dans le cas où l’indice de fécondité diminuerait significativement (scénario « fécondité basse »), le nombre de jeunes dans la région en 2050 serait inférieur de 14 % à celui de 2013. Il atteindrait 983 000 passant sous la barre du million. Au contraire, si la fécondité augmentait en se maintenant à un haut niveau pendant plusieurs années (scénario « fécondité haute »), il resterait approximativement constant d’ici 2050. Dans les Hauts-de-France, une fécondité élevée compenserait par conséquent le déficit migratoire des jeunes (figure 4).

En France métropolitaine, les mêmes scénarios de projection conduiraient à des évolutions de jeunes plus favorables par rapport à celles des Hauts-de-France. En cas de fécondité basse, le nombre de jeunes diminuerait ainsi de 6 % par rapport à celui de 2013 et augmenterait de 9 % en cas de fécondité haute (figure 4).

Les Hauts-de-France resteraient une région jeune

Mais, quel que soit le scénario de projections, les Hauts-de-France resteraient une région jeune en 2030 comme en 2050 (figure 5). En 2030, selon le scénario central, la région se maintiendrait au deuxième rang (18,9 % de 15-29 ans dans la population totale) derrière l’Île-de-France (19,5 %) et devant Auvergne-Rhône-Alpes (17,9 %) et les Pays de la Loire (17,8 %). En 2050, le poids de la population des jeunes dans la population totale demeurerait à un niveau élevé (entre 16,3 et 17,8 %), supérieur à la moyenne de France métropolitaine. Dans le scénario central, les Hauts-de-France occuperaient encore le second rang derrière l’Île-de-France (17,1 %).

Figure 5 Une part de jeunes en diminution mais toujours supérieure à la moyenne de France métropolitainePopulation des 15-29 ans en Hauts-de-France et France métropolitaine et part dans la population totale en 2013, 2030 et 2050 selon différents scénarios de projection

Une part de jeunes en diminution mais toujours supérieure à la moyenne de France métropolitaine
2013 2030 2050
Nombre Part (en %) Nombre Part (en %) Nombre Part (en %)
Hauts de France
Central 1 143 000 19,1 1 161 000 18,9 1 070 000 17,1
Fécondité basse 1 143 000 19,1 1 161 000 18,9 983 000 16,3
Fécondité haute 1 143 000 19,1 1 161 000 18,9 1 144 000 17,8
Déficit migratoire atténué 1 143 000 19,1 1 174 000 19,0 1 095 000 17,3
France métropolitaine
Central 11 429 000 17,9 12 069 000 17,7 11 575 000 16,2
Fécondité basse 11 429 000 17,9 12 069 000 17,7 10 713 000 15,4
Fécondité haute 11 429 000 17,9 12 069 000 17,7 12 447 000 16,9
  • Note de lecture : selon le scénario central, le nombre de jeunes en France métropolitaine serait de 12 069 000 en 2030 ; il y aurait alors 17,7 % de 15-29 ans dans l’ensemble de la population.
  • Source : Insee, Omphale 2017.

Une évolution particulière du nombre de jeunes dans l’Oise et la Somme à moyen terme

À l’horizon 2030, la Somme et l’Oise sont les départements qui gagneraient le plus de jeunes dans la région. Les dynamiques pour atteindre ce point sont en revanche très différentes. L’augmentation est linéaire dans la Somme, alors que l’Oise perd d’abord des jeunes avant d’en gagner significativement à partir de 2020 (figure 3).

La Somme bénéficie d’un solde migratoire des 15 à 29 ans légèrement positif sur la période récente. Les arrivées se font au début du parcours estudiantin et sont actuellement supérieures aux départs, qui ont lieu entre 21 et 24 ans. Cela explique pourquoi le département continuerait de gagner légèrement des jeunes entre 2013 et 2020, contrairement à tous les autres départements de la région.

Dans l’Oise, le solde migratoire des jeunes entre 18 et 21 ans est largement déficitaire. Malgré le pôle universitaire de Compiègne, nombre de jeunes Isariens poursuivent leurs études hors du département. En revanche, l’Oise attire les jeunes ménages, notamment ceux d’Île-de-France, en raison d’opportunités de logements plus favorables et de la proximité de la zone d’emploi francilienne. Ces jeunes ménages s’installent avec leurs enfants, ce qui augmentera à moyen terme le nombre de jeunes de 15 à 29 ans dans ce département.

Les trois autres départements connaissent des évolutions comparables, avec une stabilisation ou un recul du nombre de jeunes jusqu’en 2020, puis une augmentation jusqu’en 2030 avant une diminution plus significative jusqu’en 2050 (figure 3). Le Nord diffère cependant, chaque période d’évolution lui étant plus favorable. À long terme, le recul du nombre de jeunes dans le Nord est d’ailleurs très proche de ceux de la Somme et de l’Oise.

À l’horizon 2050, les cinq départements verraient leur nombre de jeunes diminuer. Selon le scénario central, l’Aisne et le Pas-de-Calais seraient particulièrement concernés puisque cette baisse dépasserait 10 % (figure 3).

Figure 3Le nombre de jeunes en baisse dans tous les départements des Hauts-de-France en 2050Évolution de la population départementale des 15-29 ans entre 2013 et 2050 selon le scénario central

Le nombre de jeunes en baisse dans tous les départements des Hauts-de-France en 2050
Année Aisne Nord Oise Pas-de-Calais Somme Hauts-de-France France métropolitaine
2013 100 100 100 100 100 100 100
2014 99,52 99,96 99,61 99,73 100,75 99,90 99,97
2015 99,09 99,78 99,32 99,36 101,18 99,70 99,93
2016 98,35 99,77 98,68 99,00 101,60 99,51 99,90
2017 98,14 99,71 98,45 98,67 102,02 99,40 99,88
2018 97,68 99,64 98,19 98,30 102,55 99,27 99,87
2019 97,27 99,57 97,88 97,88 102,85 99,09 99,81
2020 97,09 99,56 97,91 97,64 103,12 99,05 99,90
2021 97,04 99,56 97,93 97,72 103,32 99,08 100,04
2022 97,26 99,87 98,43 97,88 103,56 99,37 100,51
2023 97,31 100,07 99,00 98,03 103,64 99,58 101,03
2024 97,69 100,53 100,11 98,60 104,03 100,14 101,98
2025 98,13 101,01 101,25 99,20 104,30 100,70 102,92
2026 98,46 101,45 102,17 99,63 104,30 101,15 103,75
2027 98,54 101,68 102,82 99,71 104,32 101,37 104,37
2028 98,38 101,92 103,36 99,75 104,35 101,55 104,89
2029 98,01 102,02 103,65 99,57 104,09 101,54 105,25
2030 97,66 102,14 103,93 99,37 103,97 101,55 105,60
2031 96,89 101,72 103,72 98,65 103,39 101,04 105,43
2032 96,05 101,40 103,44 98,02 102,80 100,59 105,32
2033 95,41 101,15 103,20 97,48 102,34 100,22 105,27
2034 94,81 100,92 102,97 96,96 101,94 99,88 105,21
2035 94,15 100,61 102,61 96,42 101,49 99,47 105,06
2036 93,45 100,23 102,19 95,78 101,06 98,99 104,82
2037 92,61 99,63 101,54 95,02 100,46 98,33 104,38
2038 91,89 99,13 100,94 94,34 99,98 97,76 103,99
2039 91,17 98,62 100,27 93,64 99,46 97,16 103,51
2040 90,40 98,08 99,54 92,91 98,90 96,54 103,01
2041 89,57 97,49 98,77 92,10 98,37 95,86 102,44
2042 88,86 97,01 98,11 91,47 97,93 95,31 102,00
2043 88,34 96,63 97,61 90,96 97,61 94,88 101,71
2044 87,87 96,28 97,14 90,50 97,31 94,48 101,43
2045 87,40 95,92 96,69 90,05 97,00 94,09 101,14
2046 87,11 95,73 96,44 89,78 96,86 93,87 101,03
2047 86,91 95,62 96,29 89,60 96,80 93,73 101,01
2048 86,75 95,55 96,21 89,46 96,76 93,64 101,05
2049 86,63 95,52 96,19 89,36 96,75 93,59 101,13
2050 86,56 95,54 96,24 89,30 96,78 93,59 101,27
  • Note de lecture : selon le scénario central, à l’horizon 2030, le département de l’Oise compterait 4 % de jeunes en plus par rapport à 2013. En revanche, il en compterait 4 % de moins d’ici 2050.
  • Source : Insee, Omphale 2017 (scénario central).

Figure 3Le nombre de jeunes en baisse dans tous les départements des Hauts-de-France en 2050Évolution de la population départementale des 15-29 ans entre 2013 et 2050 selon le scénario central

  • Note de lecture : selon le scénario central, à l’horizon 2030, le département de l’Oise compterait 4 % de jeunes en plus par rapport à 2013. En revanche, il en compterait 4 % de moins d’ici 2050.
  • Source : Insee, Omphale 2017 (scénario central).

La fécondité et les migrations principaux déterminants des projections des 15-29 ans

Les projections de population dépendent de 3 paramètres : la fécondité, la mortalité et les migrations (méthodologie). Les projections des 15-29 ans sont peu sensibles à la mortalité, car les coefficients de mortalité à ces âges sont faibles (20 fois inférieurs à ceux de la population générale).

La fécondité a une influence à long terme. Les jeunes de 2030 sont presque tous déjà nés en 2013, année de début des projections. Modifier la fécondité à la hausse ou à la baisse n’aura donc pas de répercussion sur les projections de jeunes à cet horizon. En revanche, son effet se ressentira progressivement jusqu’en 2050.

Le dernier paramètre – les migrations – influe de manière significative sur les évolutions démographiques à moyen (2030) et long terme (2050). La réduction d’un déficit migratoire a un impact immédiat sur la population, pour peu que la tranche d’âge considérée soit impliquée dans cette réduction.

Suivi partenarial

Cette étude est le fruit d’une collaboration entre l’Insee Hauts-de-France, le Secrétariat général pour les affaires régionales (SGAR) des Hauts-de-France, le Conseil régional des Hauts-de-France, la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) des Hauts-de-France et le Conseil départemental du Nord.

Pour comprendre

Méthodologie

Les résultats de l’étude s’appuient sur le modèle Omphale, qui permet de réaliser des projections de population par âge et sexe sur différents territoires. L’évolution de la population repose sur des hypothèses d’évolution relatives à trois composantes : la fécondité, la mortalité, et les migrations.

Quatre scénarios ont été retenus dans cette étude. Le premier est le « scénario central », qui reproduit les tendances observées les plus récentes : fécondité stable, évolution de la mortalité parallèle à la tendance nationale, solde migratoire avec l’étranger de + 70 000 personnes par an et quotients d’émigration entre zones du territoire national stables.

Deux autres scénarios utilisés dans l’étude modulent l’hypothèse de fécondité, toutes choses étant égales par ailleurs. Le scénario « fécondité haute » s’appuie sur une hausse de l’indice conjoncturel de fécondité (ICF) de 0,11 point jusqu’en 2020, puis de sa stabilité jusqu’en 2050. Le scénario « fécondité basse » repose sur une diminution de l’ICF de 0,19 point jusqu’en 2020, puis de sa stabilité jusqu’en 2050. Dans ces deux scénarios, les hypothèses de migration interne à la France métropolitaine sont celles du scénario central.

Dans le dernier scénario appelé « déficit migratoire atténué », le déficit migratoire des 21-27 ans serait réduit de moitié d’ici 2030 entre les Hauts-de-France et les autres régions (à l’exception de l’Île-de-France), tout en conservant les hypothèses du scénario central pour les autres paramètres. Le déficit migratoire diminuerait progressivement pour atteindre – 3 000 personnes par an en 2030 : 1 200 départs en moins et 1 800 arrivées de jeunes en plus dans la région. Ce scénario trouve son origine dans le cadre de la définition des objectifs du Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité du territoire (SRADDET) et plus particulièrement pour cette tranche d’âge dans ceux du Schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche de l’innovation (SRESRI). L’un des objectifs de celui-ci est de rendre la région plus attractive pour les jeunes.

Définitions

L’ Indice conjoncturel de fécondité mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

Pour en savoir plus

Baëhr A., Leroy L., «  La région quitte le trio de tête à l’horizon 2050  », Insee Analyses Hauts-de-France n° 50, juin 2017.

Dandois M., «  Nord : 2 750 000 habitants à l’horizon 2050  », Insee Flash Hauts-de-France n° 50, juillet 2018.

Dufeutrelle J., «  Pas-de-Calais : 1 474 100 habitants à l’horizon 2050  », Insee Flash Hauts-de-France n° 51, juillet 2018.

Belhakem N., «  Oise : 896 500 habitants à l’horizon 2050  », Insee Flash Hauts-de-France n° 52, juillet 2018.

Bréfort M., «  Somme : 605 000 habitants à l’horizon 2050  », Insee Flash Hauts-de-France n° 53, juillet 2018.

Baillieul Y., Braun G., Bréfort M., «  377 000 ménages supplémentaires à horizon 2050   », Insee Analyses Hauts-de-France n° 87, décembre 2018.