Économie et Statistique n° 363-364-365 - 2003 Les entreprises sur les marchés mondiaux
Marché du travail - Attractivité - Endettement et rentabilité - Ouverture à l'Est et au Sud

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/11/2003
Philippe Askenazy (un commentaire de Xavier Timbeau - Partage de la valeur ajoutée : de l'importance d'être précis)
Economie et Statistique- Novembre 2003
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Partage de la valeur ajoutée et rentabilité du capital en France et aux États-Unis : une réévaluation

Philippe Askenazy (un commentaire de Xavier Timbeau - Partage de la valeur ajoutée : de l'importance d'être précis)

L'effondrement depuis le début des années 1980 de la part de la rémunération du travail dans la valeur ajoutée en Europe continentale et, en particulier, en France alors que les États-Unis connaîtraient une stabilité, alimente une importante littérature économique théorique et le débat public sur l'opportunité de rétablir un partage « naturel » entre le travail et le capital. Parallèlement, la rentabilité du capital serait nettement plus faible en France. Ce constat prouverait les piètres performances de l'économie française par rapport à son homologue américaine, voire montrerait la nécessité d'une « autre » politique en France. L'objectif de cet article est d'exploiter les données sectorielles et détaillées des comptes nationaux pour étudier les composantes de ce diagnostic de différentiels massifs entre la France et les États-Unis. Le partage travail/capital est étudié au coût des facteurs en tenant compte des nouvelles formes de rémunération, en proposant un calcul de l'effet de l'augmentation de la salarisation, en utilisant une approche alternative au calcul de la valeur ajoutée et, enfin, en se concentrant sur des périmètres industriels comparables. Ces conventions aboutissent à des résultats quantitatifs étonnamment différents de ceux obtenus par les utilisateurs des données de l'OCDE. Elles suggèrent que la remontée du taux de marge en France serait généralement surestimée et que la constance du partage aux États-Unis est tributaire du périmètre économique retenu. La France et les États-Unis auraient connu des niveaux voire des évolutions plutôt similaires dans le partage de la valeur ajoutée sur trois décennies avec une légère érosion de la part du travail.

Economie et Statistique

No 363-364-365

Paru le :01/11/2003