Insee Conjoncture Hauts-de-FranceBilan économique 2016 - Hauts-de-France

En 2016, la croissance de l'économie française confirme sa reprise : le produit intérieur brut progresse de 1,2 %, après + 1,1 % en 2015. Dans ce contexte, l'économie de la région Hauts-de-France s'améliore.

La situation devient plus favorable sur le marché du travail. Les effectifs de l'emploi salarié principalement marchand poursuivent leur progression : + 1,0 % en 2016, après + 0,2 % en 2015.

Le nombre de créations d'entreprises progresse de 2,2 %.

Le secteur tertiaire marchand est le principal responsable du dynamisme de l'économie régionale. L'emploi progresse fortement dans ce secteur (+ 2,4 %).

L'année 2016 est également une bonne année pour le transport avec une hausse de l'emploi de 1,4 % et dans le tourisme, où les nuitées sont en augmentation, tant dans les hôtels que dans les campings.

Comme en 2015, la construction et l'industrie sont les deux secteurs économiques de la région où l'emploi continue de se réduire.

Dans l'agriculture, la situation est globalement dégradée même si quelques filières échappent aux difficultés.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 8
Paru le :Paru le19/06/2017
Auteur : Sandra Delaby, DRAAF, Hauts-de-France
Insee Conjoncture Hauts-de-France No 8- Juin 2017
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Agriculture - Une situation globalement dégradée pour l’agriculture même si quelques filières échappent aux difficultés Bilan économique 2016

Auteur : Sandra Delaby, DRAAF, Hauts-de-France

L’année 2016 est marquée par la faiblesse des récoltes due à un printemps frais et arrosé. Le marché mondial des céréales n’est pas propice à l’amélioration des cours. La conjoncture est plus favorable pour les cultures industrielles. La forte demande des industries oriente les cours des pommes de terre à la hausse et le cours du sucre blanc se maintient à un niveau intéressant durant cette dernière campagne sous quota. La situation s’améliore dans les élevages de vaches laitières et de porcs : le prix moyen mensuel du lait se redresse lentement en fin d’année et les cours du porc sont stimulés par une forte demande chinoise. En revanche, les cours des gros bovins restent inférieurs à ceux de l’exercice précédent.

Insee Conjoncture Hauts-de-France

No 8

Paru le :19/06/2017

Des conditions climatiques et un contexte mondial défavorables aux cultures céréalières

Les précipitations excédentaires et la fraîcheur du printemps nuisent à la croissance des cultures d’hiver et aux levées des cultures de printemps. La pression sanitaire est élevée et le froid, cumulé au manque d’ensoleillement et à la pluie, affecte la fertilité des épis puis le remplissage des grains. Les récoltes sont médiocres : les rendements chutent et la qualité n’est pas au rendez-vous. Ainsi, le rendement en blé tendre passe en dessous des 60 quintaux par hectare et celui de l’orge d’hiver n’atteint que 62 quintaux par hectare. Les céréaliers subissent un double effet : une baisse de plus de 35 % de leurs rendements qui s’accompagne d’une faiblesse des cours. Si les récoltes sont mauvaises en France, elles sont exceptionnelles en Russie et en Ukraine. L’importance des stocks provenant de la récolte record de 2015 pèse sur les prix. Le printemps altérant le potentiel de rendement des cultures permet un léger redressement des cours. Il faut remonter à l’année 2010 pour trouver des cours du blé tendre rendu Rouen aussi bas.

Figure 1Évolution des rendements en blé tendre d'hiver et en orge d'hiver

Unité : q/ha
Évolution des rendements en blé tendre d'hiver et en orge d'hiver (Unité : q/ha) -
Blé tendre d'hiver Orge et escourgeon d'hiver
2000 82 76
2001 83 79
2002 86 81
2003 82 71
2004 92 84
2005 82 82
2006 81 76
2007 75 73
2008 90 85
2009 92 86
2010 85 81
2011 84 78
2012 82 81
2013 91 81
2014 90 85
2015 97 96
2016 59 62
  • Source : SAA - SAP 2016.

Figure 1Évolution des rendements en blé tendre d'hiver et en orge d'hiver

  • Source : SAA - SAP 2016.

Figure 2Cours moyen mensuel du blé tendre et de l'orge de mouture rendu Rouen

Unité : €/tonne
Cours moyen mensuel du blé tendre et de l'orge de mouture rendu Rouen (Unité : €/tonne) -
Mois Blé tendre 2015 Blé tendre 2016 Orge de mouture 2015 Orge de mouture 2016
Janvier 191,50 153,00 174,75 142,88
Février 179,50 144,00 169,75 135,75
Mars 178,80 138,90 172,75 134,10
Avril 171,75 138,63 173,13 134,88
Mai 159,50 142,60
Juin 167,50 149,75 133,83
Juillet 181,83 161,38 177,75 136,00
Août 163,50 161,40 158,83 137,00
Septembre 153,98 157,00 150,00 130,40
Octobre 163,63 160,25 158,50 130,75
Novembre 170,38 165,25 157,50 135,33
Décembre 163,67 154,33 135,50
  • Source : FranceAgriMer - La Dépêche.

Figure 2Cours moyen mensuel du blé tendre et de l'orge de mouture rendu Rouen

  • Source : FranceAgriMer - La Dépêche.

La conjoncture est favorable pour les cultures industrielles

Bien que les surfaces emblavées en pommes de terre de consommation progressent de 6,5 % avec près de 80 000 hectares, la récolte s’élève à 3,2 millions de tonnes, soit une baisse de 4,8 % de la production par rapport à 2015. Les cultures ont souffert du mildiou qui a progressé en raison du printemps très humide. Toutefois, la demande croissante des industriels permet de positionner, dès septembre, les cours à un bon niveau.

Un même constat peut être dressé pour les betteraves industrielles. Celles-ci ont également souffert de l’excès d’eau au printemps. La production atteint 16 millions de tonnes en 2016. Elle reste quasi stable par rapport à 2015 malgré une augmentation de la sole betteravière de 5,4 % avec plus de 195 milliers d’hectares semés. Le cours du sucre blanc affiche une moyenne de 451 euros la tonne en 2016 contre 335 en 2015.

Amélioration de la situation des éleveurs de porcs charcutiers

Après un début d’année difficile, la demande chinoise permet de redresser les cours du porc. En janvier 2016, le kilo de porc charcutier Lille classe E (cours production) est à 1,2 euro HT contre 1,43 fin décembre. En raison de la baisse du prix de l’aliment pour porcins, la situation dans les élevages porcins s’améliore. Toutefois et selon l’enquête cheptel régionale, le nombre total de porcins baisse de 10 %, passant de plus de 600 000 têtes en 2015 à près de 550 000 têtes en 2016. Le nombre d’exploitations porcines se réduit de plus de 15 % en 2016.

Figure 3Cotation moyenne mensuelle du porc charcutier Lille classe E

Unité : €/Kg de carcasse
Cotation moyenne mensuelle du porc charcutier Lille classe E (Unité : €/Kg de carcasse) -
Mois 2014 2015 2016
Janvier 1,48 1,23 1,20
Février 1,49 1,26 1,23
Mars 1,45 1,36 1,24
Avril 1,60 1,38 1,25
Mai 1,59 1,36 1,30
Juin 1,53 1,43 1,45
Juillet 1,59 1,50 1,58
Août 1,55 1,53 1,59
Septembre 1,48 1,51 1,63
Octobre 1,31 1,40 1,51
Novembre 1,28 1,28 1,43
Décembre 1,24 1,20 1,43
  • Source : FranceAgriMer.

Figure 3Cotation moyenne mensuelle du porc charcutier Lille classe E

  • Source : FranceAgriMer.

Baisse des volumes de lait livrés à l’industrie

Encouragée par une aide à la réduction de la livraison de lait de vache, la collecte du lait régional diminue de 83 millions de litres, soit un repli de 3,6 % par rapport à l’année 2015. Cette baisse devient significative en septembre et dépasse 8 %. Elle perdure jusqu’à la fin de l’année et s’accompagne d’une baisse du nombre de vaches laitières de 8 400 têtes par rapport à 2015. Le cours du lait se redresse dès le mois d’août à la faveur de l’annonce faite en juillet du dispositif d’aide à la réduction de la production. Le prix mensuel moyen du lait régional passe ainsi de 292,2 euros les 1 000 litres en janvier 2016 à 306,7 euros en décembre. La situation reste cependant délicate pour les éleveurs laitiers. Le prix moyen annuel du lait en 2016, est de plus de 85 euros inférieur au prix de l’année 2014 pour 1 000 litres.

Figure 4Prix moyen mensuel du lait en €/1 000 l

Unité : €/1 000 l
Prix moyen mensuel du lait en €/1 000 l (Unité : €/1 000 l) -
Mois 2014 2015 2016
Janvier 383,41 323,02 292,72
Février 387,88 323,93 292,40
Mars 375,02 317,36 289,21
Avril 369,24 307,85 281,85
Mai 365,65 321,11 277,19
Juin 373,64 314,97 275,84
Juillet 378,03 320,01 273,25
Août 388,62 329,51 285,33
Septembre 393,00 336,74 294,31
Octobre 375,46 315,84 300,08
Novembre 356,24 305,63 302,07
Décembre 348,08 299,60 306,66
  • Source : EML - FranceAgriMer.

Figure 4Prix moyen mensuel du lait en €/1 000 l

  • Source : EML - FranceAgriMer.

La situation en viande bovine ne s’améliore pas

Les cours de la viande bovine sont en baisse. La production allaitante maintient son dynamisme alors que le nombre de vaches de réforme abattues augmente. L’offre s’avère donc supérieure à la demande, dont la tendance est orientée à la baisse. Ce déséquilibre affecte le prix des animaux. En moyenne annuelle, le prix du kilo de carcasse de vache dite « à viande » perd 24 centimes par rapport à l’exercice précédent et cote à 3,67 euros alors que celui de vache de réforme baisse de 23 centimes et cote à 2,61 euros. Cette baisse des cours n’est pas compensée par celle des charges. La légère diminution du coût alimentaire constitue néanmoins un des facteurs positifs pour cette filière.

302 000 bovins élevés dans la région sont abattus en 2016, soit une baisse de prés de 7 500 bovins par rapport à 2015. Cette diminution concerne les bovins « viande » : 8 735 bovins allaitants abattus en moins par rapport à l’an passé alors que le nombre de bovins laitiers abattus progresse de 1 260 têtes.

Figure 5Cotations de gros bovins « entrée abattoir » Bassin Nord-Est

Unité : €/Kg de carcasse
Cotations de gros bovins « entrée abattoir » Bassin Nord-Est (Unité : €/Kg de carcasse) -
Semaines Vache R 2015 Vache P 2015 Vache R 2016 Vache P 2016
1 3,89 2,54 3,83 2,60
2 3,86 2,57 3,81 2,60
3 3,84 2,58 3,75 2,58
4 3,81 2,54 3,72 2,58
5 3,81 2,53 3,71 2,58
6 3,79 2,54 3,72 2,59
7 3,76 2,58 3,69 2,61
8 3,84 2,66 3,71 2,63
9 3,81 2,70 3,74 2,66
10 3,87 2,73 3,74 2,69
11 3,85 2,75 3,74 2,74
12 3,84 2,78 3,72 2,75
13 3,86 2,81 3,72 2,74
14 3,83 2,79 3,66 2,74
15 3,86 2,78 3,63 2,72
16 3,84 2,80 3,63 2,67
17 3,82 2,83 3,65 2,65
18 3,83 2,85 3,62 2,66
19 3,84 2,88 3,58 2,68
20 3,86 2,91 3,64 2,70
21 3,86 2,93 3,60 2,73
22 3,88 2,97 3,62 2,74
23 3,88 3,01 3,61 2,72
24 3,90 3,01 3,61 2,69
25 3,91 3,04 3,62 2,64
26 3,93 3,05 3,67 2,63
27 3,96 3,07 3,61 2,63
28 3,96 3,07 3,60 2,63
29 4,01 3,11 3,61 2,67
30 4,03 3,12 3,63 2,70
31 4,06 3,13 3,63 2,71
32 4,06 3,13 3,62 2,67
33 4,06 3,12 3,64 2,61
34 4,06 3,11 3,66 2,59
35 4,08 3,09 3,65 2,55
36 4,08 3,08 3,61 2,54
37 4,01 3,04 3,64 2,50
38 4,00 3,02 3,62 2,51
39 3,98 2,99 3,62 2,49
40 3,98 2,92 3,64 2,48
41 3,98 2,90 3,66 2,49
42 3,98 2,87 3,65 2,49
43 3,97 2,84 3,70 2,53
44 3,98 2,84 3,71 2,54
45 3,97 2,80 3,65 2,54
46 3,95 2,76 3,70 2,54
47 3,92 2,71 3,70 2,53
48 3,90 2,62 3,69 2,51
49 3,89 2,53 3,73 2,52
50 3,82 2,52 3,77 2,52
51 3,85 2,52 3,72 2,53
52 3,83 2,54 3,76 2,57
  • Note : La conformation est un terme qui désigne la forme d’un bovin. Elle se fait sur 5 niveaux, représentés par les 5 lettres du mot E.U.R.O.P. Un animal musclé au niveau du dos et des pattes arrières aura un classement E ou U. Moins il est musclé, plus il perd de valeur bouchère et descendra dans le classement (R, O ou P).
  • Source : FranceAgriMer.

Figure 5Cotations de gros bovins « entrée abattoir » Bassin Nord-Est

  • Note : La conformation est un terme qui désigne la forme d’un bovin. Elle se fait sur 5 niveaux, représentés par les 5 lettres du mot E.U.R.O.P. Un animal musclé au niveau du dos et des pattes arrières aura un classement E ou U. Moins il est musclé, plus il perd de valeur bouchère et descendra dans le classement (R, O ou P).
  • Source : FranceAgriMer.