Économie et Statistique n° 354 - 2002 Comparaisons internationales de PIB par habitant - Diplôme, déclassement et insertion - Mobilité intersectorielle des salariés - Placements financiers des ménages en Europe

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/11/2002
François Magnien, Jean-Luc Tavernier et David Thesmar
Economie et Statistique- Novembre 2002
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Le recul du PIB par habitant de la France traduit surtout l'imperfection des comparaisons internationales

François Magnien, Jean-Luc Tavernier et David Thesmar

Depuis 1997, la France se situe, selon Eurostat, au 12 e rang du palmarès européen pour le PIB par habitant, alors qu'elle occupait la troisième place en 1992. Cette contre-performance apparente doit être fortement nuancée. Il est difficile tout d'abord de départager les pays-membres situés au voisinage de la moyenne européenne, situation qui reflète la grande homogénéité de richesse entre les pays européens. Ensuite, la richesse par habitant résulte de la correction de la productivité horaire par la durée effective du travail, par le taux de chômage et par le taux d'activité : la productivité des actifs occupés situe la France en 1999 dans le peloton de tête (au 4 e rang). C'est un chômage plus élevé et un taux d'activité plus faible qui contrebalancent cet avantage et lui font perdre six places. Enfin, la prise en compte par Eurostat des différences de prix d'un pays à l'autre (en les corrigeant par les parités de pouvoir d'achat (PPA)) tend à réduire les écarts de richesse et fait reculer la France d'une place supplémentaire. L'imprécision de l'estimation des PIB en niveau ajoute encore au flou du classement. L'évolution du classement de la France dans les années 1990 confirme les limites de l'approche en PPA : entre 1992 et 1999, le PIB par habitant calculé par Eurostat suggère un déclin relatif de la France par rapport à la moyenne européenne. La comparaison avec les estimations des comptes nationaux établis par les instituts nationaux confirme certes le sens de cette évolution, mais avec une bien moindre ampleur. L'écart entre les deux méthodes résulte d'une évaluation plus forte des prix relatifs français au cours de cette période par l'approche PPA. Cette surestimation de l'inflation française a touché les prix de la consommation de 1992 à 1996, ensuite les prix de la construction. Elle souligne l'importance d'une amélioration de l'harmonisation des données utilisées au niveau européen.

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No 354

Paru le :01/11/2002