Inondations et mobilité résidentielle en France
À ce jour, il n’y a pas de consensus sur la manière dont les populations réagissent aux événements climatiques extrêmes, notamment si elles choisissent de quitter les zones à risque. Dans cet article, nous analysons la mobilité résidentielle à la suite d'inondations en utilisant des données françaises exhaustives. Notre stratégie d'identification consiste à comparer les individus vivant dans des zones exposées au risque d'inondation qui ont effectivement subi une inondation, avec des individus résidant également dans des zones à risque d'inondation mais qui n'ont pas subi d'inondation. Nos résultats suggèrent que la mobilité résidentielle augmente d'un point de pourcentage dans les deux années qui suivent une inondation. Par rapport au taux de mobilité intercommunale de base de notre échantillon, cela équivaut à une augmentation de 30 % de la probabilité de déménager hors de la municipalité de résidence à la suite d'une inondation. Cet effet est très hétérogène. Nos résultats suggèrent que les taux de mobilité après une inondation sont plus faibles pour les quintiles inférieur et supérieur de niveau de vie que pour les quintiles médians. L’effet est également plus prononcé pour les locataires du secteur privé que pour les propriétaires et les locataires du secteur social. Une analyse des flux agrégés au niveau de la municipalité ne révèle aucun effet des inondations sur la mobilité résidentielle en moyenne, ce qui confirme l'importance d'utiliser des données individuelles. Cependant, les résultats suggèrent des changements dans la composition des flux de population. Nous observons notamment une plus faible proportion de propriétaires dans les flux de population provenant des municipalités inondées.