Insee PremièreUne photographie du marché du travail en 2014

Fabien Guggemos et Joëlle Vidalenc, division Emploi, Insee

En 2014, 25,8 millions de personnes ont un emploi et 2,8 millions sont au chômage au sens du BIT en France métropolitaine. Le secteur tertiaire concentre une part toujours plus importante des emplois (77 %) et près de neuf actifs occupés sur dix sont des salariés. Un peu plus des trois quarts des actifs occupés bénéficient d’un contrat à durée indéterminée, mais les jeunes, entrés récemment sur le marché du travail, accèdent moins souvent à ce type de contrat. Le sous-emploi, massivement féminin et affectant particulièrement les employés non qualifiés, s’établit à 6,4 % des actifs occupés.

En France métropolitaine, le chômage concerne 9,9 % des actifs en moyenne en 2014, comme en 2013. Depuis 2012, le taux de chômage des hommes est plus élevé que celui des femmes, et l’écart s’accroît en 2014. Plus fréquent chez les jeunes actifs de moins de 25 ans, le chômage est plus durable chez leurs aînés, notamment chez les seniors, dont plus de six sur dix sont au chômage depuis plus d’un an. En ajoutant les chômeurs au « halo » autour du chômage, en 2014, plus de 4,2 millions de personnes sont sans emploi et souhaitent travailler, soit 100 000 personnes de plus en un an. En incluant les départements d’outre-mer, à l’exception de Mayotte, le taux de chômage s’élève à 10,3 % en 2014 et le nombre de personnes sans emploi souhaitant travailler à 4,5 millions.

Fabien Guggemos et Joëlle Vidalenc, division Emploi, Insee
Insee Première No 1569- Octobre 2015

En 2014, 25,8 millions de personnes ont un travail et 2,8 millions sont au chômage au sens du BIT en France métropolitaine

En moyenne en 2014, 28,6 millions de personnes de 15 ans ou plus en France métropolitaine sont  : 25,8 millions ont un emploi et 2,8 millions sont au  ; 22,2 millions de personnes sont inactives, c’est-à-dire ne travaillent pas et ne recherchent pas activement un emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un (figure 1).

Figure 1Population âgée de 15 ans ou plus

Population âgée de 15 ans ou plus
Ensemble Femmes (en milliers) Hommes (en milliers)
(en milliers) (en %)
Actifs 28 640 56,3 13 744 14 896
Actifs ayant un emploi 25 802 50,8 12 424 13 378
Chômeurs 2 838 5,6 1 320 1 518
Inactifs 22 200 43,7 12 769 9 431
dont : inactifs de 60 ans ou plus 13 695 26,9 7 696 5 999
Ensemble 50 840 100,0 26 512 24 327
  • Champ : population des ménages de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2014.

Depuis 2005, la population active a augmenté de 1,34 million de personnes. Cette hausse est soutenue par une participation croissante des femmes au marché du travail. Leur taux d’activité a en effet progressé de 1,3 point entre 2005 et 2014, passant de 50,5 % à 51,8 %. Sur la même période, celui des hommes a reculé de 1,4 point (de 62,6 % à 61,2 %). Cette évolution différenciée se poursuit sur la période récente : en 2014, on compte 70 000 femmes actives de plus qu’en 2013, mais 20 000 hommes actifs de moins.

L’évolution de la population active est portée par les seniors : le nombre d’actifs âgés de 50 à 64 ans a fortement augmenté depuis 2005 (+ 1,6 million). Cette progression se poursuit à un rythme soutenu (hausse de 180 000 en 2014, de 140 000 en 2013), mais moindre qu’en 2012 (hausse de 320 000), suite à la mise en place, en novembre 2012, du dispositif de départ à la retraite anticipée pour carrière longue. La participation des seniors au marché du travail poursuit sa hausse, ininterrompue malgré la crise de 2008, avec les dispositifs de recul progressif de l’âge légal de départ à la retraite et d’allongement de la durée de cotisation pour partir en retraite à taux plein. Le taux d’activité des personnes âgées de 50 à 64 ans est ainsi passé de 56,5 % en 2009 à 63,1 % en 2014, soit + 6,6 points en cinq ans (+ 1,4 point la dernière année). Celui des personnes âgées de 65 à 69 ans a augmenté de deux points sur la même période (de 3,8 % en 2009 à 5,8 % en 2014).

Le salariat, très largement majoritaire, se compose à parts égales d’hommes et de femmes

En 2014, 11,5 % des personnes occupant un emploi en France métropolitaine sont non salariées, proportion stable ces dernières années (figure 2). Le non-salariat concerne deux fois plus d’hommes que de femmes et est plus répandu parmi les seniors. En effet, 16,6 % des actifs occupés de 50 ans ou plus sont non salariés contre seulement 2,4 % parmi ceux de moins de 25 ans. Les salariés représentent donc 88,5 % des actifs occupés en France métropolitaine. Sur dix personnes en emploi, il y a un non-salarié, deux ouvriers, trois employés et quatre personnes occupant une profession intermédiaire ou un emploi de cadre. La part des professions intermédiaires et des cadres recule de 0,3 point en 2014, s’établissant à 39,4 % des actifs occupés, après une hausse continue les années précédentes (+ 3,4 points entre 2005 et 2013). A contrario, la part d’ouvriers, en forte baisse depuis 2005 (– 3 points), se stabilise en 2014 à 20,5 %. Celle des employés, après avoir reculé de près d’un point entre 2005 et 2011 pour s’établir à 28,4 %, n’évolue plus depuis. En 2014, les salariés se répartissent désormais à parts égales entre hommes et femmes. Les emplois d’ouvriers demeurent les moins féminisés (1 femme pour 4 hommes), contrairement à ceux d’employés (1 homme pour 3 femmes). Il y a presque autant d’hommes que de femmes parmi les professions intermédiaires, mais celles-ci demeurent minoritaires au sein des cadres, même si leur part progresse régulièrement (2 femmes pour 3 hommes). Dans les emplois non qualifiés d’ouvriers et d’employés, soit 20,6 % des emplois, les femmes sont très majoritaires (7 femmes pour 3 hommes) alors que la parité est respectée dans les emplois d’ouvriers et d’employés qualifiés.

Figure 2Statut d'emploi et groupe socioprofessionnel des personnes en emploi selon le sexe

Statut d'emploi et groupe socioprofessionnel des personnes en emploi selon le sexe
Effectif total (milliers) Répartition (%) Part de femmes
Ensemble Femmes Hommes (%)
Non-salariés 2 968 11,5 8,1 14,7 33,9
Salariés 22 834 88,5 91,9 85,3 50,0
dont :
Cadres 3 935 15,2 12,8 17,6 40,3
Profession intermédiaire 6 238 24,2 25,5 22,9 50,9
Employés qualifiés 3 785 14,7 22,8 7,1 75,0
Employés non qualifiés 3 526 13,7 22,4 5,6 78,8
Ouvriers qualifiés 3 514 13,6 3,4 23,1 12,0
Ouvriers non qualifiés 1 780 6,9 4,8 8,8 33,6
Non déterminé 56 0,2 0,2 0,2 46,4
Ensemble 25 802 100,0 100,0 100,0 48,2
  • Champ : population en emploi de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2014.

Plus de trois emplois sur quatre dans le secteur tertiaire

En 2014, 76,9 % des personnes ayant un emploi, salarié ou non, travaillent dans le secteur tertiaire, 13,1 % dans l’industrie, 6,3 % dans la construction et 2,8 % dans l’agriculture (figure 3). La part d’actifs occupés dans le tertiaire poursuit sa tendance à la hausse, progressant de 0,7 point en 2014, au détriment des trois autres secteurs d’activité. Les personnes occupant un emploi dans l’agriculture sont globalement plus âgées : l’âge médian y est de 48 ans, contre 42 ans dans les autres secteurs. Les femmes sont majoritaires dans le secteur tertiaire où elles occupent 55 % des emplois. En revanche, elles sont minoritaires dans l'industrie (3 emplois sur 10) et dans la construction (1 emploi sur 10). Dans le secteur tertiaire, la moitié des femmes travaillent dans l'administration publique, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Figure 3Emploi selon les secteurs et le sexe

Emploi selon les secteurs et le sexe
Effectif total (milliers) Répartition (%) Part de femmes
Ensemble Femmes Hommes (%)
Agriculture 714 2,8 1,6 3,8 28,3
Industrie 3 379 13,1 7,7 18,1 28,4
Construction 1 628 6,3 1,5 10,8 11,3
Tertiaire 19 840 76,9 88,3 66,3 55,3
dont : Commerce 3 257 12,6 12,4 12,9 47,1
Transports 1 366 5,3 2,9 7,5 26,3
Hébergement et restauration 899 3,5 3,6 3,4 49,2
Information et communication 705 2,7 1,8 3,6 32,4
Finance, assurance, immobilier 1 253 4,9 5,6 4,1 55,9
Sciences, techniques, serv. administratifs 2 939 11,4 10,0 12,7 42,3
Administration publique, éducation, santé, action sociale 7 979 30,9 44,2 18,6 68,8
Autres services 1 442 5,6 7,9 3,5 67,6
Activité indéterminée 241 0,9 0,9 1,0 44,2
Ensemble 25 802 100,0 100,0 100,0 48,2
  • Champ : population en emploi de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2014.

6,4 % des actifs occupés sont en sous-emploi

Parmi les salariés, la forme de contrat la plus répandue est le contrat à durée indéterminée (CDI ; figure 4). En 2014, 86,4 % des salariés en bénéficie, 9,7 % sont en contrat à durée déterminée (CDD), 2,4 % en intérim et 1,6 % en apprentissage. Les femmes occupent trois emplois en CDD sur cinq, mais elles sont deux fois moins nombreuses que les hommes parmi les intérimaires et les apprentis. Les salariés de moins de 25 ans, entrés plus récemment sur le marché du travail, occupent moins souvent des emplois en CDI (46 % d’entre eux). Neuf apprentis sur dix et un quart des intérimaires ou bénéficiaires d’un CDD ont moins de 25 ans, contre un peu moins de 5 % des salariés en CDI. L’âge médian des personnes travaillant en CDI est de 43 ans, contre 29 ans pour les autres salariés.

En 2014, 18,9 % des personnes en emploi travaillent à temps partiel, soit 0,5 point de plus qu’en 2013. Le temps de travail hebdomadaire habituel, hors périodes de congés ou de récupération due à la réduction du temps de travail (RTT), est de 23 heures pour les temps partiels et de près de 41 heures pour les temps complets. Les hommes à temps complet déclarent des durées habituelles de travail plus élevées que les femmes (41,6 heures par semaine contre 39,1 heures).

1,64 million de personnes sont en situation de sous-emploi en 2014, soit 6,4 % des actifs occupés (figure 5), part en léger recul sur un an (– 0,1 point). Il s’agit majoritairement de personnes en emploi à temps partiel souhaitant travailler davantage et disponibles pour le faire (1,57 million de personnes, dont près d’un quart recherchent activement un nouvel emploi), mais aussi de personnes en emploi, à temps partiel ou complet, connaissant une période de chômage technique ou partiel (70 000 personnes). Le sous-emploi affecte surtout les femmes, celles-ci occupant près de 4 emplois à temps partiel sur 5, les jeunes et les professions non qualifiées : respectivement 9,5 % des femmes, près de 12 % des moins de 25 ans et 15 % des ouvriers et employés non qualifiés sont en situation de sous-emploi.

Figure 4Statut d'emploi selon le sexe

Statut d'emploi selon le sexe
Effectif total (milliers) Répartition (%)
Ensemble Femmes Hommes 15-24 ans
Non salariés 2 968 11,5 8,1 14,7 2,4
Salariés 22 832 88,5 91,9 85,3 97,6
dont :
Intérimaires 530 2,1 1,3 2,7 6,3
Apprentis 363 1,4 1,1 1,7 16,0
Contrats à durée déterminée (CDD) 2 219 8,6 10,7 6,7 29,3
Contrats à durée indéterminée (CDI) 19 721 76,4 78,8 74,2 46,0
Ensemble 25 802 100,0 100,0 100,0 100,0
Temps complet 20 931 81,1 69,2 92,2 75,3
Heures habituellement travaillées 40,6 39,1 41,6 37,3
Temps partiel 4 872 18,9 30,8 7,8 24,7
Heures habituellement travaillées 22,9 23,3 21,3 20,3
  • Champ : population en emploi de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2014.

Figure 5Sous-emploi chez les actifs occupés

Sous-emploi chez les actifs occupés
Sous-emploi (milliers) Taux de sous-emploi (%)*
Non-salariés 180 6,1
Salariés 1 462 6,4
dont :
Cadres 76 1,9
Profession intermédiaire 243 3,9
Employés qualifiés 202 5,3
Employés non qualifiés 642 18,2
Ouvriers qualifiés 118 3,3
Ouvriers non qualifiés 176 9,9
Non déterminé 6 10,5
Femmes 1 178 9,5
Hommes 464 3,5
15-24 ans 242 11,8
25-49 ans 989 6,1
50 ans et plus 412 5,5
Ensemble 1 642 6,4
  • * Voir définitions.
  • Champ : actifs occupés de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2014.

En 2014, le taux de chômage se stabilise à 9,9 % en France métropolitaine

En moyenne en 2014, 2,84 millions de personnes sont au chômage au sens du BIT en France métropolitaine, soit 9,9 % de la population active (figure 6). Le chômage touche surtout les jeunes actifs (23,4 % des 15 à 24 ans), les ouvriers (14,3 %) et les non diplômés ayant au plus un CEP (17,0 %).

Figure 6Nombre de chômeurs et taux de chômage

Nombre de chômeurs et taux de chômage
Chômage au sens du BIT Nombre de chômeurs Proportion de femmes Taux de chômage (%)
(milliers) (%) Ensemble Femmes Hommes
Ensemble 2 838 46,5 9,9 9,6 10,2
15-24 ans 627 42,7 23,4 22,2 24,4
25-49 ans 1 675 47,4 9,3 9,2 9,4
50 ans ou plus 536 48,1 6,7 6,6 6,8
Catégories socioprofessionnelles
Agriculteurs exploitants, artisans, commerçants et chefs d'entreprise 87 32,1 3,9 4,3 3,8
Cadres et professions intellectuelles supérieures 201 41,1 4,4 4,5 4,3
Professions intermédiaires 394 48,3 5,6 5,3 5,9
Employés 821 73,8 10,1 9,7 11,3
Ouvriers 884 22,9 14,3 16,6 13,7
Chômeurs n'ayant jamais travaillé 435 46,5 100,0 100,0 100,0
Indéterminé 17 52,6 18,7 21,2 16,5
Niveau de diplôme
Sans diplôme ou CEP 628 42,0 17,0 15,9 18,0
Brevet des collèges, CAP, BEP 966 42,0 11,0 11,0 11,1
Baccalauréat 580 52,4 10,2 10,7 9,7
Bac+2 268 52,8 6,0 5,7 6,3
Diplôme supérieur au Bac+2 383 52,1 6,5 6,6 6,3
Chômeurs depuis 1 an ou plus 1 203 44,7 4,2 3,9 4,5
15-24 ans 178 36,9 6,7 5,5 7,7
25-49 ans 712 45,4 4,0 3,7 4,2
50 ans ou plus 313 47,4 3,9 3,8 4,0
Chômeurs depuis 2 ans ou plus 589 43,9 2,1 1,9 2,2
15-24 ans 65 35,2 2,4 1,9 2,9
25-49 ans 339 44,9 1,9 1,8 2,0
50 ans ou plus 185 45,2 2,3 2,1 2,5
  • Champ : population active de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2014.

En 2008, juste avant le début de la récession, le avait atteint son plus bas niveau des années 2000, à 7,1 %. Après une année de forte hausse (8,7 % en 2009), puis une relative accalmie les deux années suivantes (8,9 % en 2010 et 8,8 % en 2011), il a progressé de 1,1 point entre 2011 et 2013 et s’est stabilisé à 9,9 % en 2014. Les hommes ont été les plus durement affectés par cette hausse. Leur taux de chômage a augmenté de 1,5 point entre 2011 et 2013 (de 8,5 % à 10,0 %), contre 0,6 point pour les femmes (de 9,1 % à 9,7 %). En 2014, la hausse se poursuit pour les hommes, mais de façon ralentie (+ 0,2 point, à 10,2 %), tandis que le taux de chômage des femmes est en léger recul (– 0,1 point, à 9,6 %). Depuis 2012, le taux de chômage des hommes est supérieur à celui des femmes et l’écart s’amplifie : de + 0,1 point à + 0,6 point en 2014.

Parmi les 22,2 millions d’inactifs en France métropolitaine, 1,37 million souhaitent travailler mais ne satisfont pas tous les critères pour être au chômage au sens du BIT. Ils forment le halo autour du chômage et représentent, en 2014, 4,6 % de la population active ou inactive souhaitant travailler (+ 0,3 point par rapport à 2013). Les femmes sont plus concernées que les hommes (taux respectifs de 5,4 % et de 3,8 % en 2014) et les jeunes davantage que leurs ainés (9,7 % des moins de 25 ans), même si l’augmentation depuis 2013 a été la plus forte pour les âges médians : le taux d’actifs ou d’inactifs souhaitant travailler âgés de 25 à 49 ans appartenant au halo est passé de 3,6 % à 4,1 % en 2014. Au total, en cumulant chômage et halo, plus de 4,2 millions de personnes sont sans emploi et souhaitent travailler, soit 100 000 personnes de plus en un an.

Entre 2013 et 2014, le nombre de chômeurs au sens du BIT est resté quasiment stable en moyenne annuelle (+ 14 000 personnes), mais le nombre de inscrits à Pôle emploi a augmenté de près de 150 000. Si ces deux indicateurs évoluent souvent dans le même sens, ils peuvent aussi diverger. Entre 2013 et 2014 la différence est en partie due à la hausse concomitante du halo autour du chômage. Il est ainsi possible que, face aux difficultés rencontrées sur le marché du travail, certaines personnes inscrites à Pôle emploi ne cherchent plus activement d’emploi ou déclarent ne plus souhaiter travailler, s’éloignant ainsi du marché du travail.

Le chômage de longue durée poursuit sa progression et concerne notamment les plus âgés

En moyenne en 2014, la part des personnes au chômage depuis un an ou plus parmi l’ensemble des chômeurs en France métropolitaine s’élève à 42,4 %. Ces chômeurs, dits « de longue durée », représentent 4,2 % de l’ensemble de la population active (figure 6). Ce taux avait atteint en 2008 son plus bas niveau depuis le début des années 2000 (à 2,6 %) et n’a pas cessé de croître depuis, augmentant de 1,6 point en l’espace de six ans (dont 0,2 point en 2014). Près de la moitié des chômeurs de longue durée sont au chômage depuis au moins 2 ans. Le taux de chômage, dit « de très longue durée », s’élève ainsi à 2,1 % en 2014, en forte progression depuis le début de la crise (+ 0,8 point depuis 2008, + 0,1 point depuis 2013).

Plus fréquent chez les jeunes, le chômage est de plus longue durée pour les seniors. Sur dix chômeurs âgés de 50 ans ou plus, six le sont depuis au moins un an, contre quatre sur dix parmi les 25–49 ans et seulement trois sur dix pour les moins de 25 ans. Par ailleurs, les moins diplômés et les moins qualifiés sont les plus concernés par le chômage de longue durée : 56 % des chômeurs non diplômés ou ayant un certificat d’études primaires sont au chômage depuis un an ou plus contre à peine un sur trois pour les diplômés de niveau supérieur ou égal à bac+2.

Parmi les chômeurs cherchant un emploi salarié, 89,1 % déclarent en chercher un à temps complet et presque autant chez ceux qui sont au chômage depuis au moins un an (87,2 %). Cependant, plus la période de chômage se prolonge, plus ils sont prêts à accepter un emploi à temps partiel : 74,4 % pour les chômeurs de moins d’un an, 80,5 % lorsque la durée passée au chômage est comprise entre un et deux ans et 88,2 % lorsqu’elle est supérieure ou égale à deux ans.

Près d’un actif sur quatre au chômage dans les départements d’outre-mer

À partir de 2014, l’enquête Emploi en continu a été étendue aux départements d’outre-mer à l’exception de Mayotte (sources), ce qui permet des comparaisons homogènes avec la métropole. La participation au marché du travail dans les DOM est moins importante qu’en métropole : le taux d’activité s’y établit en moyenne à 53,6 %, soit 2,7 points de moins qu’en France métropolitaine. Au total, la France compte ainsi 29,4 millions d’actifs, parmi lesquels près de 26,4 millions sont en emploi au sens du BIT et un peu plus de 3 millions sont au chômage.

Les caractéristiques des emplois occupés dans les DOM diffèrent sensiblement de celles de la France. Le non-salariat s’y est davantage développé (15,3 % des emplois dans les DOM, contre 11,6 % en France), tandis que les catégories socioprofessionnelles supérieures y sont moins représentées (8,5 % de cadres contre 15,1 %). Les emplois s’y concentrent encore davantage dans le tertiaire, à 81,7 % (76,9 % en France), alors que la part de ceux du secteur industriel, à 6,6 %, y est deux fois plus faible qu’en France (13,1 %). Travailler à temps partiel y est plus répandu (22,2 % des emplois contre 18,9 %) et la part d’actifs occupés en situation de sous-emploi (12,7 %) y est deux fois plus importante qu’en France (6,5 %).

Près d’un actif sur quatre (24,1 %) est au chômage dans les DOM mais ce taux varie fortement d’un département à l’autre (23,7 % en Guadeloupe, 19,4 % en Martinique, 22,3 % en Guyane, 26,8 % à La Réunion). La situation des jeunes sur le marché du travail y est particulièrement précaire puisque plus de la moitié (52,3 %) des actifs âgés de moins de 25 ans vivant dans l’un de ces départements est au chômage. Dans les DOM, le nombre de personnes dans le halo autour du chômage est relativement plus important qu’en métropole, et atteint près de 130 000 personnes, soit 14 % de la population active ou inactive souhaitant travailler.

Au total, en moyenne en 2014, la France (hors Mayotte) compte un peu plus de 3 millions de chômeurs au sens du BIT et le taux de chômage s’élève à 10,3 % de la population active. En y ajoutant les inactifs dans le halo autour du chômage, ce sont 4,5 millions de personnes qui sont sans emploi et souhaitent travailler.

Sources

L’enquête Emploi a lieu en continu toutes les semaines de l’année en France métropolitaine, mais également, depuis le 1er janvier 2014, dans les départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion), à l’exception de Mayotte, où l’enquête est annuelle. Chaque semaine, environ 4 500 ménages ordinaires (c’est-à-dire les habitants de 4 500 logements hors communautés : foyers, hôpitaux, prisons…), soit près de 8 500 personnes de 15 ans ou plus, répondent à l’enquête. Les personnes décrivent leur situation vis-à-vis du marché du travail (en emploi, au chômage ou en inactivité) au cours d’une semaine dite de référence, au titre de laquelle elles sont interrogées. L’enquête Emploi est la seule source permettant de mesurer le chômage au sens du Bureau international du travail, à partir de questions factuelles posées aux personnes de l’échantillon. Le niveau et la structure de l’emploi fournis par l’enquête peuvent différer de ceux obtenus à partir des sources administratives (estimations d’emploi). En effet, pour des raisons de mesure ou de couverture du champ, l’enquête Emploi est menée auprès de la population en ménages ordinaires.

Le questionnaire de l’enquête Emploi a été rénové en 2013. Les indicateurs commentés ici ont été rétropolés sur les années antérieures.

Définitions

Population en emploi ( i. e . active occupée) au sens du BIT : elle comprend les personnes âgées de 15 ans ou plus ayant travaillé au moins une heure au cours d’une semaine donnée (appelée semaine de référence), qu’elles soient salariées, à leur compte, employeurs, aides dans l’entreprise ou l’exploitation familiale. Elle comprend aussi les personnes ayant un emploi mais qui en sont temporairement absentes pour cause de maladie (moins d’un an), de congé payé, congé de maternité, congé parental (moins d’un trimestre), conflit du travail, formation, intempérie...

Chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT) : personne en âge de travailler (conventionnellement âgée de 15 ans ou plus) et qui répond aux conditions suivantes :

– n’a pas travaillé au cours de la semaine de référence ;

– est disponible pour travailler dans les deux semaines ;

– a entrepris des démarches effectives de recherche d’emploi sur les quatre dernières semaines ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.

Taux de chômage au sens du BIT : nombre de chômeurs rapporté à la population active totale du BIT (actifs ayant un emploi et chômeurs).

Demandeurs d’emploi en fin de mois de catégorie A (DEFM A) : demandeurs d’emploi sans emploi inscrits à Pôle Emploi en fin de mois, tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi.

Taux de sous-emploi : nombre de personnes en situation de sous-emploi rapporté au nombre total d’actifs ayant un emploi au sens du BIT.

Pour en savoir plus

« Emploi et salaires - Édition 2014 », Insee Références, septembre 2014.

« Ouvrir dans un nouvel ongletEmploi, chômage, population active : bilan de l’année 2014 », Dares Analyses n° 2015–050, juillet 2015.

Guggemos F., Vidalenc J., « Une photographie du marché du travail en 2013 », Insee Première n° 1516, septembre 2014.

« Chômage de longue durée : la crise a frappé plus durement ceux qui étaient déjà les plus exposés », Insee référence, France portrait social, novembre 2014.

« Un taux de chômage de 23,7 % en moyenne en 2014 », Insee Flash Guadeloupe n° 17, juin 2015.

« Un taux de chômage de 19,4 % en moyenne en 2014 », Insee Flash Martinique n° 17, juin 2015.

« Un taux de chômage de 22,3 % en moyenne en 2014 », Insee Flash Guyane n° 17, juin 2015.

« Un taux de chômage de 26,8 % en moyenne en 2014 », Insee Flash Réunion n° 32, juin 2015.

« Séries longues sur le marché du travail », et note méthodologique sur la rétropolation des séries, Insee Résultats n° 162, février 2015.