Insee Analyses NormandiePour les jeunes Normandes très diplômées, un déclassement professionnel bien plus fréquent que pour les hommes

Auteurs : Laurent Brunet, Caroline Levouin (Insee)

En Normandie, comme en France métropolitaine, les offres d'emplois qualifiés sont plus nombreuses qu'auparavant. Toutefois, cette augmentation du nombre d'emplois qualifiés a été moins forte que celle des titulaires d'un diplôme, ce qui contraint certain.e.s diplômé.e.s à exercer un emploi plus faiblement qualifié que celui auquel ils pourraient prétendre. Ce déclassement professionnel est plus fréquent pour les jeunes actives très diplômées, avec un fort écart avec leurs homologues masculins ou encore avec leurs alter ego moins diplômées, écarts similaires à la moyenne nationale.

L'intensité du déclassement varie selon les caractéristiques et les parcours des actifs : niveau de diplôme, choix de la filière, origine sociale, offres d'emploi locales, âge et sexe. L'orientation scolaire peut être déterminante dans l'insertion sur le marché du travail et tout au long du parcours professionnel. Pourtant, dans leurs études, les filles réussissent mieux que les garçons comme au baccalauréat, et cela quelle que soit la série. De plus, aujourd'hui, les femmes sont majoritaires parmi les plus hauts diplômés. Les stéréotypes de genre influent encore les choix d'orientations scolaires des filles et des garçons.

Insee Analyses Normandie
No 04
Paru le :Paru le08/03/2016
Auteurs : Laurent Brunet, Caroline Levouin (Insee)
Insee Analyses Normandie No 04- Mars 2016

La situation des femmes sur le marché du travail est plus difficile que celle des hommes (cf. données complémentaires). En Normandie, comme en France métropolitaine, les femmes sont moins souvent en emploi (66 % des Normandes hors étudiantes en 2011 contre 74 % des Normands), même si l'écart s'est réduit ces cinq dernières années, essentiellement du fait de la baisse du taux d'emploi des hommes. L'écart entre la part des femmes en emploi et celle des hommes augmente avec l'arrivée d'un enfant, toujours en défaveur des femmes : il passe de 3 points pour les actifs sans enfant à 11 points pour ceux ayant un enfant de moins de trois ans. Quand les femmes exercent une activité, elles sont plus souvent à temps partiel (19 % des femmes contre 4 % des hommes).

De même, les situations de déclassement professionnel () sont plus fréquentes chez les femmes de tout âge : un tiers connaît une situation de déclassement contre un quart chez les hommes, ce qui place la Normandie au 10e rang des 13 régions métropolitaines pour cet écart. Cependant, avec l'ancienneté dans l'activité, le déclassement tend à se résorber pour les femmes de 35 ans ou plus, bien qu'elles vivent toujours une situation plus défavorable. Ainsi, un quart des femmes subit une situation de déclassement contre un cinquième des hommes.

Figure 1En Normandie, le déclassement concerne 63 % des jeunes actives très diplômées

Unité : %
En Normandie, le déclassement concerne 63 % des jeunes actives très diplômées (Unité : %)
Corse 72,4
Aquitaine–Limousin–|Poitou-Charentes 65,0
Bretagne 64,9
Bourgogne–|Franche-Comté 64,2
Pays de la Loire 63,6
Normandie 63,2
PACA 63,1
Nord-Pas-de-Calais-|Picardie 62,9
France de province 62,8
Centre–Val de Loire 62,6
Alsace-Champagne-|Ardenne–Lorraine 62,4
Languedoc-Roussillon–|Midi-Pyrénées 62,0
Auvergne–|Rhône-Alpes 60,6
Île-de-France 44,3
  • Source : Insee, recensement de la population 2011

Figure 1En Normandie, le déclassement concerne 63 % des jeunes actives très diplôméesProportion des actives de moins de 35 ans très diplômées (bac +3 ou plus) en situation de déclassement

  • Source : Insee, recensement de la population 2011

Un déclassement beaucoup plus fréquent pour les jeunes actives

Les trajectoires des moins de 35 ans face à l'emploi sont encore plus difficiles, et notamment pour les femmes de cette classe d'âge (illustration 2). Ainsi, quand 78 % des jeunes hommes sont en emploi, seulement 71 % des jeunes femmes le sont. Elles sont plus exposées à l'inactivité que les hommes. Le chômage est cependant aussi fréquent chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes.

Le déclassement professionnel touche particulièrement les jeunes, et notamment les jeunes femmes : près de la moitié des femmes de moins de 35 ans sont en situation de déclassement, contre deux hommes sur cinq. Ce déclassement est légèrement plus faible qu'en France de province, mais l'écart entre femmes et hommes est identique (6 points).

Figure 2Chez les plus jeunes, seulement 71 % des femmes sont en emploi - Situations face à l'emploi selon le sexe et l'âge en Normandie

Unité : %
Chez les plus jeunes, seulement 71 % des femmes sont en emploi - Situations face à l'emploi selon le sexe et l'âge en Normandie (Unité : %)
Les moins de 35 ans Les 15-64 ans
Femmes Hommes Femmes Hommes
Part en emploi 70,6 77,8 65,9 73,5
dont temps partiel 18,3 4,7 18,6 3,8
Part au chômage* 18,4 18,6 9,9 9,8
  • * Au sens du recensement de la population
  • Champ : individus hors étudiants
  • Source : Insee, recensement de la population 2011

À partir du bac +3, l'écart entre jeunes femmes et jeunes hommes en déclassement atteint son maximum

Le déclassement professionnel frappe fortement les jeunes, et plus fréquemment les jeunes, et plus fréquemment les jeunes hommes que les jeunes femmes, dont le plus haut niveau d'études atteint est le baccalauréat. Cependant, il touche également les hauts-diplômés (niveau d'études au moins égal à bac +3) : 45 % des jeunes hommes et 63 % des jeunes femmes occupent un emploi dont la qualification est inférieure à leur niveau de diplôme. La Normandie se positionne en 6e région sur 13 pour la fréquence du déclassement chez les jeunes actives très diplômées (illustration 1). Ce taux de déclassement et l'écart entre femmes et hommes sont proches de ceux de la France de province (illustration 3).

Figure 3La part de jeunes actives très diplômées en situation de déclassement est de 18 points supérieure à celles des jeunes actifs très diplômés

Unité : point de %
La part de jeunes actives très diplômées en situation de déclassement est de 18 points supérieure à celles des jeunes actifs très diplômés (Unité : point de %)
Languedoc-Roussillon–|Midi-Pyrénées 20,6
Bretagne 20,1
Pays de la Loire 19,3
Centre – Val de Loire 19,3
Auvergne–|Rhône-Alpes 18,8
PACA 18,6
France de province 18,5
Nord-Pas-de-Calais-|Picardie 17,9
Alsace–Champagne-|Ardenne–Lorraine 17,9
Normandie 17,8
Bourgogne–|Franche-Comté 17,6
Aquitaine–Limousin–|Poitou-Charentes 15,9
Île-de-France 15,3
Corse 7,6
  • Source : Insee, recensement de la population 2011

Figure 3La part de jeunes actives très diplômées en situation de déclassement est de 18 points supérieure à celles des jeunes actifs très diplômésProportion des actives de moins de 35 ans très diplômées en situation de déclassement – Écarts avec les jeunes actifs très diplômés

  • Source : Insee, recensement de la population 2011

Toutefois, à l'instar de ce qui est observé dans l'ensemble de la population active, le déclassement des jeunes actives très diplômées s'atténue avec l'âge, autrement dit avec l'ancienneté dans l'activité. Ce déclassement touche 63 % des moins de 35 ans contre 48 % des 35 ans ou plus. Néanmoins, même avec l'expérience dans l'activité, subsiste un écart défavorable aux femmes (8 points).

Divers facteurs expliquent ce déclassement, pour les femmes comme pour les hommes, notamment le manque d'opportunités sur le marché du travail. En effet, pour les jeunes générations, l'accès à l'enseignement supérieur est facilité et le nombre de diplômés a plus fortement augmenté que le nombre d'emplois qualifiés offerts. Même si la probabilité de trouver un emploi reste plus forte chez les hauts-diplômés, ils s'exposent eux aussi au chômage, particulièrement en période de crise économique, et se voient donc contraints d'accepter des emplois moins qualifiés. L'écart entre femmes et hommes varie selon la structure socio-économique de la région (secteurs d'activités, origine sociale, etc.) et peut être en partie imputé aux filières choisies, qui restent très différentes selon qu'on soit une femme ou un homme.

Figure 4Un fort déclassement chez les plus jeunes actives titulaires du bac et les très diplômées - Déclassement des actives diplômées du baccalauréat ou du supérieur

Unités : %, points
Un fort déclassement chez les plus jeunes actives titulaires du bac et les très diplômées - Déclassement des actives diplômées du baccalauréat ou du supérieur (Unités : %, points)
Normandie France de province
Part de femmes en situation de déclassement Écart avec les hommes Écart avec les hommes
Diplôme Bac Moins de 35 ans 63,8 – 11,1 – 10,8
Tout âge 51,3 – 11,1 – 9,8
Diplôme de niveau Bac +2 Moins de 35 ans 43,8 2,1 1,6
Tout âge 36,7 2,6 2,2
Diplôme de niveau Bac +3 ou plus Moins de 35 ans 63,2 17,8 18,5
Tout âge 53,7 19,4 19,8
Tout niveau d'étude confondu Moins de 35 ans 46,6 6,0 6,1
Tout âge 31,7 5,9 6,5
  • Note de lecture : en Normandie, 63 % des jeunes actives dont le niveau d'études correspond au moins à Bac +3 sont en situation de déclassement, soit un écart en leur défaveur de 18 points par rapport aux hommes

Plus d'étudiantes que d'étudiants, excepté dans les cursus scientifiques

Même si les femmes sont plus nombreuses à effectuer des études supérieures, elles sont plus souvent en situation de déclassement.

En Normandie, comme au niveau national, les étudiantes sont devenues majoritaires (illustration 5). Elles le sont ainsi très présentes dans les formations paramédicales et sociales. Elles le sont également à l'université, notamment dans les disciplines langues, lettres, sciences humaines et sociales, médecine, pharmacie, etc. À l'université, on compte en licence 54 % d'étudiantes, en master 59 % mais en doctorat 48 %. Quel que soit le diplôme universitaire, la proportion d'étudiantes est en retrait dans les filières scientifiques. Les étudiantes sont peu nombreuses en doctorat scientifique (un quart), dans les formations d'ingénieurs (moins d'un tiers d'étudiantes). Seules les écoles de commerce réalisent la parité.

Une partie du très fort déclassement rencontré par les jeunes actives très diplômées pourrait s'expliquer par le fait qu'elles s'inscrivent moins souvent dans les filières scientifiques du supérieur, qui présentent les conditions d'insertion professionnelle les plus favorables. En effet, l'intensité du déclassement dépend du choix de la filière de formation, qui elle-même dépend en partie du sexe et de l'origine sociale. Selon une étude du Céreq, basée sur l'enquête sur la génération 2010, les filières professionnelles mènent, à niveau de diplôme équivalent, à une meilleure insertion que les filières générales. Il en va de même pour les spécialités industrielles ou scientifiques par rapport aux spécialités tertiaires ou de sciences humaines.

Figure 5Peu d'étudiantes dans les formations d'ingénieurs ou dans les filières scientifiques universitaires

unité : %
Peu d'étudiantes dans les formations d'ingénieurs ou dans les filières scientifiques universitaires (unité : %)
Formations |d'ingénieurs 27,7
Université –| sciences, STAPS 35,1
IUT 42,1
CPGE 43,3
Écoles de commerce,| gestion et comptabilité 50,2
STS et assimilés 51,0
Autres formations| non universitaires 57,4
Université –| droit, économie,| adm. écon. et sociale 58,6
Université – médecine,| odontologie, pharmacie 62,1
Université – lettres,| sciences humaines 69,8
Formations| paramédicales| et sociales 83,8
  • STS : Sections de Technicien Supérieur
  • CPGE : Classes Préparatoires aux Grandes Écoles
  • Sources : MESR-DGESIP-DGRI-SIES ; MEN-MESR-DEPP

Figure 5Peu d'étudiantes dans les formations d'ingénieurs ou dans les filières scientifiques universitairesProportion d'étudiantes dans l'enseignement supérieur en Normandie

  • STS : Sections de Technicien Supérieur
  • CPGE : Classes Préparatoires aux Grandes Écoles
  • Sources : MESR-DGESIP-DGRI-SIES ; MEN-MESR-DEPP

L'origine sociale n'expliquerait pas la différence d'orientation universitaire entre filles et garçons

Divers facteurs peuvent influer sur l'orientation, notamment la mobilité et l'origine sociale des étudiantes et étudiants.

En Normandie, entre bac et post-bac, les filles changent un peu plus souvent de région que les garçons (12 % contre 11 %). Cette mobilité est similaire sur l'ensemble de la France de province. Le changement de région est légèrement plus fréquent chez les enfants de cadres (15 % des filles contre 14 % des garçons) mais l'écart entre les sexes en termes de changement de région est plus important chez les enfants dont la personne de référence exerce une profession intermédiaire ou est retraité ou inactif.

Au-delà de la possibilité de mobilité géographique, l'origine sociale peut influer sur la formation choisie. En sciences fondamentales, 25 % des inscrits en 2014 sont des enfants de cadres. Si l'influence de l'environnement familial dans l'orientation est avérée, la répartition des étudiants selon l'origine sociale ne varie que très peu entre les filles et les garçons, quelque soit la filière. D'autres éléments entreraient donc en compte dans les tendances observées des filles à se diriger vers des filières moins ambitieuses et prestigieuses.

Avant les études supérieures, les filles réussissent mieux que les garçons

Au baccalauréat, les filles réussissent mieux que les garçons (illustration 6). En Normandie, 90 % des filles obtiennent leur baccalauréat contre 85 % des garçons. La réussite au bac dans la région est un peu plus faible qu'ailleurs, même si l'écart tend à se réduire. Les filles ont de meilleurs résultats dans quasiment toutes les séries, notamment pour le baccalauréat professionnel où elles représentent moins de la moitié des élèves. Bien qu'elles s'inscrivent moins dans les filières scientifiques du supérieur, les filles ont une meilleure réussite au baccalauréat scientifique.

Corrigé des effets de structure que sont l'orientation selon les séries du bac et l'origine sociale des élèves, les filles réussissent toujours mieux au bac que les garçons ; autrement dit, pour le taux de réussite au bac, l'effet genre l'emporte sur les effets orientation et origine sociale. Les garçons s'orientent ensuite plus volontiers vers les cursurs ingénieurs, via les classes préparatoires aux grandes écoles ou vers les sciences fondamentales à l'université : un " archétype culturel " expliquant en partie cette faible présence féminine serait-il à l'oeuvre ?

Figure 6Les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons dans quasiment toutes les séries - Proportion de filles selon la série au bac et taux de réussite au bac en Normandie

Unités : %, points
Les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons dans quasiment toutes les séries - Proportion de filles selon la série au bac et taux de réussite au bac en Normandie (Unités : %, points)
Part de filles Taux de réussite
Filles Écart avec les garçons
Ensemble 50,5 89,5 + 4,6
Général 56,5 92,8 + 2,1
dont ES 60,6 91,7 + 2,8
dont L 79,3 91,9 + 4,3
dont S 45,4 94,2 + 2,2
Professionnel 40,3 84,9 + 6,7
dont SERVICES 67,3 85,8 + 4,0
Technologique 52,0 86,8 + 1,3
dont STG 55,1 85,6 + 4,9
dont ST2S 93,8 87,9 – 0,8
  • STG : Sciences et Technologies de la Gestion
  • ST2G : Sciences et Technologies de la Santé et du Social
  • Source : Depp, Système éducatif français (MEN), année 2012-2013

Encadré 1 - Diplômées bac +3 ou plus, les jeunes actives sont plus fréquemment en situation de déclassement que leurs consoeurs diplômées bac +2

Le déclassement professionnel des jeunes actives titulaires d'un diplôme de bac +2 est inférieur de près de 20 points à celui de leurs consoeurs diplômées d'un bac +3 ou plus (illustration 4). Ce qui s'observe en Normandie s'observe également à l'échelle de la France métropolitaine.

Les diplômés de niveau bac +2 ont vocation à occuper un emploi de qualification dite intermédiaire ou élevée. Ils ont donc une probabilité plus faible que les très hauts-diplômés d'être en situation de déclassement, les opportunités correspondant à leur niveau de formation étant plus fréquentes. Selon le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq ), la réforme « Licence-Master-Doctorat » (LMD) a conduit à un déplacement des sorties de bac +2 à bac +3, ce qui a eu pour conséquence d'augmenter le nombre de diplômés bac +3 ou plus, majorant ainsi le rapport entre hauts-diplômés et emplois de qualification élevée.

Encadré 2 - En Normandie, la moindre mixité entre les filles et les garçons dans les séries du baccalauréat s'explique essentiellement par l'origine sociale des élèves

L'effet « origine sociale » d'une région sur la mixité parmi les inscrits au baccalauréat est obtenu en appliquant aux effectifs lycéens par origine sociale d'une région les distributions nationales d'orientation, selon cette même origine.

Ainsi, en Normandie, cette mixité est plus faible qu'en France métropolitaine. Les phénomèmes de surreprésentation des filles ou des garçons sont davantage marqués qu'à l'échelle métropolitaine. Une distribution égalitaire entre filles et garçons dans les différentes séries du bac serait obtenue si 36 % des élèves normands changeaient de série. L'écart entre la Normandie et la France métropolitaine en termes de distribution d'orientation tient essentiellement à l'origine sociale des lycéens normands et non à une différenciation plus marquée entre les sexes (toutes choses égales par ailleurs).

Encadré 3 - Sur certains postes, un déclassement plus fréquent pour les jeunes actives

Dans un certain nombre de catégories socioprofessionnelles, le déclassement est très fort chez les jeunes actives avec souvent un écart important avec les jeunes actifs : contremaîtres ou agents de maîtrise (essentiellement des personnes ayant pour fonction principale le commandement direct ou indirect d'ouvriers ou de techniciens), employés de la fonction publique (agents de catégorie C titulaires ou non...). A contrario, le déclassement chez les jeunes actives est plutôt faible dans les professions intermédiaires administratives des entreprises (secrétariat, assistants techniques dans le domaine artistique ou des spectacle, interprètes, traducteurs...), sur les postes de techniciens (techniciens recherche-développement, dans la fabrication et le contrôle-qualité, de laboratoires, géomètres, dessinateurs...) ou encore dans les professions intermédiaires dans la fonction publique (professeurs des écoles, conseillers principaux d'éducation...).

Figure 7Un écart de déclassement entre femmes et hommes important chez les artisans et les techniciens - Déclassement des jeunes actives selon la catégorie socio-professionnelle

Unités : %, points
Un écart de déclassement entre femmes et hommes important chez les artisans et les techniciens - Déclassement des jeunes actives selon la catégorie socio-professionnelle (Unités : %, points)
Par ordre décroissant de déclassement Part de femmes en situation de déclassement Comparaison avec la France de province Déclassement - Écart femmes-hommes en Normandie
Ouvriers agricoles 84,2 +++ + 3,3
Personnels services directs particuliers 82,2 + + 4,2
Agriculteurs 78,8 + – 2,7
Contremaîtres, agents de maîtrise 77,1 + 3,6
Ouvriers non qualifiés 70,6 + – 0,7
Employés de la fonction publique 62,1 + 6,3
Commerçants et assimilés 61,8 – – + 2,8
Artisans 61,4 + 21,4
Employés de commerce 54,3 – – – 2,4
Employés administratifs d'entreprise 52,1 – – – 2,2
Ouvriers qualifiés 43,9 – – + 8,3
Professions intermédiaires de la fonction publique 29,9 + + 1,7
Techniciens 23,1 – – + 12,2
Professions intermédiaires administratives des entreprises 22,6 – – + 5,4
Ensemble des jeunes actives 46,6 + 6,0
  • Champ : actifs de moins de 35 ans
  • NB : par construction de la mesure du déclassement, les catégories socio-professionnelles de cadres ou de professions libérales ne peuvent pas connaître de situation de déclassement (l'adéquation niveau d'études et qualification requise pour le poste occupé correspond au niveau d'études le plus élevé c'est-à-dire au moins égal à bac +3 ; en deçà, ne peuvent subvenir que des situations de surclassement)
  • Source : Insee, recensement de la population 2011

Définitions

La notion de déclassement professionnel est approchée à partir du diplôme le plus fréquent pour une catégorie socioprofessionnelle donnée (CSP). Lorsque le niveau de diplôme d'un actif en emploi correspond au niveau de diplôme modal de sa CSP, alors on considère qu'il y a correspondance entre l'emploi et le diplôme. Sont considérées en situation de déclassement toutes les personnes ayant un niveau de diplôme supérieur au niveau modal de leur CSP. À l'inverse, lorsque le niveau de diplôme est inférieur au niveau modal, l'individu est considéré en situation de surclassement.