Insee PremièreSalaires dans le secteur privé En 2014, le salaire net moyen augmente de 0,5 % en euros constants

Eva Julia et Christine Pinel, département de l’emploi et des revenus d’activité, Insee

En 2014, le salaire mensuel en équivalent temps plein d’une personne travaillant dans le secteur privé ou dans une entreprise publique est, en moyenne, de 2 957 euros bruts et de 2 225 euros nets des prélèvements à la source. En euros courants, le salaire net moyen augmente de 1,0 %, après + 0,6 % en 2013. En euros constants, il augmente de 0,5 % après deux années de baisse (– 0,3 % en 2013 et – 0,4 % en 2012), en lien notamment avec le ralentissement de l’inflation (+ 0,5 % en 2014). Le salaire net moyen augmente pour chaque catégorie socioprofessionnelle, et plus particulièrement pour les employés, du fait de la hausse du Smic. L’évolution de la structure de la main-d’œuvre, notamment l’élévation tendancielle des qualifications, explique près de la moitié de la hausse du salaire moyen en 2014. La moitié des salariés gagnent moins de 1 783 euros nets par mois. Les salaires nets progressent à tous les niveaux de l’échelle salariale avec des hausses sensiblement plus marquées dans le haut de l’échelle. En conséquence, les inégalités de salaire augmentent dans la moitié haute et restent stables dans la moitié basse. L’écart de salaire entre femmes et hommes continue de se réduire : à caractéristiques identiques, les femmes gagnent 9,6 % de moins que leurs homologues masculins. Le salaire net moyen des personnes qui restent en place dans le même établissement d’une année sur l’autre, soit un peu plus d’un salarié du privé sur deux, augmente de 2,1 % en euros constants. Cela reflète les progressions de carrière de ce groupe où les contrats à durée indéterminée, les hommes et les salariés à temps complet sont surreprésentés.

Eva Julia et Christine Pinel, département de l’emploi et des revenus d’activité, Insee
Insee Première No 1617- Septembre 2016

Dans le secteur privé, le salaire brut moyen en EQTP est de 2957 euros par mois

En 2014, en France, les salariés du secteur privé ou d’une entreprise publique (hors apprentis et stagiaires) perçoivent en moyenne, , 2 957 euros bruts par mois et 2 225 euros (figure 1).

En euros courants, le salaire brut moyen augmente de 1,5 % entre 2013 et 2014 et le salaire net moyen de 1,0 %. L’écart s’explique principalement par la hausse de 0,25 point du taux des cotisations salariales, pour la branche vieillesse et les retraites complémentaires. , le salaire brut moyen augmente de 1,0 % et le salaire net moyen de 0,5 %. Ces évolutions en euros constants sont plus favorables qu’en 2013 (+ 0,5 % pour le salaire brut et – 0,3 % pour le salaire net) et qu’en 2012 (respectivement – 0,1 % et – 0,2 %). En effet, si la situation sur le marché du travail continue de peser sur le pouvoir de négociation des salariés, le ralentissement de l’inflation (+ 0,5 % en 2014 après + 0,9 % en 2013 et + 2,0 % en 2012) joue favorablement sur l’évolution en euros constants du salaire moyen.

Hors bénéficiaires de contrats aidés, le salaire net moyen en euros constants augmente de 0,7 %.

Figure 1Salaires mensuels moyens et répartition des effectifs en EQTP (équivalent temps plein)

Salaires mensuels moyens et répartition des effectifs en EQTP (équivalent temps plein)
Salaires bruts Salaires nets de tous prélèvements Répartition des effectifs (%)
Euros courants Euros constants Euros courants Euros constants 2013 2014
2013 2014 Évolution (%) 2013 2014 Évolution (%)
Cadres* 5 432 5 501 0,8 4 066 4 104 0,4 17,9 18,0
Professions intermédiaires 2 988 3 026 0,8 2 253 2 272 0,3 19,8 19,8
Employés 2 124 2 159 1,2 1 612 1 631 0,7 30,2 30,4
Ouvriers 2 203 2 238 1,1 1 686 1 702 0,4 32,1 31,8
Hommes 3 150 3 194 0,9 2 389 2 410 0,4 58,9 58,7
Femmes 2 573 2 620 1,3 1 935 1 962 0,9 41,1 41,3
Construction 2 661 2 696 0,8 2 030 2 039 -0,1 8,4 8,2
Industrie 3 229 3 296 1,6 2 418 2 457 1,1 19,2 18,9
Tertiaire 2 858 2 898 0,9 2 165 2 186 0,5 72,4 72,9
Ensemble y c. emplois aidés 2 913 2 957 1,0 2 202 2 225 0,5 100,0 100,0
Ensemble hors emplois aidés 2 927 2 976 1,2 2 212 2 239 0,7 /// ///
  • * Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris les bénéficiaires de contrats aidés. Sont exclus les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS, fichier semi-définitif.

L’évolution de la structure de la main-d’œuvre participe à la hausse du salaire net moyen

Les évolutions annuelles des salaires moyens (nets ou bruts) sont en partie liées à celle des volumes d’emploi, notamment par catégorie socioprofessionnelle ou par âge. Ainsi, l’élévation tendancielle des qualifications des salariés, l’augmentation de leur âge moyen et donc de leur expérience jouent positivement sur l’évolution du salaire net moyen de l’ensemble des salariés.

L’évolution du salaire net à neutralise ces effets : en 2014, si la répartition des salariés du privé selon le secteur d’activité, la catégorie socioprofessionnelle, la condition d’emploi (temps complet ou temps partiel), l’âge et le sexe avait été la même qu’en 2013, le salaire net moyen, hors bénéficiaires de contrats aidés, aurait augmenté de 0,3 % en euros constants (figure 2) au lieu de 0,7 %.

Figure 2Évolutions annuelles des salaires moyens, en euros constants

en %
Évolutions annuelles des salaires moyens, en euros constants (en %)
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Salaire brut moyen 0,6 0,6 0,5 1,2 1,2 1,7 0,3 0,9 0,5 0,3 -0,1 0,5 1,2
Salaire net moyen 0,3 0,0 0,1 1,0 0,4 1,7 0,4 1,2 0,5 0,2 -0,4 -0,2 0,7
Salaire net moyen à structure constante -0,3 -0,8 -0,4 0,9 0,1 1,1 -0,3 0,2 0,0 0,2 -1,3 -0,8 0,3
Incidence des effets de structure sur le salaire net* 0,6 0,8 0,5 0,1 0,3 0,6 0,7 1,0 0,5 0,0 0,9 0,6 0,4
Pour mémoire : indice des prix à la consommation 1,9 2,1 2,1 1,8 1,6 1,5 2,8 0,1 1,5 2,1 2,0 0,9 0,5
  • * Voir définitions.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques. Sont exclus les bénéficiaires de contrats aidés, les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS, fichier semi-définitif.

Le salaire net moyen augmente pour toutes les catégories socioprofessionnelles et plus particulièrement pour les employés

En euros constants, le salaire net moyen augmente dans l’industrie (+ 1,1 % ; figure 1) et le tertiaire (+ 0,5 %). Il baisse très légèrement dans la construction (– 0,1 %). Dans les services aux entreprises, il croît de 0,8 % malgré une progression de la part des intérimaires (+ 0,3 point de pourcentage) ; ces derniers, généralement moins bien rémunérés, sont classés dans ce secteur quel que soit le secteur utilisateur. Hors intérim, le salaire net moyen dans les services aux entreprises augmente un peu plus (+ 1,0 %). Celui des intérimaires baisse très légèrement (– 0,1 %).

Le salaire net moyen progresse pour toutes les catégories socioprofessionnelles. C’est pour les employés que l’augmentation est la plus sensible (+ 0,7 % après + 0,2 % en 2013), en particulier dans les activités commerciales (+ 0,9 %, concernant 28 % des employés en EQTP) et les services aux entreprises (+ 1,4 %, pour 16 % des effectifs). Malgré la hausse de 0,25 point des cotisations salariales, les employés comme les ouvriers ont notamment bénéficié d'une plus forte revalorisation du Smic brut en 2014 qu'en 2013 (+ 1,1 % au 1er janvier 2014, contre + 0,3 % au 1er janvier 2013 en euros courants).

Pour les ouvriers, le salaire net moyen (+ 0,4 %) progresse un peu moins que pour les employés et cette hausse plus modérée fait suite à une baisse de 0,3 % en 2013. Le salaire net moyen augmente de 0,5 % pour les ouvriers non intérimaires et baisse de 0,2 % pour les ouvriers intérimaires. Celui des ouvriers non qualifiés augmente plus fortement (+ 0,8 %) que celui des ouvriers qualifiés (+ 0,4 %). L’évolution du salaire net moyen de l’ensemble des ouvriers est moins favorable, notamment car la part des ouvriers les plus qualifiés diminue (– 0,3 point de pourcentage).

Chez les cadres, le salaire net moyen augmente de 0,4 % en euros constants (après une diminution de 1,1 % en 2013), soutenu par une progression marquée pour les femmes (+ 1,3 %, contre + 0,2 % pour les hommes). Le salaire net moyen des femmes cadres augmente fortement, en particulier dans deux secteurs qui rassemblent près de la moitié des cadres : les services aux entreprises (+ 2,0 %, contre + 0,4 % pour les hommes) et les services mixtes (+ 0,9 %, contre – 0,1 % pour les hommes).

Enfin, pour les professions intermédiaires, le salaire net annuel moyen augmente plus modérément : + 0,3 % en euros constants. Les hausses du salaire net moyen dans l’industrie (+ 0,8 %, concernant 21 % des effectifs en EQTP des professions intermédiaires) et les services mixtes (+ 1,7 %, pour 12 % des effectifs) sont en partie compensées par une baisse dans les services aux particuliers (– 0,4 %, pour 26 % des effectifs).

Les inégalités augmentent dans la moitié haute de l’échelle salariale

Le salaire net médian (D5) en EQTP, qui partage les salariés en deux groupes d’effectifs égaux, est de 1 783 euros par mois en 2014 (figure 3). Il est inférieur de 19,9 % au salaire net moyen et augmente de 0,1 % en euros constants. Le salaire net médian des femmes, de 1 636 euros, est en hausse de 0,5 %. Celui des hommes est stable à 1 893 euros.

En EQTP, les 10 % de salariés les moins bien rémunérés perçoivent un salaire net mensuel inférieur à 1 206 euros (1er décile ou D1). En haut de l’échelle, les 10 % de salariés les mieux rémunérés gagnent au moins 3 599 euros par mois (9e décile ou D9) et les 1 % de salariés les mieux rémunérés, au moins 8 163 euros (99e centile ou C99).

Par rapport à 2013, les salaires augmentent à tous les niveaux de l’échelle salariale en euros constants. Cette progression est limitée à + 0,1 % dans la moitié basse de l’échelle salariale alors que la moitié haute s’étire : chacun des déciles de la moitié haute progresse plus que le décile inférieur. Par exemple, le 9e décile augmente de 1,0 % alors que le 8e décile augmente de 0,8 % et le 7e de 0,4 %. Au-delà du 95e centile, la progression est plus modérée.

Au total, le rapport entre les 9e et 1er déciles de salaire, qui mesure les inégalités salariales sur l’ensemble de la distribution, augmente légèrement, passant de 2,95 à 2,98. Cette hausse traduit celle des inégalités dans la moitié haute de la distribution : le rapport entre le 9e décile de salaire et la médiane augmente de 0,8 %, alors que le rapport entre la médiane et le 1er décile est stable, à 1,48. Autre indicateur d’inégalité, la part de masse salariale brute perçue par les 1 % de salariés les mieux rémunérés s’accroît légèrement après trois années de baisse (figure 4). Elle passe de 6,1 % à 6,2 %, soit le niveau de 2012. Elle reste cependant bien inférieure à celle observée avant la crise en 2007–2008, période où la part variable des rémunérations était plus dynamique.

Figure 3Distribution des salaires mensuels nets en euros constants en 2014 et évolution entre 2013 et 2014

Distribution des salaires mensuels nets en euros constants en 2014 et évolution entre 2013 et 2014 - Lecture : en 2014, 10 % des salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris les bénéficiaires de contrats aidés, perçoivent un salaire mensuel net inférieur à 1 206 euros.
Déciles Ensemble Hommes Femmes
2014 Évolution (%) 2014 Évolution (%) 2014 Évolution (%)
D1 1 206 0,1 1 257 -0,2 1 164 0,4
D2 1 349 0,1 1 419 -0,2 1 279 0,3
D3 1 480 0,1 1 565 -0,1 1 386 0,4
D4 1 620 0,1 1 717 0,0 1 500 0,5
D5 ou Médiane 1 783 0,1 1 893 0,0 1 636 0,5
D6 1 988 0,2 2 113 0,1 1 812 0,5
D7 2 264 0,4 2 425 0,3 2 051 0,5
D8 2 716 0,8 2 955 0,7 2 402 0,9
D9 3 599 1,0 3 940 0,8 3 100 1,5
C95 4 589 0,9 5 089 0,7 3 839 1,8
C99 8 163 0,8 9 375 0,9 6 183 1,7
Moyenne 2 225 0,5 2 410 0,4 1 962 0,9
  • Lecture : en 2014, 10 % des salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris les bénéficiaires de contrats aidés, perçoivent un salaire mensuel net inférieur à 1 206 euros.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris les bénéficiaires de contrats aidés. Sont exclus les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS, fichier semi-définitif.

Figure 4Part de la masse salariale brute perçue par les 1 % des salariés les mieux rémunérés

en %
Part de la masse salariale brute perçue par les 1 % des salariés les mieux rémunérés (en %)
Part du 99e centile en %
2002 6,091
2003 6,053
2004 6,125
2005 6,192
2006 6,457
2007 6,604
2008 6,547
2009 6,244
2010 6,396
2011 6,279
2012 6,171
2013 6,126
2014 6,164
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques. Sont exclus les bénéficiaires de contrats aidés, les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS, fichier semi-définitif.

Figure 4Part de la masse salariale brute perçue par les 1 % des salariés les mieux rémunérés

  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques. Sont exclus les bénéficiaires de contrats aidés, les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS, fichier semi-définitif.

À caractéristiques identiques, une femme gagne en moyenne 9,6 % de moins qu’un homme

En 2014, une salariée gagne, en moyenne en EQTP, 18,5 % de moins qu’un salarié. Pourtant, le salaire net moyen des femmes progresse plus que celui des hommes : + 0,9 % contre + 0,4 % en euros constants (figure 1). Ainsi, dans l’ensemble, l’écart de salaire moyen entre femmes et hommes, en pourcentage du salaire des hommes, continue de baisser tendanciellement. Entre 2013 et 2014, il diminue en moyenne de 0,5 point, soit légèrement plus que la baisse annuelle moyenne de 0,2 point enregistrée les trois années précédentes (figure 5).

Figure 5Écart entre les salaires nets moyens des hommes et des femmes (en EQTP)

en % du salaire des hommes
Écart entre les salaires nets moyens des hommes et des femmes (en EQTP) (en % du salaire des hommes) - Lecture : en 2014, le salaire net moyen des femmes est inférieur de 18,5 % à celui des hommes.
Écarts de salaires (%)
2002 21,5
2003 21,4
2004 21,3
2005 20,7
2006 20,6
2007 20,8
2008 20,9
2009 20,1
2010 19,7
2011 19,4
2012 19,2
2013 19,0
2014 18,5
  • Lecture : en 2014, le salaire net moyen des femmes est inférieur de 18,5 % à celui des hommes.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques. Sont exclus les bénéficiaires de contrats aidés, les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS, fichier semi-définitif.

Figure 5Écart entre les salaires nets moyens des hommes et des femmes (en EQTP)

  • Lecture : en 2014, le salaire net moyen des femmes est inférieur de 18,5 % à celui des hommes.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques. Sont exclus les bénéficiaires de contrats aidés, les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS, fichier semi-définitif.

Ce sont surtout les cadres qui contribuent à la réduction de l’écart des salaires entre hommes et femmes. La part de cadres parmi les femmes salariées progresse, et le salaire net moyen des femmes cadres augmente plus que celui des hommes cadres (+ 1,3 % contre + 0,2 %). L’évolution du salaire net moyen est également plus favorable aux femmes chez les ouvriers (+ 1,0 % contre + 0,4 %). En revanche, pour les employés et les professions intermédiaires, les salaires moyens augmentent plus chez les hommes, avec des écarts de 0,4 point par rapport aux femmes.

À secteur d’activité, âge, catégorie socioprofessionnelle, condition d’emploi (temps complet, temps partiel) donnés, l’écart de salaire moyen entre femmes et hommes continue aussi de se réduire. Il atteint 9,6 % en 2014, soit 0,3 point de moins qu’en 2013.

Les écarts de salaire entre femmes et hommes s’accroissent cependant le long de l’échelle salariale : de 7,4 % pour le 1er décile à 21,3 % pour le 9e décile et jusqu’à 34,1 % pour le 99e centile. Même si les femmes restent moins rémunérées que les hommes, l’évolution de leur échelle des salaires est en 2014 plus favorable à tous les niveaux que celle des hommes, surtout aux niveaux les plus élevés.

Le salaire horaire moyen augmente plus pour les salariés à temps partiel

En 2014, les postes à temps partiel représentent environ 15 % du volume de travail en nombre d’heures rémunérées. Entre 2013 et 2014, le nombre moyen d’heures rémunérées diminue chez les salariés à temps complet (– 0,3 %), mais augmente pour ceux à temps partiel (+ 2,1 %). Au total, le volume horaire moyen de travail, tous salariés confondus, augmente de 0,1 %.

Le salaire horaire net des postes à temps partiel est en moyenne plus faible que celui des postes à temps complet : 12,48 euros contre 14,80 euros (figure 6). Cet écart de 15,7 % s’explique à la fois par une moindre part de personnel qualifié parmi les salariés à temps partiel et par des salaires horaires inférieurs à ceux des salariés à temps complet, à niveau de qualification égal. En 2014, l’écart diminue entre les deux catégories. En effet, le salaire horaire net moyen des salariés à temps partiel augmente nettement plus que celui des salariés à temps complet : + 1,3 % contre + 0,3 % en euros constants. Cette progression est portée par la hausse marquée de la part de cadres dans le volume de travail à temps partiel (+ 1,1 point).

Le salaire horaire net moyen augmente pour toutes les catégories socioprofessionnelles à temps complet comme à temps partiel, sauf pour les professions intermédiaires à temps partiel (– 0,2 %).

Figure 6Salaires horaires moyens et répartition des effectifs¹

Salaires horaires moyens et répartition des effectifs¹
Salaires bruts Salaires nets de tous prélèvements Répartition des effectifs (%)
Euros courants Euros constants Euros courants Euros constants 2013 2014
2013 2014 Évolution (%) 2013 2014 Évolution (%)
Salariés à temps complet
Hommes 20,51 20,74 0,6 15,55 15,65 0,1 64,0 63,8
Femmes 17,52 17,79 1,1 13,16 13,32 0,7 36,0 36,2
Ensemble 19,43 19,67 0,7 14,69 14,80 0,3 100,0 100,0
Cadres2 35,17 35,56 0,6 26,35 26,56 0,3 18,8 18,8
Professions intermédiaires 19,59 19,83 0,7 14,76 14,88 0,3 20,7 20,7
Employés 14,31 14,54 1,1 10,86 10,98 0,6 27,0 27,2
Ouvriers 14,62 14,83 0,9 11,17 11,26 0,3 33,5 33,3
Salariés à temps partiel
Hommes 18,39 18,81 1,7 14,01 14,24 1,1 32,5 33,2
Femmes 15,12 15,46 1,7 11,41 11,61 1,2 67,5 66,8
Ensemble 16,19 16,57 1,9 12,25 12,48 1,3 100,0 100,0
Cadres2 30,68 30,98 0,5 22,80 22,91 0,0 15,1 16,2
Professions intermédiaires 18,05 18,19 0,3 13,68 13,73 -0,2 14,9 14,8
Employés 12,71 12,86 0,6 9,66 9,73 0,3 47,6 47,0
Ouvriers 12,59 12,77 1,0 9,73 9,82 0,4 22,5 22,0
Pour mémoire : Smic 9,43 9,53 0,6 7,39 7,44 0,2 /// ///
  • 1. Effectifs en nombre d'heures travaillées.
  • 2. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris les bénéficiaires de contrats aidés. Sont exclus les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS, fichier semi-définitif.

Plus d’hommes, de salariés à temps complet, de CDI parmi les personnes en place

L’évolution du salaire moyen de l’ensemble des salariés du privé intègre, en plus des évolutions salariales individuelles, les mouvements de main-d’œuvre : embauches, changements d’employeur, départs en retraite, etc. Pour s’abstraire de ces mouvements, on se restreint aux « personnes en place » : les salariés présents dans le même établissement, sur l’ensemble des deux années consécutives, avec la même quotité de travail. Ce groupe représente 54,4 % des postes en EQTP en 2014, avec un profil des personnes en place différent de celui de l’ensemble des salariés. La part d’hommes est plus importante parmi les personnes en place que parmi l’ensemble des salariés (63 % contre 59 %). Les salariés à temps complet et les salariés en contrat à durée indéterminée (CDI) y sont également surreprésentés. À l’inverse, les salariés de moins de 30 ans et les employés sont moins présents parmi les personnes en place que dans l’ensemble des salariés. C’est le cas également des salariés du tertiaire, en particulier des services aux entreprises dont relève l’intérim.

Pour les personnes en place, le salaire net moyen en EQTP augmente de 2,1 % en euros constants, une progression plus favorable que celle de l’ensemble des salariés (+ 0,5 %). Cet indicateur mesure en effet les progressions de carrière de ce groupe, dues à leurs promotions et à leur ancienneté.

Sources

Les salaires annuels et les effectifs sont issus des déclarations annuelles de données sociales (DADS) que les entreprises adressent à l’administration, et que l’Insee retraite ensuite. Dans ce suivi annuel, sont exclus les salariés du secteur agricole, les agents du secteur public, ainsi que les apprentis et les stagiaires. Les bénéficiaires de contrats aidés sont inclus, sauf dans les tableaux en séries longues. Les salariés des particuliers employeurs, qui ne font pas l’objet de déclaration DADS, n’entrent pas dans le champ de l’étude. Les résultats sont issus du fichier exhaustif de diffusion DADS.

Définitions

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un agent ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000 / (0,5 x 0,8) = 25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes y compris ceux à temps partiel sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5 x 0,8 = 0,4 EQTP dans l’exemple précédent).

Le salaire brut correspond à l’intégralité des sommes perçues par le salarié au titre de son contrat de travail, avant toute déduction de cotisations obligatoires. Il intègre les sommes versées dans le cadre de la participation et de l’intéressement.

Le salaire net des prélèvements à la source est net de toutes les cotisations sociales, y compris la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Calculé dans les DADS à partir du salaire net fiscal, il ne comprend pas la participation et l’intéressement placés sur un plan d’épargne entreprise, car ceux-ci ne sont pas imposables, mais comprend les cotisations patronales pour complémentaires santé obligatoires.

Les évolutions en euros constants sont calculées en tenant compte de la progression de l’indice des prix à la consommation (y compris tabac) de l’ensemble des ménages.

L’évolution du salaire moyen peut être décomposée en :

– une évolution à structure constante, obtenue en calculant l’évolution du salaire moyen sans modification des effectifs des groupes de salariés définis par le sexe, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle, le secteur d’activité et la condition d’emploi (temps complet ou temps partiel) ;

– un effet de structure, celui-ci résultant de deux facteurs : les changements de groupes des personnes présentes les deux années et les mouvements d’entrées et de sorties.

Pour en savoir plus

« Les freins se desserrent un peu », Note de conjoncture, Insee, décembre 2014.

Guggemos F. et Vidalenc J. , « Une photographie du marché du travail en 2014 », Insee Première n° 1569, octobre 2015.

« Ouvrir dans un nouvel ongletEmploi, chômage, population active : bilan de l’année 2014 », Dares Analyses n° 50, juillet 2015.