Économie et Statistique n° 346-347 - 2001 Le RMI : entre redistribution et incitations

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/01/2002
Laurence Rioux
Economie et Statistique- Janvier 2002
Consulter

Salaire de réserve, allocation chômage dégressive et revenu minimum d'insertion

Laurence Rioux

Même si le salaire proposé n'est pas le seul motif de refus possible, un emploi mal rémunéré est plus difficilement accepté. La notion de « salaire de réserve » rend compte de ce fait : le salaire de réserve d'un chômeur, défini comme le salaire minimal en dessous duquel ce chômeur refuse une offre d'emploi, joue un rôle important dans la sortie du chômage. Or l'information directe sur les salaires de réserve est rare. En France, seules deux enquêtes de l'Insee interrogent les chômeurs sur le salaire horaire minimal qu'ils demandent pour accepter un emploi. Les chômeurs au RMI ont un salaire de réserve plus faible que les autres chômeurs : deux sur trois demandent au plus le Smic horaire pour travailler, alors que les deux-tiers des autres chômeurs demandent au moins le Smic horaire. De même, les allocataires du RMI qui trouvent un emploi acceptent des salaires beaucoup plus faibles que les autres chômeurs. Le salaire de réserve baisse quand l'épisode de chômage se prolonge. Mais cette baisse est limitée, encore plus pour les allocataires du RMI que pour les autres chômeurs. Enfin, l'effet de l'ancienneté au chômage sur le salaire de réserve ne distingue pas sensiblement les chômeurs qui trouvent un emploi de ceux qui restent au chômage : les premiers ont à peine plus révisé à la baisse leur salaire de réserve que les seconds.

Economie et Statistique

No 346-347

Paru le :01/01/2002