Démographie de l’Île-de-France en 2016 Une contribution record à l’excédent naturel métropolitain
En 2016, l’Île-de-France reste relativement épargnée par la baisse des naissances comme par la hausse des décès. L’excédent naturel de la région contribue ainsi à hauteur de 63 % à l’excédent naturel métropolitain. L’Île-de-France est l’une des régions les plus fécondes de la France métropolitaine et celle où l’on vit le plus longtemps.
- 12,1 millions de Franciliens en 2015
- Une baisse des naissances moins importante qu’au niveau national
- Les Franciliennes font plus d’enfants et plus tard
- Malgré une baisse en 2015, l’espérance de vie francilienne reste la plus élevée de France métropolitaine
- 79 000 mariages et Pacs ont été célébrés en 2016 dans la région
12,1 millions de Franciliens en 2015
Au 1er janvier 2015, l’Île-de-France compte 12 082 144 habitants. Au 1er janvier 2017, la population francilienne est estimée à 12 194 000 habitants (Pour comprendre).
Une baisse des naissances moins importante qu’au niveau national
De 2006 à 2016, la population francilienne a augmenté de 5,7 %. Sur l’ensemble de cette période comme au cours de la seule année 2016, la population n’a progressé que sous l’effet de l’excédent naturel (+ 103 400 en 2016), le solde migratoire étant déficitaire (- 48 400 en 2016) (figure 1).
Même s’il affiche son niveau le plus faible depuis 2003, l’excédent naturel francilien reste élevé. Sa contribution à l’excédent naturel métropolitain atteint en effet 63,1 %, niveau jamais atteint depuis 1975. Le solde naturel a davantage diminué en France métropolitaine, en raison d’une baisse du nombre des naissances. Celle-ci se révèle moins forte en Île-de-France (- 2,6 % entre 2006 et 2016, contre - 6,6 % en France métropolitaine). Parallèlement, l’augmentation du nombre de décès a été moins marquée dans la région : + 8,0 % entre 2006 et 2016, contre + 12,5 % en France métropolitaine sur la même période.
En 2016, près d’un quart des naissances et seulement 13 % des décès en France métropolitaine ont lieu en Île-de-France. Cette situation s’explique en partie par la jeunesse de la région capitale où les 20-39 ans sont surreprésentés (28,2 % contre 24,0 % en France métropolitaine) et les 60 ans ou plus sont sous-représentés : 19,5 % contre 25,2 %.
tableauFigure 1 – La population francilienne augmente grâce à son excédent naturel
Île-de-France | France métropolitaine | |
---|---|---|
Population au 1er janvier 2017 | 12 193 900 | 64 801 100 |
Nombre de naissances en 2016 | 178 000 | 744 700 |
Nombre de décès en 2016 | 74 600 | 581 100 |
Solde naturel en 2016 | 103 400 | 163 600 |
Solde migratoire en 2016 | -48 400 | 79 000 |
Variation annuelle moyenne 2006-2016 (en %) | ||
Population | 0,5 | 0,5 |
due au solde naturel | 0,9 | 0,4 |
due au solde migratoire | -0,4 | 0,1 |
Naissances | -0,3 | -0,7 |
Décès | 0,8 | 1,2 |
- Sources : Insee, statistiques de l'état civil, recensements de la population.
Les Franciliennes font plus d’enfants et plus tard
En 2016, 178 000 bébés sont nés en Île-de-France, chiffre en repli de 1,0 % par rapport à 2015. Cette baisse est cependant deux fois moins forte qu’au niveau national (- 2,1 %). La baisse des naissances est particulièrement nette dans l’Essonne (- 2,6 % par rapport à 2015). Seuls Paris et le Val-d’Oise ont connu de légères hausses de leurs naissances (+ 0,4 % et + 0,2 %).
Si la natalité francilienne est plus dynamique que la natalité française, cela s’explique d’abord par l'évolution plus favorable du nombre de femmes en âge de procréer (15-49 ans). En effet, de 2005 à 2015, ce nombre est quasiment stable en Île-de-France (- 0,3 %), alors qu’il est en baisse de 2,8 % en France métropolitaine. De plus, la fécondité francilienne est relativement forte : 2,01 enfants par femme en 2015, soit l’indice conjoncturel de fécondité (ICF) le plus élevé après celui de PACA. En France métropolitaine, l’ICF retrouve en 2015 son niveau de 2005 (1,92), alors qu’il est passé de 1,96 à 2,01 dans la région (figure 2). D’importantes disparités sont néanmoins constatées entre les départements franciliens : 1,54 à Paris, 2,29 dans le Val-d’Oise et 2,46 en Seine-Saint-Denis.
L’autre spécificité de la région réside dans le fait que les Franciliennes font des enfants tard par rapport à la moyenne métropolitaine. En 2015, l’âge moyen à la maternité est en effet de 31,5 ans en Île-de-France contre 30,6 ans en France métropolitaine. L’ICF des femmes de 34 à 49 ans s’élève quant à lui à 0,59 dans la région contre 0,44 en France métropolitaine. Ceci s’explique notamment par la forte présence en Île-de-France de femmes diplômées d’études supérieures et de femmes cadres qui retardent leur maternité.
Paris occupe une place particulière puisque l’âge moyen des mères y est encore plus élevé : 33,6 ans.
tableauFigure 2 – La fécondité des Franciliennes est supérieure à celle des Françaises de métropoleÉvolution de l’indicateur conjoncturel de fécondité par classe d'âge
Île-de-France 15-24 ans | Île-de-France 25-34 ans | Île-de-France 35-49 ans | Île-de-France | France métropolitaine 15-24 ans | France métropolitaine 25-34 ans | France métropolitaine 35-49 ans | France métropolitaine | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2000 | 0,28 | 1,23 | 0,42 | 1,93 | 0,32 | 1,25 | 0,31 | 1,87 |
2001 | 0,3 | 1,2 | 0,43 | 1,92 | 0,33 | 1,24 | 0,31 | 1,88 |
2002 | 0,29 | 1,21 | 0,43 | 1,93 | 0,32 | 1,23 | 0,32 | 1,86 |
2003 | 0,28 | 1,21 | 0,44 | 1,93 | 0,31 | 1,24 | 0,32 | 1,87 |
2004 | 0,28 | 1,22 | 0,45 | 1,95 | 0,31 | 1,25 | 0,33 | 1,9 |
2005 | 0,27 | 1,22 | 0,47 | 1,96 | 0,31 | 1,26 | 0,35 | 1,92 |
2006 | 0,27 | 1,26 | 0,5 | 2,03 | 0,32 | 1,3 | 0,37 | 1,98 |
2007 | 0,26 | 1,23 | 0,5 | 1,99 | 0,31 | 1,28 | 0,37 | 1,96 |
2008 | 0,26 | 1,24 | 0,52 | 2,01 | 0,31 | 1,29 | 0,38 | 1,99 |
2009 | 0,25 | 1,24 | 0,53 | 2,02 | 0,31 | 1,29 | 0,39 | 1,99 |
2010 | 0,25 | 1,26 | 0,54 | 2,05 | 0,31 | 1,31 | 0,4 | 2,02 |
2011 | 0,23 | 1,25 | 0,55 | 2,03 | 0,3 | 1,29 | 0,41 | 2 |
2012 | 0,23 | 1,23 | 0,56 | 2,02 | 0,29 | 1,28 | 0,42 | 1,99 |
2013 | 0,22 | 1,22 | 0,57 | 2,01 | 0,28 | 1,27 | 0,42 | 1,97 |
2014 | 0,21 | 1,24 | 0,59 | 2,04 | 0,27 | 1,27 | 0,44 | 1,97 |
2015 | 0,2 | 1,21 | 0,59 | 2,01 | 0,27 | 1,23 | 0,44 | 1,92 |
- Source : Insee, état civil.
graphiqueFigure 2 – La fécondité des Franciliennes est supérieure à celle des Françaises de métropoleÉvolution de l’indicateur conjoncturel de fécondité par classe d'âge
Malgré une baisse en 2015, l’espérance de vie francilienne reste la plus élevée de France métropolitaine
En 2016, près de 74 600 personnes sont décédées en Île-de-France. Depuis 1990, ce nombre augmentait régulièrement sous l’effet de l’arrivée aux grands âges des baby-boomers de l’après-guerre. Cependant, entre 2015 et 2016, le nombre de décès se stabilise.
En 2015, l’espérance de vie à la naissance est de 85,6 ans pour les Franciliennes et de 80,6 ans pour les Franciliens. Ces valeurs sont supérieures à celles de la métropole, de 0,5 année pour les femmes et 1,6 année pour les hommes. L’Île-de-France, où vit une forte proportion de cadres et où l’accès aux soins est facilité, reste la région métropolitaine où l’on vit le plus longtemps. L’espérance de vie y est en léger repli sur un an. Ceci s’explique, comme en France métropolitaine, par une importante épidémie de grippe au cours de la période hivernale, et plusieurs épisodes de canicule durant l’été. L’écart entre hommes et femmes se réduit depuis 2010, passant de 5,7 à 5,0 années.
Au sein de la région, c’est en Seine-Saint-Denis que les espérances de vie sont les plus faibles : 84,4 ans pour les femmes et 79,1 ans pour les hommes. Pour les femmes, ce sont les Parisiennes qui vivent en moyenne le plus longtemps, atteignant 86,4 ans. Pour les hommes, ce sont les résidents des Hauts-de-Seine, et non plus les Parisiens, qui vivent le plus longtemps (81,5 ans).
79 000 mariages et Pacs ont été célébrés en 2016 dans la région
En 2016, 78 900 unions ont été célébrées en Île-de-France : 43 700 mariages et 35 200 pactes civils de solidarité (Pacs) (figure 3).
Le nombre de mariages a nettement baissé de 2006 à 2011 (- 15,7 %), mais se stabilise depuis (+ 4,8 %).
Le nombre de Pacs a chuté d'un tiers en 2011, probablement en raison des modifications fiscales ne permettant plus aux nouveaux couples de réduire leurs impôts. Depuis lors, le nombre de Pacs contractés ne cesse de croître à nouveau (+ 28,8 %), et plus vite que celui des mariages.
En 2016, la proportion d’unions entre personnes de même sexe est de 4,3 %, contre 3,4 % pour la métropole.
tableauFigure 3 – En 2016, 45 % des unions sont des PacsÉvolution du nombre de mariages et de Pacs en Île-de-France
Mariage sexes différents | Mariage même sexe | Pacs sexes différents | Pacs même sexe | |
---|---|---|---|---|
2000 | 52 699 | 5 065 | ||
2001 | 52 386 | 3 804 | ||
2002 | 52 414 | 5 006 | ||
2003 | 53 691 | 6 211 | ||
2004 | 51 252 | 7 896 | ||
2005 | 51 945 | 13 063 | ||
2006 | 49 425 | 16 313 | ||
2007 | 48 558 | 19 061 | 1 857 | |
2008 | 46 738 | 26 014 | 2 403 | |
2009 | 45 703 | 31 131 | 2 457 | |
2010 | 45 110 | 37 680 | 2 624 | |
2011 | 41 688 | 25 336 | 1 967 | |
2012 | 44 029 | 27 311 | 1 807 | |
2013 | 42 209 | 1 767 | 28 221 | 1 614 |
2014 | 42 342 | 2 485 | 29 238 | 1 564 |
2015 | 42 175 | 1 687 | 31 846 | 1 791 |
2016 | 42 166 | 1 531 | 33 295 | 1 864 |
- Note : "Pacs même sexe" : données disponibles uniquement à partir de 2007.
- Sources : Insee, statistiques de l'état civil ; Répertoire Général Civil et fichier des notaires.
graphiqueFigure 3 – En 2016, 45 % des unions sont des PacsÉvolution du nombre de mariages et de Pacs en Île-de-France
Pour comprendre
Les données de populations légales publiées au 1er janvier 2018 se réfèrent à la population au 1er janvier 2015. L’Insee publie, par ailleurs, des estimations de population au 1er janvier 2017. Étant provisoires, ces estimations ne servent pas de base légale pour l’application des textes législatifs, contrairement aux populations légales.
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. Lorsque le solde naturel est positif, on parle d’excédent naturel ; lorsqu’il est négatif, on parle de déficit naturel. Les données de 2016 sont les dernières disponibles.
Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période. Les données de 2016 sont les dernières disponibles.
L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés à chaque âge l’année considérée demeuraient inchangés. Les données de 2015 sont les dernières disponibles.
L’espérance de vie à la naissance représente la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée. Les données de 2015 sont les dernières disponibles.
Pour en savoir plus
Beaumel C., Papon S., « Bilan démographique 2017 », Insee Première n° 1683, janvier 2018.
Beaumel C., Bellamy V., « Bilan démographique 2016 - À nouveau en baisse, la fécondité atteint 1,93 enfant par femme en 2016 », Insee Première n° 1630, janvier 2017.
Boussad N. Couleaud N., « Démographie de l’Île-de-France en 2015 - Moins de naissances et plus de décès », Insee Flash Île-de-France n° 17, janvier 2017.