Les naissances en 2015 État civil - Insee Résultats

Chiffres détaillés
Insee Résultats– No 185
Paru le :Paru le29/09/2016
Vanessa Bellamy, division Enquêtes et études démographiques, Insee
Insee Résultats No 185- Septembre 2016

En 2015, un nouveau-né sur vingt a une mère de 40 ans ou plus, comme en 1948

Vanessa Bellamy, division Enquêtes et études démographiques, Insee

En 2015, 799 000 bébés sont nés en France. C’est 20 000 naissances en moins par rapport à 2014, soit une baisse de 2,4 %. Le nombre de naissances retrouve ainsi son niveau de 2002 ou 2003 et son niveau moyen des dernières décennies. Parmi les nouveau-nés de 2015, 5 % ont une mère de 40 ans ou plus. Mais être mère à ces âges n’est pas nouveau : déjà, en 1948, 5 % des nouveau-nés avaient une mère de 40 ans ou plus. La part de ces maternités tardives avait par la suite diminué, pour augmenter régulièrement depuis le début des années 1980. Depuis cette période, les naissances tardives sont de plus en plus souvent des premières naissances. En 2015, 17 % des nouveau-nés ont un père de 40 ans ou plus.

Insee Focus

No 64

Paru le :29/09/2016

En 2015, 5 % des nouveau-nés ont une mère de 40 ans ou plus

En 2015, 799 000 bébés sont nés en France, dont 760 000 en métropole (figure 1). Le nombre des naissances diminue de 20 000 par rapport à 2014, soit une baisse de 2,4 %. À champ constant (hors Mayotte), le nombre de naissances retrouve ainsi son niveau de 2002 ou 2003. La natalité est globalement stable en France depuis la fin du baby-boom ; elle oscille autour de 800 000 naissances par an depuis les années 1980.

Figure 1Nombre annuel de naissances depuis 1901

en milliers
Nombre annuel de naissances depuis 1901 (en milliers)
Naissances - France métropolitaine Naissances - France*
1901 917
1902 904
1903 884
1904 877
1905 866
1906 865
1907 830
1908 849
1909 825
1910 828
1911 794
1912 802
1913 796
1914 758
1915 483
1916 385
1917 413
1918 473
1919 507
1920 838
1921 817
1922 764
1923 766
1924 758
1925 774
1926 772
1927 748
1928 754
1929 734
1930 754
1931 738
1932 726
1933 682
1934 682
1935 644
1936 634
1937 621
1938 616
1939 616
1940 561
1941 522
1942 575
1943 616
1944 630
1945 646
1946 844
1947 870
1948 871
1949 873
1950 862
1951 827
1952 822
1953 805
1954 811
1955 806
1956 807
1957 816
1958 812
1959 829
1960 820
1961 839
1962 832
1963 869
1964 878
1965 866
1966 864
1967 841
1968 836
1969 842
1970 850
1971 881
1972 878
1973 857
1974 801
1975 745
1976 720
1977 745
1978 737
1979 757
1980 800
1981 805
1982 797
1983 749
1984 760
1985 768
1986 778
1987 768
1988 771
1989 765
1990 762
1991 759
1992 744
1993 712
1994 711 741
1995 730 759
1996 734 764
1997 727 757
1998 738 768
1999 745 776
2000 775 807
2001 771 803
2002 762 793
2003 761 793
2004 768 799
2005 774 807
2006 797 829
2007 786 819
2008 796 828
2009 793 825
2010 802 833
2011 793 823
2012 790 821
2013 782 812
2014 781 819
2015 760 799
  • * Hors Mayotte avant 2014, avec Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil.

Figure 1Nombre annuel de naissances depuis 1901

  • * Hors Mayotte avant 2014, avec Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil.

En 2015, 41 000 nouveau-nés ont une mère de , soit 5,1 % d’entre eux (figure 2). Pour la quasi-totalité de ces bébés (93 %), la mère a entre 40 et 44 ans. Les naissances de mères de 45 ans ou plus sont ainsi relativement rares.

Figure 2Taux de fécondité des femmes de 40 à 49 ans et part des nouveau-nés dont la mère a 40 ans ou plus

Taux de fécondité des femmes de 40 à 49 ans et part des nouveau-nés dont la mère a 40 ans ou plus
Année Taux de fécondité des femmes de 40 à 49 ans
(pour 1000 femmes)
Part des nouveau-nés dont la mère a 40 ans ou plus
(en %)
1946 14,44 5,26
1947 14,62 5,17
1948 14,32 5,08
1949 13,67 4,85
1950 13,14 4,72
1951 12,23 4,55
1952 12,09 4,50
1953 11,21 4,25
1954 11,28 4,22
1955 10,07 3,65
1956 8,73 3,00
1957 8,13 2,63
1958 8,11 2,52
1959 8,66 2,54
1960 9,82 2,96
1961 10,93 3,29
1962 11,09 3,42
1963 11,53 3,47
1964 11,59 3,49
1965 10,68 3,42
1966 9,98 3,40
1967 8,84 3,25
1968 8,22 3,18
1969 7,70 3,06
1970 7,38 2,89
1971 7,35 2,77
1972 6,96 2,63
1973 6,30 2,44
1974 5,46 2,25
1975 4,41 1,93
1976 3,52 1,58
1977 3,19 1,37
1978 2,93 1,26
1979 2,76 1,14
1980 2,81 1,08
1981 2,84 1,06
1982 2,96 1,10
1983 2,84 1,12
1984 3,04 1,17
1985 3,23 1,24
1986 3,60 1,41
1987 3,92 1,62
1988 4,13 1,77
1989 4,39 1,98
1990 4,53 2,15
1991 4,40 2,19
1992 4,39 2,32
1993 4,27 2,42
1994 4,35 2,50
1995 4,43 2,55
1996 4,61 2,65
1997 4,84 2,80
1998 5,13 2,93
1999 5,36 3,04
2000 5,84 3,18
2001 6,02 3,32
2002 6,14 3,44
2003 6,42 3,63
2004 6,69 3,78
2005 7,03 3,96
2006 7,28 4,01
2007 7,44 4,16
2008 7,69 4,26
2009 7,71 4,29
2010 8,07 4,45
2011 8,39 4,69
2012 8,55 4,81
2013 8,81 5,01
2014 9,21 5,16
2015 9,09 5,13
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 1993, France hors Mayotte de 1994 à 2013, y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil et estimations de population.

Figure 2Taux de fécondité des femmes de 40 à 49 ans et part des nouveau-nés dont la mère a 40 ans ou plus

  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 1993, France hors Mayotte de 1994 à 2013, y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil et estimations de population.

La part des mères de 40 ans ou plus ne cesse d’augmenter depuis le début des années 1980. Mais être mère à ces âges n’est pas nouveau. Les maternités dites « tardives » sont en effet fréquentes tout au long de la première moitié du XXe siècle. En 1901, par exemple, 6,5 % des bébés de l’année ont une mère de 40 ans ou plus.

La part des naissances de mères de 40 ans ou plus commence à diminuer avant 1940, puis le mouvement s’accélère jusqu’aux années 1980. À une première baisse qui s’arrête en 1958, année où 2,5 % des maternités sont tardives, succèdent six années de hausse, jusqu’en 1964. Vient ensuite une seconde baisse, qui s’achève en 1981 ; cette année-là, seulement 1,1 % des nouveau-nés ont une mère de 40 ans ou plus. Avec la hausse qui suit, la part des naissances de mères de 40 ans ou plus retrouve en 2015 son niveau de 1948 (5,1 %).

La fécondité des femmes de 40 ans ou plus augmente depuis 1984

L’évolution de la part des maternités tardives dépend du taux de fécondité des femmes de 40 ans ou plus et de la part des femmes de cet âge dans la population féminine.

Depuis l’après-guerre, les fluctuations du nombre de maternités tardives suivent largement celles du taux de fécondité des femmes âgées de 40 à 49 ans (figure 2). Ce taux de fécondité, en constante diminution depuis 1946, atteint un point bas en 1958 : cette année-là, en moyenne, 1 000 femmes de 40 à 49 ans donnent naissance à 8,1 enfants. Le taux de fécondité des femmes de 40 à 49 ans remonte ensuite pendant six ans avant de reprendre sa baisse. Entre 1978 et 1983, chaque année, 1 000 femmes de 40 à 49 ans mettent au monde moins de 3 enfants.

Les comportements de fécondité se modifient dès 1984 et le taux de fécondité des femmes de 40 à 49 ans progresse. En 2015, 1 000 d’entre elles donnent naissance à 9 enfants environ, retrouvant ainsi un niveau de fécondité déjà atteint en 1967 ou en 1956. Cependant, même si la fécondité à des âges avancés remonte, son niveau actuel reste en deçà de ce qu’il a pu être au début des années 1950 par exemple.

Les « baby-boomeuses » commencent à atteindre 40 ans au milieu des années 1980

À partir de 1986, l’augmentation de la part de femmes âgées de 40 ans ou plus dans la population féminine contribue aussi à la hausse de la part des maternités tardives dans l’ensemble des naissances. Auparavant, entre 1946 et 1986, la part des femmes de 40 ans ou plus fluctuait entre 42 et 46  % (figure 3). En 1986, la première génération nombreuse du baby-boom atteint 40 ans. Ainsi, au fur et à mesure de l’avancée en âge des générations nées entre 1946 et 1974, la part des femmes de 40 ans ou plus progresse dans l’ensemble de la population féminine.

Figure 3Part des femmes de 40 ans ou plus dans la population féminine

en %
Part des femmes de 40 ans ou plus dans la population féminine (en %)
Part des femmes de 40 ans ou plus dans la population féminine
1946 44,93
1947 45,09
1948 45,17
1949 45,29
1950 45,30
1951 45,34
1952 45,29
1953 45,34
1954 45,33
1955 45,34
1956 44,84
1957 44,13
1958 43,47
1959 42,97
1960 42,56
1961 42,72
1962 42,84
1963 42,82
1964 42,80
1965 42,82
1966 42,87
1967 42,93
1968 42,99
1969 43,02
1970 43,00
1971 43,03
1972 43,00
1973 43,01
1974 42,97
1975 43,00
1976 43,00
1977 42,99
1978 42,99
1979 42,98
1980 42,95
1981 42,80
1982 42,58
1983 42,45
1984 42,42
1985 42,42
1986 42,42
1987 42,76
1988 43,19
1989 43,63
1990 44,06
1991 44,17
1992 44,58
1993 45,03
1994 45,46
1995 45,93
1996 46,37
1997 46,81
1998 47,25
1999 47,66
2000 48,09
2001 48,48
2002 48,87
2003 49,24
2004 49,63
2005 50,05
2006 50,43
2007 50,77
2008 51,08
2009 51,37
2010 51,65
2011 51,97
2012 52,32
2013 52,66
2014 52,85
2015 53,09
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 1990, France hors Mayotte de 1991 à 2013, y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, estimations de population.

Figure 3Part des femmes de 40 ans ou plus dans la population féminine

  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 1990, France hors Mayotte de 1991 à 2013, y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, estimations de population.

En 2014, 26 % des maternités tardives sont des premières naissances

En 2014, 26,4 % des naissances de mères de 40 ans ou plus sont des , 29,3 % des deuxièmes naissances et 44,3 % des troisièmes naissances ou plus (figure 4). La proportion de premières naissances parmi les naissances tardives reste minoritaire, même si elle n’a cessé de progresser depuis une cinquantaine d’années. Elle était de 12 % en 1967, 17 % en 1981, puis 24 % en 2007.

Du milieu des années 1960 à 1980 environ, la diminution de la taille des familles, déjà largement amorcée dès l’après-guerre, se conjugue à un début de décalage du calendrier des naissances : les femmes ont leur premier enfant plus tardivement. Mais à partir des années 1980, la taille des familles se stabilise et l’augmentation de la part des maternités tardives est entièrement due au décalage de la naissance du premier enfant : de plus en plus souvent, ces naissances tardives sont ainsi des premières naissances.

Figure 4Répartition des nouveau-nés dont la mère a 40 ans ou plus selon leur rang de naissance

Répartition des nouveau-nés dont la mère a 40 ans ou plus selon leur rang de naissance - Lecture : en 2014, 26,4 % des naissances de mères de 40 ans ou plus sont des premières naissances.
Première naissance Deuxième naissance Troisième naissance ou plus
1967 11,7 12,2 76,1
1974 12,9 14,1 73,0
1981 17,0 17,7 65,3
1989 22,1 20,8 57,1
1998 23,1 24,6 52,3
2007 24,4 27,6 48,0
2014 26,4 29,3 44,3
  • Lecture : en 2014, 26,4 % des naissances de mères de 40 ans ou plus sont des premières naissances.
  • Champ : France métropolitaine de 1967 à 2007, France en 2014.
  • Source : Insee, statistiques d'état civil et estimations de population.

Figure 4Répartition des nouveau-nés dont la mère a 40 ans ou plus selon leur rang de naissance

  • Lecture : en 2014, 26,4 % des naissances de mères de 40 ans ou plus sont des premières naissances.
  • Champ : France métropolitaine de 1967 à 2007, France en 2014.
  • Source : Insee, statistiques d'état civil et estimations de population.

17 % des nouveau-nés de 2015 ont un père de 40 ans ou plus

136 000 nouveau-nés de 2015, soit 16,9 % d’entre eux, ont un père âgé de 40 ans ou plus à la naissance (figure 5). En particulier, 17 000, soit 2,0 %, ont un père âgé de 50 ans ou plus. De même qu’être mère après 44 ans est relativement rare, être père après 59 ans est peu fréquent : parmi les naissances de père de 50 ans ou plus, seule une sur dix concerne un père âgé de 60 ans ou plus.

30 000 bébés nés en 2015 ont leurs deux parents âgés de 40 ans ou plus, soit 3,8 % de l’ensemble des nouveau-nés de l’année. Notamment, 5 000 bébés nés en 2015 ont une mère de 40 ans ou plus et un père de 50 ans ou plus, soit 0,6 % des naissances de l’année.

Figure 5Répartition des nouveau-nés de 2015 selon les âges de leurs parents

en %
Répartition des nouveau-nés de 2015 selon les âges de leurs parents (en %)
Âge de la mère Âge du père Ensemble
Moins de 30 ans De 30 à 39 ans De 40 à 49 ans 50 ans ou plus
Moins de 30 ans 23,9 17,0 1,7 0,2 42,8
De 30 à 39 ans 3,4 37,4 10,0 1,2 52,0
40 ans ou plus 0,1 1,3 3,2 0,6 5,2
Ensemble 27,4 55,7 14,9 2,0 100,0
  • Champ : France.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil.

Sources

Les statistiques d’état civil sur les naissances sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Le code civil oblige en effet à déclarer tout événement relatif à l'état civil (naissances, mariages, décès, reconnaissances) à un officier d'état civil dans des délais prescrits. L'Insee s'assure de l'exhaustivité et de la qualité des données avant de produire les fichiers statistiques d'état civil.

Le rang de naissance des enfants est calculé ici à partir d’un rapprochement de ces données avec celles du recensement de la population, pour les années 1967 à 2007, ou de l’enquête annuelle de recensement, pour 2014.

Définitions

L’âge de chaque parent à la naissance de l’enfant est ici l’âge atteint dans l’année, i.e. la différence entre l'année de naissance de l’enfant et celle du parent.

Taux de fécondité / Quotient de fécondité :

Le taux de fécondité à un âge donné (ou pour une tranche d'âges) est le nombre d'enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l'année, rapporté à la population moyenne de l'année des femmes de même âge.

Par extension, le taux de fécondité est le rapport du nombre de naissances vivantes de l'année à l'ensemble de la population féminine en âge de procréer (nombre moyen des femmes de 15 à 50 ans sur l'année). À la différence de l'indicateur conjoncturel de fécondité, son évolution dépend en partie de l'évolution de la structure par âge des femmes âgées de 15 à 50 ans.

Le rang de naissance est l'ordre de naissance des enfants biologiques d’une même mère au cours de sa vie, quelle que soit sa situation matrimoniale.

Pour en savoir plus

Bellamy V. et Beaumel C., « Bilan démographique 2015 - Le nombre de décès au plus haut depuis l’après guerre », Insee Première n° 1581, janvier 2016.

« Les statistiques sur les naissances en 2015 », Insee Résultats n° 185, septembre 2016.

Bellamy V., « En 2014, 818 565 bébés sont nés en France - Un nouveau-né sur dix porte le nom de ses deux parents », Insee Focus n° 33, septembre 2015.

Avertissement

Une chaîne de traitement des données d'état civil refondue et modernisée a commencé à être utilisée à partir de juin 2010, ce qui peut entraîner de très légères ruptures de série sur certaines variables, particulièrement les nationalités et les pays de naissance des parents.

Les comptages des naissances présentés dans la collection Insee Résultats incluent à partir de l'année 2011 les jugements déclaratifs de naissance.

En 2008, la notion d'enfant sans vie a été redéfinie par le décret n° 2008-800 du 20 août 2008. Désormais, l'acte d'enfant sans vie est établi sur la base d'un certificat médical d'accouchement. Les critères de durée de gestation, 22 semaines d'aménorrhée, ou de poids, 500 grammes, ne sont plus pris en compte. Les déclarations d'enfants sans vie à l'état civil reposent sur une démarche volontaire des parents.

Ce changement législatif entraîne une augmentation du nombre d'enfants sans vie en 2008 puis en 2009. Les données françaises récentes sur les enfants sans vie ne peuvent pas être comparées à celles des autres pays.

Sources

Ce numéro présente des données définitives tirées de l'exploitation des fichiers d'état civil sur les naissances. Les données définitives 2015, publiées ici pour la première fois, sont légèrement révisées par rapport aux données provisoires publiées dans le bilan démographique 2015.

Les indicateurs démographiques qui utilisent la population ne sont pas fournis ici puisque cette dernière est encore provisoire pour les années les plus récentes. Les dernières estimations disponibles pour ces indicateurs sont celles du bilan démographique 2015.

Les données France comprennent les naissances enregistrées sur l'île de Mayotte.

Une présentation générale de la source État civil est accessible dans la rubrique « Définitions, Méthodes et qualité » du site insee.fr.

Le traitement des jugements déclaratifs de naissance

Toute naissance survenue sur le territoire français doit faire l'objet dans les trois jours suivant l'accouchement d'une déclaration à l'état civil donnant lieu à un acte. Si cette déclaration n'a pas été faite dans ce délai légal, elle fait l'objet d'un jugement déclaratif de naissance donnant lieu à une transcription sur les registres de l'état civil.

Jusqu'en juin 2010, avant la refonte de l'état civil, les jugements déclaratifs de naissance n'étaient pas pris en compte en tant que tels dans les chaînes statistiques. Depuis la refonte, ils sont traités de manière spécifique, séparément des déclarations de naissance.

Les jugements déclaratifs de naissance traités de juin à décembre 2010 n'ont pas été pris en compte dans les tableaux de cet Insee Résultats. De ce fait, les comptages publiés ici sont légèrement différents de ceux proposés dans la rubrique des données détaillées localisées. Entre ces deux dates, il y a eu 390 jugements déclaratifs de naissance enregistrés en France métropolitaine et 2 dans les DOM.

À partir de 2011, les jugements déclaratifs de naissance sont comptabilisés dans les statistiques de naissances vivantes de l'Insee Résultats et les données des deux sources sont cohérentes.

Définitions

Âge :

Sont distingués :

  • l'âge par génération ou âge atteint dans l'année : différence entre l'année considérée et l'année de naissance de l'individu,
  • l'âge en années révolues ou âge au dernier anniversaire. Dans une même génération, l'âge en années révolues n'est pas le même pour toutes les personnes.

Par exemple, un individu né le 10 octobre 1925 décède le 18 avril 1999. Il a 74 ans en âge atteint dans l'année : 1999 - 1925 = 74. Mais il a 73 ans en années révolues : 18 avril 1999 - 10 octobre 1925 = 73 ans 6 mois et 8 jours.

Ainsi, pour un individu ayant x ans en âge atteint dans l'année, si l'événement a eu lieu à la date d :

  • l'individu ayant son anniversaire après la date d aura comme âge en années révolues (x-1) ;
  • l'individu ayant son anniversaire à la date d ou avant aura comme âge en années révolues (x).

Seule exception : l'événement a lieu le 31 décembre. À cette date, le classement par âge atteint dans l'année et par âge en années révolues sont identiques. Et au 1er janvier, l'âge atteint dans l'année est égal à l'âge en années révolues plus un.

Enfant sans vie ou mort-né :

En règle générale, un enfant doit être déclaré à l'état civil dès lors que la gestation a duré au moins 180 jours. Depuis mars 1993, un acte « d'enfant sans vie » est dressé uniquement s'il n'est pas établi que l'enfant est né vivant et viable. Il en est ainsi :

  • lorsque l'enfant, sans vie au moment de la déclaration à l'état civil, est né vivant, mais non viable. L'officier de l'état civil dresse l'acte sur production d'un certificat médical quelle que soit la durée de gestation ;
  • lorsque l'enfant est décédé avant la déclaration de naissance à la mairie, sans certificat médical précisant qu'il est né vivant et viable ;
  • lorsque l'enfant est mort-né. Depuis la circulaire du 30 novembre 2001, un bulletin d'enfant sans vie peut être établi dès 22 semaines d'aménorrhée ou si l'enfant a atteint un poids de 500 grammes (critère de viabilité de l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS).

En 2008, un nouveau changement législatif a eu lieu. En effet, le décret n°2008-800 du 20 août 2008 a redéfini la notion d'enfant sans vie. Désormais, l'acte d'enfant sans vie est établi sur la base d'un certificat médical d'accouchement. Les critères de durée de gestation, 22 semaines d'aménorrhée, ou de poids, 500 grammes, ne sont plus pris en compte.

Ce changement législatif a entraîné en 2008 puis en 2009 une augmentation du nombre d'enfants sans vie. Les données françaises sur les enfants sans vie ne peuvent ainsi plus être comparées à celles des autres pays (pour qui les critères de poids et de durée de gestation subsistent encore).

L'enregistrement s'effectue dans la commune de naissance ou dans la commune où l'enfant se trouvait au moment où l'on a constaté qu'il était sans vie.

Remarque :

Jusqu'en février 1993, si l'enfant était vivant au moment de la déclaration, l'officier d'état civil enregistrait un acte de naissance. Dans le cas contraire il enregistrait un acte « d'enfant sans vie », que l'enfant ait vécu ou non. Cet acte pouvait encore être dressé lorsque la déclaration était faite plus de trois jours après l'accouchement.

État civil :

Depuis la Révolution, un cadre législatif régit l'enregistrement des naissances, mariages, décès, de même que les autres faits relatifs à l'état des personnes (divorces, reconnaissances, légitimations, adoptions). C'est sur cette base que s'est élaboré le recueil de données pour l'établissement des statistiques de l'état civil.

Tout événement relatif à l'état civil doit faire l'objet d'un acte dressé sur un registre spécial, selon des normes précises, par une personne chargée des fonctions d'officier de l'état civil. Chaque commune a un service de l'état civil. Le maire est officier de l'état civil de droit, mais peut déléguer ses fonctions à un adjoint, un conseiller municipal ou un agent communal. Tous les événements qui ont lieu dans la commune doivent être enregistrés. En outre, certains événements ayant eu lieu ailleurs ou ayant fait l'objet par ailleurs d'actes authentiques (ou de jugements) doivent aussi être transcrits (transcription de tout acte de décès ayant eu lieu ailleurs d'une personne domiciliée dans la commune, transcription d'un jugement d'adoption) ou mentionnés en marge d'actes dressés dans la commune (mention en marge des actes de naissance et de mariage des intéressés d'un jugement de divorce par exemple).

Les règles applicables (mode d'établissement des registres, de leur conservation, etc.) sont précisées dans des textes législatifs ou réglementaires.

L'organisation d'une mairie en termes de registres est laissée à son initiative. Les communes importantes ont en général plusieurs types de registres (selon les actes à inscrire, voire plusieurs registres de même type) et les communes plus petites ont un registre unique.

Remarque :

L'officier de l'état civil doit remplir un questionnaire dit « Bulletin statistique de l'état civil » chaque fois qu'il dresse un acte sur ses registres et, dans certains cas, lorsqu'il porte une mention en marge d'un acte déjà dressé. Le numéro attribué à chaque acte (en séquence du 1er janvier au 31 décembre de chaque année) est reporté sur le bulletin statistique, afin de s'assurer de la présence de tous les bulletins. Ces derniers portent le visa prévu par la loi du 7 juin 1951 entraînant l'obligation de répondre à toutes les questions, les réponses étant couvertes par le secret statistique. Les bulletins sont établis en un seul exemplaire et transmis ensuite à l'Insee.

Naissance légitime et naissance hors mariage / Enfant légitime et enfant hors mariage / Enfant naturel et enfant illégitime / Naissance naturelle et naissance illégitime :

La qualité juridique d'un enfant à la naissance désigne le statut matrimonial de sa mère. Les enfants « légitimes » sont ceux dont les parents sont mariés. La naissance est qualifiée de « hors mariage » (anciennement qualifiée de « naturelle » ou encore « illégitime ») dans le cas contraire. Un enfant né hors mariage dont la mère se marie est dit légitimé par le mariage.

Mais, la distinction entre enfants « légitimes » et enfants « naturels » n'existe plus en France. L'ordonnance du 5 juillet 2005, entrée en vigueur en juillet 2006, a en effet fait disparaître du code civil ces deux notions devenues caduques dans la mesure où les droits des enfants nés hors mariage sont les mêmes que ceux des enfants nés de couples mariés.

Légitimation :

Jusqu'en 2006, un enfant né hors mariage pouvait être légitimé par le mariage de ses parents biologiques.

Un enfant né hors mariage, non reconnu par son père biologique, pouvait également être légitimé par le mariage de sa mère avec un homme qui n'était pas son père biologique, si ce dernier l'avait reconnu avant le mariage. De même, un enfant pouvait être légitimé par le mariage de son père avec une femme qui n'était pas sa mère, si cette dernière l'avait adopté avant le mariage et si l'enfant a moins de 15 ans.

Mais, la distinction entre enfants « légitimes » et enfants « naturels » n'existe plus en France. L'ordonnance du 5 juillet 2005, entrée en vigueur en juillet 2006, a en effet fait disparaître du code civil ces deux notions devenues caduques dans la mesure où les droits des enfants nés hors mariage sont les mêmes que ceux des enfants nés de couples mariés.

Évènement (d'état civil) domicilié / Lieu de domicile :

Le lieu du domicile est celui du domicile conjugal pour les mariages, du domicile de la mère pour les naissances et du domicile du défunt pour les décès.

Évènement (d'état civil) enregistré / Lieu d'enregistrement :

Le lieu d'enregistrement est le lieu où s'est produit l'évènement : lieu du mariage, de la naissance ou du décès.

Rang de naissance :

On distingue le rang biologique (ou rang total) et le rang dans le mariage. Le rang biologique ou total est l'ordre de naissance des enfants pour une femme au cours de sa vie, quelle que soit sa situation matrimoniale. L'aîné est donc l'enfant de rang un.

Le rang dans le mariage ne concerne quant à lui que les enfants de femmes mariés : il s'agit de l'ordre de naissance des enfants nés pendant le mariage actuel de la femme. Il est toujours inférieur ou égal au rang total.

Par exemple, une femme a eu trois enfants. Barnabé est né alors qu'elle était célibataire. Elle s'est ensuite mariée. Émile est né. Elle a ensuite divorcé et s'est remariée. Jeanne est née au cours du second mariage. Barnabé est de rang total un, Émile est de rang total deux et Jeanne de rang total trois. Barnabé n'a pas de rang dans le mariage, Émile est de rang un dans le mariage (le premier) et Jeanne est également de rang un dans le mariage (le second).

Remarque :

A partir de 1998, les fichiers de l'état civil fournissent pour tous les enfants leur rang de naissance parmi les enfants nés vivants de la mère.

Pour en savoir plus

« Bilan démographique 2015 », Insee Première, n° 1581 - janvier 2016.

« Les naissances en 2014 » - Précédent millésime de l'Insee Résultats - Septembre 2015