Comptes de l'agriculture en 2015 Comptes nationaux annuels - base 2010

Chiffres détaillés
Paru le :Paru le05/07/2016
Guillaume Lubatti et Hélène Casset-Hervio, division Industrie et agriculture, Insee
- Juillet 2016

Il s'agit de comptes spécifiques relatifs à la branche « Agriculture » dont les modalités d'élaboration diffèrent de celles des comptes nationaux.

Les comptes prévisionnels de l’agriculture pour 2015 Stabilité de la production, baisse des consommations intermédiaires

Guillaume Lubatti et Hélène Casset-Hervio, division Industrie et agriculture, Insee

En 2015, la production agricole, y compris subventions, progresse en valeur de 0,5 % par rapport à 2014. Les prix des productions végétales augmentent de 7 % alors que ceux des productions animales se replient de 6 %. En particulier, le prix des fruits et légumes et celui des pommes de terre se redressent du fait des moindres récoltes, alors que ceux du lait, des veaux et des porcins diminuent sensiblement.

Dans le même temps, les charges des agriculteurs se réduisent, principalement en raison de la baisse du prix de l’énergie. Ainsi, la valeur ajoutée de la branche agricole progresserait nettement. L’emploi agricole continuerait par ailleurs à décroître.

D’après les estimations du compte prévisionnel de l’agriculture, le revenu des facteurs de la branche agricole par actif augmenterait de 8,8 % en termes réels en 2015, confortant la hausse de 2014.

Avertissement : cette publication disponible sur Internet a été légèrement révisée en décembre 2015. Les données modifiées dans la figure 2 sont signalées par *.

Le prix des grandes cultures interrompt sa chute

En 2015, le volume de la production agricole fléchit (– 1,5 %) : les productions végétales se replient après un net redressement en 2014, tandis que les productions animales poursuivent leur remontée à un rythme ralenti. La production de céréales augmente légèrement en volume (figures 1 et 2) : les rendements moyens sont à la hauteur de ceux de 2014 et les surfaces évoluent peu. La production de blé tendre établit son record au terme de quatre années consécutives de hausse, grâce à des conditions climatiques très favorables, la douceur de l’hiver ayant été suivie d’un printemps chaud et ensoleillé. Ces mêmes conditions ont bénéficié au blé dur ainsi qu’à l’orge. A contrario, le développement du maïs a notablement souffert des épisodes de canicule et de sécheresse de l’été. Sa production chute en conséquence de 27 %. Son prix s’apprécie (+ 15 %) en raison de moindres disponibilités tant au niveau national que mondial. Pour le blé tendre, le blé dur et l’orge, les prix stagnent après deux années de repli : d’abord en hausse au début de l’été, en lien avec les incertitudes sur la récolte mondiale, les cours diminuent ensuite sous l’effet de l’amélioration des perspectives de récolte et des turbulences de la bourse de Shanghai qui font craindre un ralentissement de l’économie chinoise.

La récolte d’oléagineux reflue (– 8 %). En raison du recul conjugué des surfaces et des rendements, particulièrement dégradés par le manque de pluie estivale, les récoltes de colza et de tournesol diminuent par rapport à l’abondante récolte de 2014. Les cours mondiaux des oléagineux sont soutenus par la baisse anticipée des récoltes et la faiblesse des stocks. En France, leur prix croît de 14 %.

La récolte de protéagineux poursuit sa remontée à la faveur d’une nouvelle hausse des surfaces. Les rendements se réduisent nettement pour les féveroles tandis qu’ils progressent légèrement pour le pois. Le prix des protéagineux diminue pour la troisième année consécutive.

La production de betteraves se contracte. En effet, la campagne précédente a permis la constitution d’importants stocks, incitant les producteurs à en réduire les surfaces ensemencées. La richesse en sucre devrait être aussi élevée qu’en 2014. Le prix s’appliquant à la production de cette campagne se redresse ; il avait plongé au cours des deux dernières années, dans le sillage des cours du sucre.

Les récoltes de fruits sont globalement en léger retrait. Celle de melons bénéficie de meilleurs rendements et d’une campagne précoce ; en contrepartie, le marché s’est retrouvé rapidement engorgé, faisant pression sur les prix. L’abricot, la pêche et la cerise ont souffert de la sécheresse estivale et des intempéries de juin ; leur récolte diminue. La production de fraises progresse à la faveur des surfaces plus importantes. Pour ces quatre espèces, les prix s’apprécient en raison de la demande dynamique, stimulée par les chaleurs de l’été. Les récoltes de pommes et de poires s’accroissent grâce aux variétés tardives, qui ont échappé aux aléas climatiques de l’été.

La production de légumes faiblit dans l’ensemble. Elle se replie notamment pour le chou-fleur, dont les rendements ont été affectés par la canicule, ainsi que pour la laitue et les courgettes. Pour le chou-fleur et la laitue, le prix augmente en raison de la baisse des disponibilités. En revanche, le prix de la courgette diminue, la consommation de ce légume, souvent sous forme cuite, ayant pâti des chaleurs estivales. La récolte de tomates est quasi stable, son prix s’accroît. La récolte de concombres progresse, mais son prix augmente du fait d’une demande soutenue.

Sujettes à de fortes variations annuelles, les quantités de pommes de terre produites diminuent nettement par rapport au record de l’année précédente (– 17 %). Les prix se redressent fortement ; ils s’étaient effondrés suite aux difficultés de commercialisation de l’excédent de production.

La production de vin en volume se replie légèrement. La campagne de production est marquée par un contraste régional : en moyenne, hausse dans les régions de l’Ouest, liée à la bonne pluviométrie, et baisse dans celles de l’Est, suite à la sécheresse et à la canicule. La récolte en vins de Champagne diminue sensiblement. Le prix continue d’augmenter, traduisant des disponibilités limitées. Pour les vins de Champagne et les vins de table et de pays, les exportations vers les pays tiers prennent le relais de la demande européenne en déclin.

Figure 1Évolution de la production hors subventions, en volume et en prix, par groupe de produits entre 2014 et 2015

en %
Évolution de la production hors subventions, en volume et en prix, par groupe de produits entre 2014 et 2015 (en %) - Lecture : le volume de la production agricole totale hors subventions baisse de 1,5 % en 2015 tandis que son prix augmente de 1,9 %.
Volume Prix
Ensemble -1,5 1,9
dont :
Céréales 0,5 2,5
Oléagineux, protéagineux -7,0 12,5
Volailles et œufs 1,7 -1,2
Vin -1,3 0,9
Bétail 2,5 -3,0
Lait et autres produits de l'élevage -0,1 -10,7
Fruits, légumes et pommes de terre -5,7 24,6
  • Lecture : le volume de la production agricole totale hors subventions baisse de 1,5 % en 2015 tandis que son prix augmente de 1,9 %.
  • Source : Insee, comptes prévisionnels de l'agriculture arrêtés en novembre 2015.

Figure 1Évolution de la production hors subventions, en volume et en prix, par groupe de produits entre 2014 et 2015

  • Lecture : le volume de la production agricole totale hors subventions baisse de 1,5 % en 2015 tandis que son prix augmente de 1,9 %.
  • Source : Insee, comptes prévisionnels de l'agriculture arrêtés en novembre 2015.

Figure 2De la production de la branche agricole à la valeur ajoutée¹

De la production de la branche agricole à la valeur ajoutée¹
Valeur 2015 (en milliards d'euros) Évolution 2015/2014 (en %)
Volume Prix Valeur
Production hors subventions (a) 74,6 -1,5 1,9 0,4
Produits végétaux 44,1 -3,4 7,0 3,4
Céréales 11,4* 0,5 2,5 3,0
Oléagineux, protéagineux 2,8* -7,0 12,5 4,7
Betteraves industrielles 0,8 -13,0 3,0 -10,4
Autres plantes industrielles2 0,5 -1,0 -1,0 -2,0
Fruits, légumes, pommes de terre 8,1 -5,7 24,6 17,5
Vin 12,3 -1,3 0,9 -0,5
Fourrages, plantes, fleurs 8,3 -7,9 7,6 -0,9
Produits animaux 25,7 1,3 -5,7 -4,5
Bétail (bovins, porcins, ovins, caprins, équidés) 11,2 2,5 -3,0 -0,6
Volailles, œufs 4,8 1,7 -1,2 0,5
Lait et autres produits de l'élevage 9,7 -0,1 -10,7 -10,8
Services3 4,7 0,0 1,0 1,0
Subventions sur les produits (b) 1,2 2,2 9,2 11,6
Production au prix de base1 (c) = (a) + (b) 75,8 -1,4 2,0 0,5
Consommations intermédiaires (d) 45,7 -1,3 -0,7 -2,0
hors aliments intraconsommés 38,9 0,1 -2,1 -2,1
Valeur ajoutée brute1 (e) = (c) - (d) 30,0 -1,7 6,5 4,7
Consommation de capital fixe1 (f) 11,1 -0,2* -0,3* -0,5
Valeur ajoutée nette1 (g) = (e) - (f) 19,0 -2,6 10,9 8,0
  • Avertissement : les quatre données suivies de * ont été modifiées en décembre 2015.
  • 1. Voir définitions.
  • 2. Autres plantes industrielles : tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • 3. Services : production des entreprises de travaux agricoles, des coopératives d'utilisation de matériel agricole, services entre agriculteurs, agritourisme, etc.
  • Source : Insee, comptes prévisionnels de l'agriculture arrêtés en novembre 2015.

Les prix diminueraient sensiblement pour le lait, les porcins et les veaux

Le prix des gros bovins reste orienté à la baisse. La production en volume continue de progresser, notamment avec des abattages de vaches encore en hausse.

Le prix des veaux recule sensiblement (– 5,0 %). La demande est atone. Dans le même temps, le volume de production s’accroît nettement, du fait d’une hausse des abattages et d’une nouvelle amélioration de l’excédent commercial d’animaux vivants.

Le prix des porcins poursuit sa chute (– 7 %). L’offre européenne est en effet abondante et les difficultés d’exportation demeurent, notamment du fait de la poursuite de l’embargo russe. En France, la production croît en volume.

Pour les ovins, le prix augmente à nouveau, mais marque le pas. Le volume de production repart à la baisse après deux années de croissance.

Le volume de production de volailles progresse, pour toutes les espèces à l’exception des dindes ; celui des poulets destinés à l’exportation se redresse. Le prix poursuit son reflux.

La production d’œufs continue de s’accroître. Le prix des œufs est en hausse, confirmant ainsi la meilleure santé du marché depuis la chute du prix en 2013. La commercialisation est en particulier soutenue par les exportations européennes vers les États-Unis, touchés au printemps par un épisode de grippe aviaire.

La collecte de lait se maintient à un niveau élevé, malgré des conditions peu favorables à la repousse de l’herbe à partir du milieu du printemps. La collecte au niveau européen s’accélère, suite à la sortie du régime des quotas au mois de mars 2015. Le prix décroche (– 11 %), avec une offre abondante face à une demande atone, voire en baisse pour la Chine.

La valeur de la production agricole serait quasiment stable

En 2015, la diminution des volumes produits est compensée par des prix dynamiques. La valeur de la production, hors subventions sur les produits, de la augmenterait de 0,4 % par rapport à 2014, soit un enchérissement de 0,3 milliard d’euros (figure 3). La réduction de 1,1 milliard d’euros pour la production animale est compensée par la hausse de 1,4 milliard d’euros pour la production végétale.

Les s’élèvent à 1,2 milliard d’euros. La prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes reste la subvention la plus importante de cette catégorie.

La présente des évolutions, en volume et en prix, proches de celles de la production hors subventions : respectivement – 1,4 % et + 2,0 %.

Figure 3Variations de la production de la branche agricole en valeur hors subventions entre 2014 et 2015

en milliards d'euros
Variations de la production de la branche agricole en valeur hors subventions entre 2014 et 2015 (en milliards d'euros)
Ensemble 0,27
Fruits, légumes et pommes de terre 1,21
Céréales 0,33
Services 0,05
Volailles et œufs 0,03
Plantes industrielles* 0,02
Vin -0,06
Bétail -0,06
Fourrages, plantes, fleurs -0,07
Lait et autres produits de l'élevage -1,17
  • * Plantes industrielles : oléagineux, protéagineux, betteraves, autres plantes industrielles.
  • Lecture : la valeur de la production agricole au prix producteur hors subventions augmente de 0,3 milliard d'euros entre 2014 et 2015.
  • Source : Insee, comptes prévisionnels de l'agriculture arrêtés en novembre 2015.

Figure 3Variations de la production de la branche agricole en valeur hors subventions entre 2014 et 2015

  • * Plantes industrielles : oléagineux, protéagineux, betteraves, autres plantes industrielles.
  • Lecture : la valeur de la production agricole au prix producteur hors subventions augmente de 0,3 milliard d'euros entre 2014 et 2015.
  • Source : Insee, comptes prévisionnels de l'agriculture arrêtés en novembre 2015.

La valeur des intrants se réduit

La valeur des de la branche agricole diminue de 2,0 % en 2015, sous l’effet conjoint du recul des prix et des volumes. Cette baisse prolonge celle de 2014 (– 3,1 %), qui intervenait après trois années d’alourdissement des charges.

Ainsi, les achats en aliments pour animaux (hors produits agricoles intraconsommés) se contractent de 3 % : les prix des différentes catégories d’aliments sont en net repli, dans le sillage de la chute des cours des matières premières entrant dans leur composition (céréales, oléagineux, etc.). Globalement, les quantités d’aliments consommées augmentent légèrement (+ 1 %), avec une progression pour les volailles, une stabilité pour l’allaitement des veaux et une baisse pour les porcins et les bovins.

La réduction de la facture énergétique s’amplifie en raison d’un recul des prix encore plus marqué qu’en 2014. Ces baisses successives lui permettent de retrouver le niveau des années précédant la forte hausse de 2012. Les prix des différents produits pétroliers régressent dans le sillage de celui du baril de pétrole. Le prix du gaz naturel est également en baisse tandis que celui de l’électricité se renchérit.

Combinant une baisse des volumes consommés (– 2 %) et une augmentation de prix de 1,5 %, les dépenses en engrais et amendements fléchissent légèrement. Les prix des engrais les plus utilisés se redressent : + 2 % pour les engrais simples azotés et + 1,3 % pour les engrais composés, après une forte baisse en 2014. En revanche, les prix des engrais simples phosphatés et potassiques poursuivent leur recul de façon très ralentie.

La charge en produits de protection des cultures croît (+ 2 %), du fait de la hausse des volumes consommés.

Le revenu des facteurs de la branche agricole augmenterait en 2015

En 2015, la devrait s’accroître (+ 4,7 %), sous l’effet conjugué de la légère hausse de la production et d’une nette baisse des consommations intermédiaires. Production et consommations intermédiaires évoluent parallèlement en volume (– 1,4 % et – 1,3 %). En revanche, les prix agricoles se renchérissent alors que ceux des intrants se replient. Ainsi, la valeur de la production au prix de base progresse (+ 0,5 %) tandis que celle des consommations intermédiaires diminue (– 2,0 %). La fléchirait (– 0,5 %). De ce fait, la de la branche agricole augmenterait nettement (+ 8,0 %).

Les versées à la branche agriculture ont été entièrement restructurées dans le cadre de la politique agricole commune (PAC) de 2015. Elles s’élèvent à 8,7 milliards d’euros, en progression de 8,7 % par rapport à 2014 (figure 4). Les trois nouvelles aides découplées (paiement de base, paiement vert et paiement redistributif) sont d’un montant global supérieur au « paiement unique » auquel elles se substituent. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) monte en charge. Les subventions pour calamités agricoles atteignent un niveau très élevé (près de 200 millions d’euros) en raison de la sécheresse de l’été.

Après la prise en compte des subventions d’exploitation et des impôts, en 2015, le progresserait de 8,8 % par rapport à 2014. Comme le volume de l’emploi agricole baisse tendanciellement (figure 5), la croissance du atteindrait 10 %. Avec un prix du produit intérieur brut (PIB) en hausse de 1,1 %, le (figures 6a et 6b) augmenterait de 8,8 % en 2015. Cette crois­sance conforterait celle de 2014.

Figure 4De la valeur ajoutée au revenu des facteurs de la branche agricole*

De la valeur ajoutée au revenu des facteurs de la branche agricole*
Valeur 2015 (en milliards d'euros) Évolution 2015/2014 (en %)
Valeur ajoutée nette (a) 19 8,0
Subventions d'exploitation (b) 8,7 8,7
Autres impôts sur la production (c) 1,6 -1,0
Impôts fonciers 1,0 0,0
Autres 0,6 -2,7
Revenu des facteurs de la branche agricole (d) = (a) + (b) - (c) 26,1 8,8
  • * Voir définitions.
  • Source : Insee, comptes prévisionnels de l'agriculture arrêtés en novembre 2015.

Figure 5Évolution du revenu des facteurs de la branche agricole entre 2014 et 2015

en %
Évolution du revenu des facteurs de la branche agricole entre 2014 et 2015 (en %)
Revenu des facteurs de la branche agricole 8,8
Revenu des facteurs de la branche agricole par actif 10,0
Revenu des facteurs de la branche agricole par actif en termes réels 8,8
Évolution du prix du produit intérieur brut 1,1
Évolution de l'emploi agricole* -1,1
  • * Mesuré en unités de travail annuel (équivalent temps plein de l'agriculture)
  • Source : Insee, comptes prévisionnels de l'agriculture arrêtés en novembre 2015.

Figure 6aÉvolution du revenu des facteurs de la branche agricole par actif en termes réels*

indice base 100 en 1980
Évolution du revenu des facteurs de la branche agricole par actif en termes réels* (indice base 100 en 1980)
Revenu des facteurs de la branche agricole par actif en termes réels Moyenne mobile sur trois ans
1980 100,0 103,8
1981 101,1 106,5
1982 118,4 108,7
1983 106,6 109,4
1984 103,3 104,1
1985 102,5 103,0
1986 103,2 103,3
1987 104,1 102,8
1988 101,1 108,7
1989 120,9 117,9
1990 131,8 123,2
1991 116,7 125,1
1992 126,6 122,4
1993 123,9 130,5
1994 141,2 138,5
1995 150,5 147,9
1996 152,0 152,8
1997 155,8 156,7
1998 162,4 157,9
1999 155,6 157,2
2000 153,5 153,8
2001 152,3 152,5
2002 151,6 151,0
2003 149,2 150,3
2004 150,1 146,5
2005 140,2 148,6
2006 155,5 156,9
2007 175,1 160,6
2008 151,2 150,3
2009 124,7 150,6
2010 176,0 161,6
2011 184,1 181,8
2012 185,2 175,2
2013 156,4 171,5
2014 172,8 172,4
2015 188,0
  • * Voir définitions.
  • Source : Insee, comptes prévisionnels de l'agriculture arrêtés en novembre 2015.

Figure 6aÉvolution du revenu des facteurs de la branche agricole par actif en termes réels*

  • * Voir définitions.
  • Source : Insee, comptes prévisionnels de l'agriculture arrêtés en novembre 2015.

Figure 6bZoom sur la période 2006-2015

indice base 100 en 2006
Zoom sur la période 2006-2015 (indice base 100 en 2006)
Revenu des facteurs de la branche agricole par actif en termes réels* Moyenne mobile sur trois ans
2006 100,0 100,0
2007 112,6 102,4
2008 97,2 95,8
2009 80,2 96,0
2010 113,2 103,0
2011 118,4 115,9
2012 119,1 111,7
2013 100,6 109,3
2014 111,1 109,9
2015 120,9
  • * Voir définitions.
  • Source : Insee, comptes prévisionnels de l'agriculture arrêtés en novembre 2015.

Figure 6bZoom sur la période 2006-2015

  • * Voir définitions.
  • Source : Insee, comptes prévisionnels de l'agriculture arrêtés en novembre 2015.

Sources

Le compte spécifique de la branche agriculture est établi selon les normes comptables européennes générales (système européen des comptes ou SEC 2010) et la méthodologie des comptes de l’agriculture harmonisée au niveau européen. À la demande de la Commission européenne, Eurostat publie au mois de décembre de chaque année un compte agricole prévisionnel pour l’ensemble de l’Union européenne. Le compte français est présenté à la Commission des comptes de l’agriculture de la nation de décembre.

Définitions

La branche agricole est le regroupement de toutes les unités qui exercent les activités suivantes : culture de végétaux (y compris maraîchage et horticulture), élevage d’animaux, activités de travaux agricoles à façon, chasse et activités annexes. Outre les exploitations agricoles, les unités de la branche comprennent les groupements de producteurs (coopératives) produisant du vin et de l’huile d’olive et les unités spécialisées qui fournissent des machines, du matériel et du personnel pour l’exécution de travaux agricoles à façon.

Les subventions à l’agriculture comprennent les subventions sur les produits (aides associées à certains types de production), qui ont pour la plupart disparu en 2010, et les subventions d’exploitation, entièrement restructurées dans le cadre de la PAC 2015, telles que le paiement de base (DPB), le paiement vert (aide agro-environnementale), les aides pour calamités agricoles...

La production au prix de base est égale à la production valorisée au prix auquel vend le producteur, plus les subventions sur les produits qu’il perçoit, moins les impôts spécifiques sur les produits qu’il reverse.

Les consommations intermédiaires correspondent aux biens et services qui entrent dans le processus de production. Elles comprennent les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim). Les Sifim représentent la part des services rendus par les intermédiaires financiers qui n’est pas facturée à la clientèle. Pour ces services, les intermédiaires financiers se rémunèrent en prenant une marge de taux d’intérêt sur les dépôts de leurs clients et sur les prêts (crédits) qu’ils leur accordent.

La valeur ajoutée brute est égale à la production valorisée au prix de base dont on retranche les consommations intermédiaires.

La consommation de capital fixe mesure la dépréciation annuelle liée à l’usure et à l’obsolescence du capital, lequel est évalué à son coût de remplacement. Elle dépend donc des investissements des années antérieures. Elle est évaluée pour l’ensemble des biens de capital fixe de la branche agricole (plantations, matériels et bâtiments) à l’exception des animaux.

Plusieurs indicateurs sont définis à partir des soldes comptables :

– la valeur ajoutée nette est égale à la valeur ajoutée brute diminuée de la consommation de capital fixe ;

– le revenu des facteurs de la branche agricole correspond à la « valeur ajoutée nette au coût des facteurs » (valeur ajoutée nette + subventions d’exploitation – autres impôts sur la production dont impôts fonciers). Son évolution peut être rapportée à celle du nombre total d’unités de travail annuel (ou équivalents temps plein) : on obtient ainsi l’évolution du revenu des facteurs par actif. Celle-ci est aussi présentée en termes réels.

Les indicateurs de revenu de la France (de la production aux indicateurs de revenu) sont présentés en termes réels : les évolutions à prix courants sont déflatées par l’indice de prix du produit intérieur brut (PIB), qui couvre l’ensemble du champ de l’économie. Ainsi, l’évolution d’un prix ou d’un revenu calculée en termes réels est positive ou négative selon qu’elle est supérieure ou inférieure à l’évolution générale des prix. Il s’agit d’une moyenne qui résulte d’une grande diversité de situations individuelle.

Pour en savoir plus

Lubatti G. et Bernaudeau A. « L’agriculture en 2014 en France et en Europe », Insee Première n° 1560, juillet 2015.

Les rapports de la Commission des comptes de l’agriculture de la nation (CCAN) sont consultables sur le site Internet de l’Insee et sur celui du Ouvrir dans un nouvel ongletministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt.

Les Ouvrir dans un nouvel ongletrapports présentés à la Commission des comptes de l’agriculture de la nation sont repris et publiés dans Agreste-Les Dossiers n° 34, janvier 2016, SSP.

Une Ouvrir dans un nouvel ongletsynthèse des résultats économiques des exploitations pour 2015 est publiée dans Agreste-Primeurs n° 332, décembre 2015, SSP.

Le Ouvrir dans un nouvel ongletbilan conjoncturel 2015 est publié dans Agreste-Conjoncture n° 8, décembre 2015, SSP.

Pour comprendre

Le compte de l'agriculture

Le compte spécifique de l'agriculture est un compte de branche. Il retrace l'activité des unités d'activité économique locales (UAEL) exerçant une activité agricole, quelle que soit l'activité principale de l'unité institutionnelle à laquelle elles appartiennent. Il porte sur un champ légèrement différent de celui retenu pour la branche agriculture dans le cadre central de la comptabilité nationale :

  • les établissements produisant des semences certifiées, les entreprises de paysagisme et les jardins familiaux ne font pas partie du compte spécifique, alors qu'ils sont couverts par le cadre central,
  • les activités non agricoles non séparables des exploitations agricoles font partie de la branche agricole du compte spécifique, alors qu'elles n'en font pas partie dans le cadre central. La liste des activités non séparables de l'UAEL agricole est limitée à la fabrication de produits laitiers à la ferme, la champagnisation dans le cadre de l'exploitation viticole, les travaux forestiers des exploitants agricoles, l'agritourisme.

Les séries publiées sont issues des comptes de l'agriculture en base 2010 présentés deux fois par an à la Commission des comptes de l'agriculture de la Nation (CCAN). Les comptes prévisionnels pour l'année en cours sont présentés en décembre. Les comptes provisoires de l'année écoulée sont présentés en juin ou juillet de l'année suivante. Les comptes des deux années qui précèdent sont alors révisés. Les résultats remontent à l'année 1959.

La séquence des comptes

Alors que les comptes de branche du cadre central s'arrêtent au compte d'exploitation, la séquence des comptes CCAN se prolonge au-delà, compte tenu des spécificités de la branche agriculture, qui permettent d'affecter sans ambiguïté certains agrégats comptables à l'activité agricole. Ainsi s'enchaînent le compte de production, le compte d'exploitation et le compte de revenu.

La production (P1) correspond à la production totale de la branche, qu'elle soit marchande ou non marchande. La production est évaluée au moment où elle est effectuée. La production hors subventions (tableau 10.203) est valorisée au prix payé au producteur auquel on soustrait les impôts sur les produits. Les subventions (tableau 10.202) sont présentées séparément compte tenu de l'intérêt qu'elles présentent pour l'agriculture. Elles sont évaluées en montant dû au titre de la production de l'année. Enfin, la production est valorisée au prix de base (tableaux 10.201, 10.204, 10.205, 10.206, 10.207), c'est-à dire au prix payé au producteur, moins les impôts nets sur les produits qu'il reverse, plus les subventions sur les produits qu'il reçoit.

La consommation intermédiaire (P2) correspond à la valeur des biens et services consommés dans le processus de production. Les consommations intermédiaires (tableaux 10.301 à 10.305) sont évaluées au prix d'acquisition, hors TVA déductible. Dans le cas particulier des fourrages, presque exclusivement intraconsommés, l'évaluation est fondée sur des coûts de production.

La valeur ajoutée brute (B1g), solde du compte de production (tableaux 10.101 à 10.103), est égale à la production valorisée au prix de base moins les consommations intermédiaires.

La consommation de capital fixe (P51c) mesure la dépréciation annuelle des actifs fixes liée à l'usure et à l'obsolescence.

Selon que cette estimation est prise en compte ou pas, les agrégats sont qualifiés de nets ou de bruts.

Valeur ajoutée au coût des facteurs = valeur ajoutée + subventions d'exploitation - autres impôts sur la production, dont impôts fonciers (tableaux 10.101 à 10.103).

La valeur ajoutée nette au coût des facteurs est aussi appelée revenu des facteurs de la branche agricole.

L'excédent d'exploitation, solde du compte d'exploitation (tableaux 10.101 à 10.103), est égal à la valeur ajoutée au coût des facteurs moins la rémunération des salariés. Il est aussi appelé revenu mixte, puisqu'il contient implicitement la rémunération du travail non salarié (travail de l'exploitant et de la main-d'œuvre familiale).

Le résultat de la branche agricole est égal à : valeur ajoutée au coût des facteurs - salaires - cotisations sociales à la charge des employeurs - intérêts versés - charges locatives nettes (tableaux 10.101 à 10.103).

Plusieurs indicateurs de résultat (tableau 10.104) sont définis à partir des soldes comptables :

  • l'évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs est rapportée à l'évolution du nombre total d'unités de travail annuel (ou équivalents temps plein) : on obtient ainsi l'évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs par actif (elle est aussi présentée en termes réels, c'est-à-dire déflatée par l'indice de prix du PIB),
  • l'évolution du résultat de la branche agricole est rapportée à celle du nombre d'unités de travail annuel des non-salariés (ou équivalents temps plein) : on obtient l'évolution du résultat de la branche agricole par actif non salarié (elle est aussi présentée en termes réels).