Insee Flash Bretagne · Juin 2025 · n° 112

La Bretagne, première région pour le tri sélectif avec plus des deux tiers des déchets ménagers triés

La gestion des déchets est un enjeu de la transition écologique, à la fois dans un souci de préservation des ressources et de protection de l’environnement.

En Bretagne, 2,1 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés, hors déblais et gravats, sont collectées par le service public de gestion des déchets en 2021, soit 623 kg par habitant en moyenne, contre 548 kg/hab en France métropolitaine.

La Bretagne se place en tête des régions métropolitaines en termes de tri sélectif : 69 % des déchets y sont triés, contre 55 % en France métropolitaine. Les ordures ménagères résiduelles représentent ainsi moins d’un tiers des déchets collectés en 2021 dans la région, soit 194 kg/hab. Parmi les déchets triés, les matériaux recyclables (papiers, cartons, verre, métaux, plastiques, textiles…) et les déchets verts et biodéchets sont les types de déchets les plus collectés en Bretagne en 2021 (respectivement 27 % et 26 %) (figure 1). La région se distingue surtout par une quantité de déchets verts et biodéchets collectés par habitant près de deux fois supérieure à la moyenne nationale (164 kg/hab contre 84 kg/hab).

Le tri des déchets provient de la collecte séparée dans les poubelles de tri et points d’apport volontaire ou résulte des dépôts en déchèterie. La Bretagne est la région où la collecte en déchèterie est la plus développée, avec les Pays de la Loire. En 2021, près de la moitié des déchets y sont déposés (47 %), contre un tiers en France métropolitaine. Ce résultat est le fruit d’une politique menée dans la région depuis une vingtaine d’années pour assurer un maillage territorial des déchèteries et y encourager les dépôts. Il s’agit majoritairement de déchets verts et biodéchets, dont 93 % sont apportés en déchèterie. Viennent ensuite les encombrants, exclusivement collectés en déchèterie dans la région, et les matériaux recyclables, dont 30 % y sont apportés en 2021.

En dix ans, la quantité de déchets ménagers et assimilés collectés par habitant a augmenté de 9 % en Bretagne, cela ne permettant pas d’atteindre l’objectif de réduction de 10 % de ces déchets en 2020 fixé par la loi de 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Toutefois, la quantité d’ordures ménagères résiduelles collectées (déchets non triés) a reculé de près de 20 % sur la même période, pour atteindre 194 kg/hab en 2021, contre 245 kg/hab en France métropolitaine. La réduction de ces déchets s’est accompagnée d’une augmentation des quantités de matériaux recyclables et de déchets verts et biodéchets collectés par habitant. Celles-ci ont respectivement progressé de 28 % et 18 % entre 2011 et 2021, en lien notamment avec l’essor de campagnes de sensibilisation en faveur du tri et l’interdiction faite aux particuliers depuis 2011 de brûler des végétaux.

La réglementation en matière de gestion des déchets, depuis leur collecte jusqu’à leur traitement, impose au service public de gestion des déchets de privilégier leur orientation vers la réutilisation ou toute forme de valorisation afin d’éviter leur élimination . La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a fixé pour 2020 l’objectif d’orienter au moins 55 % des déchets ménagers et assimilés, hors déchets dangereux ou inertes, vers la valorisation matière ou organique. En 2021, 65 % des déchets sont valorisés de cette façon en Bretagne (figure 2), contre 48 % en France métropolitaine. La réalisation de cet objectif dans la région tient en partie à la réduction des quantités de déchets collectés en mélange, qui participe à minimiser la part des déchets orientés vers l’incinération avec récupération d’énergie. En effet, ce traitement concerne très majoritairement les ordures ménagères résiduelles, dont 72 % sont incinérées via ce procédé en Bretagne en 2021.

Au sein de la région, les quantités de déchets recueillis varient d’un département à l’autre. Elles sont plus élevées dans les Côtes-d’Armor et le Finistère (respectivement 755 et 706 kg/hab), et dans une moindre mesure dans le Morbihan (619 kg/hab), qu’en Ille-et-Vilaine (484 kg/hab) (figure 3). La collecte des déchets verts et biodéchets accentue notamment ces écarts, à raison de 229 kg/hab dans les Côtes-d’Armor et 211 kg/hab dans le Finistère, soit plus du double de la quantité recueillie en Ille-et-Vilaine (100 kg/hab). Par ailleurs, le tourisme, davantage développé sur le littoral, tend à augmenter les quantités de déchets collectés par habitant, notamment parce que ces dernières sont rapportées à la seule population résidente, qui ne tient donc pas compte du nombre de touristes.

Les écarts de quantités de déchets collectés témoignent de spécificités territoriales mais aussi d’une gestion des déchets différenciée. Depuis la loi portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République de 2015, les intercommunalités sont responsables de la collecte et du traitement des déchets. Ainsi, les quantités de déchets recueillis par habitant sont en général moindres dans les collectivités ayant mis en œuvre la tarification incitative, principalement déployée en Ille-et-Vilaine en Bretagne. En ce qui concerne le traitement des déchets, la valorisation matière par exemple, qui comprend le recyclage, est particulièrement développée en Ille-et-Vilaine. En 2021, elle concerne 38 % des déchets, contre 33 % dans le Finistère. À l’inverse, la valorisation organique s’applique à 30 % des déchets dans les Côtes-d’Armor et le Finistère, contre 22 % en Ille-et-Vilaine.