Une estimation du taux de vulnérabilité énergétique des ménages pour le logement
La vulnérabilité énergétique des ménages concernant leur logement relève de deux enjeux
distincts. Le premier est un enjeu environnemental, avec la mise en évidence des besoins
de rénovation thermique des logements. Les remplir permettrait de réduire la consommation
d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre du secteur résidentiel. Le second
enjeu
est social : cela permet de cerner le nombre de ménages français qui disposent de
revenus
insuffisants pour maintenir un confort thermique standard dans leur logement. En effet,
les
ménages vulnérables le sont à cause des faibles qualités énergétiques de leur logement
(en
regard des conditions climatiques) et/ou du fait de revenus trop modestes.
La vulnérabilité énergétique n’équivaut pas à la précarité, telle que suivie par l’Observatoire
National de la Précarité Énergétique (ONPE). La première rend compte d’une difficulté
potentielle face aux dépenses énergétiques pour le logement quand la précarité évoque
une
difficulté avérée. En ce sens, la vulnérabilité énergétique peut être définie comme
une
exposition au risque de précarité. Tous les ménages vulnérables énergétiquement ne
sont
pas précaires, mais tous les précaires sont vulnérables.
Cette notion de ménage vulnérable peut aider les acteurs publics à orienter les politiques
d’aide à la rénovation non sous le seul prisme de l’environnement mais aussi sous
celui des
difficultés effectives de leurs occupants. Cela peut par exemple conduire à cibler
certaines
aides prioritairement sur les logements occupés par ces ménages, ou encore sur les
territoires où ils se concentrent. À ce titre, les ménages vulnérables peuvent constituer
un
coeur de cible pour mettre en oeuvre une transition écologique qui intègre les enjeux
liés aux
inégalités sociales.
La méthodologie présentée ici est celle privilégiée au sein de l’Insee pour ses travaux
sur la
vulnérabilité énergétique. Elle vise à repérer les ménages qui doivent consacrer une
part
excessive de leur revenu disponible aux dépenses énergétiques de leur logement afin
d'y
assurer un confort standard. Les dépenses énergétiques sont estimées à partir d’une
part
des « consommations conventionnelles » d’énergie d’un logement, fournies par les
diagnostics de performance énergétique (DPE), et d’autre part des prix des énergies.
Le
revenu disponible des ménages est obtenu via le fichier démographique des logements
et
des individus (Fideli).