Effets de l'isolation thermique des logements sur la consommation réelle d'énergie résidentielle
En France, le secteur résidentiel représente un quart de la consommation finale d’énergie. La rénovation énergétique des logements constitue donc un enjeu majeur des politiques de sobriété énergétique. Pourtant, les économies d’énergie réelles permises par les travaux de rénovation énergétique restent peu documentées. Cette étude évalue l’impact des travaux d’isolation thermique réalisés dans les maisons individuelles sur la consommation réelle d’électricité et de gaz, à partir de données issues de compteurs communicants (Linky, Gazpar). En exploitant une variation temporelle de la consommation trimestrielle avant et après travaux, nous estimons une baisse moyenne de 5,4% de la consommation globale d’électricité pour les logements chauffés à l’électricité et de 8,9% pour le gaz pour les logements chauffés au gaz. Ces effets sont hétérogènes : les logements ayant une consommation énergétique élevée avant travaux présentent des économies d’énergie plus élevées, jusqu’à 16,6% pour le gaz. Toutefois, ces économies demeurent inférieures aux gains estimés par les modèles théoriques, confirmant l’existence d’un energy performance gap. Nos résultats soulignent l’importance de prendre en compte l’hétérogénéité des comportements et des situations pour mieux cibler les politiques publiques de rénovation.