Davantage de services à la population mais toujours moins qu'au niveau national

La croissance démographique, le vieillissement de la population, l’apparition de nouveaux besoins ou encore l'évolution des modes de consommation contribuent à transformer l'offre de services sur les territoires. La Base permanente des équipements permet, pour 77 types de services, d’appréhender l'évolution des implantations au cours des cinq dernières années (sources). En 2017, les Pays de la Loire comptent 93 010 points d’accès aux services, soit une hausse de 10 % par rapport à 2012. Cette progression est inférieure à celle de France métropolitaine (+ 13 %) alors que la croissance de la population est plus forte dans la région (figure 1).

En 2017 dans les Pays de la Loire, les trois quarts des services du champ étudié sont des services de proximité. Leur développement est moindre qu'au niveau national (respectivement + 11 % et + 15 %). La hausse est la plus prononcée dans le domaine de la santé notamment les infirmiers libéraux (+ 26 %) (données complémentaires).

Le vieillissement de la population en est une des raisons : la population des 65 ans ou plus augmente de 14 % entre 2010 et 2015. L'évolution est aussi marquée pour les instituts de soins de beauté, les restaurants et la réparation automobile et de matériel agricole (au moins + 20 %).

Avec le changement des habitudes de consommation, l'offre de services proposés se modifie. Certains petits commerces deviennent plus rares. Par exemple, les boucheries-charcuteries sont en baisse (- 6 %) ; cette tendance est plus forte dans la région (- 2 % en France métropolitaine). À l'inverse, les épiceries-supérettes se sont fortement développées dans la région (+ 18 %, soit 9 points de plus qu'en France métropolitaine).

Avec 1 870 services de proximité pour 100 000 habitants en 2017, les Pays de la Loire restent en deçà de la moyenne nationale (2 330 en France métropolitaine). Leur taux d’implantation progresse entre 2012 et 2017 (+ 120 points).

Les Pays de la Loire ne comblent cependant pas leur retard. En effet, le taux d’implantation de services de proximité progresse plus faiblement que la moyenne métropolitaine (+ 260 points).

Le rattrapage pour les épiceries-supérettes est partiel : le taux d'implantation reste inférieur au niveau national (30 pour 100 000 habitants en 2017, contre 47). Le taux d’implantation en infirmiers augmente (+ 14 pour 100 000 habitants) mais reste plus faible dans la région qu’en France métropolitaine (78 pour 100 000 habitants en 2017 contre 139). L'écart s’est même accentué de 9 points entre 2012 et 2017. Les professionnels du bâtiment sont moins présents qu'au niveau national, même si leur nombre augmente avec le développement du statut de micro-entrepreneur.

Dans la région, les services intermédiaires représentent 20 % de l'ensemble des services. Ils se sont développés modérément entre 2012 et 2017 (+ 4 %). Le nombre d’implantation de professionnels de santé a augmenté : sage-femmes (+ 34 %), pédicures-podologues (+ 21 %), orthophonistes (+ 20 %).

Les magasins d'articles de sports et de loisirs, les magasins de meubles et les magasins de chaussures progressent davantage qu'en France métropolitaine (respectivement + 9 %, + 11 % et + 4 %, soit 4 à 5 points de plus). À l'inverse, le nombre de librairies-papeteries et de marchands de journaux recule (- 8 %).

Au total, le taux d’implantation en services intermédiaires est stable dans la région entre 2012 et 2017. Il atteint 510 points d’accès pour 100 000 habitants en 2017, contre 530 en France métropolitaine.

Les services supérieurs sont les seuls pour lesquels la croissance est plus marquée dans la région qu'en France métropolitaine entre 2012 et 2017 : le nombre de points d’accès augmente de 13 %, soit 5 points de plus qu'au niveau national. Les Pays de la Loire sont la 2^e région avec la plus forte hausse. Cependant, cette gamme représente relativement peu de services (5 % de l'ensemble). La hausse est portée par certains professionnels de santé dont le nombre d’implantations est faible mais progresse fortement : audioprothésistes, spécialistes en cardiologie, ophtalmologie ou encore psychomotriciens. En revanche, les établissements de santé de court séjour et les structures psychiatriques en ambulatoire, déjà peu nombreux, sont en baisse entre 2012 et 2017 (respectivement - 19 % et - 15 %). En lien avec la forte présence de l'intérim dans la région, les agences de travail temporaire se développent davantage (+ 19 %, soit 5 points de plus qu'au niveau national).

Au total, le taux d’implantation en services supérieurs atteint 130 points d’accès dans la région, contre 140 en France métropolitaine.

Le nombre de points d'accès aux services de proximité est en hausse dans la quasi totalité des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). La croissance des services de proximité est souvent en lien avec celle de la population. Les EPCI où le nombre d'habitants augmente le plus font face à de nouveaux besoins.

Le nombre de services de proximité pour 100 000 habitants progresse de manière hétérogène selon les EPCI entre 2012 et 2017 (figure 2). Les plus fortes hausses sont en Loire-Atlantique : 200 points d’accès et plus pour 100 000 habitants dans la Communauté de Communes (CC) Châteaubriant-Derval, CC de la Région de Blain, CC de Nozay, Nantes Métropole et CC de Grand Lieu. À l'inverse, l'offre de services de proximité se réduit dans certains EPCI de Mayenne, en particulier dans la CC de l'Ernée.