Au quatrième trimestre 2015, le PIB en volume* croît de 0,3 %. En moyenne sur l'année, la croissance accélère : +1,2 % en 2015 après +0,2 % en 2014.

La formation brute de capital fixe (FBCF) accélère au quatrième trimestre (+0,7 % après +0,1 %) portée par celle des entreprises non financières et des administrations publiques. Les dépenses de consommation des ménages se replient (−0,1 % après +0,4 % au troisième trimestre 2015). Au total, la demande intérieure finale hors stocks ralentit légèrement et contribue à la croissance pour +0,2 point (après +0,3 point le trimestre précédent). Les exportations rebondissent (+1,1 % après −0,2 %) et les importations accélèrent (+2,4 % après +1,8 %). In fine, le solde extérieur contribue négativement à l'activité (–0,4 point après −0,6 point au troisième trimestre). À l'inverse, les variations de stocks des entreprises y contribuent positivement (+0,6 point, après +0,7 point).

Le revenu disponible brut (RDB) des ménages ralentit au quatrième trimestre 2015 (+0,4 % après +0,6 %). La masse salariale reçue par les ménages accélère pourtant (+0,6 % après +0,4 %), à l'image du salaire moyen par tête versé par les sociétés non financières (+0,4 % après +0,2 %).

Les prestations sociales en espèces accélèrent également un peu (+0,5 % après +0,3 % au troisième trimestre). Les impôts courants sur le revenu et le patrimoine rebondissent (+2,0 %), par contrecoup notamment du repli au troisième trimestre (−1,3 %), qui était lié aux mesures allégeant l'impôt sur le revenu des ménages modestes en 2015 (suppression de la première tranche du barème et aménagement de la décote).

En parallèle, les prix de la consommation des ménages se stabilisent au quatrième trimestre 2015 (après −0,2 %). Le pouvoir d'achat ralentit donc (+0,4 % après +0,9 %). Sur l'ensemble de l'année 2015 en revanche, il accélère (+1,8 % après +1,1 %). Mesuré par unité de consommation pour le ramener à un niveau individuel, il croît de 1,3 % en 2015 après 0,7 % en 2014.

Comme la consommation des ménages en volume recule légèrement tandis que leur pouvoir d'achat s'accroît, leur taux d'épargne augmente au quatrième trimestre : il s'établit à 15,9 % de leur revenu, soit son plus haut niveau depuis mi-2011, après 15,5 % au troisième trimestre. En moyenne sur l'année, il augmente aussi, de 15,1 % à 15,4 %.

Au quatrième trimestre 2015, le taux de marge des sociétés non financières continue de s'élever (+0,4 point, à 31,4 %), atteignant son plus haut niveau depuis début 2011 : il est surtout soutenu par le recul des prix de l'énergie, qui améliore les termes de l'échange. En revanche, la hausse du taux de marge est limitée par la progression des salaires réels, supérieure aux gains de productivité.

Le besoin de financement des administrations publiques diminue de 1,0 point de PIB au quatrième trimestre, à −2,8 % après −3,8 % au troisième trimestre. Sur l'année, il représente 3,5 % du PIB, de façon cohérente avec la première évaluation du compte annuel notifiée à la Commission européenne.

Les dépenses diminuent au quatrième trimestre. En effet, la charge des intérêts sur la dette se replie car le ralentissement des prix réduit les intérêts sur les obligations de l'État indexées sur l'inflation. Une baisse sensible de la contribution de la France au budget européen contribue également à la baisse des dépenses. Par ailleurs, les recettes accélèrent au quatrième trimestre, grâce au net rebond des impôts courants sur le revenu et le patrimoine des sociétés et des ménages.

La croissance du PIB est confirmée à +0,3 % au quatrième trimestre 2015. De légères révisions des différents agrégats se compensent ; elles tiennent principalement à la révision des indicateurs et à l'actualisation des coefficients de correction des variations saisonnières. Elles conduisent à rehausser très légèrement la croissance en moyenne annuelle (qui s'arrondit désormais à +1,2 % sur l'année).