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Insee Analyses Hauts-de-France · Janvier 2025 · n° 186
Insee Analyses Hauts-de-France27 % de collégiens de moins dans la région en 2050

Liana Ghaibouche, Antoine Rault, Marie-Laure Sénéchal (Insee), Alicia Poidevin (Service régional académique à l'enseignement supérieur, Région Académique)

À la rentrée 2023, 315 800 collégiens fréquentent un établissement scolaire des Hauts-de-France. En dix ans, la région a perdu près de 10 000 collégiens (-3 %). Dans le Pas-de-Calais et l’Aisne, la baisse est encore plus nette. Le rebond des naissances dans les années 2000 n’a que temporairement enrayé la forte baisse de la population en âge d’être au collège observée depuis 1999. À l’horizon 2050, le nombre de collégiens chuterait de 27 % par rapport à 2023, soit près de 3 000 élèves de moins chaque année en moyenne. La baisse serait particulièrement marquée dans les zones littorales comme le Calaisis, ainsi qu’en Thiérache. En revanche, elle serait inférieure à la moyenne régionale à Lille, Amiens ou Arras et leurs environs, ainsi que dans le sud de l’Oise, en raison de la jeunesse de leur population.

Insee Analyses Hauts-de-France
No 186
Paru le :Paru le28/01/2025

315 800 collégiens dans les Hauts-de-France en 2023

À la rentrée 2023, 315 800 élèves sont scolarisés dans un collège public ou privé sous contrat des Hauts-de-France. Depuis 2013, les effectifs de collégiens ont baissé de 2,9 % dans la région, soit 9 600 élèves (encadré 1).

Si tous les départements de la région sont concernés, la baisse est plus marquée dans le Pas-de-Calais (-4,9 % soit 3 900 élèves de moins), l’Aisne (-4,7 % soit 1 300 élèves) et la Somme (-4,6 % soit 1 300 élèves). Elle est moins forte dans le Nord (-1,9 %), même si le département a perdu 2 700 élèves en 10 ans. Enfin, c’est dans l’Oise que la population de collégiens a le moins diminué (-0,6 % soit 300 élèves).

Moins de jeunes de 11 à 14 ans depuis vingt ans, résultat de la chute des naissances

La quasi-totalité des collégiens sont âgés de 11 à 14 ans et l’essentiel des jeunes de ces âges fréquentent le collège. Ainsi, les évolutions de la population de cette tranche d’âge affectent directement celles du nombre de collégiens. Entre 1999 et 2018, le nombre de jeunes de 11 à 14 ans vivant dans la région a fortement baissé (-49 100 personnes, soit-0,6 % par an en moyenne).

Entre 1999 et 2008, le nombre de 11-14 ans a fortement chuté (-60 700). La principale explication à cette baisse tient à celle des naissances dans les années 1990, elle-même due en partie à une baisse de la (figure 1).

En revanche, entre 2008 et 2013, le nombre de 11-14 ans a augmenté de 3,5 %, soit 10 800 personnes. Cette période de hausse reflète le pic des naissances des années 2000 marquées par une fécondité élevée, au-delà de 2 enfants par femme en âge de procréer. Entre 2013 et 2018, la stagnation du nombre de 11-14 ans résulte d’un ralentissement des naissances (+0,2 %). Au niveau national, la hausse a été plus importante (+4,8 % entre 2008 et 2013, puis +1,7 % entre 2013 et 2018). La chute brutale des naissances depuis 2012 marque un retour à une tendance baissière.

Figure 1Naissances dans les Hauts-de-France de 1982 à 2022

Naissances dans les Hauts-de-France de 1982 à 2022 - Lecture : 91 400 personnes sont nées dans les hauts-de-France en 1987. Migrations et mortalité mises à part, les personnes nées entre 1985 et 1988 correspondent aux 11-14 ans présents dans la région en 1999, c’est-à-dire en âge d’être au collège.
Année Nombre de naissances
1980 96 070
1981 97 701
1982 96 739
1983 89 125
1984 91 215
1985 92 273
1986 93 861
1987 91 442
1988 89 454
1989 87 424
1990 85 839
1991 84 562
1992 82 141
1993 78 323
1994 77 886
1995 79 828
1996 79 777
1997 79 118
1998 80 529
1999 81 004
2000 83 224
2001 82 651
2002 81 097
2003 79 658
2004 79 987
2005 80 033
2006 81 844
2007 81 082
2008 81 742
2009 80 961
2010 81 572
2011 81 358
2012 80 069
2013 79 524
2014 78 508
2015 75 579
2016 72 674
2017 70 721
2018 67 913
2019 67 180
2020 65 496
2021 65 528
2022 64 121
  • Lecture : 91 400 personnes sont nées dans les hauts-de-France en 1987. Migrations et mortalité mises à part, les personnes nées entre 1985 et 1988 correspondent aux 11-14 ans présents dans la région en 1999, c’est-à-dire en âge d’être au collège.
  • Champ : Naissances domiciliées des Hauts-de-France
  • Source : Insee, État Civil.

Figure 1Naissances dans les Hauts-de-France de 1982 à 2022

  • Lecture : Chaque barre correspond au nombre de naissances dans les Hauts-de-France pour une année donnée. Ainsi, en 1987, 91 400 personnes sont nées dans la région. Abstraction faite des migrations et des décès, les personnes nées entre 1985 et 1988 correspondent aux 11-14 ans présents dans la région en 1999, c’est-à-dire en âge d’être au collège.
  • Champ : Naissances domiciliées des Hauts-de-France
  • Source : Insee, État Civil.

À l’échelle des BEF, la baisse de long terme du nombre de jeunes de 11 à 14 ans est particulièrement marquée dans certaines zones (figure 2), comme le BEF de Dunkerque qui perd plus de 4 100 jeunes entre 1999 et 2018 (-1,4 % par an) ou la zone de Liévin-Avion (-1,2 % par an, soit 1 600 jeunes). A contrario, dans les bassins de Senlis, Montdidier et la zone d’Amiens hors Amiens-métropole, le nombre de 11-14 ans a légèrement augmenté.

Figure 2Évolution de la population des 11-14 ans dans les bassins d’emploi et de formation des Hauts-de-France entre 1999 et 2018

Évolution de la population des 11-14 ans dans les bassins d’emploi et de formation des Hauts-de-France entre 1999 et 2018 - Lecture : Dans le bassin d’emploi et de formation de Senlis, le nombre de jeunes âgés de 11 à 14 ans a augmenté entre 1999 et 2018 de 0,1 % par an en moyenne.
Bassin emploi formation Évolution annuelle entre 1999 et 2018 (en %) Effectifs de 11-14 ans en 2018
Abbeville -0,4 6 264
Amiens hors Amiens Métropole 0,1 6 567
Arras -0,5 6 997
Ternois -0,5 2 391
Artois-sud -0,1 4 551
Beauvais -0,3 12 745
Berck-Montreuil -0,5 5 267
Boulogne -0,9 8 598
Béthune-Bruay -0,4 16 265
CA Amiens Métropole -0,8 8 282
Calais -0,6 9 260
Cambrai -0,3 8 706
Château-Thierry -0,2 3 820
Clermont -0,5 7 005
Compiègne -0,3 9 756
Douai -0,7 13 386
Dunkerque -1,4 13 104
Flandre-Lys -0,4 6 484
Laon -0,4 8 409
Liévin - Avion -1,2 6 464
Lens - Hénin -1,0 13 275
Lille Centre -0,5 13 660
Lille Est -0,3 14 035
Lille Ouest -0,5 12 264
Montdidier 0,2 2 602
Péronne -0,6 4 742
Roubaix-Tourcoing -0,5 25 154
Saint-Omer -0,5 6 493
Saint-Quentin -0,9 6 864
Sambre-Avesnois -1,1 12 697
Senlis 0,1 16 301
Soissons -0,7 5 658
Valenciennes -0,8 18 626
Vervins -1,1 3 676
  • Lecture : Dans le bassin d’emploi et de formation de Senlis, le nombre de jeunes âgés de 11 à 14 ans a augmenté entre 1999 et 2018 de 0,1 % par an en moyenne.
  • Champ : Population des 11 – 14 ans résidant dans les Hauts-de-France
  • Source : Insee, Recensements de la population 1999 et 2018.

Figure 2Évolution de la population des 11-14 ans dans les bassins d’emploi et de formation des Hauts-de-France entre 1999 et 2018

  • Lecture : Dans le bassin d’emploi et de formation de Senlis, le nombre de jeunes âgés de 11 à 14 ans a augmenté entre 1999 et 2018 de 0,1 % par an en moyenne.
  • Champ : Population des 11 – 14 ans résidant dans les Hauts-de-France
  • Source : Insee, Recensements de la population 1999 et 2018.

À l’horizon 2050, 83 600 collégiens de moins dans la région

En 2050, selon le scénario tendanciel (sources), 230 600 collégiens seraient scolarisés dans des établissements de la région. Cela représenterait une baisse de 27 % par rapport à 2023, soit 83 600 élèves.

Avant 2027, le nombre de collégiens se rétracterait de 0,9 % en moyenne par an, soit 2 900 élèves (figure 3). La baisse des naissances à partir de 2012 expliquerait ce premier repli. Entre 2027 et 2043, le phénomène s’amplifierait et le nombre de collégiens diminuerait en moyenne de 1,6 % par an, dans l’hypothèse d’une baisse continue de la fécondité. En effet, depuis 2014, le nombre de naissances a chuté plus rapidement qu’au niveau national et continuerait de baisser dans le scénario tendanciel. Enfin, la population de collégiens commencerait à se stabiliser à partir de 2043. Deux phénomènes y contribueraient. D’une part, par hypothèse, la fécondité cesserait de baisser, se stabilisant en 2030 à 1,59 enfant par femme (encadré 3). D’autre part, le nombre de femmes en âge de procréer augmenterait, du fait du pic de naissances dans les années 2000. Cela entraînerait une stagnation des naissances à partir de 2030 environ, et par conséquent une stabilisation progressive du nombre de collégiens entre 2041 et 2045.

Figure 3Collégiens dans les Hauts-de-France entre 2023 et 2050

Collégiens dans les Hauts-de-France entre 2023 et 2050 - Lecture : Entre 2027 et 2043, le nombre de collégiens dans le département du Nord diminuerait de 28 600, soit une baisse de 1,5 % par an en moyenne.
Territoire 2023 – 2050 2023 – 2027 2027 – 2043 2043 – 2050
Effectifs de collégiens en 2050 évolution des effectifs Évolution annuelle (en %) évolution des effectifs Évolution annuelle (en %) évolution des effectifs Évolution annuelle (en %) évolution des effectifs Évolution annuelle (en %)
Hauts-de-France 230 550 -83 580 -1,1 -11 630 -0,9 -70 610 -1,6 -1 330 -0,1
Nord 106 500 -32 250 -1,0 -3 370 -0,6 -28 590 -1,5 -300 0,0
Pas-de-Calais 51 630 -23 810 -1,4 -4 560 -1,5 -18 390 -1,9 -850 -0,2
Oise 34 110 -10 780 -1,0 -640 -0,4 -10 380 -1,7 240 0,1
Somme 19 650 -7 890 -1,2 -1 530 -1,4 -6 110 -1,7 -240 -0,2
Aisne 18 660 -8 850 -1,4 -1 530 -1,4 -7 140 -2,0 -180 -0,1
  • Lecture : Entre 2027 et 2043, le nombre de collégiens dans le département du Nord diminuerait de 28 600, soit une baisse de 1,5 % par an en moyenne.
  • Champ : Collégiens étudiant dans les Hauts-de-France.
  • Source : Insee, Omphale 2022 - scénario tendanciel, Région académique des Hauts-de-France – base élèves 2023.

Le nombre de collégiens diminuerait dans l’ensemble des départements de la région, en raison de la baisse des naissances. Le recul serait toutefois plus marqué dans l’Aisne et le Pas-de-Calais qui perdraient près d’un collégien sur trois entre 2023 et 2050 (-32 %). En effet, dans ces départements, le repli des naissances est plus prononcé : entre 1999 et 2018, les naissances ont baissé de 1,3 % par an dans l’Aisne et 1,2 % par an dans le Pas-de-Calais, contre -0,9 % dans la région. Cette contraction des naissances a pour origine un déficit migratoire particulièrement marqué pour les femmes en âge de procréer. De plus, cet effet s’auto-entretient au fil du temps : le déficit de naissances se répercute plus tard sur les adultes en âge de procréer et donc sur les nouvelles naissances. Les mêmes mécanismes seraient à l’œuvre dans la Somme, mais dans une moindre mesure.

A contrario, la baisse serait un peu moins forte dans le Nord et l’Oise (respectivement -23 % et -24 %). Les naissances y diminueraient de manière plus contenue que dans le reste de la région, du fait de l’attractivité de ces territoires, notamment auprès des étudiants dans le Nord et des jeunes actifs dans l’Oise. Du fait de son poids démographique, le département du Nord, qui concentre près de la moitié des collégiens de la région, perdrait toutefois 32 000 élèves entre 2023 et 2050, soit 38 % de la baisse régionale.

Une baisse marquée sur le littoral et au nord de l’Aisne

À une échelle plus fine, certaines zones seraient particulièrement affectées par la baisse du nombre de collégiens. C’est le cas de neuf BEF, situés sur le littoral (Abbeville, Berck-Montreuil, Boulogne, Calais et Dunkerque), au nord de l’Aisne (Saint-Quentin, Vervins), ainsi que les zones du Ternois et de Liévin-Avion. Dans ces territoires, le nombre de collégiens diminuerait d’au moins 34 %, et jusqu’à 41 % dans le BEF de Calais, qui perdrait en moyenne 140 collégiens par an entre 2023 et 2050 (figure 4).

La déprise démographique à l’œuvre sur ces territoires depuis plusieurs années devrait se poursuivre (-16 % entre 2023 et 2050. Les départs, plus nombreux que les arrivées, et la population plus âgée, en particulier sur le littoral, engendreraient une contraction des naissances plus marquée qu’ailleurs, comme dans le BEF de Calais.

La baisse du nombre de collégiens serait marquée dès 2023, notamment dans le BEF de Saint-Quentin et ceux, littoraux, de Berck-Montreuil et Abbeville, où la chute des naissances a été plus précoce qu’ailleurs. De même, à partir de 2043, le nombre de collégiens dans ces zones continuerait à diminuer légèrement alors qu’il stagnerait à l’échelle régionale. Au sein de ces bassins en forte déprise, le BEF de Boulogne-sur-Mer se distinguerait toutefois par une baisse du nombre de collégiens moins forte que dans les autres zones littorales (-34 %).

Figure 4Évolution des effectifs de collégiens entre 2023 et 2050 dans les bassins emploi-formation des Hauts-de-France

Évolution des effectifs de collégiens entre 2023 et 2050 dans les bassins emploi-formation des Hauts-de-France - Lecture : Entre 2023 et 2050, selon le scénario tendanciel, le nombre de collégiens étudiant dans le bassin de Calais diminuerait de 40,8 %.
Bassin emploi formation Évolution entre 2023 et 2050 (en %) Effectifs de collégiens en 2050
Abbeville -38,5 3 418
Amiens hors Amiens Métropole -26,2 4 380
Arras -21,6 5 995
Ternois -34,3 1 509
Artois-sud -24,9 2 894
Beauvais -22,2 9 476
Berck-Montreuil -40,3 3 131
Boulogne -34,1 5 191
Béthune-Bruay -31,1 9 538
CA Amiens Métropole -22,2 6 825
Calais -40,8 4 765
Cambrai -28,4 6 131
Château-Thierry -28,6 2 611
Clermont -28,9 4 518
Compiègne -26,3 7 379
Douai -30,5 9 438
Dunkerque -37,3 8 106
Flandre-Lys -29,1 4 463
Laon -28,1 5 740
Liévin - Avion -34,4 3 943
Lens - Hénin -27,7 9 748
Lille Centre -13,8 14 273
Lille Est -9,7 13 123
Lille Ouest -17,0 9 658
Montdidier -31,0 1 802
Péronne -30,9 3 222
Roubaix-Tourcoing -16,9 19 969
Saint-Omer -31,1 4 912
Saint-Quentin -38,6 4 136
Sambre-Avesnois -30,5 8 375
Senlis -22,1 12 741
Soissons -29,8 3 948
Valenciennes -30,3 12 969
Vervins -36,5 2 228
  • Lecture : Entre 2023 et 2050, selon le scénario tendanciel, le nombre de collégiens étudiant dans le bassin de Calais diminuerait de 40,8 %.
  • Champ : Collégiens étudiant dans les Hauts-de-France.
  • Source : Insee, Omphale 2022 - scénario tendanciel, Région académique des Hauts-de-France – base élèves 2023.

Figure 4Évolution des effectifs de collégiens entre 2023 et 2050 dans les bassins emploi-formation des Hauts-de-France

  • Lecture : Entre 2023 et 2050, selon le scénario tendanciel, le nombre de collégiens étudiant dans le bassin de Calais diminuerait de 40,8 %.
  • Champ : Collégiens étudiant dans les Hauts-de-France.
  • Source : Insee, Omphale 2022 - scénario tendanciel, Région académique des Hauts-de-France – base élèves 2023.

Un repli plus faible dans le sud de la région et dans les grandes agglomérations

Dans les bassins des agglomérations de Lille, d’Amiens et d’Arras ainsi que dans le sud de l’Oise (BEF de Beauvais et Senlis), la population collégienne diminuerait, mais dans de moindres proportions (de -22 % dans le BEF de CA Amiens métropole à -10 % dans la zone de Lille est, contre -27 % dans la région). Toutefois, compte tenu du poids démographique de ces territoires, ce recul plus contenu représenterait un volume important (20 000 collégiens). Cette baisse moins marquée s’explique en partie par la dynamique démographique plus soutenue qu’au niveau régional ces dix dernières années et qui se poursuivrait.

Ce dynamisme démographique est la conjonction de deux phénomènes. D’une part, ces territoires sont attractifs pour les populations jeunes qui y voient des opportunités d’études dans un premier temps et ensuite d’emploi. Ainsi, le nombre de femmes en âge de procréer baisserait moins qu’ailleurs. D’autre part, la fécondité est plus élevée que dans l’ensemble de la région. Ceci entraîne un recul des naissances nettement moins important qu’à l’échelle régionale (-6 % entre 2013 et 2023, contre -22 % dans la région).

L’attractivité de certains établissements dans ces territoires permet également d’attirer des collégiens vivant ailleurs, en particulier dans les collèges du secteur privé sous contrat. Les établissements de Lille-centre scolarisent un effectif de jeunes qui dépasse de 20 % celui des collégiens résidant dans la zone. À l’inverse, dans le BEF de Roubaix-Tourcoing ou la zone de Lille-Ouest : les collégiens résidents sont plus nombreux que les inscrits. Ceux qui quittent leur zone rejoignent le plus souvent la zone de Lille-centre.

Encadré 1 - Un collégien sur quatre est inscrit dans un établissement privé sous contrat

En 2023, un quart des collégiens étudiant dans la région fréquentent un établissement privé sous contrat (24,7 %). Ces établissements sont davantage concentrés dans les zones urbaines que ceux du secteur public. Ainsi, dans le Nord, près d’un collégien sur trois fréquente un établissement privé contre à peine plus d’un sur huit dans l’Aisne. Localement, les écarts sont encore plus importants : la moitié des collégiens inscrits dans un établissement du BEF de Roubaix-Tourcoing sont scolarisés dans le privé sous contrat, contre un sur dix dans le BEF de Château-Thierry.

Depuis 10 ans, l’équilibre entre secteurs public et privé reste stable. Ainsi, la part de collégiens inscrits dans un établissement privé n’a augmenté que de 0,6 point.

Encadré 2 - Un contexte social d’apprentissage des collégiens des Hauts-de-France moins favorable qu’au niveau national

L’indice de position sociale (IPS) correspond à un indicateur quantitatif d’un ensemble d’attributs socioéconomiques et culturels liés à la réussite scolaire. Plus l’IPS est élevé, plus les conditions familiales sont favorables à l’apprentissage. L’IPS moyen dans les collèges des Hauts-de-France sous tutelle du ministère de l’Éducation nationale s’établit à 99,1 pour 105,9 en France. Cet écart significatif traduit des conditions moyennes moins avantageuses pour les élèves.

Les IPS moyens des bassins de la région s’étendent de 87,7 à 115,5. Les plus bas se concentrent dans l’ancien bassin minier (en particulier dans les deux zones du BEF de Lens-Hénin) et les BEF ruraux à l’est de la région (Vervins et Sambre-Avesnois). À l’inverse, les IPS les plus élevés caractérisent les bassins des grandes agglomérations où les cadres sont surreprésentés : Lille, Arras et Amiens. Dans les bassins sous influence francilienne de Compiègne et Senlis, l’IPS moyen excède aussi la moyenne régionale, mais les situations entre collèges s’avèrent très disparates.

Enfin, parmi les bassins dont l’IPS est proche de la moyenne régionale, certains se caractérisent par une certaine homogénéité sociale, notamment les plus ruraux comme dans l’académie d’Amiens (Abbeville, Château-Thierry, Soissons). Les bassins plus urbains (Roubaix-Tourcoing, Valenciennes, Douai) se distinguent au contraire par des inégalités importantes.

Encadré 3 - Un rebond de la fécondité n’endiguerait pas la baisse des effectifs

Dans l’hypothèse d’un scénario « variante haute », avec une fécondité se maintenant sur la période à 1,78 enfant par femme (contre 1,59 dans le scénario tendanciel), 258 200 collégiens seraient inscrits dans un établissement de la région en 2050. Cela représenterait une baisse de 18 %, soit 56 000 élèves, contre 83 600 dans le scénario tendanciel. Néanmoins, la réalisation de ce scénario est conditionnée à une remontée de la fécondité, alors qu’elle a baissé fortement ces dernières années pour atteindre 1,70 enfant par femme dans la région en 2023.

Ce scénario diverge du scénario tendanciel à partir de 2034. En effet, jusqu’en 2034, l ‘évolution se fonde sur le glissement en âge d’enfants déjà tous nés en 2023. L’hypothèse d’une fécondité plus élevée à partir de 2023 affecte positivement le nombre de collégiens à partir de 2034. Ainsi, les effectifs de collégiens ne baisseraient que très légèrement entre 2034 et 2050 (-0,03 % par an contre -0,74 % avec le scénario tendanciel).

À une échelle plus fine, les collégiens seraient plus nombreux en 2050 qu’en 2023 dans la zone de Lille-est, et moins nombreux partout ailleurs. La population collégienne varierait de -34 % pour la zone de Calais à +1,4 % pour celle de Lille-est.

Figure 5Population de collégiens dans les Hauts-de-France et indicateur conjoncturel de fécondité selon le scénario de projection

Population de collégiens dans les Hauts-de-France et indicateur conjoncturel de fécondité selon le scénario de projection - Lecture : Selon la variante haute, en 2050, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) serait de 1,78 enfants par femme et la population collégienne des Hauts-de-France serait inférieure de 18 % à celle de 2023.
Année Population variante haute Population scénario tendanciel ICF variante haute ICF scénario tendanciel
2023 100,0 100,0 1,78 1,76
2024 99,7 99,7 1,78 1,73
2025 99,0 99,0 1,78 1,71
2026 97,8 97,8 1,78 1,68
2027 96,3 96,3 1,78 1,66
2028 94,2 94,2 1,78 1,63
2029 92,0 92,0 1,78 1,61
2030 89,8 89,8 1,78 1,59
2031 87,8 87,8 1,78 1,59
2032 86,0 86,0 1,78 1,59
2033 84,2 84,1 1,78 1,59
2034 82,6 82,6 1,78 1,59
2035 81,4 81,0 1,78 1,59
2036 80,7 79,8 1,78 1,59
2037 80,5 78,8 1,78 1,59
2038 80,5 77,7 1,78 1,59
2039 80,6 76,6 1,78 1,59
2040 80,7 75,7 1,78 1,59
2041 81,0 75,0 1,78 1,59
2042 81,4 74,3 1,78 1,59
2043 81,8 73,8 1,78 1,59
2044 82,1 73,5 1,78 1,59
2045 82,2 73,4 1,78 1,59
2046 82,3 73,5 1,78 1,59
2047 82,3 73,5 1,78 1,59
2048 82,3 73,5 1,78 1,59
2049 82,3 73,5 1,78 1,59
2050 82,2 73,4 1,78 1,59
  • Lecture : Selon la variante haute, en 2050, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) serait de 1,78 enfants par femme et la population collégienne des Hauts-de-France serait inférieure de 18 % à celle de 2023.
  • Source : Insee, Omphale 2022 – scénarios tendanciel et variante haute, Région académique des Hauts-de-France – base élèves 2023.

Figure 5Population de collégiens dans les Hauts-de-France et indicateur conjoncturel de fécondité selon le scénario de projection

  • Lecture : Selon la variante haute, en 2050, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) serait de 1,78 enfants par femme et la population collégienne des Hauts-de-France serait inférieure de 18 % à celle de 2023.
  • Source : Insee, Omphale 2022 – scénarios tendanciel et variante haute, Région académique des Hauts-de-France – base élèves 2023.
Publication rédigée par :Liana Ghaibouche, Antoine Rault, Marie-Laure Sénéchal (Insee), Alicia Poidevin (Service régional académique à l'enseignement supérieur, Région Académique)
Publication rédigée par :Liana Ghaibouche, Antoine Rault, Marie-Laure Sénéchal (Insee), Alicia Poidevin (Service régional académique à l'enseignement supérieur, Région Académique)

Sources

Le recensement de la population permet de déterminer les populations légales de la France et de ses circonscriptions administratives. Il permet également de déterminer les taux de scolarisation par sexe et âge.

La base élèves fournie par la région académique permet d’obtenir les effectifs de collégiens de la région en 2023 répartis selon leur âge, leur sexe, la voie de formation, le secteur d’enseignement et le ministère de tutelle de leur collège ainsi que leurs communes de résidence et d’étude.

Le modèle Omphale, abréviation de « Outil Méthodologique de Projection d’Habitants, d’Actifs, de Logements et d’Élèves » est une application de l’Insee qui comprend un modèle théorique de projection de la population, des bases de données démographiques, des techniques d’analyse démographique et des outils de construction de scénarios pour le futur. L’hypothèse retenue pour le scénario tendanciel est celle du scénario dit « fécondité basse » d’Omphale, dans lequel l’indicateur conjoncturel de fécondité diminuerait progressivement de 1,87 enfant par femme en 2018 à 1,59 en 2030. Ce scénario se rapproche des dernières données connues (1,70 enfant par femme dans la région en 2023). Le scénario « variante haute » correspond au scénario dit « central », dans lequel la fécondité est par hypothèse ramenée progressivement de 1,87 enfant par femme en 2018 à 1,78 en 2023 et stable ensuite.

L’étude porte sur les élèves scolarisés dans les établissements publics et privés sous contrat des Ministères de l’Éducation Nationale, de l’Agriculture et de la Défense.

Les projections réalisées ne sont pas des prévisions d’effectifs de collégiens et n’ont pas vocation à se substituer aux exercices de prévisions à court terme réalisés par la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du Ministère de l’Éducation nationale et par les Rectorats.

Définitions

Le bassin d’emploi et de formation (BEF) est un maillage territorial qui découpe la région Hauts-de-France en 28 territoires. Dans cette étude, les projections sont réalisées à cette échelle. Pour une analyse plus fine, certains BEF ont été partitionnés en deux zones (Amiens, Lens-Hénin) ou trois zones (Lille, Artois-Ternois).

L’indice conjoncturel de fécondité mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

Pour en savoir plus

(1) Pawlowski É., Planque P-E., « En 2050, 54 900 lycéens en moins dans les Hauts-de-France », Insee Analyses Hauts-de-France no 187, janvier 2024.

(2) Éblé S., Fievet A., Legrand M-M., « 157 000 élèves de moins dans les Hauts-de-France d’ici 2040 », Insee Analyses Hauts-de-France no 109, mai 2020.

(3) Horvais A-S., Louza T., Maillard M., « La population collégienne de la Seine-Maritime devrait nettement diminuer à partir de 2023 », Insee Analyses Normandie no 97, décembre 2021.

(4) Méreau B., Monsef A., « Le nombre de lycéens atteindrait son pic vers 2028 avant de diminuer », Insee Analyses Provence-Alpes-Côte-d’Azur no 122, janvier 2024.