Insee Conjoncture GuadeloupeBilan économique 2016 - Guadeloupe

L’activité de la Guadeloupe a été bien orientée en 2016. L’emploi reste assez peu dynamique, le chômage à un niveau structurellement très élevé, mais le nombre de chômeurs de longue durée baisse. La consommation des ménages, le financement de l’économie et la création de sociétés sont bien orientés. Les flux de marchandises et de voyageurs sont en progression, de même que les nuitées touristiques. Seules zones d’ombre : l’agriculture qui a connu une année mitigée et la construction avec des ventes de ciment au plus bas.

Insee Conjoncture Guadeloupe
No 3
Paru le :Paru le23/05/2017
Olivier PIERROT, GPMG
Insee Conjoncture Guadeloupe No 3- Mai 2017
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Transport maritime - 2016, un bon cru pour l’activité portuaire Bilan économique 2016

Olivier PIERROT, GPMG

L’année 2016 peut être considérée comme une année record pour l’activité du Grand Port Maritime de Guadeloupe. Les trafics de transbordement, de véhicules et de passagers sont en croissance. La Martinique est le principal port partenaire après la France hexagonale.

Insee Conjoncture Guadeloupe

No 3

Paru le :23/05/2017

En 2016, le trafic de fret atteint 3 721 677 tonnes brutes de marchandises et 212 259 EVP (équivalent vingt pieds), soit respectivement une augmentation de 3 % pour le fret et de 5 % pour les conteneurs. Avec 1 114 886 passagers, le trafic de passagers augmente de 2 %.

Le transport de marchandises conteneurisées et de vracs solides dopent le trafic

La répartition du trafic est homogène. Les importations, qui alimentent la consommation locale, augmentent en volume et représentent 36 % du trafic total (contre 43 % en 2009 ou 2010). Les exportations sont également en hausse et leur poids reste stable (31 %). Le transbordement atteint 31 % du total du trafic de marchandises.

Les marchandises diverses conteneurisées constituent la masse principale du trafic (54 %). Viennent ensuite le vrac solide (23 %), le vrac liquide (17 %) et les marchandises diverses non conteneurisées (6 %).

Le trafic de vrac liquide diminue de 10 %, aussi bien à l’importation qu’à l’exportation. Cette baisse s’explique par une importation d’hydrocarbures plus importante en 2015 de la part d’Électricité de France. Le trafic de vracs solides augmente sensiblement à l’import, notamment grâce au trafic de charbon et surtout de sable local, dont l’extraction avait été interrompue depuis 2012. En revanche, les exports de sucre brut diminuent d’un tiers, en raison d’une mauvaise récolte cannière. Les imports de matériaux de construction (clinker, agrégats, pouzzolane) chutent également, en lien avec l’atonie de l’activité BTP sur la Guadeloupe.

Le trafic de marchandises diverses augmente de 3 %. Cette évolution est due au maintien du trafic domestique (consommation locale de la Guadeloupe) et du transbordement sur la place portuaire.

Depuis quelques années, le transbordement constitue un enjeu majeur du trafic maritime mondial et le Grand Port Maritime de Guadeloupe (GPMG) s’est positionné depuis 2004 sur cette activité. Le transbordement atteint 950 000 tonnes de marchandises, soit une évolution annuelle de + 2 % en tonnage brut. En 2016, un trafic de transbordement de véhicules, auparavant opéré à Trinidad et Tobago et initié en 2015, a connu un essor conséquent avec plus de 8 000 véhicules transbordés.

Dans le même temps, 66 000 EVP ont transité par les installations du GPMG, ce qui constitue un record pour la place portuaire.

Le GPMG s’étend sur quatre sites : Jarry concentre 95 % des échanges, les 5 % restants se répartissent uniformément entre Pointe-à-Pitre, Basse-Terre et Folle-Anse (Marie-Galante) (figure 1).

La Martinique : principal port partenaire après la France hexagonale

À l’importation, en tonnage, les ports de France hexagonale (Le Havre, Nantes-Montoir, Dunkerque, Rouen, Marseille) sont les principaux partenaires avec 25 % de l’ensemble des échanges. Suivent les ports de Martinique (14 %), de Colombie (10 %), du Surinam (10 %).

La Guadeloupe importe ses biens de consommation principalement de France hexagonale. Les hydrocarbures et agrégats (en partie) proviennent de la Martinique. Les échanges avec le Surinam concernent le riz, le bois ou encore la banane, notamment en transbordement. Enfin, le charbon provient de Colombie et plus particulièrement de Santa Marta.

Les exportations guadeloupéennes vers les ports de France hexagonale représentent 42 % des échanges (en tonnage). Il s’agit en particulier des exportations de bananes (vers Dunkerque) et de sucre (vers Marseille). Plus proche géographiquement, la Martinique, deuxième partenaire commercial, concentre 12 % des échanges, notamment des produits manufacturés. La Guyane représente 4 % des échanges.

Trafic de passagers : une année record grâce au trafic archipel

Après avoir approché 1,1 million de passagers en 2015, la place portuaire dépasse ce niveau en 2016 (figure 2). Le trafic augmente (+ 1 %) en raison essentiellement de la croissance (+ 63 000 passagers) du trafic archipel (Marie-Galante et les Saintes). Cette évolution permet de compenser les baisses sur la croisière (– 11 %) et le trafic inter-îles (– 12 %) (figure 3).

Pour la croisière, les difficultés rencontrées par la compagnie Pullmantur ont engendré la perte de dix huit escales en interporting. Pour le trafic inter-îles, la concurrence aérienne, plus forte en particulier sur la Martinique, entraîne une érosion du trafic.

Figure 1Un trafic de marchandises en croissance en 2016Trafic de marchandises entre 2007 et 2016 (en tonne)

Un trafic de marchandises en croissance en 2016 ( ) -
tonnage
2007 3 435 967
2008 3 582 054
2009 3 010 669
2010 3 156 160
2011 3 443 234
2012 3 858 932
2013 3 683 890
2014 3 316 107
2015 3 599 053
2016 3 721 677
  • Source : GPMG

Figure 1Un trafic de marchandises en croissance en 2016Trafic de marchandises entre 2007 et 2016 (en tonne)

  • Source : GPMG

Figure 2Le nombre de passagers franchit la barre du 1,1 millionTransport maritime de passagers selon le type en 2016 (nombre de passagers)

Le nombre de passagers franchit la barre du 1,1 million ( ) -
Passagers transportés Évolution 2015-2016
Croisière 276 293 -11%
Archipel (Marie-Galante, Les Saintes) 739 722 9%
Inter-îles (Martinique, Dominique, Sainte-Lucie) 98 871 -12%
Total 1 114 886 2%
  • Source : GPMG

Figure 3Le trafic archipel favorise un nouveau record pour le trafic de passagersTransport maritime de passagers selon le type (nombre de passagers)

Le trafic archipel favorise un nouveau record pour le trafic de passagers ( ) -
croisière inter-îles archipel
2007 91 860 122 395 604 669
2008 115 438 118 229 608 394
2009 108 422 109 413 558 563
2010 105 133 116 192 580 116
2011 102 281 108 303 593 190
2012 158 288 123 219 618 690
2013 158 356 112 612 623 416
2014 234 304 110 365 635 755
2015 309 872 112 164 676 248
2016 276 293 98 871 739 722
  • Source : GPMG

Figure 3Le trafic archipel favorise un nouveau record pour le trafic de passagersTransport maritime de passagers selon le type (nombre de passagers)

  • Source : GPMG