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Insee Analyses Normandie · Avril 2025 · n° 140
Insee Analyses NormandieAvec 3,34 millions d’habitants au 1er janvier 2025, la population normande retrouve son niveau de 2015 Bilan démographique 2024 en Normandie

Bruno Mura, Jessica Panchout (Insee)

Au 1er janvier 2025, la population de la Normandie atteint 3 340 000 habitants et retrouve son point haut de 2015, après une période de baisse puis de stagnation jusqu’en 2020. La croissance démographique de la Normandie a longtemps reposé sur un excédent naturel alors que le solde migratoire était déficitaire. Sur la période récente, la situation de la Normandie a tendance à s’inverser. La récente croissance de la population est uniquement portée par un solde migratoire apparent légèrement positif (+0,2 % par an sur la période 2021-2025), le solde naturel étant, quant à lui, devenu négatif (-0,1 % par an). Avec 1,61 enfant par femme en 2024, l’indice conjoncturel de fécondité atteint un niveau historiquement bas, tandis que le nombre de décès progresse légèrement en 2024. En outre, la population normande continue de vieillir et les personnes de 65 ans ou plus sont désormais plus nombreuses que les jeunes de moins de 20 ans.

Insee Analyses Normandie
No 140
Paru le :Paru le10/04/2025

Depuis 2020, la Normandie retrouve une croissance démographique

Selon les estimations annuelles de population, la Normandie compte 3 341 000 habitants au 1er janvier 2025. Le nombre d’habitants progresse légèrement au cours de la période récente (+0,1 % par an entre 2021 et 2025) et retrouve ainsi le point haut de 2015. En croissance continue depuis l’après-guerre jusqu’en 2015, la population régionale avait ensuite diminué jusqu’en 2019, mais augmente à nouveau depuis 2020 (figure 1). Cette progression démographique est cependant moins soutenue qu’au niveau métropolitain (+0,3 % par an sur la période 2021-2025).

Figure 1Évolution de la population entre 2005 et 2025 par département

(base 100 en 2005)
Évolution de la population entre 2005 et 2025 par département ((base 100 en 2005))
Années Calvados Eure Manche Orne Seine-Maritime Normandie
2005 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
2006 100,5 100,7 100,3 99,9 100,0 100,3
2007 100,8 101,6 100,8 99,8 100,1 100,6
2008 101,5 102,4 101,2 99,7 100,4 101,0
2009 101,9 103,5 101,4 99,7 100,5 101,4
2010 102,2 104,1 101,6 99,5 100,6 101,6
2011 102,6 104,4 101,7 99,2 100,6 101,7
2012 102,9 105,0 101,7 98,9 100,9 102,0
2013 103,3 105,6 101,8 98,5 100,9 102,1
2014 103,5 106,2 101,8 98,2 101,2 102,3
2015 103,8 106,9 101,7 97,8 101,2 102,5
2016 103,8 107,0 101,5 97,3 101,0 102,4
2017 103,9 106,8 101,2 96,7 100,9 102,2
2018 103,9 106,5 101,0 96,1 101,0 102,1
2019 104,0 106,4 100,8 95,5 101,0 102,0
2020 104,4 106,5 100,8 95,0 100,9 102,0
2021 104,9 106,3 100,9 94,5 101,0 102,1
2022 105,4 106,7 101,2 94,2 101,4 102,5
2023 (e) 105,7 106,8 101,1 93,7 101,4 102,5
2024 (e) 106,1 106,8 101,1 93,3 101,4 102,5
2025 (e) 106,4 106,9 101,0 92,8 101,4 102,5
  • (e) : Estimation.
  • Note : Les chiffres de population jusqu’en 2022 sont issus des populations légales et sont définitifs (lignes continues). Les populations aux 1er janvier 2023, 2024 et 2025 sont des estimations de population, et sont susceptibles d’être révisées ultérieurement (lignes pointillées).
  • Source : Insee, Estimations de population.

Figure 1Évolution de la population entre 2005 et 2025 par département

  • (e) : Estimation.
  • Note : Les chiffres de population jusqu’en 2022 sont issus des populations légales et sont définitifs (lignes continues). Les populations aux 1er janvier 2023, 2024 et 2025 sont des estimations de population, et sont susceptibles d’être révisées ultérieurement (lignes pointillées).
  • Source : Insee, Estimations de population.

La Normandie demeure au 10e rang des régions métropolitaines en nombre d’habitants et représente 5 % de l’ensemble de la population de la France métropolitaine. Elle devance ainsi les régions Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire et la Corse, et se place juste derrière la Bretagne (3,5 millions d’habitants).

Avec une baisse de sa population de 0,5 % par an sur la période 2021-2025, l’Orne figure au 6e rang des départements métropolitains confrontés aux plus forts replis démographiques. C’est le seul département normand pour lequel le nombre d’habitants, 272 000 en 2025, a diminué sur l’ensemble de la période 2005-2025 (figure 1). Dans la région, seul le département du Calvados bénéficie d’une nette croissance démographique entre 2021 et 2025, proche de +0,4 % par an. Depuis l’après-guerre, le nombre de Calvadosiens n’a jamais cessé d’augmenter et atteint 711 000 habitants au 1er janvier 2025. Avec 602 000 habitants, l’Eure retrouve son niveau de 2015. C’est le département normand pour lequel la population avait le plus fortement progressé entre 2005 et 2016 (+7,0 % contre +2,4 % au niveau régional) avant de fléchir légèrement puis de se redresser. Dans la Manche (496 000 habitants), la population est stable depuis une dizaine d’années, comme en Seine-Maritime (1 260 000 habitants), un département qui regroupe près de 40 % de la population régionale.

Au niveau national, entre 2021 et 2025, la croissance démographique est principalement portée par les départements du pourtour méditerranéen, de la façade atlantique et de l’Île-de-France (figure 2). Les plus fortes hausses sont observées en Corse-du-Sud (+1,5 % par an entre 2021 et 2025) et en Haute-Garonne (+1,2 %). La moitié nord du pays connaît plutôt une stagnation, voire une diminution de sa population, avec une baisse plus marquée dans plusieurs départements situés au nord-est et au centre de la France.

Figure 2Taux d’évolution annuel moyen de la population entre 2021 et 2025 par département

(en %)
Taux d’évolution annuel moyen de la population entre 2021 et 2025 par département ((en %))
Code département Libellé département Taux d’évolution annuel moyen
01 Ain 0,94
02 Aisne -0,41
03 Allier -0,17
04 Alpes-de-Haute-Provence 0,56
05 Hautes-Alpes 0,18
06 Alpes-Maritimes 0,58
07 Ardèche 0,41
08 Ardennes -0,53
09 Ariège 0,35
10 Aube -0,03
11 Aude 0,25
12 Aveyron -0,12
13 Bouches-du-Rhône 0,40
14 Calvados 0,37
15 Cantal -0,08
16 Charente -0,05
17 Charente-Maritime 0,76
18 Cher -0,31
19 Corrèze -0,03
21 Côte-d'Or 0,15
22 Côtes-d'Armor 0,38
23 Creuse -0,35
24 Dordogne 0,24
25 Doubs 0,17
26 Drôme 0,24
27 Eure 0,13
28 Eure-et-Loir 0,11
29 Finistère 0,39
30 Gard 0,64
31 Haute-Garonne 1,23
32 Gers 0,08
33 Gironde 0,95
34 Hérault 1,04
35 Ille-et-Vilaine 0,82
36 Indre -0,45
37 Indre-et-Loire 0,35
38 Isère 0,46
39 Jura -0,15
40 Landes 1,04
41 Loir-et-Cher -0,08
42 Loire 0,24
43 Haute-Loire 0,07
44 Loire-Atlantique 0,90
45 Loiret 0,23
46 Lot 0,21
47 Lot-et-Garonne 0,09
48 Lozère -0,02
49 Maine-et-Loire 0,32
50 Manche 0,03
51 Marne -0,29
52 Haute-Marne -0,59
53 Mayenne -0,22
54 Meurthe-et-Moselle -0,11
55 Meuse -0,68
56 Morbihan 0,67
57 Moselle 0,02
58 Nièvre -0,34
59 Nord 0,04
60 Oise 0,02
61 Orne -0,46
62 Pas-de-Calais -0,19
63 Puy-de-Dôme 0,07
64 Pyrénées-Atlantiques 0,73
65 Hautes-Pyrénées 0,17
66 Pyrénées-Orientales 0,84
67 Bas-Rhin 0,35
68 Haut-Rhin -0,04
69 Rhône 0,51
70 Haute-Saône -0,25
71 Saône-et-Loire -0,18
72 Sarthe -0,08
73 Savoie 0,60
74 Haute-Savoie 0,85
75 Paris -1,01
76 Seine-Maritime 0,09
77 Seine-et-Marne 0,71
78 Yvelines 0,56
79 Deux-Sèvres -0,02
80 Somme -0,29
81 Tarn 0,49
82 Tarn-et-Garonne 0,42
83 Var 0,91
84 Vaucluse 0,40
85 Vendée 0,83
86 Vienne -0,13
87 Haute-Vienne -0,03
88 Vosges -0,59
89 Yonne -0,17
90 Territoire de Belfort -0,22
91 Essonne 0,56
92 Hauts-de-Seine 0,44
93 Seine-Saint-Denis 0,64
94 Val-de-Marne 0,19
95 Val-d'Oise 0,61
2A Corse-du-Sud 1,47
2B Haute-Corse 0,38
72 Sarthe -0,08
73 Savoie 0,60
74 Haute-Savoie 0,85
75 Paris -1,01
76 Seine-Maritime 0,09
77 Seine-et-Marne 0,71
78 Yvelines 0,56
79 Deux-Sèvres -0,02
80 Somme -0,29
81 Tarn 0,49
82 Tarn-et-Garonne 0,42
83 Var 0,91
84 Vaucluse 0,40
85 Vendée 0,83
86 Vienne -0,13
87 Haute-Vienne -0,03
88 Vosges -0,59
89 Yonne -0,17
90 Territoire de Belfort -0,22
91 Essonne 0,56
92 Hauts-de-Seine 0,44
93 Seine-Saint-Denis 0,64
94 Val-de-Marne 0,19
95 Val-d'Oise 0,61
2A Corse-du-Sud 1,47
2B Haute-Corse 0,38
  • Source : Insee, Estimations de population.

Figure 2Taux d’évolution annuel moyen de la population entre 2021 et 2025 par département

  • Source : Insee, Estimations de population.

Depuis 2020, une croissance portée par l’excédent migratoire

Depuis 2020, la dynamique démographique normande repose sur un positif (des entrées sur le territoire plus nombreuses que les sorties) et en augmentation (avec un pic à 16 000 personnes en 2022 ; figure 3). Le , c’est-à-dire la différence entre le nombre de naissances et celui des décès, continue à l’inverse de se dégrader. Avec environ 8 000 personnes par an en moyenne sur la période 2021-2025, l’excédent migratoire compense ainsi le solde naturel déficitaire de près de 5 000 habitants par an. Une tendance analogue apparaît au niveau métropolitain depuis 2019 avec un excédent migratoire qui augmente tandis que le solde naturel positif diminue pour devenir quasiment nul en 2024.

La dynamique s’est inversée depuis la période 2005-2015, au cours de laquelle la croissance démographique de la Normandie reposait sur l’excédent naturel. Le surplus de naissances par rapport aux décès compensait alors largement un solde migratoire qui était assez souvent déficitaire au cours de cette période. La situation transitoire entre 2016 et 2019 était marquée par un solde migratoire apparent nettement négatif (jusqu’à -6 500 habitants en 2017) tandis que le solde naturel, en déclin, ne suffisait plus à compenser ces pertes.

Figure 3Solde naturel et solde migratoire apparent en Normandie depuis 2005

Solde naturel et solde migratoire apparent en Normandie depuis 2005
Années Solde naturel Solde migratoire
2005 10 400 -600
2006 11 700 -2 900
2007 11 000 -700
2008 10 500 4 400
2009 9 800 900
2010 9 900 -3 300
2011 9 900 -5 200
2012 8 000 -300
2013 6 500 -900
2014 6 300 900
2015 3 800 -300
2016 2 700 -5 900
2017 1 100 -6 600
2018 -200 -2 800
2019 -900 -1 500
2020 -3 700 4 200
2021 -3 400 5 800
2022 -5 200 16 300
2023 (p) -5 400 5 800
2024 (p) -6 600 8 100
  • Source : Insee, Estimations de population (données provisoires en 2023 et 2024).

Figure 3Solde naturel et solde migratoire apparent en Normandie depuis 2005

  • Source : Insee, Estimations de population (données provisoires en 2023 et 2024).

La relation entre solde naturel et solde migratoire varie considérablement d’un département normand à un autre, avec des soldes naturels nuls ou négatifs, compensés par des soldes migratoires plus ou moins positifs (figure 4). La nette progression de la population dans le Calvados (+0,4 % par an entre 2021 et 2025) repose entièrement sur un excédent migratoire (+3 900 habitants par an) qui compense largement un déficit naturel marqué (-1 300). Dans la Manche également, l’excédent migratoire (+2 300) permet d’éviter le repli démographique alors que le nombre de décès dépasse celui des naissances et conduit à un déficit naturel de 2 100 habitants par an en moyenne entre 2021 et 2025. À l’inverse, l’Orne continue de perdre 1 300 habitants en moyenne par an sur la période 2021-2025 (-0,5 % en moyenne annuelle) en raison d’un fort déficit naturel (-1 500 habitants par an) et d’un solde migratoire apparent quasiment nul. Sur cette même période, l’Eure et la Seine-Maritime se distinguent par une croissance démographique atone, qui résulte d’un solde naturel à l’équilibre et d’un excédent migratoire relativement faible (+800 habitants par an dans l’Eure et +1 100 en Seine-Maritime).

Figure 4Évolution de la population par département en Normandie

Évolution de la population par département en Normandie
Zonage Population au 1er janvier 2025 Évolution annuelle moyenne 2021-2025 (en nombre) Évolution annuelle moyenne 2021-2025 (en %)
Totale Solde naturel Solde apparent des entrées et des sorties Totale Due au solde naturel Due au solde apparent des entrées et des sorties
Calvados 711 000 2 600 -1 300 3 900 0,4 -0,2 0,5
Eure 601 900 800 0 800 0,1 0,0 0,1
Manche 496 200 200 -2 100 2 300 0,0 -0,4 0,5
Orne 271 900 -1 300 -1 500 200 -0,5 -0,5 0,1
Seine-Maritime 1 260 300 1 100 0 1 100 0,1 0,0 0,1
Normandie 3 341 300 3 300 -4 800 8 100 0,1 -0,1 0,2
France métropolitaine 66 352 000 211 700 29 400 182 300 0,3 0,0 0,3
  • Note : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux de variation des soldes naturels et des soldes apparents des entrées et des sorties peut être de fait légèrement différente du taux de variation globale de la population.
  • Source : Insee, Estimations de population.

L’indice conjoncturel de fécondité poursuit sa chute en Normandie

Comme pour l’ensemble de la France métropolitaine depuis 2010, le nombre de naissances diminue en Normandie et atteint 29 600 en 2024 (figure 5). Malgré un léger rebond observé en 2021 après la pandémie de Covid-19, le nombre de naissances recule de 26 % sur vingt ans dans la région. La baisse observée en Normandie en 2024 est toutefois moins marquée qu’en 2023 (-2 % après -8 %) comme au niveau national (-2 % après -7 %).

Le déclin des naissances se poursuit au même rythme dans le Calvados (-5 % en 2024 après -4 % en 2023), s’accentue dans l’Orne (-7,5 % après -5 %) mais ralentit dans les autres départements, notamment en Seine-Maritime où le nombre de naissances reste stable en 2024 après une forte baisse en 2023 (-10 %).

D’autres indicateurs démographiques illustrent ce ralentissement du dynamisme démographique en Normandie. Ainsi, le nombre de femmes en âge de procréer (de 15 à 49 ans) ne cesse de reculer depuis le début des années 2000 en Normandie. Sur la période 2021-2025, on compte près de 2 000 femmes normandes en âge de procréer de moins chaque année. Hormis le Calvados où leur nombre est stable, ce repli concerne tous les départements normands (de -400 environ en Seine-Maritime à -600 dans l’Orne et l’Eure). Dans la région, l’âge moyen des femmes ayant eu un enfant en 2024 atteint 30,6 ans (31,4 ans en France métropolitaine). Il augmente de façon continue depuis cinquante ans, la progression atteignant 1,4 an en Normandie et 1,5 an au niveau national au cours des vingt dernières années.

Enfin, l’ diminue également depuis 2011 en Normandie, à l’exception d’un léger rebond en 2021. Il atteint un niveau historiquement bas en 2024 avec 1,61 enfant par femme, contre 1,95 vingt ans plus tôt. Il reste toutefois plus élevé dans la région qu’au niveau national (1,55 enfant par femme). Le recul de cet indicateur est plus modéré dans les départements de l’Eure et de l’Orne, qui affichent les indices conjoncturels de fécondité les plus élevés de la région (respectivement 1,75 et 1,71 enfant par femme). La Seine-Maritime (1,65 enfant par femme) et la Manche (1,63) sont proches du niveau régional. En revanche, le Calvados fait partie des départements métropolitains présentant les plus faibles indices conjoncturels de fécondité avec 1,45 enfant par femme (16e rang). Dans le Calvados, ce faible niveau résulte principalement d’un des femmes de 20 à 29 ans historiquement bas et en diminution continue depuis 2015.

La légère progression des décès en Normandie accentue le déficit naturel

Le nombre de décès progresse légèrement en Normandie en 2024 (+1,5 % et 36 200) après la forte baisse enregistrée en 2023 (-7 % ; figure 5). Comme pour les naissances, l’évolution des décès dans la région suit la tendance nationale. Après une diminution généralisée dans tous les départements normands en 2023, le nombre de décès se stabilise en 2024, à l’exception du Calvados qui se trouve confronté à une nouvelle hausse (+5 %).

Depuis 2018, le solde naturel apparaît de plus en plus déficitaire en Normandie (-6 600 habitants en 2024 après -5 400 en 2023), en conséquence directe de la diminution des naissances et de la progression des décès. Ce déficit naturel touche tous les départements normands. Rapporté à la population, il est particulièrement marqué dans l’Orne (-1 600 habitants), la Manche (-2 300) et le Calvados (-1 900). Au niveau national, le solde naturel de l’ensemble de la France métropolitaine devient presque nul en 2024. Hormis une chute en 2020, liée à la pandémie de Covid-19, suivie d’un redressement en 2021, le solde naturel baisse régulièrement depuis 2007 au niveau national.

Figure 5aÉvolution du solde naturel en Normandie depuis 2005Normandie

Évolution du solde naturel en Normandie depuis 2005
Années Naissances Décès
2005 39 983 29 538
2006 40 661 28 984
2007 40 519 29 508
2008 40 510 29 971
2009 40 444 30 597
2010 40 568 30 639
2011 40 223 30 350
2012 39 738 31 750
2013 38 402 31 884
2014 37 628 31 289
2015 36 741 32 944
2016 35 744 33 074
2017 34 532 33 431
2018 34 047 34 202
2019 33 592 34 533
2020 32 760 36 426
2021 33 271 36 632
2022 33 010 38 239
2023 30 291 35 652
2024 (p) 29 600 36 200
  • Source : Insee, Estimations de population (données provisoires en 2024).

Figure 5aÉvolution du solde naturel en Normandie depuis 2005Normandie

  • Source : Insee, Estimations de population (données provisoires en 2024).

Les plus de 65 ans plus nombreux que les moins de 20 ans en Normandie

La Normandie s’avère particulièrement touchée par un vieillissement de sa population. Au 1er janvier 2025, le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus est estimé à 791 000 personnes en Normandie, soit 23,7 % de la population régionale (figure 6). Cette proportion est supérieure à celle des jeunes de moins de 20 ans depuis un an (22,7 % au 1er janvier 2025). Au niveau national, la part de seniors reste encore légèrement inférieure à celle des jeunes de moins de 20 ans (22,0 % contre 22,7 %).

Depuis 2005, le nombre de seniors âgés de 65 ans ou plus a augmenté de près de 45 % dans la région. Dans le même temps, la population des jeunes de moins de 20 ans a diminué d’environ 10 %. En vingt ans, la part de seniors a progressé plus vite en Normandie (+6,9 points) qu’au niveau national (+5,4 points). L’indice de vieillissement, qui mesure le rapport entre la part des personnes âgées de 65 ans ou plus et celle des jeunes de moins de 20 ans, s’élève ainsi à 104 seniors pour 100 jeunes en Normandie début 2025, contre 97 au niveau national. La proportion de personnes âgées de 75 ans ou plus augmente également sur la période observée. Elles représentent plus d’un habitant sur dix en Normandie au 1er janvier 2025 (11 %).

Figure 6Évolution de la part des 65 ans ou plus et des moins de 20 ans dans l’ensemble de la population depuis 2005 en Normandie et en France métropolitaine

(en %)
Évolution de la part des 65 ans ou plus et des moins de 20 ans dans l’ensemble de la population depuis 2005 en Normandie et en France métropolitaine ((en %))
Années Normandie – Moins de 20 ans France métropolitaine – Moins de 20 ans Normandie – 65 ans ou plus France métropolitaine – 65 ans ou plus
2005 25,9 25,0 16,8 16,5
2006 25,7 24,9 16,9 16,6
2007 25,5 24,8 16,8 16,5
2008 25,3 24,7 16,9 16,6
2009 25,2 24,6 17,0 16,7
2010 25,0 24,5 17,1 16,8
2011 24,9 24,5 17,3 16,9
2012 24,7 24,4 17,8 17,3
2013 24,7 24,4 18,3 17,7
2014 24,7 24,3 18,8 18,2
2015 24,6 24,3 19,4 18,6
2016 24,5 24,3 20,0 19,1
2017 24,2 24,2 20,6 19,5
2018 24,1 24,1 21,1 19,9
2019 23,9 23,9 21,5 20,2
2020 23,8 23,8 21,9 20,6
2021 23,6 23,5 22,3 20,9
2022 23,3 23,3 22,6 21,1
2023 23,1 23,1 23,0 21,3
2024 22,9 22,9 23,3 21,6
2025 22,7 22,7 23,7 22,0
  • Source : Insee, Estimations de population.

Figure 6Évolution de la part des 65 ans ou plus et des moins de 20 ans dans l’ensemble de la population depuis 2005 en Normandie et en France métropolitaine

  • Source : Insee, Estimations de population.

L’ampleur du vieillissement de la population n’est pas la même dans tous les départements normands. L’Eure et la Seine-Maritime comptent encore davantage de jeunes que de seniors début 2025, avec des indices de vieillissement respectifs de 89 et 94. Pour cet indicateur, ces deux départements se positionnent aux 18e et 27e rangs des départements métropolitains les plus « jeunes ». À l’inverse, l’Orne et la Manche figurent parmi les départements les plus « vieillissants », avec des indices de 136 et 130. Le Calvados se situe, quant à lui, dans une position intermédiaire avec un indice de vieillissement de 108 (47e rang).

Le vieillissement de la population en Normandie est lié à un effet différé du recul des naissances, mais aussi au fait que les personnes âgées vivent de plus en plus longtemps. Après un léger recul en 2022, l’ reste stable en 2024 dans la région, avec 78,8 ans pour les hommes et 84,7 ans pour les femmes. Par rapport au niveau national, c’est environ une année de moins pour les hommes (80,1 ans) comme pour les femmes (85,7 ans). En vingt ans, l’espérance de vie a progressé de plus de trois ans pour les hommes en Normandie (+3,1 ans) comme en France métropolitaine (+3,4 ans). Le gain est plus modéré pour les femmes (+1,2 an en Normandie et +1,8 an au niveau national), leur espérance de vie se situant à un niveau déjà plus élevé que celui des hommes. En 2024, les départements normands se distinguent assez peu des moyennes régionales en termes d’espérance de vie à la naissance. Pour les hommes, elle varie de 78,2 ans dans l’Orne à 79,1 ans dans le Calvados et, pour les femmes, de 84,4 ans dans l’Orne à 85,1 ans dans la Manche.

Publication rédigée par :Bruno Mura, Jessica Panchout (Insee)

Pour comprendre

Le recensement de la population sert de base aux estimations annuelles de population. Pour les années 2023 et suivantes, les estimations de population sont provisoires : la population du recensement 2022 est actualisée au moyen d’estimations du solde naturel et du solde migratoire apparent. Un ajustement avait été introduit en 2018 pour tenir compte de la rénovation du questionnaire de l’enquête annuelle de recensement. Un nouvel ajustement est introduit pour les années 2020 et 2021 pour tenir compte des évolutions de protocole de la collecte du recensement et des évolutions démographiques exceptionnelles dues à la crise sanitaire. Des explications détaillées sont disponibles en téléchargement sur la page « Conseils pour l'utilisation des résultats statistiques ».

Sources

Les statistiques de l’état civil sur les naissances et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Les naissances et les décès sont comptabilisés au lieu de résidence de la mère et du défunt (événements dits domiciliés).

Définitions

Le solde migratoire apparent approche la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Il est obtenu par différence entre la variation totale de la population au cours de la période considérée et le solde naturel.

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée. Il correspond au nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

Le taux de fécondité à un âge donné est le nombre d’enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des femmes de même âge.

L’espérance de vie à la naissance représente la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui serait soumise à chaque âge aux conditions de mortalité de l’année considérée.

Pour en savoir plus

(1) Thélot H., « Bilan démographique 2024 – En 2024, la fécondité continue de diminuer, l’espérance de vie se stabilise », Insee Première no 2033, janvier 2025.

(2) Delver-Custos D., Mura B., Vignolles V., « En 2023, l’indicateur conjoncturel de fécondité atteint son plus bas niveau depuis 50 ans en Normandie », Insee Analyses Normandie no 131, novembre 2024.

(3) Alleaume F., Diop B., « La population normande reste stable en 2023 », Insee Analyses Normandie no 122, avril 2024.