Insee
Insee Flash Bretagne · Février 2025 · n° 111
Insee Flash BretagneBilan démographique 2024 en Bretagne : un solde naturel de plus en plus déficitaire

Muriel Cazenave, Jean-Marc Lardoux (Insee)

La Bretagne compte près de 3 476 000 habitants au 1er janvier 2025. Sa population augmente à un rythme moyen de 0,5 % par an depuis 2015. Cette évolution résulte d’un solde migratoire fortement excédentaire, alors que le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, ne cesse de se dégrader depuis dix ans. En 2024, 28 600 naissances ont ainsi été comptabilisées dans la région pour 37 900 décès. La baisse du nombre de nouveau-nés s’explique par la diminution de la fécondité à 1,55 enfant par femme. L’augmentation des décès est la conséquence du vieillissement de la population bretonne. Depuis 1990, le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus a doublé dans la région. Au 1er janvier 2025, un Breton sur quatre a ainsi au moins 65 ans.

Insee Flash Bretagne
No 111
Paru le :Paru le27/02/2025
Insee - Bilan démographique 2024 : un solde naturel de plus en plus déficitaire.
Publication rédigée par :Muriel Cazenave, Jean-Marc Lardoux (Insee)

Depuis dix ans, moins de naissances que de décès dans la région, avec un écart qui se creuse

Au 1er janvier 2025, la population bretonne est estimée à 3 475 900 habitants (figure 1). Depuis 2015, elle augmente à un rythme moyen de 0,5 % par an, plus vite que la population nationale (+0,3 %). Cette croissance du nombre d’habitants dans la région s’explique par un fortement excédentaire, alors que le poursuit sa tendance de long terme à la baisse.

Figure 1Données démographiques sur les départements bretons

Données démographiques sur les départements bretons
Indicateurs démographiques Année Côtes-d'Armor Finistère Ille-et-Vilaine Morbihan Bretagne France
Population au 1er janvier (en nombre) 2025 (p) 615 301 936 238 1 134 891 789 465 3 475 895 68 605 616
2024 (p) 613 301 933 628 1 126 416 785 243 3 458 588 68 436 616
2023 (p) 611 258 930 710 1 117 647 780 633 3 440 248 68 246 082
Naissances domiciliées (en nombre) 2024 (p) 4 657 7 204 10 731 6 023 28 615 661 901
2023 4 609 7 273 10 862 6 186 28 930 676 643
2022 4 991 7 964 11 349 6 766 31 070 724 777
Décès domiciliés (en nombre) 2024 (p) 8 163 11 198 9 221 9 301 37 883 643 445
2023 8 078 10 980 9 082 9 115 37 255 637 072
2022 8 590 11 480 9 502 9 540 39 112 673 048
Solde naturel* (en nombre) 2024 (p) -3 506 -3 994 1 510 -3 278 -9 268 18 456
2023 -3 469 -3 707 1 780 -2 929 -8 325 39 571
2022 -3 599 -3 516 1 847 -2 774 -8 042 51 729
Indicateur conjoncturel de fécondité 2024 (p) 1,70 1,51 1,49 1,63 1,55 1,62
Espérance de vie à la naissance (en années) Femmes 2024 (p) 84,3 84,6 86,4 85,1 85,2 85,6
Hommes 2024 (p) 78,0 78,7 80,8 79,5 79,4 80,0
  • * Différence entre les naissances domiciliées et les décès domiciliés.
  • (p) : Données provisoires.
  • Source : Insee, recensements de la population, estimations annuelles de population, statistiques de l’état civil.

Pour la 10e année consécutive, le nombre de décès est supérieur à celui des naissances en Bretagne, avec un écart croissant chaque année (figure 2). En 2024, le déficit naturel continue ainsi de se creuser (-9 300, après -8 300 en 2023).

Figure 2Évolution des nombres de naissances et décès et du solde naturel en Bretagne depuis 1946

(en nombre)
Évolution des nombres de naissances et décès et du solde naturel en Bretagne depuis 1946 ((en nombre))
Année Naissances Décès Solde naturel
1946 50 795 31 175 19 620
1947 52 867 30 291 22 576
1948 52 284 28 642 23 642
1949 50 687 33 156 17 531
1950 49 143 31 645 17 498
1951 46 414 33 671 12 743
1952 45 595 29 982 15 613
1953 44 646 31 969 12 677
1954 44 620 29 576 15 044
1955 44 093 30 446 13 647
1956 44 550 31 013 13 537
1957 44 608 29 521 15 087
1958 44 360 27 248 17 112
1959 44 071 27 702 16 369
1960 43 329 28 000 15 329
1961 43 624 27 451 16 173
1962 43 024 29 385 13 639
1963 43 904 30 989 12 915
1964 44 088 28 183 15 905
1965 43 338 29 832 13 506
1966 42 906 29 006 13 900
1967 42 028 29 445 12 583
1968 42 312 30 907 11 405
1969 42 983 31 133 11 850
1970 43 410 30 436 12 974
1971 44 506 29 912 14 594
1972 44 230 29 970 14 260
1973 43 520 30 321 13 199
1974 40 572 29 947 10 625
1975 37 478 30 872 6 606
1976 35 617 30 612 5 005
1977 36 829 29 827 7 002
1978 36 648 29 596 7 052
1979 37 835 30 042 7 793
1980 39 889 30 634 9 255
1981 39 690 30 780 8 910
1982 38 568 29 984 8 584
1983 35 676 31 819 3 857
1984 35 923 30 464 5 459
1985 36 249 30 630 5 619
1986 36 756 30 785 5 971
1987 35 878 29 228 6 650
1988 35 409 28 401 7 008
1989 34 797 28 402 6 395
1990 34 504 29 158 5 346
1991 33 647 28 657 4 990
1992 33 257 28 407 4 850
1993 31 891 29 598 2 293
1994 31 882 28 365 3 517
1995 33 277 29 635 3 642
1996 33 924 29 915 4 009
1997 33 413 30 278 3 135
1998 34 601 29 347 5 254
1999 34 861 30 423 4 438
2000 36 692 29 815 6 877
2001 36 397 29 912 6 485
2002 35 837 30 036 5 801
2003 36 264 30 487 5 777
2004 36 388 29 305 7 083
2005 36 345 30 088 6 257
2006 37 835 29 740 8 095
2007 37 009 30 258 6 751
2008 37 659 30 547 7 112
2009 37 151 31 005 6 146
2010 37 166 31 262 5 904
2011 36 763 31 089 5 674
2012 36 582 32 789 3 793
2013 35 578 32 687 2 891
2014 34 987 31 889 3 098
2015 33 522 33 821 -299
2016 32 727 34 489 -1 762
2017 32 136 34 739 -2 603
2018 31 701 35 533 -3 832
2019 31 407 35 286 -3 879
2020 30 993 35 735 -4 742
2021 32 065 37 097 -5 032
2022 31 070 39 112 -8 042
2023 28 930 37 255 -8 325
2024 (p) 28 615 37 883 -9 268
  • (p) : Données provisoires.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

Figure 2Évolution des nombres de naissances et décès et du solde naturel en Bretagne depuis 1946

  • (p) : Données provisoires.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

L’Ille-et-Vilaine demeure le seul département breton avec un solde naturel positif, mais celui-ci s’amenuise au fil des ans (+1 500 en 2024, après +1 800 en 2023 et +5 800 à son plus haut niveau depuis le début du XXIe siècle, en 2011). Avec 11 200 décès pour 7 200 naissances, le Finistère est le département breton avec le plus fort déficit naturel (-4 000, après -3 700 en 2023). Le Morbihan connaît également une forte dégradation de son solde naturel (-3 300 contre -2 900 l’année précédente). Dans les Côtes-d’Armor, l’écart entre le nombre de naissances et celui des décès se stabilise (-3 500, comme en 2023).

Avec 1,55 enfant par femme, la fécondité observée en Bretagne poursuit son repli

En 2024, 28 600 bébés sont nés de mères domiciliées en Bretagne, soit 300 de moins qu’en 2023. Cette baisse de 1,1 %, moins prononcée que dans l’ensemble du pays (-2,2 % pour la France entière), s’inscrit dans une tendance entamée depuis 2006, année du dernier pic de natalité qui avait vu la naissance de 37 800 bébés dans la région.

Le département des Côtes-d’Armor est le seul de la région à présenter une hausse des naissances en 2024 par rapport à 2023 (+2,0 %). Dans les autres départements, la baisse est marquée, en particulier dans le Morbihan (-3,0 %), mais aussi dans une moindre mesure en Ille-et-Vilaine (-1,5 %) et dans le Finistère (-1,0 %).

Reflet de cette diminution du nombre de naissances, l’ s’établit à 1,55 enfant par femme en 2024 en Bretagne, contre 1,58 l’année précédente. Dans la région, la fécondité reste inférieure à celle observée en France (1,62 enfant par femme). L’ en Bretagne est toutefois proche de la moyenne nationale (31,0 ans contre 31,1 ans).

Dans les départements, la fécondité est la plus élevée dans les Côtes-d’Armor (1,70 enfant par femme), puis dans le Morbihan (1,63). Elle est inférieure à la moyenne bretonne dans le Finistère et l’Ille-et-Vilaine (respectivement 1,51 et 1,49).

Les décès augmentent, l’espérance de vie se stabilise

En 2024, 37 900 personnes domiciliées en Bretagne sont décédées, soit 600 de plus qu’en 2023 (+1,7 %). La Bretagne est la deuxième région dans laquelle les décès ont le plus augmenté, après la Nouvelle-Aquitaine, l’évolution étant de +1,0 % au niveau national. Dans les départements bretons, la croissance du nombre de décès est la plus élevée dans le Finistère et le Morbihan (+2,0 %). Elle est plus modérée dans les Côtes-d’Armor et en Ille-et-Vilaine (respectivement +1,5 % et +1,3 %).

En 2024, l’ s’élève en Bretagne à 85,2 ans pour les femmes et 79,4 ans pour les hommes. Elle se stabilise par rapport à 2023 mais reste à un niveau inférieur à celui observé en France (respectivement 85,6 et 80,0 ans).

L’Ille-et-Vilaine est toujours le département breton où l’espérance de vie à la naissance est la plus élevée (86,4 ans pour les femmes et 80,8 ans pour les hommes), devant le Morbihan (respectivement 85,1 ans et 79,5 ans). L’espérance de vie est moins élevée que la moyenne régionale dans les Côtes-d’Armor et le Finistère.

La population âgée de 65 ans ou plus a doublé depuis 1990

En 2024, l’âge moyen de la population bretonne est de 44,1 ans, un niveau supérieur à la moyenne nationale (42,5 ans). Les Costarmoricains sont les plus âgés (46,2 ans) et les Bretilliens les plus jeunes (40,9 ans), l’âge moyen de la population s’établissant à 45,0 ans dans le Finistère et 45,9 ans dans le Morbihan.

Depuis 2021, l’ de la population bretonne est supérieur à 100, c’est-à-dire que le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus est supérieur à celui des jeunes de moins de 20 ans. Au 1er janvier 2025, cet indice atteint 111,1 en Bretagne, comparé à 94,8 en France. Dans la région, les personnes âgées de 65 ans ou plus représentent ainsi quasiment un quart des habitants (24,4 %) et sont plus nombreuses que celles de moins de 20 ans (21,9 %). Le nombre de personnes âgées d’au moins 65 ans dans l’ensemble de la population bretonne a doublé depuis 1990, quand celui des moins de 20 ans a diminué de 3,0 % (figure 3).

L’Ille-et-Vilaine est le seul département breton où les jeunes de moins de 20 ans sont plus nombreux que les personnes âgées de 65 ans ou plus (24,0 % contre 19,3 %, soit un indice de vieillissement égal à 80,2). Dans les trois autres départements bretons, l’indice de vieillissement est nettement supérieur à 100 (122,1 dans le Finistère, 132,0 dans les Côtes-d’Armor et 132,9 dans le Morbihan).

Figure 3Évolution de la population bretonne par tranche d’âge depuis 1975

(en nombre)
Évolution de la population bretonne par tranche d’âge depuis 1975 ((en nombre))
Année Moins de 20 ans De 20 à 64 ans 65 ans ou plus
1975 868 376 1 371 764 356 239
1976 867 284 1 379 940 363 811
1977 862 032 1 393 496 369 804
1978 856 899 1 405 979 378 301
1979 851 725 1 418 795 385 785
1980 847 413 1 431 834 393 328
1981 845 735 1 454 555 390 246
1982 842 972 1 483 033 382 447
1983 834 649 1 506 830 378 029
1984 827 270 1 526 894 374 051
1985 819 752 1 546 038 372 695
1986 813 100 1 551 561 384 232
1987 806 969 1 558 125 394 535
1988 800 793 1 565 217 405 043
1989 794 322 1 572 753 415 806
1990 786 432 1 581 571 426 314
1991 776 064 1 590 931 436 488
1992 764 460 1 600 643 446 370
1993 753 648 1 612 584 456 490
1994 742 880 1 621 355 466 348
1995 735 549 1 628 692 476 439
1996 733 366 1 633 592 486 706
1997 733 872 1 639 956 496 526
1998 733 375 1 647 861 507 001
1999 732 977 1 655 262 515 836
2000 734 551 1 667 661 525 400
2001 736 353 1 683 752 534 219
2002 738 672 1 699 674 543 419
2003 741 681 1 714 808 552 760
2004 748 027 1 728 249 560 801
2005 753 913 1 742 330 570 342
2006 757 353 1 763 618 573 563
2007 762 853 1 783 004 574 431
2008 767 672 1 805 343 576 686
2009 773 652 1 818 877 582 535
2010 777 642 1 831 113 590 311
2011 780 408 1 842 533 594 826
2012 781 997 1 840 383 614 717
2013 784 890 1 839 480 634 337
2014 788 976 1 831 845 655 722
2015 792 730 1 824 402 676 718
2016 791 612 1 819 721 695 196
2017 789 704 1 815 308 713 892
2018 786 749 1 816 098 732 567
2019 785 120 1 818 597 751 137
2020 782 791 1 823 121 767 923
2021 778 235 1 833 824 782 508
2022 775 387 1 848 076 799 382
2023 (p) 771 991 1 854 264 813 993
2024 (p) 767 581 1 860 391 830 616
2025 (p) 762 710 1 865 670 847 515
  • (p) : Données provisoires.
  • Source : Insee, recensements de la population, estimations annuelles de population.

Figure 3Évolution de la population bretonne par tranche d’âge depuis 1975

  • (p) : Données provisoires.
  • Source : Insee, recensements de la population, estimations annuelles de population.
Publication rédigée par :Muriel Cazenave, Jean-Marc Lardoux (Insee)
Publication rédigée par :Muriel Cazenave, Jean-Marc Lardoux (Insee)

Sources

Les statistiques de l’état civil sur les naissances et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Les naissances et les décès sont comptabilisés au lieu de résidence respectivement de la mère et du défunt (événements dits domiciliés).

Le recensement de la population sert de base aux estimations annuelles de population. Pour les années 2023 et suivantes, les estimations de population sont provisoires : la population du recensement 2022 est actualisée au moyen d’estimations du solde naturel et du solde migratoire apparent. Un ajustement avait été introduit en 2018 pour tenir compte de la rénovation du questionnaire de l’enquête annuelle de recensement. Un nouvel ajustement est introduit pour les années 2020 et 2021 pour tenir compte des évolutions de protocole de la collecte du recensement et des évolutions démographiques exceptionnelles dues à la crise sanitaire. Des explications détaillées sont disponibles en téléchargement sur la page « Conseils pour l'utilisation des résultats statistiques ».

Définitions

Le solde migratoire sur un territoire donné est la différence entre le nombre de personnes qui y sont entrées et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période (ici une année). S’il est positif, il s’agit d’un excédent migratoire, s’il est négatif, d’un déficit migratoire.

Le solde naturel sur un territoire donné est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès comptabilisés au cours d’une période (ici une année). S’il est positif, il s’agit d’un excédent naturel, s’il est négatif, d’un déficit naturel.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée. Il peut être interprété comme le nombre moyen d’enfants qu’aurait une génération fictive de femmes qui connaîtraient, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés cette année-là. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de l’année considérée.

Le taux de fécondité à un âge donné est le nombre d’enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des femmes de même âge.

L’âge conjoncturel moyen à l’accouchement est un âge calculé pour une génération fictive de femmes qui auraient à chaque âge la fécondité observée pour les femmes du même âge l’année considérée.

L’espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée. C’est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de l’année considérée.

Le taux de mortalité à un âge donné est le nombre de décès à cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des personnes de même âge.

L’indice de vieillissement est le rapport de la population des personnes de 65 ans ou plus sur celle des jeunes de moins de 20 ans.

Pour en savoir plus

(1) Thélot H., « En 2024, la fécondité continue de diminuer, l’espérance de vie se stabilise », Insee Première no 2033, janvier 2025.

(2) Cazenave M., Lardoux J.‑M., « En 2023, un quart de naissances en moins qu’en 2006 en Bretagne », Insee Flash Bretagne no 105, novembre 2024.

(3) Cazenave M., Lardoux J.‑M., « Un nombre de naissances historiquement bas en 2023 », Insee Flash Bretagne no 102, février 2024.

(4) Insee, Les espérances de vie, outil interactif.