Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine · Septembre 2024 · n° 154

L'offre de places d'accueil de jeunes enfants augmente en Nouvelle-Aquitaine

En 2020, 160 200 enfants de moins de trois ans vivent en Nouvelle-Aquitaine. Moins de 3 % des Néo-Aquitains sont donc des jeunes enfants, cette part est plus faible qu’en France métropolitaine. En Nouvelle-Aquitaine, la moitié des enfants de moins de trois ans se concentrent dans trois départements : en Gironde (31 %), dans les Pyrénées-Atlantiques (11 %) et en Charente-Maritime (10 %). À l’inverse, peu vivent en Corrèze et en Creuse.

L’école n’étant obligatoire que dans l’année des trois ans de l’enfant, peu d’enfants ayant moins de trois ans en janvier 2020 sont déjà scolarisés début d’année 2020 (6 % en Nouvelle-Aquitaine) (encadré 1) (pour comprendre). Les parents d’une grande majorité d’entre eux peuvent donc avoir besoin d’un service d’accueil : assistante maternelle (employée directement par les parents, ou via les maisons d’assistantes maternelles), accueil familial (assistantes maternelles employées par le gestionnaire d’un établissement) ou accueil collectif (crèches, haltes-garderies…).

En 2020, 106 700 places sont offertes en région Nouvelle-Aquitaine pour l’accueil des enfants de moins de trois ans (figure 1). Près de trois quarts (72 %) des places sont proposées par les assistantes maternelles (76 600 places). Les accueils collectif et familial, moins développés, regroupent respectivement 25 % et 3 % de l’offre régionale (26 300 et 3 800 places).

Le nombre total de places offertes dans la région augmente de 6 900 places entre 2010 et 2020 (+7 %). Malgré la baisse des agréments des assistantes maternelles, le nombre de places disponibles chez ces dernières augmente d’environ 1 600 places (+2 %) (encadré 2). De son côté, l’accueil collectif progresse tant en nombre de places (+6 000 places soit +30 %) qu’en structures d’accueil. La région passe de 808 structures d’accueil collectif à 1 133 en dix ans (+40 %).

À l’inverse, l’accueil familial est en recul tant en nombre de places que de structures d’accueil (-16 % soit -700 places et -11 % de structures d’accueil).

De même, rapportée au nombre d’enfants, l’offre d’accueil est en forte hausse en Nouvelle-Aquitaine en dix ans (55 places pour 100 enfants en 2010, 67 en 2020), portée par la hausse du nombre de places offertes, amplifiée par la baisse du nombre d’enfants en bas âge (-20 900 enfants entre 2010 et 2020).

Malgré une hausse de la population en Nouvelle-Aquitaine entre 2010 et 2020 (+5 %), le nombre d’enfants de moins de trois ans diminue (-11,5 %) en raison notamment d’une fécondité moindre des Néo-Aquitaines en âge de procréer (figure 2). La part de ces jeunes enfants dans la population régionale passe ainsi de 3,2 % à 2,7 % en dix ans. Excepté en Gironde, le nombre d’enfants de moins de trois ans baisse dans tous les autres départements de la région depuis dix ans (figure 3).

Néanmoins, des disparités départementales existent. Entre 2010 et 2020, dans les départements littoraux, la croissance de la population est soutenue, en parallèle le nombre d’enfants de moins de trois ans diminue. Par exemple, la population des Pyrénées-Atlantiques augmente de 5 % tandis que le nombre de jeunes enfants baisse de 9 %.

Même constat, dans le nord de la région, dans la Vienne et les Deux-Sèvres, la population augmente aussi mais moins rapidement et le nombre d’enfants de moins de trois ans baisse quant à lui fortement (-17 %).

Dans les départements de l’Est, comme le Lot-et-Garonne, la Dordogne ou la Creuse, la stagnation voire la baisse de la population s’accompagne d’une chute du nombre d’enfants de moins de trois ans pouvant atteindre les 20 %.

D’ici 2030, la population régionale continuerait d’augmenter et de vieillir, tandis que le nombre d’enfants de moins de trois ans baisserait toujours, mais de manière moins marquée (-2,7 % par rapport à 2020). Le nombre d’enfants en bas âge diminuerait encore dans tous les départements de la région, sauf en Gironde. En France métropolitaine, le nombre d’enfants de moins de trois ans baisserait aussi, avec une évolution plus marquée qu’en Nouvelle-Aquitaine (-3,8 % par rapport à 2020).

Comme dans toutes les régions françaises, la Nouvelle-Aquitaine propose moins de places potentielles d’accueil que d’enfants de moins de trois ans. En 2020, il existe 67 places pour 100 enfants de moins de trois ans.

L’offre d’accueil étant principalement axée sur les assistantes maternelles, ces dernières représentent 48 places pour 100 enfants de moins de trois ans.

La Nouvelle-Aquitaine dispose également de 17 places pour 100 enfants en bas âge en accueil collectif et 2 places en accueil familial.

En lien avec le nombre d’enfants de moins de trois ans, la Gironde concentre à elle seule près d’un tiers des places offertes dans la région (33 600 places) suivie par la Charente-Maritime et les Pyrénées-Atlantiques (respectivement 11 400 et 11 200 places).

À l’inverse, du fait d’un nombre de jeunes enfants relativement faible, la Creuse, la Corrèze, la Dordogne et le Lot-et-Garonne offrent moins de 5 % de places (respectivement 1 500, 3 500, 5 300 et 5 400 places).

Entre 2010 et 2020, le nombre de places augmente fortement en Gironde (+24 %), dans les Pyrénées-Atlantiques (+19 %) et dans les Landes (+12 %). Dans une moindre mesure, il est également en hausse dans le Lot-et-Garonne et en Charente-Maritime.

À l’inverse, les places se font plus rares dans les autres départements néo-aquitains, notamment dans les Deux-Sèvres (-13 %), en Haute-Vienne (-11 %) et en Corrèze (-10 %).

Toutefois, quand on rapporte ces places à la population d’enfants en bas âge, la Charente-Maritime et les Deux-Sèvres sont les départements de la région les mieux pourvus. Ils proposent respectivement 76 et 74 places pour 100 enfants de moins de trois ans tandis que la Dordogne et la Haute-Vienne sont les moins bien dotées (60 et 61 places pour 100 enfants en bas âge).

Le recours à un service d’accueil d’enfants peut notamment être nécessaire lorsque les parents sont en emploi. Le besoin de garde va ainsi également dépendre de la situation sur le marché du travail de ces derniers, et plus particulièrement des mères. En Nouvelle-Aquitaine, 78 % des adultes de 25 à 54 ans avec au moins un jeune enfant occupent un emploi, contre 82 % de l’ensemble des 25-54 ans.

Entre 25 et 54 ans, parent ou pas, les hommes occupent plus souvent un emploi que les femmes (respectivement 85 % et 79 %). Cet écart entre les hommes et les femmes est bien plus marqué pour les parents d’enfant(s) en bas âge. En 2020, parmi les parents âgés entre 25 et 54 ans ayant au moins un enfant de moins de trois ans, 90 % des pères et 72 % des mères sont en emploi.

En 10 ans, le taux d’emploi des mères néo-aquitaines augmente (+1 point) mais reste inférieur à celui des pères. Cependant, l’écart entre les taux d’emploi des pères et des mères de jeunes enfants de 25 à 54 ans s’est réduit, passant de 20 points en 2010 à 18 points en 2020.

Par ailleurs, les mères sont davantage au chômage que les pères (14 % contre 8 %) et plus souvent inactives (15 % contre 3 %).

Aussi, plus le nombre d’enfants en bas âge est élevé, plus les mères ont tendance à être inactives (ni en emploi, ni au chômage). En effet, 14 % des mères ayant un enfant en bas âge sont inactives contre 32 % pour celles en ayant trois. Pour les pères, la hausse du nombre d’enfants en bas âge a des effets moins importants sur l’inactivité : 2,4 % pour ceux ayant un seul enfant en bas âge contre 6,2 % pour ceux en ayant trois.

Les cadres-professions intellectuelles supérieures et les professions intermédiaires sont surreprésentées parmi les mères de jeunes enfants en emploi entre 25 et 54 ans. Ainsi, 16 % des mères d’enfants de moins de trois ans en emploi sont cadres-professions intellectuelles supérieures, contre 14 % pour l’ensemble des femmes en emploi entre 25 et 54 ans. De même, 34 % des mères en emploi occupent des professions intermédiaires, contre 30 % pour l’ensemble des femmes en emploi (figure 4). À l’inverse, elles sont moins souvent employées et ouvrières. Il est possible que de meilleures conditions salariales ou de travail incitent les femmes à rester dans l’emploi, même en étant mère d’un enfant en bas âge.

Bien que l’écart soit moins prononcé, les hommes cadres-professions intellectuelles supérieures sont aussi plus fréquents parmi les pères d’enfants en bas âge que parmi l’ensemble des hommes entre 25 et 54 ans en emploi.

Les taux d’emploi des mères d’enfants en bas âge âgées de 25 à 54 ans ne sont pas homogènes entre les départements de Nouvelle-Aquitaine. Ainsi, 11 points séparent les Deux-Sèvres, département où ce taux est le plus élevé (76 %), du Lot-et-Garonne où il est le plus faible (65 %). La Charente et la Dordogne ont également des taux d’emploi des mères relativement faibles (66 % et 68 %). Types d’emplois différents, des politiques publiques locales ou encore des taux de chômage variant entre départements, notamment chez les jeunes, peuvent être autant d’éléments qui expliqueraient ces différences entre les départements.

En Nouvelle-Aquitaine, 70 400 particuliers font appel à au moins une assistante maternelle agréée en 2020. Comme en France métropolitaine, la quasi-totalité des assistantes maternelles sont des femmes (99 %). Ce sont donc 23 000 assistantes maternelles agréées qui sont employées par au moins un particulier.

Les assistantes maternelles ont en Nouvelle-Aquitaine davantage d’employeurs qu’en France métropolitaine : 81 % d’entre elles ont eu au moins trois employeurs en 2020, contre 76 % en France métropolitaine. L’accueil simultané d’enfants de familles différentes, ou des changements de contrats dans l’année, notamment quand les enfants sont scolarisés, expliquent ce cumul de contrats.

La multiplication des particuliers employeurs se retrouvent sur l’ensemble du territoire néo-aquitain. C’est un peu moins marqué en Haute-Vienne et dans la Vienne.

Assistante maternelle semble être un métier de seconde partie de carrière en Nouvelle-Aquitaine (figure 5). En effet, les plus de 45 ans sont surreprésentées parmi les assistantes maternelles. Dans la région, 65 % d’entre elles ont 45 ans ou plus, alors que 50 % des femmes en emploi sont dans ces âges. À l’inverse, les femmes de moins de 35 ans sont sous-représentées dans ce métier : 10 % des assistantes ont moins de 35 ans alors que 25 % des femmes en emploi ont cet âge.

Toutefois, les assistantes maternelles sont plus jeunes en Nouvelle-Aquitaine qu’en France. Par ailleurs, il y a dans la région plus de jeunes assistantes maternelles, si bien que 10 % ont moins de 35 ans (9 % en France).

À l’échelle départementale, les assistantes maternelles sont un peu plus jeunes en Gironde (12 % d’entre elles ont moins de 35 ans) et dans le Lot-et-Garonne (15 % ont moins de 35 ans) et au contraire plus âgées dans les Deux-Sèvres, en Charente et en Creuse.

Les caractéristiques de la population en 2010 et 2020 sont issues des Recensements de la population de l’Insee, et les projections démographiques à l’horizon 2030 du modèle Omphale 2022 de l’Insee. Les enfants de moins de trois ans sont déterminés à partir de la notion d’âge révolu. Cela signifie que sont comptabilisés les enfants qui n’avaient pas encore atteint leur troisième anniversaire le premier jour de collecte de l’enquête de recensement, soit le troisième jeudi de janvier.

L’offre d’accueil d’enfants en bas d’âge est mesurée à partir de l’ enquête Aide sociale que la DREES réalise chaque année auprès des Conseils départementaux, et plus particulièrement de son volet relatif à l’offre d’accueil du jeune enfant et à l’activité et le personnel des services de protection maternelle et infantile (PMI).

Le dénombrement et les caractéristiques des assistantes maternelles employées par des particuliers proviennent de la Base tous salariés et du Fichier Particuliers employeurs anonymisés de l’Insee.