Économie et Statistique n° 462-463 - 2013  Générations sacrifiées dans l'entrée sur le marché du travail ? - Emploi et territoires de 1975 à 2009 - Crise de 2008 et défaillances d'entreprises - Analyse comparative des entreprises des DOM et de la métropole - L'évolution du mariage en France

Economie et Statistique
Paru le :Paru le09/01/2014
Denis Fougère, Cécile Golfier, Guillaume Horny et Elisabeth Kremp
Economie et Statistique- Janvier 2014
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Quel a été l'impact de la crise de 2008 sur la défaillance des entreprises ?

Denis Fougère, Cécile Golfier, Guillaume Horny et Elisabeth Kremp

L'accélération des défaillances des entreprises résidant en France en 2008-2010 a été précédée par une augmentation des créations d'entreprises en 2003-2004. Par conséquent, identifier l'impact de la crise économique et financière de 2008 oblige à dissocier, parmi les défaillances de 2008-2010, celles qui résultent de la crise et celles qui découlent mécaniquement de la démographie des entreprises, puisqu'on sait que beaucoup meurent durant leurs premières années d'existence. Cette étude est conduite à l'aide d'un échantillon d'entreprises créées entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2007, extrait de la base de données de la Direction des entreprises de la Banque de France. L'absence de données sur les entreprises créées avant 2000 conduit à se limiter à des entreprises encore jeunes, mais la période couverte est assez longue pour encadrer la période 2003-2004 d'accélération des créations d'entreprises. L'originalité de cette étude réside à la fois dans la taille de l'échantillon et la richesse des données utilisées. L'analyse statistique porte sur la durée séparant la date de création de l'entreprise de la date de sa première défaillance. L'impact de la crise est estimé à l'aide d'un modèle de durée flexible, stratifié selon la date de création de l'entreprise. Ce modèle tient compte des effets de l'âge de l'entreprise, de son secteur d'activité, de sa taille ou encore de la chronique de ses incidents de paiement sur effets de commerce. On examine plus particulièrement les taux de défaillance dans quatre secteurs d'activité : le commerce de détail, les transports, l'industrie et la construction. La proportion de défaillances imputables à la crise varie fortement d'un secteur à l'autre. Toutes cohortes confondues, elle aurait été de 27 % dans le commerce de détail, 35 % dans les transports, 43 % dans l'industrie et 46 % dans la construction. En particulier, les entreprises les plus jeunes, créées en 2006 et 2007, ont été les plus fragilisées par la crise

Economie et Statistique

No 462-463

Paru le :09/01/2014