Les études et investissements dans l'industrie pour protéger l'environnement en 2012 et 2011 Enquête annuelle sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) - Insee Résultats

Chiffres détaillés
Insee Résultats– No 73 et 67
Paru le :Paru le28/08/2014
Maud Micollet, division Enquêtes thématiques et études transversales, Insee
Insee Résultats No 73 et 67- Août 2014

Les dépenses de l’industrie pour protéger l’environnement repartent à la hausse en 2012

Maud Micollet, division Enquêtes thématiques et études transversales, Insee

En 2012, les établissements industriels employant 20 salariés ou plus ont consacré 1,7 milliard d’euros à des investissements ou des études pour protéger l’environnement. À champ et méthode comparables, c’est 7 % de plus qu’en 2011. Les établissements dont les activités sont susceptibles d’affecter l’environnement contribuent le plus à ces dépenses. Ainsi, les secteurs de l’énergie et de la chimie en représentent 44 %. Plus du tiers des montants investis visent à protéger la qualité de l’air ou à limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Insee Focus

No 8

Paru le :28/08/2014

Les investissements augmentent de 10 %, les études stagnent

En 2012, les dépenses de l’industrie pour protéger l’environnement ont atteint 1,7 milliard d’euros. Les investissements constituent 81 % de ce montant et les études 19 %. Les investissements ont augmenté de 10 % par rapport à 2011, à champ et méthode comparables (cf. document méthodologique de l’enquête), après trois années consécutives de baisse (figure 1). Malgré ce regain, leur niveau ne retrouve pas celui d’avant la crise, en 2008. Les investissements antipollution se sont redressés avec retard par rapport aux autres investissements de l’industrie, en hausse dès 2010. Les études sont quant à elles quasiment stables en 2012 (- 1 %) : leur montant de dépenses est proche de celui de 2009, après quatre années où il avait stagné à un niveau plus faible. Au total, les dépenses de l’industrie pour protéger l’environnement, qu’il s’agisse d’investissements ou d’études, ont augmenté de 7 % (à champ et méthode comparables) en 2012.

Figure 1Évolutions des investissements et des études antipollution

montants des investissements et des études en millions d'euros ; évolution en indice (indice base 100 en 2000)
Évolutions des investissements et des études antipollution (montants des investissements et des études en millions d'euros ; évolution en indice (indice base 100 en 2000))
Investissements antipollution (à champ et méthode comparables) Investissements antipollution (nouvelle série à partir de 2012) Études antipollution (à champ et méthode comparables) Études antipollution (nouvelle série à partir de 2012) Évolution en valeur des investissements de l'industrie
2000 1 380 168 100,0
2001 1 469 212 102,0
2002 1 331 331 92,8
2003 1 311 345 85,4
2004 1 276 420 86,2
2005 1 456 311 82,8
2006 1 498 320 87,8
2007 1 447 287 93,0
2008 1 531 292 94,0
2009 1 422 361 74,2
2010 1 285 315 75,0
2011 1 232 359 84,0
2012 1 351 1 401 354 319 88,2
  • Note : les données des années antérieures à 2006 ont été redressées de manière à couvrir le champ des établissements industriels de 20 salariés ou plus, qui est celui des enquêtes relatives aux années 2006 à 2012.
  • Champ :
  • - à partir de 2012 (rupture de série) : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus. Les résultats de l’enquête 2012 ne sont pas directement comparables à ceux de l’enquête 2011 pour trois raisons : élargissement du champ, notamment avec l’artisanat commercial (faible impact à la hausse sur les résultats) ; changement de base de sondage, avec plus d’unités (impact à la hausse) ; modification de la prise en compte de la réponse du secteur de l’énergie (impact aussi important mais de sens contraire à celui dû au changement de base de sondage).
  • -  avant 2012 : France, industries extractives (hors extractions de houille et d'hydrocarbures) et manufacturière (hors artisanat commercial), établissements de 20 salariés ou plus.
  • Sources : Insee, SSP, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) ; enquête sur les investissements dans l'industrie.

Figure 1Évolutions des investissements et des études antipollution

  • Note : les données des années antérieures à 2006 ont été redressées de manière à couvrir le champ des établissements industriels de 20 salariés ou plus, qui est celui des enquêtes relatives aux années 2006 à 2012.
  • Champ :
  • - à partir de 2012 (rupture de série) : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus. Les résultats de l’enquête 2012 ne sont pas directement comparables à ceux de l’enquête 2011 pour trois raisons : élargissement du champ, notamment avec l’artisanat commercial (faible impact à la hausse sur les résultats) ; changement de base de sondage, avec plus d’unités (impact à la hausse) ; modification de la prise en compte de la réponse du secteur de l’énergie (impact aussi important mais de sens contraire à celui dû au changement de base de sondage).
  • -  avant 2012 : France, industries extractives (hors extractions de houille et d'hydrocarbures) et manufacturière (hors artisanat commercial), établissements de 20 salariés ou plus.
  • Sources : Insee, SSP, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) ; enquête sur les investissements dans l'industrie.

Les secteurs à plus fort risque pour l’environnement dépensent plus

39 % des établissements industriels réalisent des dépenses pour protéger l’environnement. Ces dépenses sont naturellement plus élevées pour les activités susceptibles d’avoir des impacts importants sur l’environnement. Ainsi, les trois secteurs qui contribuent le plus à ces dépenses sont l’énergie (462 millions d’euros), la chimie (287 millions d’euros) et les industries agroalimentaires (217 millions d’euros) ; ils concentrent plus de la moitié des dépenses (figure 2). À lui seul, le secteur de l’énergie (et plus particulièrement celui de l’électricité) concourt pour 43 % aux dépenses d’études réalisées par les établissements industriels pour protéger l’environnement.

Figure 2Les dépenses de l'industrie en faveur de l'environnement en 2012

en millions d’euros
Les dépenses de l'industrie en faveur de l'environnement en 2012 (en millions d’euros)
Secteur Investissements pour protéger l'environnement Études Total des dépenses
Spécifiques* Intégrés* Total En vue d'un investissement Autres études Total
Production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné 261 63 324 13 125 138 462
Industrie chimique 187 58 245 24 18 42 287
Industries agroalimentaires 133 64 197 13 8 20 217
Métallurgie et produits métalliques 125 23 148 32 5 36 184
Industrie des produits minéraux 60 12 72 4 3 7 79
Bois et papier 37 11 48 5 2 7 55
Production de combustibles et de carburants 15 8 23 4 1 6 28
Autres industries 295 50 345 38 25 63 408
Ensemble 1 112 289 1 401 133 186 319 1 720
  • * Voir définitions.
  • Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
  • Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).

36 % des investissements visent à protéger l’air ou le climat

En 2012, 36 % des investissements antipollution visent à éviter ou limiter les effets de l’activité sur la qualité de l’air (soit un montant de 364 millions d’euros) ou, via les émissions de gaz à effet de serre, sur l’équilibre du climat (145 millions d’euros). Pour mémoire, l’Union européenne s’est fixé comme objectif de diminuer de 20 % ces émissions d’ici à 2020, par rapport au niveau de 1990. Les autres dépenses importantes concernent les eaux usées (253 millions d’euros), les sols (191 millions d’euros), les déchets (173 millions d’euros) et les paysages (104 millions d’euros) (figure 3).

Les investissements pour protéger l’environnement sont, soit des (leur proportion s’établit à 79 %), soit des (21 %). Les premiers sont entièrement dédiés à la protection de l’environnement et n’impliquent pas de modification du processus de production. Les seconds correspondent à l’ensemble des coûts liés à l’adoption de technologies dites « propres » (moins polluantes que le produit standard disponible sur le marché).

Figure 3Investissements par domaine en 2012

en millions d'euros
Investissements par domaine en 2012 (en millions d'euros)
Domaine 2012
Protection de l'air 364
Eaux usées 253
Sols, eaux souterraines et de surface 191
Déchets non radioactifs 173
Limitation des gaz à effet de serre 145
Sites, paysages et biodiversité 104
Bruit et vibrations 30
Autres 141
  • Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
  • Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).

Figure 3Investissements par domaine en 2012

  • Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
  • Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).

D’abord pour traiter ou éliminer les pollutions

Plus de la moitié des investissements spécifiques ont pour objet le prétraitement, le traitement ou l’élimination de la pollution (soit un montant de 598 millions d’euros) ; les établissements cherchent d’abord à réduire l’impact négatif de leur activité sur l’environnement (figure 4). L’autre part importante de ces investissements est destinée à la prévention des pollutions.

Figure 4Investissements spécifiques* par nature en 2012

en millions d'euros
Investissements spécifiques* par nature en 2012 (en millions d'euros)
Nature 2012
Prétraitement, traitement et élimination 598
Prévention des pollutions 361
Recyclage, tri, valorisation 95
Mesure et contôle 58
  • * Voir définitions.
  • Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
  • Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).

Figure 4Investissements spécifiques* par nature en 2012

  • * Voir définitions.
  • Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
  • Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).

Zoom sur les entreprises du secteur des déchets

Les entreprises du secteur des déchets, interrogées pour la première fois en 2012, ont consacré 183 millions d’euros à des investissements pour protéger l’environnement et 18 millions d’euros à des études sur ce sujet. Ces entreprises investissent principalement dans le domaine des déchets (71 millions), mais également dans ceux des eaux usées (36 millions), de la protection de l’air (21 millions) et des sols (19 millions).

L’objectif principal des investissements spécifiques de ce secteur est le prétraitement, le traitement et l’élimination de la pollution, de façon toutefois nettement moins marquée que dans les autres secteurs de l’industrie (39 % des cas contre 54 %). En effet, assez logiquement, le tri et la valorisation des déchets y sont beaucoup plus fréquents qu’ailleurs (26 % des cas contre 9 %). Enfin, comme dans les autres secteurs, près d’un tiers des investissements visent à prévenir les pollutions (31 % des cas contre 32 %).

70 % des entreprises du secteur des déchets disposent d’un spécialiste dédié à l’environnement.

Sources

Ces données sont issues de l'enquête sur les investissements pour protéger l’environnement (Antipol). En 2012, le champ de cette enquête couvre les établissements de 20 salariés ou plus implantés en France, appartenant aux secteurs des industries extractives, manufacturière et de la production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné (divisions 05 à 35 de la NAF rév. 2), ainsi que les entreprises de 20 salariés ou plus implantées en France, appartenant au secteur des déchets (divisions 38 et 39 de la NAF rév. 2). L’échantillon est composé de 10 755 établissements ; le taux de sondage est de 46 % sur le champ hors secteur des déchets.

Définitions

Investissements spécifiques : il s'agit des investissements entièrement dédiés à la protection de l'environnement. Ces investissements sont des éléments distincts et identifiables qui s'ajoutent à l'équipement de production existant ayant un rôle préventif (prévention de la pollution) ou curatif (équipements en fin de cycle). Ces investissements visent à limiter la pollution dans les différents domaines environnementaux.

Les investissements intégrés : il s'agit des investissements procurant des performances environnementales supérieures au standard du marché. Les investissements « intégrés » retracent donc l'adoption de technologies propres et correspondent au surcoût de dépenses engendré par le choix, lors du renouvellement d'un matériel de production, d'un équipement plus performant en matière environnementale qu'un autre également disponible sur le marché.

Pour en savoir plus

Micollet M., « Les études et investissements dans l'industrie pour protéger l'environnement en 2012 », Insee Résultats n° 73 Économie, août 2014.

Lamotte P., « Ouvrir dans un nouvel ongletProtection de l’environnement dans l’industrie agroalimentaire - En 2011, les investissements diminuent légèrement », Agreste Primeur (SSP), ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, n° 297, février 2013.

Sources

L'objectif de l'enquête sur les études et les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) est d'actualiser la connaissance sur le montant et la nature des études, des investissements (tous les ans), et des dépenses courantes (tous les trois ans) pour protéger l'environnement.

Une présentation générale de l'enquête Investissements dans l'industrie pour protéger l'environnement /Antipol est accessible dans la rubrique « Définitions, Méthodes et Qualité » du site insee.fr.

Définitions

Pour en savoir plus

Ouvrir dans un nouvel ongletLien vers le site de l'Agreste, le service statistique public du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt.