Investissement tonique, consommation en demi-teinte Note de conjoncture - mars 2018

Julien Pouget - Frédéric Tallet - Mikael Beatriz - Flore Cornuet

En France, l’activité économique est restée dynamique au quatrième trimestre 2017 (+0,6 % après +0,5 %), portée notamment par la vivacité de l’investissement privé et de fortes exportations. L’activité a crû de 2,0 % en 2017, au plus haut depuis 2011.

Dans un environnement international qui reste porteur, le climat des affaires conserve un niveau élevé mais s’est légèrement replié en début d’année. Ce tassement suggère qu’à l’horizon de la prévision (mi-2018), l’activité continuerait de croître à un rythme soutenu mais un peu moins rapide (0,4 % au premier puis au deuxième trimestre).

Benjamin Quévat et Benjamin Vignolles
Note de conjoncture- Mars 2018
Consulter

Les relations entre inflation, salaires et chômage n’ont pas disparu Étude comparée dans les économies française et américaine

Benjamin Quévat et Benjamin Vignolles

La relation négative entre taux de chômage et inflation, initialement mise en évidence par Phillips à la fin des années 1950, apparaît de moins en moins marquée empiriquement depuis les années 1990, dans les pays européens comme aux États-Unis. En France, elle s’est nettement affaiblie, et s’est momentanément inversée au cours des années 2000, lors d’une période d’accélération de la productivité par tête en valeur.

Ce dossier teste la persistance de cette relation, à partir d’une étude conjointe des situations française et américaine, en séparant l’effet du chômage sur les salaires d’une part, et la transmission des salaires aux prix d’autre part, ainsi qu’en contrôlant les effets directs de la productivité, sur les salaires comme sur les prix.

La hausse du chômage lors de la crise de 2008-2009 a clairement freiné les salaires. S’il s’est par la suite replié aux États-Unis, soutenant les salaires, il est resté en France à un niveau élevé, continuant de peser sur les revenus d’activité. Le principal déterminant de l’évolution des salaires reste toutefois la productivité. En France comme aux États-Unis, c’est le profil de gains de productivité qui a principalement guidé les évolutions salariales depuis la crise.

Si la transmission des salaires aux prix est de plus en plus perturbée, l’analyse montre que les salaires restent le principal déterminant de leur dynamique : le ralentissement des salaires, en particulier depuis la crise, a pesé sur l’inflation. En France, la dynamique récente des salaires ne suggérerait pas encore de nette accélération des prix, du moins à court terme.

Note de conjoncture

Paru le :20/03/2018