Les gazelles en France

Claude PICART

Le regain d'intérêt porté au thème de la destruction créatrice schumpéterienne conduit à mettre l'accent sur les entreprises à forte croissance, appelées « gazelles » par Birch. Parmi les PME de 20 à 250 salariés en 1993 et existant encore en 2003, les 5% connaissant le plus fort taux de croissance des effectifs salariés - définies ici comme des gazelles - quintuplent leurs effectifs en 10 ans et gagnent autant d'emplois que les 50% gagnant de l'emploi avec un taux plus modéré (les 45% restant perdent de l'emploi). La croissance des gazelles est irrégulière : la moitié de leur gain en emploi sur 10 ans est concentrée sur une seule année. Les gazelles définies sur la base de leur croissance entre 1993 et 1998 ne gagnent plus d'emplois sur la période suivante, entre 1998 et 2003. Une bonne partie de la croissance des gazelles relève de la croissance externe, avec de nombreuses restructurations intra-groupe : les gazelles appartiennent plus souvent à un groupe que les PME de taille équivalente. Sur la période 1998 - 2001, période de forte croissance, la moitié de la croissance des gazelles - plus quand elles appartiennent à un groupe - relève de la croissance externe. On trouve des gazelles dans tous les secteurs, y compris ceux en déclin relatif. Dans ce dernier cas, il s'agit surtout de croissance externe, les gazelles semblant relever d'un processus de concentration, éventuellement défensif.

Documents de travail
No G2006/02
Paru le :Paru le01/06/2006
Claude PICART
Documents de travail No G2006/02- Juin 2006