L’emploi en Bourgogne Franche-Comté : La région la plus industrielle de France

Julie Pariente, Gilles Zemis, Insee Franche-Comté - Christine Charton, Insee Bourgogne

Avec 17,3 % d’emplois industriels, la région constituée de la Bourgogne et de la Franche-Comté est la plus industrielle des futures régions françaises. À l’inverse, elle se classe en dernière position pour la place du secteur tertiaire marchand. L’emploi industriel régional est diversifié et rassemble un large panel d’activités spécifiques. Sur les vingt-cinq zones d’emploi que compte la région, cinq concentrent plus de la moitié des emplois et dix ont une spécificité industrielle.

Insee Flash Franche-Comté
No 10
Paru le :Paru le15/04/2015
Julie Pariente, Gilles Zemis, Insee Franche-Comté - Christine Charton, Insee Bourgogne
Insee Flash Franche-Comté No 10- Avril 2015

La future région Bourgogne Franche-Comté totalise 1 081 700 emplois dont 963 800 emplois salariés et 117 900 emplois non salariés fin 2013. Ces emplois représentent 4,1 % de l’emploi total en France métropolitaine (figure 1).

figure 14,1 % des emplois en Bourgogne Franche-Comté

  • Source : Insee, estimations d’emploi au 31-12-2013 (données provisoires)

Une région à la fois industrielle et agricole

La région Bourgogne Franche-Comté se classe au premier rang des treize nouvelles régions selon le critère de la part des emplois industriels dans l’emploi total (17,3 %).

C’est aussi une région agricole, tournée à la fois vers la viticulture et l’élevage. Avec 4,0 % des emplois relevant de l’agriculture, elle occupe le quatrième rang, derrière la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, la Bretagne puis les Pays de la Loire.

En revanche, la région Bourgogne Franche-Comté figure au dernier rang selon le critère de la part des emplois tertiaires marchands dans l’emploi total (figure 2).

figure 2Les emplois industriels de la région représentent 5,6 % de l’emploi industriel métropolitain - Structure et poids de l'emploi régional

Les emplois industriels de la région représentent 5,6 % de l’emploi industriel métropolitain - Structure et poids de l'emploi régional
Emplois Bourgogne Franche-Comté France métropolitaine Poids régional (en %)
Agriculture Effectifs 43 084 655 911 6,6
Part (en %) 4,0 2,5
Industrie Effectifs 187 013 3 312 093 5,6
Part (en %) 17,3 12,5
Construction Effectifs 67 632 1 702 585 4,0
Part (en %) 6,3 6,4
Tertiaire marchand Effectifs 426 733 12 620 825 3,4
Part (en %) 39,5 47,6
Tertiaire non marchand Effectifs 357 220 8 215 632 4,3
Part (en %) 33,0 31,0
Total Effectifs 1 081 682 26 507 046 4,1
Part (en %) 100,0 100,0
  • Source : Insee, estimations d'emploi 2013 (données provisoires)

Une spécificité industrielle répartie sur un large panel d’activités

Le caractère industriel de la région tient à la présence d’activités très spécifiques qui déterminent l’identité de ce territoire.

Parmi celles-ci figurent la métallurgie et fabrication de produits métalliques (34 000 emplois salariés), la fabrication de matériels de transport (27 150), la fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac (25 500) et la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique et autres produits minéraux non métalliques (18 650). Ces quatre secteurs rassemblent 56 % des effectifs de l’industrie.

D’autres activités caractérisent la région, même si elles regroupent des volumes d’emplois salariés plus modestes. Il s’agit notamment de la fabrication de machines et équipements (13 150), du travail du bois, des industries du papier et imprimerie (11 500), de la fabrication d’équipements électriques (7 309) et des industries extractives (1 470) (figure 3).

figure 3Des activités industrielles spécifiques diversifiées

  • Note : L’indice de spécificité est le rapport entre la part d’un secteur dans l’emploi salarié régional et la part de ce même secteur dans la structure de l’emploi salarié métropolitain. Un indice de spécificité égal à 1 signifie que le secteur d’activité pèse autant dans l’emploi régional que dans l’emploi métropolitain. S’il est supérieur à 1, ce secteur confère à la région une spécificité.
  • Source : Insee, estimations d’emploi au 31-12-2013 (données provisoires)

Cinq zones d’emploi concentrent 56 % des emplois

Parmi les vingt-cinq zones d’emploi de la future région, celles de Dijon (193 050 emplois), de Belfort - Montbéliard - Héricourt (133 730), de Besançon (125 400), d’Auxerre (81 030) et de Chalon-sur-Saône (73 570) concentrent plus de la moitié des emplois (56 %). Les zones d’emploi de Bourgogne Franche-Comté ont un profil hétérogène, tant par le nombre que par la nature (salariés ou non salariés) des emplois offerts.

L’emploi non salarié représente entre 8 et 28 % de l’emploi total selon la zone d’emploi. Il est très présent en milieu rural comme dans les zones d’emploi du Morvan et de Chatillon, et moins en milieu urbain (figure 4).

figure 4L’emploi non salarié pèse dans les zones d’emploi rurales

  • Source : Insee, estimations d’emploi au 31-12-2012

Dix zones d’emploi ont une spécificité industrielle marquée, au premier rang desquelles figure Belfort - Montbéliard - Héricourt. Cette zone, deuxième par le nombre d’emplois salariés, compte trois des dix plus gros établissements industriels de la future région. D’autres zones présentent un profil plutôt diversifié : Dijon, principale zone d’emploi de la région, Chalon-sur-Saône, Mâcon ou encore Auxerre. Besançon, troisième zone par le nombre d’emplois présente une spécificité dans le tertiaire non marchand. Cette spécificité tient en réalité au poids relativement faible de l’emploi salarié relevant du secteur tertiaire marchand (figure 5).

figure 5Dix zones d’emploi ont une spécificité industrielle

  • Note : les activités spécifiques des zones d’emploi sont déterminées par comparaison de leurs poids sectoriels dans l’emploi salarié avec ceux de la France métropolitaine. La spécificité sectorielle est établie lorsque le poids sectoriel de la zone d’emploi est supérieur au poids sectoriel moyen métropolitain augmenté de l’écart-type.
  • Source : Insee, estimations d’emploi au 31-12-2012

Pour en savoir plus

- Adrover S., Lecrenais C., Mirault A., « Trente ans de mutations économiques en Bourgogne et Franche-Comté : la croissance de l’emploi présentiel ne compense pas la baisse de l’emploi productif », Insee Analyses Franche-Comté n° 6, février 2015

- Brion D., Gray P., Zemis G., « Bourgogne Franche-Comté : les grands établissements de la sphère productive », Insee Flash Franche-Comté n° 11, avril 2015

- « La France et ses territoires », édition 2015, Insee Références, avril 2015