Insee Flash Ile-de-France ·
Janvier 2025 · n° 98
En Île-de-France, une baisse du pouvoir d’achat des salaires du secteur privé entre
2021 et 2023, notamment pour les cadres
En Île-de-France, le salaire net médian en équivalent temps plein dans le secteur privé atteint 2 640 euros par mois en 2023, soit 21 % de plus qu’en France hors Mayotte. Entre 2021 et 2023, mesuré en euros constants, il diminue en moyenne de 1,3 % par an. Cela s’explique par le contexte de vive inflation générale en 2022 et 2023. Cette baisse s’observe dans quasiment tous les secteurs d’activité. Elle affecte toutes les catégories socioprofessionnelles, mais est plus prononcée pour les cadres.
Entre 2021 et 2023, le pouvoir d’achat réel des salariés franciliens du privé baisse davantage pour les hauts revenus que pour les bas revenus. Les disparités salariales entre les catégories sociales se sont donc légèrement réduites en deux ans. Il en est de même entre les femmes et les hommes, la baisse globale des salaires étant plus faible pour les femmes.
- En 2023, dans le secteur privé, le salaire net en équivalent temps plein atteint en moyenne 2 640 euros par mois
- Baisse du salaire médian dans presque tous les secteurs d’activité
- Une légère diminution des disparités salariales
- Un salaire net médian inférieur de 2,9 % pour les femmes
- Encadré - En 2023, une prime de soutien au pouvoir d’achat pour plus d’un salarié sur cinq
En 2023, dans le secteur privé, le salaire net en équivalent temps plein atteint en moyenne 2 640 euros par mois
En 2023, en Île-de-France, le salaire médian en équivalent temps plein (EQTP) dans le secteur privé s’élève à 3 464 euros bruts par mois, soit 2 640 euros nets de cotisations et contributions sociales. Il est supérieur de 20,9 % au salaire net médian observé en France hors Mayotte (2 183 euros). Entre 2021 et 2023, en euros courants, il augmente moins rapidement dans la région (+3,7 % en moyenne annuelle) qu’en France hors Mayotte (+4,2 %), réduisant ainsi légèrement les écarts observés avec le niveau national.
La hausse des salaires au cours de ces deux années est directement liée à la forte augmentation des prix à la consommation (+4,9 % en 2023 et +5,2 % en 2022 après +1,6 % en 2021). En effet, le regain d’inflation a conduit à trois revalorisations successives du Smic en 2022 et à deux en 2023. Il a favorisé des renégociations d’accords salariaux au sein des branches des entreprises. Le versement de primes pour soutenir le pouvoir d’achat (encadré) a également contribué à la hausse des salaires. Néanmoins, la progression des salaires est inférieure à l’inflation, si bien que le salaire net médian en euros constants entre 2021 et 2023, c’est-à-dire corrigé de la variation des prix, diminue en Île-de-France (-1,3 % en moyenne annuelle) (figure 1).
tableauFigure 1 – Salaire mensuel médian et répartition des effectifs en équivalent temps plein (EQTP) en 2023
Caractéristiques | Salaire mensuel1 brut 2023 | Salaire mensuel1 net 2023 | Répartition des effectifs1 en 2023 (en %) | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
2023 (en euros) | Évolution annuelle moyenne 2023/2021 (en %) | 2023 (en euros) | Évolution annuelle moyenne 2023/2021 (en %) | ||||
En euros courants | En euros constants | En euros courants | En euros constants | ||||
Catégorie socioprofessionnelle | |||||||
Cadres2 | 5 481 | 3,2 | -1,7 | 4 080 | 3,0 | -1,9 | 40 |
Professions intermédiaires | 3 451 | 3,9 | -1,1 | 2 613 | 3,7 | -1,3 | 17 |
Employés | 2 439 | 4,2 | -0,8 | 1 879 | 4,1 | -0,9 | 24 |
Ouvriers | 2 403 | 3,6 | -1,4 | 1 865 | 3,4 | -1,6 | 19 |
Sexe | |||||||
Femmes | 3 423 | 4,2 | -0,8 | 2 598 | 4,2 | -0,9 | 41 |
Hommes | 3 497 | 3,6 | -1,4 | 2 676 | 3,4 | -1,6 | 59 |
Secteur d’activité | |||||||
Industrie | 4 379 | 4,4 | -0,6 | 3 214 | 3,9 | -1,1 | 9 |
Construction | 2 991 | 3,1 | -1,8 | 2 304 | 3,2 | -1,7 | 7 |
Tertiaire | 3 430 | 3,9 | -1,1 | 2 619 | 3,8 | -1,2 | 84 |
Ensemble Île-de-France | 3 464 | 3,8 | -1,2 | 2 640 | 3,7 | -1,3 | 100 |
Ensemble France (hors Mayotte) | 2 852 | 4,3 | -0,7 | 2 183 | 4,2 | -0,8 | // |
- ¹ : En EQTP.
- ² : Y compris les chefs d'entreprise salariés.
- // : Absence de donnée due à la nature des choses.
- Lecture : Entre 2021 et 2023, le salaire net médian des salariés de la région Île-de-France a diminué en moyenne de 1,3 % chaque année, en euros constants.
- Champ : France hors Mayotte, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
- Source : Insee, base Tous Salariés 2021 et 2023.
Baisse du salaire médian dans presque tous les secteurs d’activité
Entre 2021 et 2023, le salaire net médian baisse en euros constants dans presque tous les secteurs d’activité (figure 2). La baisse est la plus prononcée pour le commerce de gros et de détail, l’hébergement et restauration (-2,3 %), les autres activités de services (-2,1 %) et l’information et communication (-1,8 %). Seuls le transport (+1,3 %), les activités financières et d’assurance (+0,3 %) et la santé humaine et l’action sociale (+0,2 %) échappent à cette baisse.
Entre 2021 et 2023, le salaire net médian baisse, en euros constants, pour toutes les catégories socioprofessionnelles. Ce recul touche plus fortement les cadres (-1,9 %), alors même que leur part dans l’ensemble des salariés du privé est plus importante qu’au niveau national (40 % contre 23 %). Ce fort recul tient à leur plus forte représentation dans le haut de l’échelle salariale, où le décrochage des salaires vis-à-vis de l’inflation est plus marqué. Le recul salarial est à peine moindre (-1,6 %) pour les ouvriers. Les professions intermédiaires et les employés sont également concernés par la diminution, mais dans une moindre mesure (respectivement -1,3 % et -0,9 %).
Une disparité sectorielle des évolutions s’observe pour chaque catégorie socioprofessionnelle. Le salaire net médian des cadres diminue le plus dans les secteurs des activités immobilières (-3,5 %) et des autres activités de services (-3,1 %). Il augmente en revanche dans le transport (+0,5 %). Pour les ouvriers, le salaire net médian est en forte hausse dans la santé humaine et l’action sociale (+7,3 %), secteur dans lequel ils ne représentent cependant que 8 % des effectifs. Un recul important des salaires nets médians s’observe pour les ouvriers de la construction (-2,8 %), où ils représentent 54 % des effectifs salariés.
tableauFigure 2 – Évolution moyenne annuelle du salaire net médian en équivalent temps plein en euros constants selon la catégorie socioprofessionnelle et le secteur d’activité entre 2021 et 2023 en Île-de-France
Secteur d’activité | Cadres | Professions intermédiaires | Employés | Ouvriers | Ensemble des catégories socioprofessionnelles |
---|---|---|---|---|---|
Activités financières et d'assurance | -1,0 | -0,3 | -0,6 | -4,0 | 0,3 |
Activités immobilières | -3,5 | -3,0 | -1,3 | -2,8 | -1,0 |
Activités scientifiques et techniques ; Services administratifs et de soutien | -1,9 | -1,5 | -0,6 | -1,0 | -1,1 |
Administration publique, enseignement | -2,2 | -2,0 | -1,1 | -4,9 | -1,2 |
Autres activités de services | -3,1 | -2,2 | -1,7 | -1,5 | -2,1 |
Commerce de gros et de détail ; Hébergement et restauration | -2,4 | -1,4 | -0,5 | -1,2 | -2,3 |
Construction | -2,1 | -1,5 | -1,2 | -2,8 | -1,7 |
Industrie | -1,3 | -1,2 | -2,4 | -1,4 | -1,1 |
Information et communication | -2,2 | -2,1 | -0,1 | -3,2 | -1,8 |
Santé humaine et action sociale | -2,8 | 0,1 | -0,1 | 7,3 | 0,2 |
Transport | 0,5 | 1,4 | 1,8 | -0,6 | 1,3 |
Ensemble des secteurs | -1,9 | -1,3 | -0,9 | -1,6 | -1,3 |
- Lecture : En Île-de-France, le salaire net médian des professions intermédiaires du secteur de la construction a diminué de 1,5 % en moyenne chaque année entre 2021 et 2023.
- Champ : Île-de-France, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
- Source : Insee, base Tous Salariés 2021 et 2023.
graphiqueFigure 2 – Évolution moyenne annuelle du salaire net médian en équivalent temps plein en euros constants selon la catégorie socioprofessionnelle et le secteur d’activité entre 2021 et 2023 en Île-de-France

- Lecture : En Île-de-France, le salaire net médian des professions intermédiaires du secteur de la construction a diminué de 1,5 % en moyenne chaque année entre 2021 et 2023.
- Champ : Île-de-France, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
- Source : Insee, base Tous Salariés 2021 et 2023.
Une légère diminution des disparités salariales
En 2023, le salaire net médian en Île-de-France est inférieur de 24,5 % au salaire net moyen (3 497 euros), ce qui traduit une forte concentration des salaires dans le bas de la distribution (figure 3). Ainsi, un salarié sur dix gagne moins de 1 526 euros nets par mois (1er décile), tandis qu’un sur dix perçoit plus de 5 835 euros (9e décile), soit plus de 4 fois le Smic. Les écarts de salaire les plus importants s’observent dans les secteurs des activités financières et d’assurance, des activités scientifiques et techniques et des services administratifs et de soutien. Ils sont, en revanche, plus faibles dans le secteur de la santé humaine et de l’action sociale.
Bien que les disparités salariales, mesurées par le rapport entre le 9e et le 1er déciles, restent élevées, elles diminuent légèrement entre 2021 et 2023, passant de 3,95 à 3,82. En euros courants, les salaires les plus bas augmentent en effet plus rapidement que les salaires les plus hauts (+4,9 % par an pour le 1er décile contre +3,3 % pour le 9e décile). En euros constants, en raison des revalorisations automatiques du Smic à hauteur de l’inflation en 2022 et 2023, les salaires en bas de la distribution diminuent à peine (-0,1 % pour le 1er décile) alors que les plus élevés baissent nettement (-1,7 % pour le 9e décile).
tableauFigure 3 – Distribution des salaires mensuels nets en équivalent temps plein (EQTP) en 2023
Salaire mensuel net en euros | Effectifs salariés en EQTP |
---|---|
Moins de 1 300 | 65 650 |
De 1 300 à moins de 1 500 | 324 340 |
De 1 500 à moins de 1 700 | 398 420 |
De 1 700 à moins de 1 900 | 379 780 |
De 1 900 à moins de 2 100 | 330 410 |
De 2 100 à moins de 2 300 | 291 330 |
De 2 300 à moins de 2 500 | 263 950 |
De 2 500 à moins de 2 700 | 248 110 |
De 2 700 à moins de 2 900 | 231 530 |
De 2 900 à moins de 3 100 | 210 760 |
De 3 100 à moins de 3 300 | 183 490 |
De 3 300 à moins de 3 500 | 160 110 |
De 3 500 à moins de 3 700 | 141 690 |
De 3 700 à moins de 3 900 | 123 280 |
De 3 900 à moins de 4 100 | 110 170 |
De 4 100 à moins de 4 300 | 96 760 |
De 4 300 à moins de 4 500 | 85 630 |
De 4 500 à moins de 4 700 | 75 730 |
De 4 700 à moins de 4 900 | 66 820 |
De 4 900 à moins de 5 100 | 59 620 |
De 5 100 à moins de 5 300 | 52 590 |
De 5 300 à moins de 5 500 | 46 770 |
De 5 500 à moins de 5 700 | 41 230 |
De 5 700 à moins de 5 900 | 36 530 |
De 5 900 à moins de 6 100 | 33 440 |
De 6 100 à moins de 6 300 | 29 620 |
De 6 300 à moins de 6 500 | 26 340 |
De 6 500 à moins de 6 700 | 23 980 |
De 6 700 à moins de 6 900 | 21 380 |
De 6 900 à moins de 7 100 | 19 290 |
De 7 100 à moins de 7 300 | 17 470 |
De 7 300 à moins de 7 500 | 16 040 |
De 7 500 à moins de 7 700 | 14 580 |
De 7 700 à moins de 7 900 | 13 260 |
De 7 900 à moins de 8 100 | 12 710 |
De 8 100 à moins de 8 300 | 11 350 |
De 8 300 à moins de 8 500 | 10 460 |
De 8 500 à moins de 8 700 | 9 820 |
De 8 700 à moins de 8 900 | 8 950 |
De 8 900 à moins de 9 100 | 8 210 |
De 9 100 à moins de 9 300 | 7 520 |
De 9 300 à moins de 9 500 | 7 030 |
De 9 500 à moins de 9 700 | 6 610 |
De 9 700 à moins de 9 900 | 6 300 |
De 9 900 à moins de 10 100 | 6 100 |
De 10 100 à moins de 10 300 | 5 610 |
De 10 300 à moins de 10 500 | 5 180 |
De 10 500 à moins de 10 700 | 4 710 |
De 10 700 à moins de 10 900 | 4 500 |
De 10 900 à moins de 11 100 | 4 250 |
De 11 100 à moins de 11 300 | 4 040 |
De 11 300 à moins de 11 500 | 3 840 |
De 11 500 à moins de 11 700 | 3 510 |
De 11 700 à moins de 11 900 | 3 340 |
De 11 900 à moins de 12 100 | 3 360 |
De 12 100 à moins de 12 300 | 2 990 |
De 12 300 à moins de 12 500 | 2 880 |
De 12 500 à moins de 12 700 | 2 670 |
De 12 700 à moins de 12 900 | 2 580 |
De 12 900 à moins de 13 100 | 2 430 |
De 13 100 à moins de 13 300 | 2 320 |
De 13 300 à moins de 13 500 | 2 350 |
De 13 500 à moins de 13 700 | 2 130 |
De 13 700 à moins de 13 900 | 2 040 |
De 13 900 à moins de 14 100 | 1 870 |
De 14 100 à moins de 14 300 | 1 800 |
De 14 300 à moins de 14 500 | 1 700 |
De 14 500 à moins de 14 700 | 1 740 |
De 14 700 à moins de 14 900 | 1 660 |
De 14 900 à moins de 15 100 | 1 470 |
De 15 100 à moins de 15 300 | 1 440 |
De 15 300 à moins de 15 500 | 1 390 |
De 15 500 à moins de 15 700 | 1 340 |
15 700 ou plus | 44 960 |
- Note : Certains salaires en EQTP sont inférieurs au Smic : ceci est en effet permis par certains statuts. Cependant, l’existence de rémunérations inférieures au Smic peut provenir aussi d’incohérences entre salaires et durées travaillées dans les déclarations administratives, qui ne peuvent être toutes redressées.
- Lecture : En 2023, 102 380 salariés d’Île-de-France gagnent entre 3 000 et 3 100 euros nets en EQTP par mois.
- Champ : Île-de-France, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
- Source : Insee, base Tous Salariés 2023.
graphiqueFigure 3 – Distribution des salaires mensuels nets en équivalent temps plein (EQTP) en 2023

- Note : Certains salaires en EQTP sont inférieurs au Smic : ceci est en effet permis par certains statuts. Cependant, l’existence de rémunérations inférieures au Smic peut provenir aussi d’incohérences entre salaires et durées travaillées dans les déclarations administratives, qui ne peuvent être toutes redressées.
- Lecture : En 2023, 102 380 salariés d’Île-de-France gagnent entre 3 000 et 3 100 euros nets en EQTP par mois.
- Champ : Île-de-France, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
- Source : Insee, base Tous Salariés 2023.
Un salaire net médian inférieur de 2,9 % pour les femmes
Entre 2021 et 2023, le salaire net médian en euros constants baisse moins vite pour les femmes (-0,9 % en moyenne annuelle) que pour les hommes (-1,6 %). Il s’élève à 2 598 euros nets en 2023 pour les femmes, soit 2,9 % de moins que celui des hommes. L’écart femmes/hommes est plus marqué dans le haut de la distribution. Ainsi, les 10 % des femmes salariées les mieux payées gagnent plus de 5 310 euros nets par mois (9e décile), contre 6 229 euros pour les hommes. Les femmes restent sous-représentées dans le haut de la distribution des salaires : elles sont 23 % parmi les 1 % des salariés les mieux rémunérés contre 43 % parmi l’ensemble des salariés du privé. En conséquence, mesurées par le rapport interdécile, les disparités salariales sont plus faibles pour les femmes (3,46) que pour les hommes (4,10).
La moindre baisse des salaires nets médians en euros constants pour les femmes s’explique par les différences de structure des emplois par secteur d’activité, âge, catégorie socioprofessionnelle entre les femmes et les hommes. En particulier, la proportion de femmes employées, sensiblement supérieure à celle des hommes (33 % contre 17 %), à l’inverse de ce qui s’observe pour les emplois d’ouvrier (7 % contre 27 %), se traduit par une baisse relativement moindre de leur salaire. Pour autant, le salaire net médian des femmes est inférieur à celui des hommes pour toutes les catégories socioprofessionnelles, l’écart le plus élevé étant pour les ouvriers (13,4 %) et les cadres (11,2 %). Seule exception à ce constat : les employées ont un salaire net médian supérieur à celui de leurs homologues masculins (1 908 euros contre 1 841 euros).
Dans certains secteurs d’activité, les femmes ont une rémunération supérieure à celle des hommes. C’est en particulier le cas dans le transport, la construction et les activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien. Les femmes y occupent plus souvent que les hommes des métiers rémunérateurs tels que des postes d’encadrement, de responsables commerciales ou encore d’employées administratives ou comptables. Elles occupent 43 % des emplois dans les activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien mais seulement 13 % et 25 % des emplois salariés dans la construction et le transport.
Selon les tranches d’âges, les écarts de salaires femmes/hommes diffèrent. Pour les plus de 55 ans, ils atteignent 7,6 % en défaveur des femmes. En revanche, ils sont plus limités pour les femmes de moins de 25 ans qui perçoivent un salaire net médian inférieur de 0,8 % à celui des hommes de la même tranche d’âges.
Encadré - En 2023, une prime de soutien au pouvoir d’achat pour plus d’un salarié sur cinq
La prime de partage de la valeur (PPV) est un dispositif qui prévoit des exonérations sur les cotisations, contributions et taxes pour inciter les employeurs à verser une somme annuelle complémentaire aux salariés. Elle fait suite au dispositif de prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (Pepa) en vigueur de 2019 à 2021.
En 2023, la prime de partage de la valeur est versée à 20,1 % des salariés, alors que la prime exceptionnelle au pouvoir d’achat ne concernait que 9,6 % des salariés en 2021. Cette plus grande proportion de bénéficiaires s’explique par l’extension de la PPV à tous les salariés, y compris ceux rémunérés à plus de trois Smic (même si la prime n’est pas défiscalisée pour ces derniers). En 2023, 15 % des salariés perçoivent un salaire net mensuel supérieur à trois Smic et, parmi ces derniers, 25 % ont bénéficié de la prime de partage de la valeur.
Les salariés exerçant une profession intermédiaire (26 %) sont proportionnellement les plus nombreux à percevoir cette prime et les ouvriers, les moins nombreux (16 %).
Par ailleurs, le montant moyen de cette prime est passé, entre 2021 et 2023, de 565 euros à 1 047 euros (917 euros pour la France hors Mayotte). En 2023, ce montant diffère peu entre les hommes (1 053 euros) et les femmes (1 040 euros).
Sources
La base Tous salariés est une base statistique sur l’ensemble des salariés, produite à partir des déclarations administratives de leurs employeurs. Sur le champ privé, les salaires annuels et les effectifs sont principalement issus des déclarations sociales nominatives (DSN) que les entreprises adressent à l’administration et que l’Insee traite ensuite.
Les salariés du secteur agricole, les agents du secteur public, les salariés des particuliers employeurs, ainsi que les apprentis et les stagiaires sont exclus de cette étude. Les bénéficiaires de contrats aidés et de professionnalisation sont en revanche inclus.
Une observation de salaire correspond à un poste salarié, soit un individu dans un établissement une année donnée (un individu présent dans deux établissements est donc comptabilisé dans deux postes distincts).
Toutefois, dans l’encadré portant sur les primes de soutien au pouvoir d’achat, l’unité statistique est le salarié.
Définitions
Le salaire médian est le salaire tel que la moitié des salariés de la population considérée gagne moins et l'autre moitié gagne plus. Il se différencie du salaire moyen qui est la moyenne de l'ensemble des salaires de la population considérée.
Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Par exemple, pour un agent ayant occupé un poste de travail pendant six mois à 80 % et ayant perçu un total de 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5×0,8) = 25 000 euros par an.
Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes y compris les postes à temps partiel sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectivement rémunéré (soit 0,5×0,8=0,4 EQTP dans l’exemple précédent).
Le secteur privé s’entend au sens large, c’est-à-dire y compris entreprises publiques. Une entreprise publique est une entreprise sur laquelle l’État peut exercer directement ou indirectement une influence dominante du fait de la propriété ou de la participation financière, en disposant soit de la majorité du capital, soit de la majorité des voix attachées aux parts émises. Les entreprises publiques sont donc à bien distinguer de la fonction publique (qui regroupe les personnes morales et organismes soumis au droit administratif dans lequel le recrutement se fait sur la base du droit public).
Le salaire brut correspond à l’intégralité des sommes perçues par le salarié au titre de son contrat de travail, avant toute déduction de cotisations et contributions salariales obligatoires. Il intègre les sommes versées dans le cadre de l’épargne salariale (participation et intéressement).
Le salaire net (de prélèvements sociaux) est le salaire que perçoit effectivement le salarié avant prélèvement de l’impôt sur le revenu. Il s’obtient en retranchant du salaire brut les cotisations sociales salariales, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).
Les salaires en euros courants sont les salaires tels qu’ils sont indiqués à une période donnée, ils sont dits en valeur nominale.
Le pouvoir d'achat du salaire est la quantité de biens et de services que l'on peut acheter avec une unité de salaire. Son évolution est liée à celles des prix et des salaires.
C'est ainsi que, si les prix augmentent dans un environnement où les salaires sont constants, le pouvoir d'achat diminue alors que si la hausse des salaires est supérieure à celle des prix le pouvoir d'achat pourra augmenter.
Les évolutions en euros constants sont calculées en référence aux évolutions de l’indice des prix à la consommation (y compris tabac) de l’ensemble des ménages.
Pour en savoir plus
(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.
(2) Barré M., Morineau D., « Des salaires plus élevés dans les zones d’emploi dotées d’une grande agglomération – Économies ligériennes et transitions », Insee Analyses Pays de la Loire no 136, octobre 2024.
(3) Duquesne T., Sokhna N. P., « Les salaires dans le secteur privé en 2023 - L’augmentation des salaires reste inférieure à l’inflation », Insee Première no 2020, octobre 2024.
(4) Marry S., « Baisse du pouvoir d’achat des salaires du privé entre 2021 et 2022, sauf pour les plus bas salaires », Insee Analyses Grand Est no 182, septembre 2024.
(5) Simonovici M., Thiebaut E., « Les disparités salariales dans le secteur privé diminuent en 2022 en Centre-Val de Loire », Insee Flash Centre-Val de Loire no 90, septembre 2024.
(6) Insee, « Emploi, chômage, revenus du travail - Édition 2024 », Insee Références, août 2024.
(7) Godet F., Sanchez Gonzalez J., « Les salaires dans le secteur privé en 2022 - Une nette baisse du pouvoir d’achat, hormis au niveau du Smic », Insee Première no 1971, novembre 2023.
(8) Abboudi M.-C., Khelladi I., Omont L., « L’Île-de-France concentre la moitié des salariés du secteur privé les mieux rémunérés de France », Insee Analyses Île-de-France no 141, octobre 2021.