Les investissements pour protéger l’environnement baissent légèrement en 2014
En 2014, les établissements industriels employant 20 salariés ou plus ont consacré 1,6 milliard d’euros à des investissements ou des études pour protéger l’environnement. Ce montant est en légère baisse par rapport à 2013. Les secteurs de l'énergie, de l’industrie agroalimentaire et de la chimie, dont les activités sont davantage susceptibles d’affecter l’environnement, contribuent pour près de 60 % à ces dépenses. Plus du tiers des montants investis visent à protéger la qualité de l’air ou à limiter les émissions de gaz à effet de serre.
- Les études et les investissements reculent légèrement
- Les secteurs à plus fort risque pour l’environnement dépensent le plus
- 36 % des investissements visent à protéger l’air ou le climat
- Pour traiter ou éliminer… et aussi pour prévenir des pollutions
- Les dépenses antipollution des établissements industriels de moins de 20 salariés
Les études et les investissements reculent légèrement
En 2014, 38 % des établissements industriels employant 20 salariés ou plus ont réalisé des investissements ou des études pour protéger l’environnement. Ils y ont consacré 1,6 milliard d’euros. Plus de 80 % des établissements de 500 salariés ou plus ont engagé de telles dépenses antipollution contre seulement 26 % des établissements de 20 à 49 salariés.
Les investissements constituent l’essentiel de la dépense (84 %, soit 1,3 milliard d’euros). Leurs montants ont légèrement diminué en 2014 (- 3 %), de même que ceux consacrés aux études (- 1 %) (figure 1).
tableauFigure 1 – Évolution des investissements et des études antipollution
Investissements antipollution (ancienne série) | Investissements antipollution (nouvelle série à partir de 2012) | Études antipollution (ancienne série) | Études antipollution (nouvelle série à partir de 2012) | |
---|---|---|---|---|
2000 | 1 380 | 168 | ||
2001 | 1 469 | 212 | ||
2002 | 1 331 | 331 | ||
2003 | 1 311 | 345 | ||
2004 | 1 276 | 420 | ||
2005 | 1 456 | 311 | ||
2006 | 1 498 | 320 | ||
2007 | 1 447 | 287 | ||
2008 | 1 531 | 292 | ||
2009 | 1 422 | 361 | ||
2010 | 1 285 | 315 | ||
2011 | 1 232 | 359 | ||
2012 | 1 351 | 1 401 | 354 | 319 |
2013 | 1 399 | 269 | ||
2014 | 1 360 | 266 |
- Champ :
- - à partir de 2012 : France, industries extractive et manufacturière (y compris artisanat commercial) et énergie ; établissements de 20 salariés ou plus ;
- - avant 2012 : France, industries extractive (hors extractions de houille et d'hydrocarbures) et manufacturière (hors artisanat commercial) ; établissements de 20 salariés ou plus.
- Sources : Insee, SSP, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).
graphiqueFigure 1 – Évolution des investissements et des études antipollution
Les secteurs à plus fort risque pour l’environnement dépensent le plus
Les sommes destinées aux investissements et aux études sont naturellement plus élevées pour les activités susceptibles d’avoir des impacts importants sur l’environnement. Ainsi, trois secteurs en concentrent près de 60 % : l’énergie (455 millions d’euros), les industries agroalimentaires (255 millions d'euros) et la chimie (250 millions d’euros) (figure 2). À lui seul, le secteur de l’énergie, et plus particulièrement celui de l’électricité, finance près de la moitié des dépenses d’études réalisées dans les établissements industriels pour protéger l’environnement.
tableauFigure 2 – Les dépenses de l'industrie en faveur de l'environnement en 2014
Secteur | Investissements pour protéger l'environnement | Études | Total | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Spécifiques¹ | Intégrés² | Total | En vue d'un investissement | Autres études | Total | ||
Production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné | 301 | 26 | 327 | 21 | 107 | 128 | 455 |
Industries agroalimentaires | 170 | 65 | 235 | 14 | 6 | 20 | 255 |
Industrie chimique | 147 | 61 | 208 | 25 | 17 | 42 | 250 |
Métallurgie et produits métalliques | 157 | 26 | 183 | 12 | 4 | 16 | 199 |
Industrie des produits minéraux | 50 | 20 | 70 | 4 | 4 | 8 | 78 |
Bois et papier | 40 | 9 | 49 | 2 | 2 | 4 | 53 |
Production de combustibles et de carburants | 17 | 1 | 18 | 3 | 1 | 4 | 22 |
Autres industries³ | 211 | 59 | 270 | 25 | 19 | 44 | 314 |
Ensemble | 1 093 | 267 | 1 360 | 106 | 160 | 266 | 1 626 |
- 1. Ils correspondent aux achats de matériels entièrement dédiés à la protection de l’environnement.
- 2. Ils correspondent aux surcoûts liés à l’intégration dans l’outil de production de produits ou procédés moins polluants que ceux disponibles de manière standard sur le marché.
- 3. Extraction, industries de l'habillement, du cuir et de la chaussure, industrie pharmaceutique...
- Champ : France, industries extractive et manufacturière (y compris artisanat commercial) et énergie ; établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).
36 % des investissements visent à protéger l’air ou le climat
En 2014, 36 % des investissements antipollution visent à éviter ou à limiter les effets de l’activité sur la qualité de l’air (296 millions d’euros) ou, via les émissions de gaz à effet de serre, sur l’équilibre du climat (193 millions d’euros). Pour mémoire, l’Union européenne s’est fixé comme objectif de diminuer de 20 % ces émissions d’ici à 2020, par rapport au niveau de 1990. Les autres dépenses importantes concernent les eaux usées (255 millions d’euros), les déchets (184 millions d’euros) et les sols (179 millions d’euros) (figure 3).
Les investissements « spécifiques », c’est-à-dire l’achat de matériels entièrement dédiés à la protection de l’environnement, représentent 80 % des montants investis, loin devant les investissements « intégrés » (20 %). Ces derniers correspondent aux surcoûts liés à l’intégration dans l’outil de production de produits ou procédés moins polluants que ceux disponibles de manière standard sur le marché.
tableauFigure 3 – Ensemble des investissements par domaine en 2014
Domaine | 2014 |
---|---|
Protection de l'air | 296 |
Eaux usées | 255 |
Limitation des gaz à effet de serre | 193 |
Déchets non radioactifs | 184 |
Sols, eaux souterraines et de surface | 179 |
Sites, paysages et biodiversité | 119 |
Bruit et vibrations | 36 |
Autres domaines | 98 |
- Champ : France, industries extractive et manufacturière (y compris artisanat commercial) et énergie ; établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).
graphiqueFigure 3 – Ensemble des investissements par domaine en 2014
Pour traiter ou éliminer… et aussi pour prévenir des pollutions
43 % des investissements spécifiques ont pour objet le prétraitement, le traitement ou l’élimination de la pollution : ils permettent aux établissements de réduire l’impact négatif de leur activité sur l’environnement. Une part quasi égale (42 %) est destinée à la prévention des pollutions, traduisant une volonté des établissements d’agir en amont du processus de production (figure 4).
tableauFigure 4 – Investissements spécifiques* par nature en 2014
Nature | 2014 |
---|---|
Prétraitement, traitement et élimination | 469 |
Prévention des pollutions | 458 |
Recyclage, tri, valorisation | 113 |
Mesure et contrôle | 53 |
Total | 1 093 |
- * Il s'agit de l’achat de matériels entièrement dédiés à la protection de l’environnement.
- Champ : France, industries extractive et manufacturière (y compris artisanat commercial) et énergie ; établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).
graphiqueFigure 4 – Investissements spécifiques* par nature en 2014
Les dépenses antipollution des établissements industriels de moins de 20 salariés
Les établissements de 1 à 19 salariés des secteurs de l’industrie, hors énergie et hors artisanat commercial, ont été interrogés pour la première fois en 2015 sur les données 2014 (sources). Près de 10 % d’entre eux ont réalisé des dépenses pour protéger l’environnement. Ils ont consacré 104 millions d’euros à des investissements et 31 millions d’euros à des études sur ce sujet. Deux secteurs concentrent à eux seuls 45 % des dépenses : l’extraction (40 millions d’euros) et l'industrie des produits minéraux (23 millions d'euros). Les établissements industriels de 1 à 19 salariés consacrent la moitié de leurs investissements antipollution à éviter ou à limiter les effets de leur activité sur l’équilibre du climat ou sur la qualité de l’air. C’est davantage que pour les établissements de 20 salariés ou plus.
Sur l’ensemble des établissements industriels employeurs, hors énergie et hors artisanat commercial, ceux de moins de 20 salariés représentent 11 % des dépenses destinées à lutter contre la pollution (et 15 % des salariés).
Sources
Les données sont issues de l'enquête annuelle sur les investissements pour protéger l’environnement (Antipol) ; elle porte sur les investissements dans des matériels entièrement dédiés à la protection de l’environnement, ainsi que dans des achats d’équipements de production plus performants en matière environnementale. Les investissements de renouvellement des équipements qui ne sont pas dédiés à lutter contre la pollution, mais qui bénéficient de technologies plus propres, réduisant les nuisances environnementales, ne font pas partie du champ de l’enquête.
L'enquête couvre les établissements de 20 salariés ou plus implantés en France, appartenant aux secteurs des industries extractives, manufacturières et de la production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné (divisions 05 à 35 de la NAF rév. 2). L’échantillon est composé de 10 725 établissements ; le taux de sondage est de 48 %.
Pour les établissements de 1 à 19 salariés, les données sont issues de l’enquête sur les consommations d’énergie et les investissements antipollution dans les établissements de moins de 20 salariés (ECEIPE). Elle a été réalisée en 2015 sur les données 2014, pour les secteurs de l’industrie hors énergie et hors artisanat commercial, soit les sections B et C de la NAF rév. 2 hors 05, 06, 09.1, 10.13B, 10.71B, 10.71C, 10.71D, 19, 20.13A, 24.46Z. L’échantillon est composé de 10 000 établissements ; le taux de sondage est de 12 %.
Définitions
Les investissements spécifiques : il s'agit des investissements entièrement dédiés à la protection de l'environnement. Ces investissements sont des éléments distincts et identifiables qui s'ajoutent à l'équipement de production existant ayant un rôle préventif (prévention de la pollution) ou curatif (équipements en fin de cycle). Ces investissements visent à limiter la pollution dans les différents domaines environnementaux.
Les investissements intégrés : il s'agit des investissements procurant des performances environnementales supérieures au standard du marché. Les investissements « intégrés » retracent donc l'adoption de technologies propres et correspondent au surcoût de dépenses engendré par le choix, lors du renouvellement d'un matériel de production, d'un équipement plus performant en matière environnementale qu'un autre également disponible sur le marché.
Pour en savoir plus
Perrin-Haynes J., « Les dépenses de l'industrie manufacturière pour protéger l’environnement : en douze ans, protection de l'air et du climat et prévention progressent », Insee Première n° 1570, octobre 2015.
« Les études et investissements dans l'industrie pour protéger l'environnement en 2014 », Insee Résultats n° 87, septembre 2016.