Un tiers de la population du Grand Est rassemblée dans les cinquante plus grandes
communes
Entre 2009 et 2014, dans le Grand Est, la population des communes les plus peuplées diminue de 0,1 %. Près d’un tiers des habitants de la région résident dans l’une des cinquante communes les plus importantes. Celles-ci appartiennent souvent à un grand pôle urbain mais sans en être nécessairement le centre. En un demi-siècle, le top 50 des plus grandes communes a été sensiblement modifié ; dix communes n’y figuraient pas au recensement de 1962.
- Les 50 communes les plus peuplées sont dans les grands pôles urbains
- Un dynamisme démographique ralenti
- Les banlieues plus attractives que les villes-centres
- Le poids des grandes communes dans la population évolue peu depuis 1962
- En un demi-siècle, les banlieues plus présentes dans le top 50
- Bonne représentation des grandes communes du Grand Est dans le palmarès national
Le Grand Est comprend 5 152 communes, soit 14,4 % de l’ensemble des communes de France (hors Mayotte). Au 1er janvier 2014, la région compte 5 554 645 habitants : c’est 8,4 % de la population nationale. Entre 2009 et 2014, le nombre d’habitants a augmenté de 0,1 % en moyenne chaque année quand la croissance nationale atteignait 0,5 %. Avec celle de la région Bourgogne-Franche-Comté, il s’agit de la plus faible progression démographique en métropole.
Les 50 communes les plus peuplées sont dans les grands pôles urbains
Les 50 communes les plus peuplées de la région représentent seulement 1 % des communes du Grand Est, mais abritent 32,4 % de sa population. La moitié d’entre elles se situent dans le sillon lorrain (figure 1). En 2014, les cinq premières communes du classement (Strasbourg, Reims, Metz, Mulhouse et Nancy) comptent au moins 100 000 habitants et la dernière, Stiring-Wendel, 12 430 habitants.
Deux tiers de ces communes sont des centres de pôles urbains, les autres appartenant à leur banlieue. Si la plupart se trouvent dans des grands pôles (au moins 10 000 emplois), trois sont centres de pôles plus modestes : Romilly-sur-Seine, Creutzwald et Vitry-le-François.
Parmi les villes-centres des 33 grands pôles urbains de la région, Sarrebourg (12 363), Cernay (11 723), Saverne (11 433), Mont-Saint-Martin (8 151), Thann (7 915), Remiremont (7 768) et Ottange (2 864) ne figurent pas parmi les 50 plus grandes communes. Elles se positionnent entre la 52e et la 319e place.
graphiqueFigure 1 – Dynamisme des grandes communes de l’est de la régionLes 50 communes les plus peuplées au 1er janvier 2014

- Source : Insee, recensements de la population 2009 et 2014.
Un dynamisme démographique ralenti
La population des 50 communes les plus importantes a baissé de 0,1 % en moyenne annuelle entre 2009 et 2014, pour une augmentation de 0,1 % dans l’ensemble des communes de la région.
Les grandes communes de l’est de la région sont plus dynamiques que celles du centre (+ 0,3 % entre 2009 et 2014 après + 0,4 % entre 1990 et 2009). Strasbourg et Colmar continuent d’être attractives avec un taux de croissance annuel moyen respectif de + 0,3 % et + 0,5 % alors que la population de Mulhouse reste stable. Les communes dont la population progresse fortement sont des communes périphériques aux grandes villes, comme Lingolsheim (+ 1,1 %), Wittenheim (+ 1,0 %) ou Rixheim (+ 0,9 %). Saint-Louis, commune frontalière avec l’Allemagne et la Suisse, conserve son attractivité (+ 0,5 %). À l’ouest de la région, la population augmente uniquement à Reims et à Romilly-sur-Seine (+ 0,2 % et + 0,8 %).
Sur le reste du territoire, les taux d’évolution moyens sont majoritairement en baisse. Quelques grandes communes du sillon lorrain se distinguent comme Fameck (+ 3,0 %), Woippy (+ 1,6 %) et Pont-à-Mousson (+ 0,6 %).
Les banlieues plus attractives que les villes-centres
Les 50 plus grandes communes se répartissent dans 31 unités urbaines qui ne sont pas, pour autant, les plus peuplées. Celles de Thann-Cernay, de Guebwiller ou encore de Molsheim, malgré leur forte population, ne possèdent aucune commune dans le top 50.
Le nombre d’habitants de ces 31 unités urbaines est resté stable entre 2009 et 2014, avec une population qui diminue de 0,1 % dans les villes-centres alors qu’elle augmente de 0,2 % dans les banlieues.
De même, parmi les seules communes du top 50, le recul concerne plutôt les villes-centres que les communes de banlieue, avec un écart moins marqué (- 0,1 % contre + 0,1 %). Il est plus net sur longue période : entre 1962 et 2014, la population des villes-centres du top 50 progresse de 0,1 % tandis qu’elle s’accroît de 0,9 % dans les banlieues.
Si plus de 80 % de la population des 50 communes les plus importantes est concentrée dans des villes-centres, cette proportion a toutefois diminué de 4,9 points en cinquante ans.
Le poids des grandes communes dans la population évolue peu depuis 1962
Dans la région Grand Est, comme pour le reste de la France, les communes les plus peuplées rassemblent une grande part de la population. En 2014, 1 798 090 personnes résident dans les 50 plus grandes communes, soit 32,4 % de la population régionale. Cette part baisse légèrement par rapport à 1962 (- 1,5 point). La diminution concerne essentiellement les grandes communes classées de la 2e à la 10e place (- 1,3 point) au profit de communes plus petites (jusqu’à la 1 000e place) dont le poids dans la population régionale gagne 2,7 points.
Dans huit départements du Grand Est, au moins un tiers de la population vit dans l’une des dix communes les plus peuplées (figure 2). Le poids démographique de ces communes varie de 28,6 % pour la Moselle à 53,2 % pour la Marne.
Parfois, une forte proportion de la population réside dans la commune la plus importante du département. C’est le cas dans la Marne, où Reims concentre à elle seule près d’un tiers de la population départementale, mais également dans le Bas-Rhin (Strasbourg : 25 %) ou encore dans l’Aube (Troyes : 20 %).
tableauFigure 2 – Plus d'un tiers de la population dans les dix plus grandes communes
la commune la plus peuplée | de la 2e à la 10e commune | de la 11e à la 30e commune | |
---|---|---|---|
Marne | 32,1 | 21,2 | 10,9 |
Aube | 19,7 | 24,5 | 15,9 |
Haute-Marne | 14,1 | 27,5 | 15,6 |
Bas-Rhin | 24,8 | 16,5 | 12,9 |
Ardennes | 17,4 | 21,9 | 15,5 |
Haut-Rhin | 14,6 | 23,7 | 16,6 |
Meurthe-et-Moselle | 14,2 | 19,5 | 20,0 |
Meuse | 9,6 | 23,7 | 16,8 |
Vosges | 8,6 | 20,9 | 19,0 |
Moselle | 11,3 | 17,3 | 17,6 |
- Lecture : en 2014, 32,1 % de la population de la Marne réside dans la commune la plus peuplée du département (Reims), 53,2 % dans les 10 communes les plus peuplées du département et 64,1 % dans les 30 communes les plus peuplées du département.
- Source : Insee, Insee recensement de la population 2014.
graphiqueFigure 2 – Plus d'un tiers de la population dans les dix plus grandes communesPart de la population départementale résidant dans les communes les plus peuplées

- Lecture : en 2014, 32,1 % de la population de la Marne réside dans la commune la plus peuplée du département (Reims), 53,2 % dans les 10 communes les plus peuplées du département et 64,1 % dans les 30 communes les plus peuplées du département.
- Source : Insee, Insee recensement de la population 2014.
En un demi-siècle, les banlieues plus présentes dans le top 50
Le palmarès des 50 communes les plus peuplées a légèrement évolué entre 1962 et 2014 (figure 3). Si les cinq premières sont les mêmes, leur classement diffère. Alors que Strasbourg et Reims conservent les deux premières places, Metz a progressé de deux places au détriment de Nancy qui arrive en 5e position. Mulhouse reste à la 4e place.
Par rapport à la situation de 1962, dix communes sont entrées dans le top 50, toutes font partie des banlieues de grand pôle (figure 4). La majorité de ces communes se situent dans la plaine alsacienne. Illkirch-Graffenstaden et Lingolsheim réalisent les entrées les plus remarquables en se plaçant respectivement aux 15e et 28e rangs. Quatre communes de la banlieue de Mulhouse intègrent également le classement. Dans le bassin lorrain, Woippy affiche la plus forte progression (+ 132 places, 44e rang).
Dix communes quittent le palmarès dont cinq sont des centres de pôles tels que Sarrebourg, Guebwiller ou Villerupt (figure 5). La moitié des communes sortantes sont situées en Moselle. En ayant perdu près de la moitié de ses habitants entre 1962 et 2014, la commune de Joeuf enregistre le plus fort recul (- 76 places, 117e rang).
tableauFigure 3 – Les 50 communes les plus peuplées de la région Grand Est
Communes (département) | Population 2014 | Classement | ||
---|---|---|---|---|
2014 | 1962 | Gain/perte (en rangs) | ||
Strasbourg (67) | 276 170 | 1 | 1 | = |
Reims (51) | 183 042 | 2 | 2 | = |
Metz (57) | 117 619 | 3 | 5 | +2 |
Mulhouse (68) | 111 167 | 4 | 4 | = |
Nancy (54) | 104 321 | 5 | 3 | -2 |
Colmar (68) | 68 784 | 6 | 7 | +1 |
Troyes (10) | 60 750 | 7 | 6 | -1 |
Charleville-Mézières (08) | 48 615 | 8 | 8 | = |
Châlons-en-Champagne (51) | 45 002 | 9 | 9 | = |
Thionville (57) | 41 083 | 10 | 10 | = |
Haguenau (67) | 34 761 | 11 | 25 | +14 |
Épinal (88) | 32 006 | 12 | 12 | = |
Schiltigheim (67) | 31 610 | 13 | 13 | = |
Vandœuvre-lès-Nancy (54) | 29 721 | 14 | 45 | +31 |
Illkirch-Graffenstaden (67) | 26 949 | 15 | 56 | +41 |
Saint-Dizier (52) | 25 505 | 16 | 11 | -5 |
Épernay (51) | 23 176 | 17 | 14 | -3 |
Chaumont (52) | 22 674 | 18 | 17 | -1 |
Forbach (57) | 21 740 | 19 | 21 | +2 |
Montigny-lès-Metz (57) | 21 551 | 20 | 18 | -2 |
Sarreguemines (57) | 21 457 | 21 | 15 | -6 |
Saint-Dié-des-Vosges (88) | 20 315 | 22 | 16 | -6 |
Saint-Louis (68) | 20 228 | 23 | 42 | +19 |
Sélestat (67) | 19 546 | 24 | 37 | +13 |
Lunéville (54) | 19 325 | 25 | 22 | -3 |
Verdun (55) | 18 393 | 26 | 19 | -7 |
Sedan (08) | 17 829 | 27 | 23 | -4 |
Lingolsheim (67) | 17 622 | 28 | 79 | +51 |
Bischheim (67) | 17 229 | 29 | 43 | +14 |
Toul (54) | 15 966 | 30 | 36 | +6 |
Yutz (57) | 15 948 | 31 | 39 | +8 |
Saint-Avold (57) | 15 875 | 32 | 29 | -3 |
Hayange (57) | 15 757 | 33 | 24 | -9 |
Bar-le-Duc (55) | 15 668 | 34 | 27 | -7 |
Pont-à-Mousson (54) | 14 904 | 35 | 40 | +5 |
Wittenheim (68) | 14 713 | 36 | 60 | +24 |
Laxou (54) | 14 481 | 37 | 33 | -4 |
Illzach (68) | 14 448 | 38 | 95 | +57 |
Romilly-sur-Seine (10) | 14 303 | 39 | 28 | -11 |
Longwy (54) | 14 293 | 40 | 20 | -20 |
Villers-lès-Nancy (54) | 14 224 | 41 | 106 | +65 |
Fameck (57) | 14 136 | 42 | 83 | +41 |
Rixheim (68) | 13 773 | 43 | 141 | +98 |
Woippy (57) | 13 742 | 44 | 176 | +132 |
Creutzwald (57) | 13 355 | 45 | 38 | -7 |
Freyming-Merlebach (57) | 13 263 | 46 | 26 | -20 |
Vitry-le-François (51) | 13 144 | 47 | 32 | -15 |
Kingersheim (68) | 12 918 | 48 | 113 | +65 |
Bischwiller (67) | 12 559 | 49 | 77 | +28 |
Stiring-Wendel (57) | 12 430 | 50 | 31 | -19 |
- Source : Insee, recensements de la population 1962 et 2014.
tableauFigure 4 – Les entrées au top 50 de la région Grand Est
Communes (département) | Population 2014 | Classement | ||
---|---|---|---|---|
2014 | 1962 | Gain (en rangs) | ||
Illkirch-Graffenstaden (67) | 26 949 | 15 | 56 | +41 |
Lingolsheim (67) | 17 622 | 28 | 79 | +51 |
Wittenheim (68) | 14 713 | 36 | 60 | +24 |
Illzach (68) | 14 448 | 38 | 95 | +57 |
Villers-lès-Nancy (54) | 14 224 | 41 | 106 | +65 |
Fameck (57) | 14 136 | 42 | 83 | +41 |
Rixheim (68) | 13 773 | 43 | 141 | +98 |
Woippy (57) | 13 742 | 44 | 176 | +132 |
Kingersheim (68) | 12 918 | 48 | 113 | +65 |
Bischwiller (67) | 12 559 | 49 | 77 | +28 |
- Source : Insee, recensements de la population 1962 et 2014.
tableauFigure 5 – Les sorties du top 50 de la région Grand Est
Communes (département) | Population 2014 | Classement | ||
---|---|---|---|---|
2014 | 1962 | Perte (en rangs) | ||
Sarrebourg (57) | 12 363 | 52 | 47 | -5 |
Florange (57) | 11 736 | 56 | 35 | -21 |
Guebwiller (68) | 11 297 | 59 | 48 | -11 |
Sainte-Savine (10) | 10 134 | 67 | 44 | -23 |
Rombas (57) | 9 904 | 71 | 49 | -22 |
Villerupt (54) | 9 430 | 74 | 34 | -40 |
Moyeuvre-Grande (57) | 7 836 | 90 | 30 | -60 |
Behren-lès-Forbach (57) | 6 609 | 114 | 50 | -64 |
Revin (08) | 6 586 | 115 | 46 | -69 |
Jœuf (54) | 6 570 | 117 | 41 | -76 |
- Source : Insee, recensements de la population 1962 et 2014.
Bonne représentation des grandes communes du Grand Est dans le palmarès national
Parmi les 50 communes les plus peuplées de France, cinq se situent dans le Grand Est. En dehors de l’Île-de-France, le Grand Est fait partie des quatre régions qui présentent le plus de communes avec les Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Paca.
Strasbourg, première commune du Grand Est en nombre d’habitants, se situe à la 7e place nationale, juste devant Montpellier, en progression régulière (figure 6). Reims (12e), Metz (30e), Mulhouse (34e) et Nancy (41e) sont les autres communes du Grand Est présentes dans le classement national.
Stiring-Wendel, dernière commune du top 50 régional, se situe à la 765e place.
tableauFigure 6 – Les 10 communes françaises les plus peuplées en 2014
Région | Commune | Population municipale 2014 | Taux de variation annuel de la population | |
---|---|---|---|---|
entre 2009 et 2014 (en %) | entre 1962 et 2014 (en %) | |||
Île-de-France | Paris | 2 220 445 | -0,1 | -0,4 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | Marseille | 858 120 | 0,2 | 0,2 |
Auvergne-Rhône-Alpes | Lyon | 506 615 | 1,1 | -0,1 |
Occitanie | Toulouse | 466 297 | 1,2 | 0,7 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | Nice | 343 895 | 0,2 | 0,3 |
Pays de la Loire | Nantes | 298 029 | 1,1 | 0,4 |
Grand Est | Strasbourg | 276 170 | 0,3 | 0,4 |
Occitanie | Montpellier | 275 318 | 1,5 | 1,6 |
Nouvelle-Aquitaine | Bordeaux | 246 586 | 0,8 | -0,2 |
Hauts-de-France | Lille | 233 897 | 0,6 | 0,0 |
- Source : Insee, recensements de la population 1962, 2009 et 2014.
Sources
Cette étude est basée sur les populations communales officielles, dites populations municipales légales, issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes, en date de référence au 1er janvier 2014 et au 1er janvier 2009, ainsi que des recensements de 1990 et 1962.
Les dernières données concernent la population légale au 1er janvier 2014 dans les limites territoriales des communes existant au 1er janvier 2016. Ces populations authentifiées par décret au Journal Officiel et publiées par l’Insee entrent en vigueur au 1er janvier 2017.
Définitions
Les populations 2014 sont exprimées dans la géographie communale au 1er janvier 2016.
Toutes les grandes communes de ce top 50 du Grand Est font partie d’une unité urbaine plus vaste, constituée avec d’autres communes liées par la continuité du bâti.
Certaines sont villes-centres de leur unité urbaine, dont elles regroupent en général plus de la moitié de la population. Si aucune commune n’atteint ce seuil, sont considérées comme ville-centre la commune la plus peuplée et éventuellement celles qui atteignent la moitié de la population de cette dernière, formant ainsi des unités urbaines polycentriques.
Toutes les autres communes d’une unité urbaine en constituent la banlieue. Un tiers des grandes communes en font partie.
Pour en savoir plus
Tallet F. et Vallès V., « La prédominance démographique des plus grandes communes s'atténue », Insee Focus n° 74, janvier 2017.
Dousset A., Emorine M. et Wallaert A., « Situation démographique 2014 en ACAL : faible croissance portée par les naissances », Insee Analyses Grand Est n° 9, juin 2016.
Creusat J. et Morel-Chevillet H., « La hiérarchie des villes en France métropolitaine sur trente ans : stabilité globale et reclassements », La France et ses territoires, Insee Références, édition 2015, janvier 2014.
Piralla S., « Deux tiers de petites communes en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine », Insee Flash Grand Est n° 1, janvier 2016.