Insee PremièreLes entreprises en forte croissance Une hausse de 540 000 emplois salariés en trois ans

Nicolas Bignon et Marc Simon, division Infrastructures et répertoire statistiques, Insee

En 2015, parmi les entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles, 15 000, soit 8,6 %, sont « en forte croissance » : leurs effectifs salariés ont crû de plus de 10 % par an entre 2012 et 2015. La proportion d’entreprises en forte croissance est la plus élevée dans les activités de l’information et de la communication, les services administratifs et de soutien et les activités spécialisées scientifiques et techniques.

Si l’âge et l’activité de l’entreprise sont les principaux facteurs associés à la forte croissance, celle-ci va souvent de pair avec l’intégration au sein d’un groupe. Elle est aussi plus fréquente lorsque l’entreprise exporte, a un taux d’investissement important ou un taux de marge élevé.

Les entreprises en forte croissance jouent un rôle important dans la création d’emplois. Leurs effectifs augmentent de près de 540 000 emplois salariés en équivalent temps plein entre 2012 et 2015. Les effectifs salariés des jeunes entreprises à forte croissance, ou « gazelles », doublent en trois ans (+ 30 000 emplois salariés en équivalent temps plein).

En France, la proportion d’entreprises en forte croissance dans l’ensemble des entreprises de 10 salariés ou plus est inférieure à la moyenne de l’Union européenne.

Nicolas Bignon et Marc Simon, division Infrastructures et répertoire statistiques, Insee
Insee Première No 1718- Novembre 2018

15 000 entreprises en forte croissance

En 2015, parmi les 176 250 entreprises au sens d’ de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles (sources), 15 080 sont des entreprises « en forte croissance » (figure 1 ; encadré 1), soit 8,6 %. Ce sont quasi exclusivement des sociétés. Elles emploient 1,2 million de salariés en équivalent temps plein. Ces entreprises sont sélectionnées selon le critère de forte croissance en emploi défini par Eurostat et l’OCDE, à savoir un taux de croissance annuel moyen sur trois ans des effectifs salariés supérieur à 10 % (ici 2012-2015) et un effectif de 10 salariés ou plus au début de la période.

Figure 1 - Nombre d'entreprises en forte croissance et effectifs salariés entre 2012 et 2015, selon le secteur d'activité

Figure 1 - Nombre d'entreprises en forte croissance et effectifs salariés entre 2012 et 2015, selon le secteur d'activité - Lecture : dans l'industrie, les entreprises en forte croissance emploient 166 200 salariés en équivalents temps plein en 2015, soit 70 200 de plus en 3 ans.
Nombre d'entreprises de 10 salariés ou plus en 2015 Entreprises en forte croissance
Nombre en 2015 Effectifs salariés en 2015 Variation des effectifs salariés entre 2012 et 2015
Industrie 32 420 2 160 166 200 70 200
Construction 23 190 1 630 95 300 40 800
Commerce, réparation d'automobiles et de motocycles 35 510 2 560 204 500 93 400
Transports et entreposage 10 490 1 090 129 200 84 100
Hébergement et restauration 14 250 630 34 300 15 900
Information et communication 7 030 1 170 110 100 47 500
Activités financières et d'assurance, activités immobilières 6 930 710 51 100 22 400
Activités spécialisées,scientifiques et techniques 15 720 1 760 111 000 48 100
Activités de services administratifs et de soutien 12 220 1 680 144 400 63 600
Enseignement, santé humaine et action sociale 13 830 1 310 106 300 43 900
Autres services aux ménages 4 660 380 20 400 9 300
Ensemble 176 250 15 080 1 172 800 539 200
  • Note : effectifs salariés en équivalent temps plein. Secteur d'activité en 2015.
  • Lecture : dans l'industrie, les entreprises en forte croissance emploient 166 200 salariés en équivalents temps plein en 2015, soit 70 200 de plus en 3 ans.
  • Champ : entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles.
  • Source : Insee, répertoire des entreprises et des établissements (Sirene).

Les jeunes entreprises ont plus de chances d’être en forte croissance

La croissance d’une entreprise est liée à différents facteurs, qui ne sont pas indépendants les uns des autres. Une permet d’en tenir compte, afin de dégager les contributions propres de chacun. Les facteurs qui distinguent le plus les entreprises en forte croissance des autres sont l’âge de l’entreprise et le secteur d’activité. Parmi les entreprises en forte croissance sur la période 2012-2015, 45 % avaient moins de 10 ans d’ancienneté en 2012, contre 26 % dans l’ensemble des entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles. En effet, la probabilité d’être en forte croissance décroît avec l’âge de l’entreprise. Toutes choses égales par ailleurs, elle est maximale entre 1 et 3 ans, puis entre 4 et 5 ans (figure 2).

Figure 2 - Principaux déterminants de la probabilité d'une entreprise d'être en forte croissance en 2015

Figure 2 - Principaux déterminants de la probabilité d'une entreprise d'être en forte croissance en 2015 - Lecture : toutes choses mesurables étant égales par ailleurs, les entreprises localisées en Île-de-France ont 1,2 fois plus de chances (« rapport de cotes » ou odds ratio) d'être une entreprise en forte croissance sur la période 2012-2015 que les entreprises localisées en province ou dans les DOM (modalité de référence, Réf.).
Rapport de cotes
Catégorie juridique (en 2012)
Société (personne morale) Réf.
Entreprise individuelle (personne physique) et autres ns
Âge de l'entreprise (en 2012)
1 an ou moins 2,7
2 ou 3 ans 2,7
4 ou 5 ans 2,6
6 à 9 ans 2,2
10 ans ou plus Réf.
Secteur d'activité (en 2012)
Industrie 0,9
Construction ns
Commerce, réparation d'automobiles et de motocycles Réf.
Transports et entreposage 1,6
Hébergement et restauration 0,5
Information et communication 2,5
Activités financières et d'assurance, activités immobilières 1,7
Activités spécialisées, scientifiques et techniques 1,7
Activités de services administratifs et de soutien 2,3
Enseignement, santé humaine et action sociale 1,8
Autres services aux ménages 1,3
Région (en 2012)
Île-de-France 1,2
Province et DOM Réf.
Effectifs (en 2012)
De 10 à 19 salariés Réf.
De 20 à 49 salariés 0,8
De 50 à 249 salariés 0,7
250 salariés ou plus 0,5
Taux d'exportation (en 2012)
Moins de 5 % Réf.
Entre 5 et 20 % 1,2
Plus de 20 % 1,3
Taux d'investissement (en 2012)
Moins de 5 % Réf.
Entre 5 et 10 % 1,2
Plus de 10 % 1,6
Taux de marge (en 2012)
Moins de 10 % Réf.
Entre 10 et 20 % 1,2
Plus de 20 % 1,4
Appartenance à un groupe
Dans un groupe dès 2012 1,4
Intégration d'un groupe entre 2012 et 2015 2,4
En dehors d'un groupe entre 2012 et 2015 Réf.
  • Note : la probabilité d'être en forte croissance est modélisée à l'aide d'une régression logistique, afin de mesurer l'.
  • ns : non significatif.
  • Lecture : toutes choses mesurables étant égales par ailleurs, les entreprises localisées en Île-de-France ont 1,2 fois plus de chances (« rapport de cotes » ou odds ratio) d'être une entreprise en forte croissance sur la période 2012-2015 que les entreprises localisées en province ou dans les DOM (modalité de référence, Réf.).
  • Champ : entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles.
  • Source : Insee, répertoire des entreprises et des établissements (Sirene).

Une plus forte proportion dans les services aux entreprises

En 2015, la proportion d’entreprises en forte croissance parmi les entreprises de 10 salariés ou plus est la plus élevée pour le secteur de l’information et de la communication avec 16,6 % (figure 3). Dans ce secteur, c’est surtout le cas pour les activités de conseil en systèmes et logiciels informatiques et de programmation informatique. Il est suivi par le secteur des activités de services administratifs et de soutien (13,7 % d’entreprises en forte croissance), et notamment celles de sécurité privée et de nettoyage courant des bâtiments. Le trio de tête comprend enfin le secteur des activités spécialisées scientifiques et techniques (11,2 %), notamment le conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, l’ingénierie et études techniques et les activités comptables.

À l’opposé, la proportion d’entreprises en forte croissance est la plus faible pour l’hébergement-restauration (4,4 % des entreprises de 10 salariés ou plus), l’industrie (6,7 %), la construction (7,0 %) et le commerce (7,2 %).

L’analyse « toutes choses égales par ailleurs » confirme ces résultats (figure 2).

Figure 3 - Proportion d'entreprises en forte croissance en 2015 selon le secteur d'activité

Figure 3 - Proportion d'entreprises en forte croissance en 2015 selon le secteur d'activité - Lecture : en 2015, 16,6 % des entreprises de 10 salariés ou plus dans l'information et la communication sont des entreprises en forte croissance sur la période 2012-2015.
Nombre d'entreprises de 10 salariés ou plus Nombre d'entreprises en forte croissance Proportion d'entreprises en forte croissance (en %)
Hébergement et restauration 14 250 630 4,4
Industrie 32 420 2 160 6,7
Construction 23 190 1 630 7,0
Commerce, réparationd'automobiles et de motocycles 35 510 2 560 7,2
Autres services aux ménages 4 660 380 8,2
Enseignement, santé humaine et action sociale 13 830 1 310 9,5
Activités financières et d'assurance, activités immobilières 6 930 710 10,2
Transports et entreposage 10 490 1 090 10,4
Activités spécialisées,scientifiques et techniques 15 720 1 760 11,2
Activités de services administratifset de soutien 12 220 1 680 13,7
Information et communication 7 030 1 170 16,6
Ensemble 176 250 15 080 8,6
  • Lecture : en 2015, 16,6 % des entreprises de 10 salariés ou plus dans l'information et la communication sont des entreprises en forte croissance sur la période 2012-2015.
  • Champ : entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles.
  • Source : Insee, répertoire des entreprises et des établissements (Sirene).

Figure 3 - Proportion d'entreprises en forte croissance en 2015 selon le secteur d'activité

  • Lecture : en 2015, 16,6 % des entreprises de 10 salariés ou plus dans l'information et la communication sont des entreprises en forte croissance sur la période 2012-2015.
  • Champ : entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles.
  • Source : Insee, répertoire des entreprises et des établissements (Sirene).

Une sur-représentation en Île-de-France

Les entreprises en forte croissance sont sur-représentées en Île-de-France. En effet, 30 % des entreprises en forte croissance sur la période 2012-2015 étaient localisées en Île-de-France en 2012, contre 24 % des entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles. Toutes choses égales par ailleurs, les entreprises situées en Île-de-France ont bien une probabilité plus importante d’être en forte croissance que celles situées en province ou dans les DOM (figure 2). Cela peut s’expliquer par exemple par la taille du bassin d’emploi francilien, l’importance des infrastructures publiques ou la densité de clients et fournisseurs potentiels.

Intégrer un groupe va souvent de pair avec une forte croissance

Entre 2012 et 2015, 13 % des entreprises en forte croissance intègrent un , contre 7 % pour l’ensemble des entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles. Toutes choses égales par ailleurs, les entreprises intégrant un groupe entre 2012 et 2015 ont effectivement beaucoup plus de chances d’être en forte croissance que celles restées hors d’un groupe (figure 2). Les entreprises en forte croissance sont en effet plus susceptibles d’être rachetées par un groupe qui cherche ainsi à internaliser un concurrent ou à diversifier ses activités. Plusieurs entreprises en forte croissance dans un secteur porteur peuvent également se regrouper afin de constituer une entité plus solide financièrement.

Les entreprises appartenant déjà à un groupe en 2012 ont également une probabilité légèrement plus importante d’être en forte croissance que celles qui n’étaient pas dans un groupe et n’en ont pas intégré sur la période. La croissance de ces entreprises peut alors être liée au développement de l’ensemble du groupe.

Les entreprises qui exportent et investissent sont plus souvent à forte croissance

Les entreprises ouvertes sur le commerce international, c’est-à-dire qui déclarent un chiffre d’affaires à l’exportation, sont plus fréquemment en forte croissance. Toutes choses égales par ailleurs, avec un compris entre 5 et 20 %, les entreprises ont un peu plus de chances d’être en forte croissance qu’avec un taux d’exportation nul. La probabilité est maximale avec un taux d’exportation supérieur à 20 % (figure 2). En effet, l’ouverture aux marchés internationaux permet aux entreprises d’élargir leurs débouchés. Réciproquement, une entreprise en forte croissance grâce à un produit arrivé à maturité sur le marché national pourra se tourner vers les exportations pour accroître son chiffre d’affaires. La part du chiffre d’affaires à l’exportation est particulièrement élevée pour les entreprises en forte croissance de l’industrie ou des activités spécialisées scientifiques et techniques (28 % contre 16 % pour l’ensemble des entreprises en forte croissance).

De même, un ou un plus élevés vont de pair avec une forte croissance. Toutes choses égales par ailleurs, la probabilité est maximale pour un taux d’investissement supérieur à 10 % ou un taux de marge supérieur à 20 % (figure 2).

Une hausse de 540 000 salariés en trois ans

Les entreprises en forte croissance emploient 1,17 million de salariés en équivalent temps plein en 2015 (figure 1), soit une hausse de 85 % sur trois ans (+ 540 000 salariés). Cette très forte augmentation concerne tous les secteurs d’activité, et plus particulièrement les activités des transports et de l’entreposage (+ 186 %). Pour les seules gazelles, c’est-à-dire les jeunes entreprises en forte croissance, l’emploi salarié double en trois ans (encadré 2).

À titre de comparaison, pour l’ensemble des entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles, le nombre de salariés progresse seulement de 1 % (+ 100 000 salariés).

La proportion d’entreprises en forte croissance en France est inférieure à la moyenne de l’Union européenne

En 2015, 13 000 entreprises sont en forte croissance en France sur le champ restreint de l’économie marchande hors agriculture, hors holdings et hors services aux particuliers (sources). Elles représentent 8,6 % des entreprises de 10 salariés ou plus (figure 4). Cette proportion est inférieure à la moyenne des pays de l’Union européenne (9,9 %).

Dans l’Union européenne, la proportion d’entreprises en forte croissance parmi les entreprises de 10 salariés ou plus est, comme en France, la plus élevée dans le secteur de l’information-communication (15 %). C’est le premier secteur dans près de la moitié des pays membres et il figure dans le top 3 des activités pour 23 pays sur 28. Viennent ensuite les activités de services administratifs et de soutien (14 %), les activités de transports et d’entreposage (12 %) et les activités spécialisées, scientifiques et techniques (11 %).

En nombre d’entreprises en forte croissance, la France se place au 4ᵉ rang européen derrière l’Allemagne (38 000 entreprises), le Royaume-Uni (23 000 entreprises) et l’Espagne (14 000), mais devant l’Italie (12 000 entreprises) et la Pologne (10 000 entreprises).

Figure 4 - Part des entreprises en forte croissance dans les pays de l'Union européenne en 2015

en %
Figure 4 - Part des entreprises en forte croissance dans les pays de l'Union européenne en 2015 (en %) - Lecture : en 2015, la part des entreprises en forte croissance s'élève à 8,6 % en France.
Part
Irlande 14,9
Malte 12,5
Hongrie 12,5
Slovaquie 12,2
Lettonie 12,2
Suède 12,1
Espagne 11,9
Croatie 11,7
Lituanie 11,2
Portugal 11,0
Royaume-Uni 10,8
Allemagne 10,7
Bulgarie 10,7
Pays-Bas 10,7
République tchèque 10,6
Pologne 10,3
Finlande 10,1
Luxembourg 9,6
Danemark 9,2
Slovénie 8,7
France 8,6
Belgique 8,1
Estonie 7,7
Italie 7,6
Autriche 6,5
Grèce 6,0
Roumanie 2,3
Chypre 2,2
  • Note : pour le Danemark et Chypre, il s'agit de la part des entreprises en forte croissance en 2014.
  • Lecture : en 2015, la part des entreprises en forte croissance s'élève à 8,6 % en France.
  • Champ : entreprises de 10 salariés ou plus de l'économie marchande hors agriculture, hors holdings et hors services principalement aux ménages (sections B à N hors K642 de la NACE rév. 2).
  • Source : Eurostat.

Figure 4 - Part des entreprises en forte croissance dans les pays de l'Union européenne en 2015

  • Note : pour le Danemark et Chypre, il s'agit de la part des entreprises en forte croissance en 2014.
  • Lecture : en 2015, la part des entreprises en forte croissance s'élève à 8,6 % en France.
  • Champ : entreprises de 10 salariés ou plus de l'économie marchande hors agriculture, hors holdings et hors services principalement aux ménages (sections B à N hors K642 de la NACE rév. 2).
  • Source : Eurostat.

Encadré 1 – Entreprises en forte croissance, gazelles, « start-up » : de quoi parle-t-on ?

Les critères retenus pour définir la forte croissance d’une entreprise changent selon les études et les pays. Cela provient essentiellement de la diversité des données disponibles, mais également des angles étudiés, par exemple l’impact sur la création d’emplois, le financement de la croissance ou l’étude des groupes.

D’après la définition harmonisée d’Eurostat et de l’OCDE, une entreprise est en forte croissance si le taux de croissance annuel moyen sur trois ans de ses effectifs salariés est supérieur à 10 % et si elle avait un effectif de 10 salariés ou plus au début de la période de croissance. Si l’entreprise est jeune (âgée de quatre ou cinq ans à la fin de la période de croissance), elle est qualifiée de « gazelle ». Souvent utilisé, le concept de « start-up », ne correspond à aucune définition statistique officielle.

Encadré 2 – Les gazelles doublent leur emploi salarié en trois ans

Parmi les 15 000 entreprises en forte croissance sur la période 2012-2015, 1 200 sont des gazelles, c’est-à-dire de jeunes entreprises en forte croissance (âgées de quatre ou cinq ans en 2015). En 2015, elles emploient 60 000 salariés (figure). La croissance de l’emploi salarié est encore plus nette que pour les entreprises en forte croissance, avec des effectifs qui doublent entre 2012 et 2015.

Les spécificités sectorielles des entreprises en forte croissance sont encore plus marquées pour les gazelles. Leur sur-représentation est encore plus forte dans les activités de services administratifs et de soutien (notamment dans les activités de sécurité privée), l’information et la communication (particulièrement dans le conseil en systèmes et logiciels informatiques) ou les activités spécialisées scientifiques et techniques (particulièrement dans le conseil pour les affaires et autres conseils de gestion). Elles sont aussi sur-représentées dans la santé humaine et l’action sociale, pour les activités d’aide à domicile.

Par rapport à l’ensemble des entreprises en forte croissance, les gazelles sont encore plus sur-représentées en Île-de-France (35 % en 2015), et une proportion plus importante d’entre elles a intégré un groupe entre 2012 et 2015 (21 %).

Nombre de gazelles et effectifs salariés entre 2012 et 2015 selon le secteur d'activité

Nombre de gazelles et effectifs salariés entre 2012 et 2015 selon le secteur d'activité - Lecture : les gazelles emploient 59 500 salariés en équivalent temps plein en 2015, soit 30 600 de plus en trois ans.
Nombre de gazelles en 2015 Effectifs salariés en 2015 Variation des effectifs salariés entre 2012 et 2015
Industrie 110 5 200 2 600
Construction 110 3 500 1 800
Commerce, réparation d'automobiles et de motocycles 160 10 200 5 100
Transports et entreposage 110 5 200 2 500
Hébergement et restauration 90 3 800 1 900
Information et communication 100 5 600 2 900
Activités financières et d'assurance, activités immobilières 60 2 500 1 300
Activités spécialisées, scientifiques et techniques 150 6 400 3 300
Activités de services administratifs et de soutien 190 10 100 5 400
Enseignement, santé humaine et action sociale 110 5 200 2 900
Autres services aux ménages 50 1 800 900
Ensemble 1 240 59 500 30 600
  • Note : effectifs salariés en équivalent temps plein. Secteur d'activité en 2015.
  • Lecture : les gazelles emploient 59 500 salariés en équivalent temps plein en 2015, soit 30 600 de plus en trois ans.
  • Champ : entreprises de 10 salariés ou plus des secteurs marchands non agricoles.
  • Source : Insee, répertoire des entreprises et des établissements (Sirene).

Sources

Le répertoire des entreprises et des établissements (REE) permet d’étudier la démographie des entreprises et des établissements.

Il est basé sur les informations du système informatique pour le répertoire des entreprises et de leurs établissements (Sirene). Les effectifs salariés sont issus du système d’information Clap (Connaissance locale de l’appareil productif).

Le champ de la démographie d’entreprises est l’ensemble du secteur marchand non agricole. Sont exclues de ce champ :

  • l’agriculture, la sylviculture et la pêche ;
  • l’administration publique (administration publique et défense ; sécurité sociale obligatoire) ;
  • les activités des ménages en tant qu’employeurs ; les activités indifférenciées des ménages en tant que producteurs de biens et services pour usage propre.

Pour les comparaisons entre pays européens, le champ des activités est restreint : les holdings ainsi que la quasi-totalité des activités de services aux particuliers sont exclues.

Les informations relatives à l’appartenance à un groupe proviennent du répertoire des liaisons financières entre sociétés (Lifi).

Les informations financières (taux de marge, taux d’investissement, taux d’exportation) sont issues du dispositif d’élaboration des statistiques annuelles d’entreprises (Ésane).

Définitions

Sont désignées par « entreprises », dans cette publication, les unités légales productives marchandes inscrites au répertoire des entreprises et des établissements (REE, issu de Sirene). Cela ne correspond pas au concept d’entreprise, acteur économique introduit par la loi de modernisation de l’économie (LME) et précisé par le décret n° 2008-1354 lorsque l’unité créée est une filiale d’un groupe.

Mesure des effets spécifiques des facteurs de forte croissance

Différents facteurs déterminent la croissance d’une entreprise. Ils ne sont pas indépendants les uns des autres. Une régression logistique permet de mesurer l’effet spécifique des modalités de chaque facteur sur le fait d’être une entreprise en forte croissance ou une gazelle en 2015, en fixant les modalités des autres facteurs. On obtient ainsi l’effet « toutes choses égales par ailleurs » de la modalité du facteur considéré, calculé en écart à une situation de référence, notée « Réf. ».

L’odds ratio est le rapport de la cote de la modalité testée sur la cote de la modalité de référence, la cote d’un événement étant définie comme c = p / (1-p), avec p la probabilité d’occurrence de l’événement. Plus l’odds ratio est grand (comparé à 1), plus l’effet de la modalité est positif sur le fait d’être en forte croissance. Inversement, un odds ratio inférieur à 1 indique que l’effet est négatif.
Par exemple, toutes choses incluses dans le modèle étant égales par ailleurs, les entreprises dont l’activité principale en 2012 était une activité du secteur « activités administratives et de soutien » ont une probabilité d’être en forte croissance en 2015, relativement à celle de ne pas l’être, 2,3 fois plus élevée que les entreprises dont l’activité principale était commerciale. À des fins de facilité rédactionnelle, dans cette étude, on dira que les chances d’être en forte croissance en 2015 sont 2,3 fois plus élevées pour les entreprises des activités administratives et de soutien que pour les entreprises commerciales.
Les facteurs pris en compte (les variables du modèle) sont ceux apparaissant dans la figure 2.

Un groupe de sociétés est une entité économique formée par un ensemble de sociétés qui sont soit des sociétés contrôlées par une même société, soit cette société contrôlante. Contrôler une société, c’est avoir le pouvoir de nommer la majorité des dirigeants. La définition statistique française actuellement en vigueur retient comme critère de contrôle la majorité absolue des droits de vote.

Le taux d’exportation est le rapport entre le chiffre d’affaires à l’exportation et l’ensemble du chiffre d’affaires de l’entreprise.

Le taux d’investissement est le rapport entre les investissements corporels bruts hors apports et la valeur ajoutée.

Le taux de marge est le rapport entre l’excédent brut d’exploitation et la valeur ajoutée.

Pour en savoir plus

D’Arco N., Bastide D., Gitton F. et Verna S., « Ouvrir dans un nouvel ongletTrajectoires de croissance des PME françaises », Le 4 pages de la DGE n° 64, décembre 2016.

Brun M. et Chai F., « Ouvrir dans un nouvel ongletLes PME en forte croissance », in Bulletin de la Banque de France n° 187, 1ᵉʳ trimestre 2012.

Lefilliatre D., « Ouvrir dans un nouvel ongletCaractéristiques économiques et financières des entreprises en forte croissance », in Bulletin de la Banque de France n° 160, avril 2007.

Picard C., « Les gazelles en France », Documents de travail n° G2006/02, Insee, juin 2006.

« Ouvrir dans un nouvel onglet1 in 10 enterprises in the EU recognised as high-growth companies », Eurostat News, octobre 2017.