Insee Focus ·
Novembre 2025 · n° 366
En 10 ans, un peu moins d’enfants en situation de privation matérielle
En 2024, en France métropolitaine, un enfant sur trois âgé de 1 à 15 ans subit au moins une privation parmi une liste de 15 éléments de la vie courante reconnus nécessaires. À titre d’exemple, plus d’un enfant sur dix vit dans un ménage n’ayant pas les moyens financiers de chauffer suffisamment son logement. De même, plus d’un enfant sur dix ne part pas en vacances pour des raisons financières.
8,5 % des enfants cumulent au moins trois privations et se trouvent ainsi en situation de « privation matérielle spécifique aux enfants ». En dix ans, cette part a légèrement diminué : en 2014, 9,0 % des enfants étaient concernés. Le niveau de privation des enfants est nettement plus élevé dans les familles monoparentales, ainsi que dans les familles nombreuses.
- En 2024, un tiers des enfants de moins de 16 ans subissent au moins une privation matérielle spécifique aux enfants
- Le risque de pauvreté monétaire des enfants s’accroît
- Les enfants vivant dans une famille monoparentale sont moins fréquemment en situation de privation qu’il y a dix ans
- Les enfants vivant dans un ménage à dominante cadre ne sont presque jamais touchés par la privation matérielle spécifique
En 2024, un tiers des enfants de moins de 16 ans subissent au moins une privation matérielle spécifique aux enfants
En 2024, en France métropolitaine, 34,3 % des enfants âgés de 1 à 15 ans vivant dans un logement ordinaire, soit plus de 3,7 millions d’enfants sur les 11,0 millions d’enfants âgés de 1 à 15 ans, ne bénéficient pas d’au moins un élément de confort courant parmi quinze considérés comme souhaitables, voire nécessaires, pour qu’un enfant ait des conditions de vie acceptables. Ces éléments concernent pour la plupart spécifiquement les enfants (comme disposer de jeux, de vêtements neufs ou participer à des activités de loisirs payantes) et pour certains l’ensemble du ménage (par exemple le fait de pouvoir maintenir le logement à bonne température) (sources).
8,5 % des enfants vivent dans un ménage déclarant au moins trois privations matérielles ou sociales parmi les quinze recensées et se trouvent alors en situation de privation matérielle spécifique aux enfants, soit 935 000 enfants environ (figure 1). Dix ans plus tôt, en 2014, 9,0 % des enfants du même âge étaient dans ce cas.
tableauFigure 1 – Privation des enfants pour raisons financières en 2014 et en 2024
| Type de privation | 2014 | 2024 |
|---|---|---|
| Taux de privation matérielle spécifique aux enfants | 9,0 | 8,5 |
| Ne pas pouvoir pour des raisons financières | ||
| Honorer toutes les factures à temps | 15,0 | 16,9 |
| Partir au moins une semaine par an en vacances | 11,8 | 11,2 |
| Chauffer suffisamment son logement | 5,2 | 11,0 |
| Acheter des vêtements neufs | 8,9 | 6,2 |
| Pratiquer une activité de loisirs régulière (sport, musique, etc.) | 6,3 | 5,2 |
| Disposer d’une voiture personnelle | 3,0 | 4,2 |
| Participer à des activités ou des voyages scolaires | 4,7 | 3,3 |
| Disposer d’au moins deux paires de chaussures | 5,2 | 3,1 |
| Manger des fruits et légumes une fois par jour | 2,7 | 2,5 |
| Manger de la viande une fois par jour | 2,3 | 2,5 |
| Recevoir des amis pour jouer | 2,5 | 2,0 |
| Disposer de jeux d’extérieur | 1,8 | 1,7 |
| Disposer de jeux d’intérieur | 1,0 | 0,9 |
| Disposer d’un accès à Internet pour un usage privé | 2,0 | 0,6 |
| Disposer de livres adaptés à l’âge | 1,2 | 0,5 |
- Note : Un enfant est en situation de privation matérielle spécifique aux enfants lorsqu’il vit dans un ménage subissant au moins trois privations spécifiques aux enfants parmi les quinze répertoriées.
- Lecture : En 2024, 6,2 % des enfants appartiennent à un ménage où au moins un des enfants est privé de vêtements neufs pour des raisons financières, contre 8,9 % en 2014.
- Champ : France métropolitaine, enfants âgés de 1 à 15 ans vivant dans un logement ordinaire.
- Source : Insee, enquêtes SRCV 2014 et 2024.
Si l’indicateur global diminue légèrement entre 2014 et 2024, les évolutions sont contrastées selon le type de privation. Ne pas avoir les moyens financiers de chauffer correctement son logement concerne ainsi deux fois plus d’enfants en 2024 qu’en 2014 : 11,0 % des enfants de 1 à 15 ans vivent dans un logement insuffisamment chauffé en 2024 contre 5,2 % en 2014. En 2021, ils n’étaient encore que 5,6 %. Les difficultés à chauffer son logement ont fortement augmenté à partir de 2022. À la suite de la hausse des prix de l’énergie ces trois dernières années, de plus en plus de ménages se trouvent dans l’incapacité financière à bien chauffer leur logement, aussi bien dans les ménages avec enfants que dans l’ensemble de la population [Gleizes, Solard, 2025]. En 2024, 16,9 % des enfants vivent dans un ménage ayant des difficultés à honorer ses factures à temps, c’est un peu plus qu’il y a dix ans (15,0 % des enfants en 2014). D’autres privations sont au contraire moins prégnantes en 2024 qu’en 2014, par exemple l’impossibilité pour raisons financières d’acheter des vêtements neufs (6,2 % des enfants en 2024, contre 8,9 % en 2014), ou celle d’acheter des chaussures à ses enfants (3,1 % en 2024, contre 5,2 % en 2014). Enfin, certaines privations se maintiennent à leur niveau de 2014 : 11,2 % des enfants ne peuvent pas partir en vacances une semaine dans l’année par manque de moyens en 2024, un chiffre qui n’a presque pas baissé en dix ans (11,8 % en 2014).
Néanmoins, la part des enfants subissant trois privations ou plus a légèrement diminué depuis 2014 et, pour ces enfants, l’intensité des privations (mesurée par le nombre moyen de privations subies) est également un peu plus faible en 2024 (4,4 contre 5,1 en 2014). Mais cette amélioration des conditions de vie des enfants est en demi-teinte. La part des enfants subissant une ou deux privations augmente, de 21,1 % en 2014 à 25,7 % en 2024, et la part des enfants ne subissant aucune privation diminue, passant de 69,9 % à 65,8 % entre 2014 et 2024 (figure 2).
tableauFigure 2 – Nombre de privations des enfants en 2014 et 2024
| Nombre de privations | 2014 | 2024 |
|---|---|---|
| 0 | 69,9 | 65,8 |
| 1 | 14,3 | 17,1 |
| 2 | 6,8 | 8,6 |
| 3 ou plus | 9,0 | 8,5 |
- Lecture : En 2024, 17,1 % des enfants vivent dans des ménages ayant déclaré une privation spécifique aux enfants. Ils étaient 14,3 % en 2014.
- Champ : France métropolitaine, enfants de 1 à 15 ans vivant dans un logement ordinaire.
- Source : Insee, enquêtes SRCV 2014 et 2024.
graphiqueFigure 2 – Nombre de privations des enfants en 2014 et 2024

- Lecture : En 2024, 17,1 % des enfants vivent dans des ménages ayant déclaré une privation spécifique aux enfants. Ils étaient 14,3 % en 2014.
- Champ : France métropolitaine, enfants de 1 à 15 ans vivant dans un logement ordinaire.
- Source : Insee, enquêtes SRCV 2014 et 2024.
Le risque de pauvreté monétaire des enfants s’accroît
Pauvreté monétaire et privation matérielle spécifique aux enfants sont deux approches complémentaires de la pauvreté : la pauvreté monétaire s’appuie sur l’observation des ressources et la privation matérielle sur l’observation des conditions de vie. Néanmoins, les deux situations ne se recouvrent qu’en partie : en 2024, 5,1 % des enfants âgés de 1 à 15 ans cumulent risque de pauvreté monétaire et privation matérielle spécifique aux enfants (figure 3). 15,5 % des enfants vivent dans un ménage en risque de pauvreté monétaire sans être en situation de privation et 3,4 % subissent uniquement la privation matérielle spécifique. Ainsi, près d’un enfant sur quatre (24,0 %) est affecté par au moins un des deux risques de pauvreté. C’est un peu plus qu’en 2014, où 20,9 % des enfants étaient touchés par l’une ou l’autre forme de pauvreté.
tableauFigure 3 – Privation matérielle spécifique et risque de pauvreté monétaire
| Situation | 2014 | 2024 |
|---|---|---|
| Privation matérielle spécifique aux enfants uniquement | 4,0 | 3,4 |
| Privation matérielle spécifique et risque de pauvreté monétaire | 5,0 | 5,1 |
| Risque de pauvreté monétaire uniquement | 11,9 | 15,5 |
- Notes : La pauvreté monétaire est mesurée ici d’après l’enquête SRCV. Un enfant est en situation de privation matérielle spécifique aux enfants lorsqu’il vit dans un ménage subissant au moins trois privations spécifiques aux enfants parmi les quinze répertoriées.
- Lecture : En 2024, 5,1 % des enfants vivent dans des ménages cumulant risque de pauvreté monétaire et privation matérielle spécifique aux enfants. 15,5 % des enfants vivent dans des ménages en risque de pauvreté monétaire mais sans être en situation de privation matérielle spécifique aux enfants.
- Champ : France métropolitaine, enfants de 1 à 15 ans vivant dans un logement ordinaire.
- Source : Insee, enquêtes SRCV 2014 et 2024.
graphiqueFigure 3 – Privation matérielle spécifique et risque de pauvreté monétaire

- Notes : La pauvreté monétaire est mesurée ici d’après l’enquête SRCV. Un enfant est en situation de privation matérielle spécifique aux enfants lorsqu’il vit dans un ménage subissant au moins trois privations spécifiques aux enfants parmi les quinze répertoriées.
- Lecture : En 2024, 5,1 % des enfants vivent dans des ménages cumulant risque de pauvreté monétaire et privation matérielle spécifique aux enfants. 15,5 % des enfants vivent dans des ménages en risque de pauvreté monétaire mais sans être en situation de privation matérielle spécifique aux enfants.
- Champ : France métropolitaine, enfants de 1 à 15 ans vivant dans un logement ordinaire.
- Source : Insee, enquêtes SRCV 2014 et 2024.
Le risque de pauvreté monétaire des enfants augmente depuis 2014, sans toutefois se cumuler avec la privation matérielle spécifique. En effet, tous les membres du ménage ne subissent pas le même degré de privation en cas de manque de moyens. Dans de nombreux ménages, les parents sont les premiers à se priver et privilégient quand ils le peuvent les dépenses destinées aux enfants. Ainsi, si 10,4 % des ménages avec enfants de 1 à 15 ans n’ont pas les moyens de financer une semaine de vacances dans l’année pour leurs enfants, ils sont deux fois plus nombreux à ne pas pouvoir financer les vacances des adultes du ménage (figure 4). Le comportement est identique quand il s’agit d’acheter des vêtements neufs.
tableauFigure 4 – Part des ménages avec enfants en situation de privation selon que la privation est subie par un adulte ou un enfant, en 2024
| Type de privation | Ménages dans lesquels seuls les adultes sont privés | Ménages dans lesquels les adultes et les enfants sont privés | Ménages dans lesquels seuls les enfants sont privés |
|---|---|---|---|
| Départ en vacances une semaine dans l’année | 10,7 | 9,7 | 0,7 |
| Deux paires de chaussures à disposition | 3,5 | 1,1 | 1,5 |
| Achat de vêtements neufs | 10,0 | 4,3 | 1,4 |
- Note : Les privations sont mesurées ici par ménage et non au niveau des enfants. Les chiffres sont ainsi un peu différents de ceux des tableaux réalisés sur l’ensemble des enfants, car les privations déclarées par un ménage peuvent concerner un ou plusieurs enfants.
- Lecture : En 2024, 10,7 % des ménages avec enfants déclarent ne pas avoir les moyens de partir en vacances une semaine dans l’année mais ne déclarent pas cette privation quand la question porte spécifiquement sur leurs enfants de moins de 16 ans.
- Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages avec enfants de 1 à 15 ans vivant dans un logement ordinaire.
- Source : Insee, enquête SRCV 2024.
graphiqueFigure 4 – Part des ménages avec enfants en situation de privation selon que la privation est subie par un adulte ou un enfant, en 2024

- Note : Les privations sont mesurées ici par ménage et non au niveau des enfants. Les chiffres sont ainsi un peu différents de ceux des tableaux réalisés sur l’ensemble des enfants, car les privations déclarées par un ménage peuvent concerner un ou plusieurs enfants.
- Lecture : En 2024, 10,7 % des ménages avec enfants déclarent ne pas avoir les moyens de partir en vacances une semaine dans l’année mais ne déclarent pas cette privation quand la question porte spécifiquement sur leurs enfants de moins de 16 ans.
- Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages avec enfants de 1 à 15 ans vivant dans un logement ordinaire.
- Source : Insee, enquête SRCV 2024.
Les enfants vivant dans une famille monoparentale sont moins fréquemment en situation de privation qu’il y a dix ans
En 2024, 16,3 % des enfants vivant en famille monoparentale sont en situation de privation matérielle spécifique (figure 5). C’est beaucoup plus que pour les enfants vivant avec deux adultes (6,5 %). Être un parent isolé est un facteur de risque majeur de connaître une situation de pauvreté, qu’elle soit monétaire ou non monétaire. Ainsi, si le risque de pauvreté monétaire des enfants s’élève à 20,6 % en France métropolitaine, il atteint 40,0 % pour les enfants de familles monoparentales.
tableauFigure 5 – Privation matérielle spécifique des enfants selon le type de ménage et l’âge des enfants
| Caractéristiques | Taux de privation spécifique | |
|---|---|---|
| 2014 | 2024 | |
| Type de ménage | ||
| Famille monoparentale | 22,3 | 16,3 |
| Couple avec enfants | 6,3 | 6,5 |
| Avec un enfant | 2,2 | 3,2 |
| Avec deux enfants | 4,1 | 3,2 |
| Avec trois enfants ou plus | 11,7 | 12,1 |
| Autre type de famille | 22,9 | 13,5 |
| Âge de l’enfant | ||
| De 1 à 5 ans | 7,9 | 7,1 |
| De 6 à 10 ans | 8,5 | 8,1 |
| De 11 à 15 ans | 10,8 | 10,2 |
| Ensemble | 9,0 | 8,5 |
- Note : Un enfant est en situation de privation matérielle spécifique aux enfants lorsqu’il vit dans un ménage subissant au moins trois privations spécifiques aux enfants parmi les quinze répertoriées.
- Lecture : En 2024, 16,3 % des enfants vivant dans une famille monoparentale, et 10,2 % des enfants de 11 à 15 ans, sont en situation de privation matérielle spécifique aux enfants.
- Champ : France métropolitaine, enfants de 1 à 15 ans vivant dans un logement ordinaire.
- Source : Insee, enquêtes SRCV 2014 et 2024.
Néanmoins, comparativement à 2014, et malgré une pauvreté monétaire qui s’accroît, la situation des familles monoparentales s’est nettement améliorée selon l’indicateur de privation matérielle spécifique aux enfants ; celui-ci diminue de 22,3 % en 2014 à 16,3 % en 2024. Dans le cas des enfants vivant avec deux adultes dans leur logement, le taux de privation matérielle spécifique n’a presque pas bougé. Ces évolutions différenciées ne sont d’ailleurs pas spécifiques aux enfants. En effet, l’indicateur de privation matérielle et sociale, calculé sur l’ensemble de la population quel que soit l’âge, a également nettement diminué entre 2014 et 2024 pour les personnes vivant en familles monoparentales, baisse qui ne se retrouve pas pour les personnes vivant en couple ou vivant seules. Cette tendance pourrait s’expliquer en partie par la sécurisation des revenus permise par la mise en place au 1er janvier 2017 de l’Agence de recouvrement des impayés de pensions alimentaires (Aripa) chargée de simplifier les démarches de recouvrement des pensions alimentaires impayées.
De plus, les enfants de 1 à 15 ans sont plus nombreux à vivre avec un seul parent en 2024 qu’il y a 10 ans. En devenant plus fréquentes, les séparations des couples ont touché des familles en situation moins fragile : moins jeunes, plus souvent en emploi, le parent vivant avec les enfants bénéficie d’une meilleure situation matérielle qu’il y a 10 ans. La part des enfants vivant avec leur père est également plus élevée qu’il y a 10 ans.
Par ailleurs, quel que soit le type de ménage, à partir de trois enfants dans la famille, le risque de privation matérielle spécifique est nettement plus élevé (14,0 %). Parmi les couples avec enfants, il atteint 12,1 % lorsqu’il y a trois enfants ou plus dans la famille alors qu’il n’est que de 3,2 % lorsque l’enfant est seul ou qu’ils sont deux. Le taux de privation matérielle spécifique des enfants est toutefois peu dépendant de l’âge des enfants, à structure familiale comparable, même s'il est légèrement supérieur dans la tranche d’âges des 11 à 15 ans, quand les enfants fréquentent le collège ou le lycée.
Les enfants vivant dans un ménage à dominante cadre ne sont presque jamais touchés par la privation matérielle spécifique
La catégorie socioprofessionnelle des parents rend compte de la situation économique dans laquelle vivent les enfants : plus elle est élevée, plus le risque pour les enfants de subir des privations matérielles est faible. Ainsi, en 2024, seulement 0,2 % des enfants vivant dans un ménage à dominante cadre (au sens de la PCS ménage) sont en situation de privation spécifique, alors qu’ils sont 14,0 % pour ceux vivant dans un ménage à dominante ouvrière et 24,8 % pour ceux vivant dans un ménage monoactif d’un employé ou d’un ouvrier (figure 6).
tableauFigure 6 – Privation matérielle spécifique des enfants selon le groupe socioprofessionnel du ménage et le statut d’occupation du logement, en 2024
| Caractéristiques | 2024 |
|---|---|
| Groupe socioprofessionnel du ménage | |
| Ménages inactifs1 | 56,0 |
| Ménages monoactifs d’un employé ou d’un ouvrier | 24,8 |
| Ménages à dominante ouvrière | 14,0 |
| Ménages à dominante petit indépendant | 5,5 |
| Ménages à dominante employée | 5,8 |
| Ménages à dominante intermédiaire | 1,9 |
| Ménages à dominante cadre | 0,2 |
| Statut d’occupation du logement | |
| Locataire d’un logement social | 19,7 |
| Locataire d’un logement du secteur libre | 13,7 |
| Propriétaire accédant | 2,5 |
| Propriétaire non accédant ou logé à titre gratuit | 2,4 |
| Ensemble | 8,5 |
- 1. L'intitulé « inactif » exclut les inactifs ayant déjà travaillé, mais inclut les chômeurs n'ayant jamais travaillé ou les inactifs n'ayant jamais travaillé ; l’intitulé « inactif » regroupe aussi les personnes dont la PCS est inconnue.
- Note : Un enfant est en situation de privation matérielle spécifique aux enfants lorsqu’il vit dans un ménage subissant au moins trois privations spécifiques aux enfants parmi les quinze répertoriées.
- Lecture : En 2024, 5,8 % des enfants vivant dans un ménage dans lequel les catégories socioprofessionnelles (PCS) des parents sont à dominante employée, et 19,7 % des enfants vivant dans des ménages logés dans le parc social sont en situation de privation matérielle spécifique.
- Champ : France métropolitaine, enfants de 1 à 15 ans vivant dans un logement ordinaire.
- Source : Insee, enquête SRCV 2024.
Début 2024, seuls 2,5 % des enfants vivant dans un ménage propriétaire de son logement sont en situation de privation. En revanche, 13,7 % des enfants vivant dans un ménage locataire du parc privé le sont, contre 19,7 % des enfants de ménages locataires du parc social.
Sources
Le dispositif Statistiques sur les ressources et les conditions de vie (SRCV) est la version française de l’enquête European union - statistics on income and living conditions (EU-Silc), en partie subventionnée par l’Union européenne. Chaque année depuis 2004, des ménages vivant dans un logement ordinaire en France sont interrogés : les personnes résidant en communauté (établissements pour personnes âgées, foyers de travailleurs, etc.) et les personnes sans abri ou en habitation mobile ne sont pas concernées, et n’entrent donc pas dans les moyennes présentées dans cette étude. Les données proviennent du module européen « Privations et santé des enfants » qui est présent dans l’enquête tous les trois ans depuis 2021 et auparavant déjà posé en 2009 et 2014. Un adulte du ménage répond aux questions sur les privations spécifiques subies par son ou ses enfants âgés de 1 à 15 ans.
En 2024, plus de 17 000 ménages, soit environ 38 000 personnes, ont répondu à l’enquête. Ces ménages comptent 6 400 enfants âgés de 1 à 15 ans.
L’enquête SRCV, traditionnellement conduite en France métropolitaine, a été étendue aux départements d’outre-mer (DOM) hors Mayotte depuis 2022. En France hors Mayotte, le taux de privation matérielle spécifique aux enfants atteint 8,9 % en 2024, contre 8,5 % en France métropolitaine.
L’enquête permet de mesurer la situation de privation matérielle spécifique aux enfants en interrogeant sur les privations relatives à quinze éléments considérés comme souhaitables, voire nécessaires, pour avoir un niveau de vie acceptable :
- Au niveau de l’enfant, pour des raisons financières uniquement :
1. Ne pas pouvoir faire en sorte qu’il dispose de vêtements neufs ;
2. Ne pas pouvoir faire en sorte qu’il dispose de deux paires de chaussures en bon état ;
3. Ne pas pouvoir faire en sorte qu’il dispose de livres (extrascolaires) adaptés à son âge ;
4. Ne pas pouvoir faire en sorte qu’il dispose de jeux d’intérieur (jeux éducatifs, jeux de société, etc.) ;
5. Ne pas pouvoir faire en sorte qu’il dispose de jeux d’extérieur (vélo, raquette, skate, etc.) ;
6. Ne pas pouvoir proposer au moins un repas par jour avec de la viande, du poisson ou l’équivalent végétarien ;
7. Ne pas pouvoir proposer des fruits ou des légumes frais (ou des surgelés) au moins une fois par jour ;
8. Ne pas pouvoir lui proposer au moins une semaine de vacances dans l’année hors du domicile ;
9. Ne pas pouvoir lui proposer d’inviter des amis à jouer ou à partager un repas ;
10. Ne pas pouvoir financer une activité de loisirs régulière ;
11. Ne pas pouvoir financer les activités ou les voyages scolaires payants.
- Au niveau du ménage, pour des raisons financières uniquement :
12. Avoir des arriérés de traites d’achats à crédit, loyers, emprunts ou factures d’eau, de gaz, d’électricité ou de téléphone ;
13. Ne pas pouvoir chauffer suffisamment son logement ;
14. Ne pas avoir accès à Internet pour un usage privé ;
15. Ne pas pouvoir se payer une voiture personnelle.
Un enfant est considéré comme privé s’il subit au moins trois privations sur quinze.
Ouvrir dans un nouvel ongletEurostat retient deux privations supplémentaires dans la définition de la privation matérielle spécifique aux enfants tout en conservant le seuil de trois privations cumulées pour déclencher la situation de privation :
- Ne pas pouvoir célébrer des événements particuliers comme les anniversaires ou les fêtes religieuses ;
- Ne pas pouvoir remplacer des meubles usés ou abîmés.
Ces deux privations ne sont pas retenues dans la présente étude, car un changement de formulation de ces questions entre 2014 et 2024 introduit une rupture de série et empêche la comparabilité des résultats à dix ans d’intervalle.
Les données présentées sur le site d’Eurostat ne sont donc pas comparables à celles de cette étude.
Définitions
L’indicateur de privation matérielle spécifique des enfants est défini comme la part des enfants âgés de 1 à 15 ans vivant en logement ordinaire dans un ménage ne pouvant pas couvrir les dépenses liées à au moins trois éléments de la vie courante sur quinze considérés comme souhaitables, voire nécessaires, pour l’enfant.
Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre (pauvreté monétaire) lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France et en Europe, le seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian. La source de référence pour cette mesure est en France l’enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) dont le champ est légèrement différent de celui mesuré ici : pour éviter toute confusion, on parlera donc de risque de pauvreté monétaire dans cette étude qui mobilise le dispositif Statistiques sur les ressources et les conditions de vie (SRCV). Sur la base des revenus de 2023, le taux de pauvreté monétaire s’établit à 15,4 % dans ERFS et le risque associé à 15,3 % dans SRCV en France métropolitaine.
La Ouvrir dans un nouvel ongletPCS ménage permet de rendre compte des différentes situations de l’activité professionnelle au sein des ménages en ne donnant la priorité ni au sexe, ni à l’âge, ni à la position socio-économique d’un seul de leurs membres. Elle combine deux critères d’analyse des différences sociales qui sont habituellement considérés séparément : la configuration du ménage et la situation socioprofessionnelle de ses individus, en général la personne de référence et son conjoint.
Pour en savoir plus
Retrouvez plus de données en téléchargement.
Rieg C., Rousset A., « Niveau de vie et pauvreté en 2023 – Taux de pauvreté et inégalités s’accroissent fortement », Insee Première no 2063, juillet 2025.
Gleizes F., Solard J., « Privation matérielle et sociale en 2024 – Une personne sur huit est en situation de privation matérielle et sociale », Insee Focus no 353, mai 2025.
Eurostat, Ouvrir dans un nouvel ongletEnfants – Privation matérielle, mai 2025.
Martin H., « Pauvreté monétaire, privation et difficultés financières : des situations qui ne se recouvrent que partiellement », Insee Analyses no 107, avril 2025.
Gleizes F., Pla A., « En 2021, un enfant sur dix ne part pas en vacances pour des raisons financières », Insee Focus no 294, mars 2023.
Ouvrir dans un nouvel ongletLa PCS Ménage, Insee, Progedo, Cnam-CEET, UVSQ-Printemps.
