Bilan économique 2015 - La Réunion : la croissance se maintient
En 2015, la croissance se maintient à La Réunion (+ 2,8 % après + 3,1 %). Les prix diminuent tandis que les revenus sont en hausse. En conséquence, le pouvoir d'achat augmente et la consommation des ménages se renforce (+ 3,2 % en volume). L'investissement progresse, mais moins vite qu'en 2014. Les importations sont en valeur ralenties par la baisse des prix du carburant mais augmentent en volume. Les exportations repartent à la hausse. La situation sur le marché du travail s'améliore. La demande d'emploi progresse modérément tandis que l'emploi salarié marchand reste dynamique (+ 3,7 % sur un an), notamment grâce aux services. L'emploi dans la construction confirme sa reprise. Au final, le taux de chômage diminue. Les revenus agricoles poursuivent leur croissance (+ 9,8 %), bénéficiant d'une baisse des coûts des matières premières. Le léger redressement dans l'artisanat amorcé en 2014 se confirme. Dans la construction, l'activité liée à la Nouvelle route du littoral continue d'augmenter. En dehors de ce chantier, le chiffre d'affaires se contracte. Le tourisme repart à la hausse en 2015 (+ 5,1 %) après trois années consécutives de recul. Cette reprise est en lien avec la progression du trafic aérien. L'activité bancaire continue de se renforcer : la hausse des encours de crédits se confirme (+ 5 % en 2015). Les banques poursuivent l'assainissement de leur portefeuille et le résultat net atteint son plus haut niveau. En 2015, dans le mouvement européen, l'économie française continue d'accélérer (+ 1,3 % après + 0,6 % en 2014). La croissance reste stable à Maurice (+ 3,5 %).
Artisanat - Le redressement se poursuit
Nadjib Vali, Chambre de métiers et de l’artisanat
Le léger redressement amorcé en 2014 se confirme dans l’artisanat. Le nombre d’entreprises continue d’augmenter grâce à des créations d’entreprises qui repartent à la hausse (+ 3,3 %) et à des radiations moins nombreuses (- 14,5 %). Le nombre d’apprentis augmente également (+ 5,3 %). Les artisans déclarent un chiffre d’affaire en progression de 5 % sur l’année et des investissements en hausse également.
Insee Conjoncture Réunion
No 02
Paru le :30/06/2016
Au 31 décembre 2015, 16 200 entreprises artisanales, dont 1 820 micro-entreprises sont en activité à La Réunion. Ainsi, l’artisanat concerne une entreprise sur trois dans le secteur marchand. Elles interviennent dans l'industrie, le commerce ou les services.
tableauFigure 1 – Quatre entreprises artisanales sur dix sont dans le bâtiment - Répartition des entreprises artisanales par secteur d'activités à La Réunion
2014 | 2015 | |||
---|---|---|---|---|
en nombre | en % | en nombre | en % | |
Bâtiment | 6 095 | 39,5 | 6 360 | 39,3 |
Services | 4 850 | 31,4 | 5 060 | 31,2 |
Production | 2 460 | 15,9 | 2 550 | 15,7 |
Alimentation | 2 040 | 13,2 | 2 230 | 13,8 |
Ensemble artisanat | 15 445 | 100,0 | 16 200 | 100,0 |
- Source : Répertoire des Métiers - CMA
Le bâtiment regroupe le plus grand nombre d’entreprises artisanales (6 360 entreprises soit 39 % des entreprises artisanales) (figure 1). Les services, qui comprennent notamment des mécaniciens automobiles, des coiffeurs, ou encore des taxiteurs, occupent 5 060 entreprises (31 %). Suivent les activités de production avec notamment le travail des métaux et du bois, pour 16 % (2 550 entreprises) et l'alimentation pour 14 % (2 230 entreprises).
Dans son ensemble, le secteur compte 30 % d’entreprises employeuses et fait travailler plus de 26 000 salariés.
Le tissu artisanal continue de se renforcer
En 2015, le nombre d’entreprises artisanales augmente de 4,9 %, soit 745 entreprises supplémentaires. Durant l'année écoulée, 2 015 entreprises nouvelles se sont en effet immatriculées au Répertoire des métiers (+ 3,3 %) (figure 2). Dans le même temps, les radiations ont chuté de 14,5 % (1 270 radiations).
L’augmentation du nombre d’entreprises a été particulièrement forte dans les services (+ 4,3 %) et dans l’alimentation (+ 9,3 %) dont les activités sont portées par l’augmentation de la population, le développement de la restauration hors foyer et l’essor des services de proximité. De plus, le nombre d’entreprises dans le bâtiment repart à la hausse (+ 4,3 %).
Comme en 2014, les créations d'entreprises individuelles hors micro entreprises prédominent (38 % des créations) et restent dynamiques (+ 7,1 %) ( figure 3 ). Les créations sous forme de sociétés continuent également de croître (+ 5,7 % après + 18 % en 2014). C’est encourageant car les sociétés, qui représentent 34 % des créations d’entreprises artisanales, ont 2,5 fois plus de chances de passer le cap des trois ans d'ancienneté que les artisans exerçant sous le régime de microentreprises.
tableauFigure 2 – Des radiations en recul pour la deuxième année consécutive
Immatriculations | Radiations | |
---|---|---|
2010 | 2 055 | 1 165 |
2011 | 2 255 | 1 316 |
2012 | 2 102 | 1 562 |
2013 | 2 006 | 1 790 |
2014 | 1 950 | 1 485 |
2015 | 2 015 | 1 270 |
- Source : Répertoire des Métiers – CMA
graphiqueFigure 2 – Des radiations en recul pour la deuxième année consécutive Immatriculations et radiations d'entreprises artisanales à La Réunion
tableauFigure 3 – Les sociétés représentent un tiers des nouveaux inscrits - Créations d'entreprises artisanales selon la catégorie juridique
2014 | 2015 | |||
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en nombre | en % | en nombre | en % | |
Personnes physiques dont : | 1 306 | 67,0% | 1 334 | 66,2% |
micro entreprises | 585 | 30,0% | 562 | 27,9% |
entreprises individuelles | 721 | 37,0% | 772 | 38,3% |
Personnes morales (sociétés) | 644 | 33,0% | 681 | 33,8% |
Ensemble | 1 950 | 100% | 2 015 | 100% |
- Source : Répertoire des Métiers
L'apprentissage relancé
L’apprentissage dans l’artisanat rebondit nettement avec 2 318 apprentis en 2015 (+ 5,3 % après - 4,2 % en 2014). La revalorisation du statut de l'apprenti, la reconduction d'un réseau de « développeurs de l’apprentissage » visant à faciliter les mises en relation entre entreprises et candidats et la rénovation des cartes pédagogiques des pôles de formation concourent à cette évolution. Près d’un apprenti sur quatre prépare un diplôme de niveau IV (baccalauréat) ou III (BTS). L’apprentissage post-baccalauréat se développe rapidement et s’ouvre vers de nouvelles spécialités : optique, environnement, domotique, diététique et travaux publics.
Un rebond des investissements
Les chefs d’entreprises artisanales déclarent un chiffre d’affaires en augmentation de 5 % en 2015. Pour 24 % d’entre eux, le chiffre d’affaires progresse tandis que 19 % des artisans notent un recul de leur chiffre d’affaires. Ainsi, les volumes d'affaires se maintiennent chez une majorité d’artisans.
Ce frémissement bénéficie aux investissements qui passent de 60 millions en 2014 à 83 millions d'euros en 2015. Les artisans déclarent avoir réalisé des investissements essentiellement orientés sur le renouvellement de leur matériel plutôt que sur des extensions de leur capacité de production. Les entreprises mobilisent davantage les concours bancaires et les dispositifs d'aides publiques pour moderniser leur outil de travail. D’après les artisans, leurs dépenses d’investissements restent néanmoins assez loin des niveaux enregistrés par le passé.
De nombreux chefs d’entreprises artisanales jugent leur situation économique fragile, avec des carnets de commande peu remplis. Aussi, la concurrence reste vive avec les grandes entreprises qui se positionnent sur des marchés de taille intermédiaire. Enfin, les charges d'exploitation augmentent plus rapidement que les prix de vente, ce qui pénalise le résultat d’exploitation. L'enjeu aujourd'hui pour le secteur est de capter de nouveaux débouchés pour s'inscrire dans une croissance durable.
Documentation
Définitions (pdf, 40 Ko )