Économie et Statistique n° 378-379 - 2004 Bilan Formation-Emploi De l'école à l'emploi : parcours

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/07/2005
Catherine Béduwé et Jean-François Giret
Economie et Statistique- Juillet 2005
Consulter

Le travail en cours d'études a-t-il une valeur professionnelle ?

Catherine Béduwé et Jean-François Giret

Près des 80 % des étudiants sortis de l'enseignement supérieur en 1998 ont exercé pendant leurs études, en dehors des stages, une activité professionnelle rémunérée. Pour 15 % des jeunes, il s'agit d'un emploi régulier, d'au moins huit heures par semaine, occupé au cours de l'année scolaire. Ces activités professionnelles correspondent à une large palette d'emplois : pour beaucoup d'entre eux, il s'agit d'emplois d'appoint, souvent non qualifiés et à temps partiel, qui s'arrêtent à la fin des études. D'autres sont cependant plus qualifiés et peuvent continuer pendant les trois années qui suivent la sortie du système éducatif. 11 % de ces jeunes peuvent même être qualifiés de pré-insérés : ils ont atteint avant la fin de leurs études une position professionnelle stabilisée qui correspond à leur formation. Si un tiers des jeunes juge que ce travail a perturbé leurs études, la majorité d'entre eux considère qu'il leur a apporté des compétences, des réseaux de relations professionnelles ou tout simplement une expérience méritant d'être signalée dans leur curriculum vitae. Pour certains, ceci va conditionner l'accès à l'emploi ultérieur, révélant la valeur professionnelle du travail en cours d'études. Les étudiants qui sortent de l'enseignement supérieur peuvent faire valoir cette première expérience de travail, même si l'apport de celle-ci reste généralement faible au regard du diplôme et dépend avant tout des caractéristiques de cette activité. Généralement, les activités professionnelles les plus qualifiées et celles en rapport avec la formation sont les plus valorisées par les étudiants et par leurs futurs employeurs. D'autres activités, considérées avant tout comme des « petits boulots » permettant un revenu d'appoint, semblent moins valorisées. Dans tous les cas, plus l'investissement en temps est important, plus le travail en cours d'études a des chances d'être valorisé sur le marché du travail, mais plus le risque qu'il perturbe les études est élevé.

Economie et Statistique

No 378-379

Paru le :01/07/2005