Estimer les effectifs de couples de personnes de même sexe au recensement : expérimentation d’une solution de validation du sexe par le prénom

Élisabeth Algava et Sébastien Hallépée

Documents de travail
No F1807
Paru le :Paru le19/09/2018
Élisabeth Algava et Sébastien Hallépée
Documents de travail No F1807- Septembre 2018

Il est actuellement impossible d’établir à partir du recensement des statistiques fiables concernant le nombre de couples de personnes de même sexe en France. Ces couples sont en effet peu nombreux et une erreur de codage sur le sexe, même de faible ampleur, conduit à une erreur relative importante sur le total. Or, dans le cadre des règlements européens sur le recensement, la France est engagée à fournir des données sur ces personnes pour le recensement européen de 2021. Repérer de façon plus fiable les couples de même sexe co-résidents dans le recensement permettra d’apporter une réponse de qualité à l’institut européen de statistiques et rendra aussi possible la réalisation d’analyses nouvelles sur cette population.

Pour distinguer au sein des couples apparemment de même sexe ceux qui le sont réellement et ceux qui sont comptés comme tels suite à une erreur dans le codage du sexe, il est envisagé d’ajouter dans les chaînes de traitements du recensement une nouvelle variable individuelle calculée. Elle indiquerait dans quelle proportion le prénom déclaré est plutôt masculin ou féminin et serait ensuite utilisée pour redresser la variable de sexe pour les personnes qui, d’après les données du recensement, vivent au sein d’un couple de personnes du même sexe. La mise en oeuvre de la procédure proposée dans le présent document est en cours de spécification, envisagée dans la chaîne de traitement au plus tôt pour l’enquête annuelle de recensement de 2020. Une mise en oeuvre expérimentale, en dehors des traitements standards, est néanmoins prévue pour les enquêtes annuelles de recensement 2017 à 2019.

Après avoir présenté le recensement, la façon dont il est collecté et les obstacles rencontrés dans la construction d’une mesure fiable de la proportion de personnes en couples avec une personne du même sexe, le document présente les expériences et solutions mises en oeuvre à l’étranger. La partie suivante décrit la procédure envisagée. En utilisant l’échantillon démographique permanent, elle commence par démontrer la très grande efficacité de la méthode des prénoms pour repérer les erreurs de codage du sexe, sur un échantillon (l’EDP) dans lequel les erreurs sont connues. Certaines différences dans les traitements post-collecte entre le recensement et l’échantillon extrait pour l’échantillon démographique permanent rendent cependant nécessaire d’adapter le traitement avant son application au recensement. Il s’agit notamment de traiter séparément la collecte papier et la collecte internet.

Enfin, la dernière partie présente les résultats obtenus en appliquant la solution retenue à l’échantillon démographique permanent et à l’EAR 2017. Cela permet de vérifier la cohérence de ces résultats, autant en termes d’effectifs que d’évolution.