Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Février 2025 · n° 121

En Nouvelle-Aquitaine, les enfants en milieu rural vivent plus souvent en famille recomposée que ceux en milieu urbain

En 2021, 1 140 500 enfants mineurs vivent au sein de familles néo-aquitaines. Deux tiers vivent dans une famille « traditionnelle », avec leurs deux parents au domicile et leurs éventuels frères et sœurs. Ils sont 22 % à vivre en famille monoparentale. Enfin 12 % des enfants mineurs vivent au sein d’une famille recomposée, dans laquelle par définition, au moins un enfant n’est pas issu du couple.

Les enfants résidant en commune rurale vivent plus souvent en famille recomposée que ceux résidant en commune urbaine. Notamment, 14 % des enfants résidant dans une commune rurale non périurbaine grandissent dans une famille recomposée contre 9 % seulement des enfants habitant un grand centre urbain.

La communauté de communes du Périgord Nontronnais, établissement public de coopération intercommunale (EPCI) de la Dordogne, département majoritairement rural, compte en proportion le plus d’enfants en famille recomposée dans la région (22 % des mineurs de l'EPCI) (figure 1). En Haute-Vienne, dans les communautés de communes de l’Ouest Limousin et des Portes de Vassivière, proches de la Dordogne, ils représentent 19 % des enfants mineurs de chaque EPCI. Dans le Lot-et-Garonne, 20 % des enfants de la communauté de communes du Pays de Duras vivent en famille recomposée.

A contrario, les enfants vivant en commune urbaine, et en particulier en grand centre urbain, appartiennent plus souvent à une famille monoparentale que ceux vivant en commune rurale (27 % contre 17 %). C’est particulièrement le cas dans les EPCI urbains denses du GrandAngoulême (28 %) et de Limoges Métropole (27 %).

C’est dans les communes rurales périurbaines que les enfants de familles « traditionnelles » sont les plus présents (71 % contre 67 % dans les communes rurales non périurbaines et 63 % dans les communes urbaines). Au nord-est des Deux-Sèvres, 75 % des enfants résidant dans les intercommunalités rurales du Bocage Bressuirais et du Val de Gâtine, proches de Niort, vivent en famille « traditionnelle ». Dans des intercommunalités rurales situées autour des grandes agglomérations, comme Jalle Eau Bourde près de Bordeaux ou encore Luys en Béarn et Nord Est Béarn près de Pau, la part des mineurs en famille « traditionnelle » dépasse 73 %.

Les caractéristiques des logements occupés par les enfants sont globalement plus favorables en Nouvelle-Aquitaine qu’en France. Dans la région, 62 % des enfants vivent dans un logement dont la famille est propriétaire, soit 6 points de plus qu’en France (3 points de plus qu’en France de province). Parallèlement, seulement 14 % habitent un logement social contre 21 % en France (18 % en France de province). En lien avec un territoire particulièrement rural, la Nouvelle-Aquitaine est la 3^e région où les enfants résident le plus souvent en maison (81 %) derrière la Bretagne et les Pays de la Loire. Dès lors, les enfants sont deux fois moins nombreux à vivre dans un logement suroccupé qu’en France : 7 % contre 14 % (9 % en France de province).

Les caractéristiques des logements occupés par les enfants néo-aquitains varient selon le type de famille. Si 73 % des enfants d’une famille « traditionnelle » résident dans un logement dont le ménage est propriétaire, ce n’est le cas que de 56 % des enfants vivant en famille recomposée et 34 % des enfants en famille monoparentale (figure 2).

En famille monoparentale, ils résident deux fois plus souvent en logement HLM (30 % contre 14 % des enfants en moyenne dans la région). Les enfants des familles monoparentales et recomposées vivent également plus souvent dans un logement loué du parc privé que les enfants des familles « traditionnelles ».

Ceux en famille recomposée habitent presque autant en maison que les enfants en famille « traditionnelle » (respectivement 85 % et 87 %), et davantage que les enfants en famille monoparentale (61 %).

La suroccupation du logement est moins fréquente pour les enfants de famille recomposée (9 %) que pour les familles monoparentales (14 %) mais plus fréquente que pour ceux de famille « traditionnelle » (5 %). Ces différences s’observent quel que soit le caractère urbain ou rural de la commune de résidence. La taille de la fratrie plus élevée des familles recomposées [Decondé, Sautory, 2025 ; pour en savoir plus (3)] peut expliquer que le logement ne soit pas toujours assez grand pour permettre une occupation normale.

Lorsque les enfants vivent en famille recomposée, la personne de référence de la famille, parent ou beau-parent, est moins souvent diplômée qu’en famille monoparentale ou en famille « traditionnelle ». En effet, pour 47 % des enfants en famille recomposée, la personne de référence n’a pas de diplôme ou a un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat, contre 43 % pour ceux vivant en famille monoparentale et 36 % pour ceux en famille « traditionnelle ». À l’inverse, 31 % des enfants en famille recomposée ont un parent ou beau-parent titulaire d’un diplôme du supérieur, soit moins que pour les enfants de famille monoparentale (36 %) ou « traditionnelle » (43 %). La surreprésentation des enfants de famille recomposée en milieu rural, où les personnes de référence des familles sont moins diplômées qu’en milieu urbain, pourrait expliquer en partie cette situation.

L’insertion sur le marché du travail est en général plus difficile pour les personnes moins diplômées. Néanmoins, les enfants de famille recomposée, qui vivent avec deux adultes, grandissent plus souvent avec une personne de référence en emploi (87 %) que les enfants en famille monoparentale (72 %). C’est le cas de 92 % des enfants de famille « traditionnelle ». Vivre avec un adulte en emploi est un peu plus fréquent en Nouvelle-Aquitaine qu’en France, en particulier lorsque la famille est monoparentale (68 % en France).