Insee Flash Ile-de-France ·
Décembre 2024 · n° 97Populations de référence au 1er janvier 2022 : 12 380 964 habitants en Île-de-France
Au 1er janvier 2022, 12 380 964 personnes vivent en Île-de-France. Entre 2016 et 2022, la population augmente en moyenne de 44 000 personnes chaque année, soit une hausse annuelle moyenne de 0,36 %, semblable à celle observée en France métropolitaine. La croissance démographique francilienne est tirée uniquement par un fort excédent des naissances sur les décès, le nombre de départs des habitants de la région étant toujours largement supérieur à celui des arrivées. En six ans, la population augmente fortement en Seine-Saint-Denis, dans l’ouest de la Seine-et-Marne, dans le nord de l’Essonne et dans l’est du Val-d’Oise. En revanche, elle diminue à Paris et dans quelques territoires aux franges de la région.
L’Île-de-France, la région la plus peuplée de France
Au 1er janvier 2022, 12 380 964 personnes vivent en Île-de-France (figure 1). Représentant 18 % de la population de France (hors Mayotte), la région francilienne est la région française la plus peuplée.
Entre 2016 et 2022 (pour comprendre), elle gagne en moyenne 44 000 habitants par an, soit une hausse annuelle de 0,36 %. Ce rythme de croissance est légèrement moindre que celui observé entre 2011 et 2016 (+0,44 %).
La population francilienne s’accroît à un rythme comparable à celui de la population française (+0,35 %). En France métropolitaine, le littoral atlantique ou méditerranéen et quelques métropoles régionales constituent les principales zones de croissance démographique. C’est en particulier le cas de la Corse (+1,02 %), de l’Occitanie (+0,77 %), des Pays de la Loire (+0,62 %) et de la Bretagne (+0,58 %). En revanche, la population stagne dans les régions de la moitié nord de la France, telles que les Hauts‑de‑France, le Grand Est, la Normandie, le Centre‑Val de Loire et la Bourgogne‑Franche‑Comté.
En Île-de-France, la croissance démographique résulte exclusivement d’un fort excédent des naissances sur les décès, en lien avec la relative jeunesse des Franciliens (39 % d’entre eux ont moins de 30 ans contre 35 % au niveau national). Le solde naturel contribue à faire augmenter la population de 0,77 % en moyenne chaque année, soit un rythme quatre fois plus soutenu qu’en France. L’excédent naturel francilien représente d’ailleurs les trois quarts du solde naturel en France. Le solde migratoire apparent, c’est-à-dire la différence entre les arrivées et les départs de la région, est toujours largement déficitaire, faisant diminuer la population de 0,41 % par an.
Comme en France, la contribution du solde naturel à la croissance démographique diminue en Île-de-France, en raison d’un plus grand nombre de décès (en lien avec la pandémie de Covid-19 en 2020 et 2021) conjugué à une baisse des naissances. Le déficit migratoire apparent se réduit quelque peu en Île-de-France sur la période récente et permet ainsi de compenser le léger ralentissement du solde naturel.
tableauFigure 1 – Évolution de la population en Île-de-France
Territoire | Population municipale | Variation annuelle moyenne 2016-2022 (en %) | Variation annuelle moyenne 2011-2016 (en %) | |||||
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1er janvier 2016 | 1er janvier 2022 | Totale | Part due au solde naturel | Part due au solde migratoire | Totale | Part due au solde naturel | Part due au solde migratoire | |
Paris | 2 190 327 | 2 113 705 | -0,59 | 0,58 | -1,18 | -0,54 | 0,69 | -1,22 |
Hauts-de-Seine | 1 603 268 | 1 647 435 | 0,45 | 0,74 | -0,29 | 0,27 | 0,93 | -0,66 |
Seine-Saint-Denis | 1 606 660 | 1 681 725 | 0,76 | 1,14 | -0,38 | 0,98 | 1,31 | -0,32 |
Val-de-Marne | 1 378 151 | 1 419 531 | 0,49 | 0,80 | -0,30 | 0,66 | 0,95 | -0,29 |
Petite couronne | 4 588 079 | 4 748 691 | 0,58 | 0,90 | -0,32 | 0,63 | 1,07 | -0,43 |
Seine-et-Marne | 1 397 665 | 1 452 399 | 0,64 | 0,63 | 0,02 | 0,87 | 0,80 | 0,07 |
Yvelines | 1 431 808 | 1 470 778 | 0,45 | 0,61 | -0,16 | 0,26 | 0,78 | -0,52 |
Essonne | 1 287 330 | 1 324 546 | 0,48 | 0,77 | -0,30 | 0,99 | 0,90 | 0,10 |
Val-d'Oise | 1 221 923 | 1 270 845 | 0,66 | 0,93 | -0,28 | 0,69 | 1,05 | -0,36 |
Grande couronne | 5 338 726 | 5 518 568 | 0,55 | 0,73 | -0,17 | 0,69 | 0,88 | -0,18 |
Île-de-France | 12 117 132 | 12 380 964 | 0,36 | 0,77 | -0,41 | 0,44 | 0,91 | -0,47 |
France métropolitaine | 64 468 792 | 65 846 255 | 0,35 | 0,16 | 0,19 | 0,44 | 0,35 | 0,09 |
France hors Mayotte | 66 361 658 | 67 760 573 | 0,35 | 0,18 | 0,16 | 0,44 | 0,37 | 0,06 |
- Les taux de variation sont arrondis au plus près de leur valeur réelle. La somme des parts dues aux soldes naturel et migratoire peut être légèrement différente du taux de variation de la population.
- Lecture : La population francilienne s’accroît de 0,36 % par an entre 2016 et 2022.
- Champ : Géographie administrative au 1er janvier 2024.
- Sources : Insee, recensements de la population 2016 et 2022, état civil.
Une population en baisse à Paris et en forte croissance en Seine-Saint-Denis
À Paris, la population continue de diminuer, et ce depuis 2012. Entre 2016 et 2022, la capitale a perdu en moyenne 12 800 habitants par an. La baisse, de 0,59 % en moyenne annuelle, est un peu plus marquée que celle observée au cours de la période 2011-2016 (-0,54 %). Cela s’explique par un solde naturel en léger retrait (comme dans l’ensemble des départements franciliens), le déficit migratoire apparent étant stable (-1,22 % par an). Les départs de la capitale peuvent être motivés par le coût élevé du logement, l’arrivée d’un enfant ou la recherche d’un autre cadre de vie.
A contrario, la population s’accroît dans les autres départements franciliens à un rythme annuel moyen situé entre +0,45 % et +0,76 % entre 2016 et 2022. Département francilien le plus peuplé après Paris, la Seine-Saint-Denis connaît le plus fort dynamisme démographique au sein de la région : elle gagne chaque année 12 500 habitants (soit +0,76 % par an) du fait d’un solde naturel toujours nettement excédentaire (+1,14 %), en lien avec la jeunesse de sa population. Le solde naturel en Seine-Saint-Denis est le plus élevé de France métropolitaine.
La croissance démographique est également soutenue dans le Val-d’Oise (+0,66 % par an) et en Seine-et-Marne (+0,64 %). Dans le Val-d’Oise, la croissance est portée par un solde naturel élevé (+0,93 % par an) atténué par un déficit migratoire de 0,28 % par an. En Seine-et-Marne, la population augmente uniquement sous l’effet d’un excédent naturel (+0,63 %), le solde migratoire apparent étant à l’équilibre. La Seine-et-Marne est le seul département francilien à être dans cette situation. En outre, avec 9 100 habitants supplémentaires chaque année, la population de la Seine-et-Marne rejoint quasiment celle des Yvelines.
Dans l’Essonne, la croissance démographique (+0,48 % par an) s’est réduite de moitié par rapport à la période 2011-2016, principalement du fait d’un solde migratoire apparent devenu négatif. Dans le Val-de-Marne (+0,49 % par an), elle s’est également amoindrie en raison d’un solde naturel moins élevé.
Un léger regain de croissance démographique dans les Hauts-de-Seine et les Yvelines
Les Hauts-de-Seine et les Yvelines sont les seuls départements franciliens pour lesquels la croissance démographique accélère sur la période 2016-2022 par rapport à la période antérieure, en lien avec un déficit migratoire sensiblement moins prononcé. Toutefois, la hausse démographique y est la plus faible des départements franciliens de petite et grande couronnes (+0,45 % par an). La croissance du solde naturel y est inférieure à la moyenne régionale.
Un dynamisme démographique plus soutenu au nord et à l’est de Paris
Les disparités territoriales démographiques au sein de la région peuvent être appréhendées à l’échelle des intercommunalités (établissements publics territoriaux, EPT, ou établissements publics de coopération intercommunale, EPCI).
Entre 2016 et 2022, la population de la métropole du Grand Paris (MGP) s’accroît de 0,21 % en moyenne annuelle, à un rythme légèrement atténué par rapport à celui observé entre 2011 et 2016 (+0,27 %). Ce constat s’explique essentiellement par un ralentissement démographique, entre les deux périodes, dans la moitié des EPT la constituant.
Au sein de la MGP, la croissance démographique est tirée principalement par les EPT de Seine-Saint-Denis, proches de Paris (figure 2), en particulier les EPT Est Ensemble et Grand Paris Grand Est, où la population augmente au moins deux fois plus vite qu’en moyenne dans la région, et, dans une moindre mesure, l’EPT Plaine Commune. D’autres EPT situés au sud et sud-est de Paris, à l’instar de Grand-Orly Seine Bièvre et Grand Paris Sud Est Avenir, contribuent également au dynamisme démographique de la MGP. C’est aussi le cas de l’EPT Boucle Nord de Seine, situé au nord des Hauts-de-Seine.
En dehors de la MGP, entre 2016 et 2022, la croissance démographique est particulièrement soutenue dans l’ouest de la Seine-et-Marne (notamment les communautés d’agglomération (CA) Paris - Vallée de la Marne et Val d’Europe Agglomération), dans l’est du Val-d’Oise (CA de Cergy-Pontoise et de Val Parisis) et dans le nord-ouest des Yvelines (communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise). Plus au sud, la croissance démographique concerne plus particulièrement les CA Cœur d’Essonne Agglomération, Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart et Melun Val de Seine. La population diminue en revanche dans quelques territoires, plus ruraux, situés aux franges sud et est de la région (communautés de communes du Pays de l’Ourcq et du Gâtinais Val de Loing).
tableauFigure 2a – Variation annuelle moyenne de la population par intercommunalité entre 2016 et 2022Variation de la population
Code | EPCI ou EPT | Variation annuelle moyenne de la population |
---|---|---|
217500016 | Paris | -0,59 |
200057966 | T2- Vallée Sud - Grand Paris | 0,48 |
200057974 | T3- Grand Paris Seine Ouest | 0,01 |
200057982 | T4- Paris Ouest La Défense | 0,31 |
200057990 | T5- Boucle Nord de Seine | 0,70 |
200057867 | T6- Plaine Commune | 0,70 |
200058097 | T7- Paris Terres d'Envol | 0,58 |
200057875 | T8- Est Ensemble | 0,98 |
200058790 | T9- Grand Paris Grand Est | 0,77 |
200057941 | T10- Paris Est Marne & Bois | 0,24 |
200058006 | T11- Grand Paris Sud Est Avenir | 0,70 |
200058014 | T12- Grand-Orly Seine Bièvre | 0,68 |
200056232 | Communauté d'agglomération Communauté Paris-Saclay | 0,36 |
200057859 | Communauté d'agglomération Cœur d'Essonne Agglomération | 0,91 |
200057958 | Communauté d'agglomération Paris - Vallée de la Marne | 0,37 |
200058485 | Communauté d'agglomération Val Parisis | 0,95 |
200058519 | Communauté d'agglomération Saint Germain Boucles de Seine | 0,37 |
200058782 | Communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines | 0,30 |
200059228 | Communauté d'agglomération Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart | 0,44 |
200059889 | Communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise | 0,90 |
200073344 | Communauté d'agglomération Rambouillet Territoires | 0,29 |
200090504 | Communauté d'agglomération Coulommiers Pays de Brie | 0,81 |
247700032 | Communauté de communes Moret Seine et Loing | 0,08 |
247700057 | Communauté d'agglomération Melun Val de Seine | 1,01 |
247700065 | Communauté de communes du Pays de l'Ourcq | -0,46 |
247700107 | Communauté de communes Pays de Montereau | 1,14 |
247700339 | Communauté d'agglomération Val d'Europe Agglomération | 1,46 |
247700594 | Communauté d'agglomération Marne et Gondoire | 0,98 |
247700644 | Communauté de communes l'Orée de la Brie | 1,28 |
247700701 | Communauté de communes Brie Nangissienne | 0,43 |
247800550 | Communauté de communes du Pays Houdanais (CCPH) | 0,58 |
247800584 | Communauté d'agglomération Versailles Grand Parc (CAVGP) | 0,26 |
247800618 | Communauté de communes Cœur d'Yvelines | 0,75 |
249100074 | Communauté de communes du Pays de Limours (CCPL) | 0,25 |
249100157 | Communauté de communes des Deux Vallées | 0,08 |
249100546 | Communauté de communes du Val d'Essonne (CCVE) | 0,87 |
249100553 | Communauté de communes Entre Juine et Renarde (CCEJR) | 0,31 |
249100595 | Communauté de communes Le Dourdannais en Hurepoix (CCDH) | 0,23 |
249500109 | Communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise | 1,03 |
249500430 | Communauté de communes Sausseron Impressionnistes | -0,33 |
249500455 | Communauté de communes de la Vallée de l'Oise et des Trois Forêts | 0,35 |
249500489 | Communauté de communes du Haut Val d'Oise | 1,18 |
249500513 | Communauté de communes du Vexin-Val de Seine | -0,08 |
- Lecture : À Paris, l’évolution annuelle moyenne de la population est de -0,59 % entre 2016 et 2022.
- Champ : Limites communales au 1er janvier 2024.
- Source : Insee, recensements de la population 2016 et 2022.
graphiqueFigure 2a – Variation annuelle moyenne de la population par intercommunalité entre 2016 et 2022Variation de la population
Pour comprendre
Le choix des périodes d’évolution de la population :
La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant cinq ans) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2016‑2022) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2016‑2022) et une période de cinq ans (2011‑2016) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire apparent et du solde naturel sur ces périodes de durées différentes n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.
Notion de populations de référence :
Le terme populations de référence se substitue à l’ancien terme de populations légales utilisé jusqu’aux populations 2021. Ce changement s’appuie sur une recommandation de l’autorité de la statistique publique.
Sources
Les données du recensement de la population au 1er janvier 2022 dans les limites territoriales des communes existant au 1er janvier 2024 sont officielles dès leur authentification par décret. Ces populations officielles entrent en vigueur au 1er janvier 2025.
Les statistiques sur les naissances et les décès sont issues de l’exploitation des informations d’état civil transmises par les mairies à l’Insee.
La population municipale (concept défini par le décret no 2003-485 publié au Journal officiel du 8 juin 2003, relatif au recensement de la population) comprend les personnes ayant leur résidence habituelle sur le territoire de la commune, dans un logement ou une communauté, les personnes détenues dans les établissements pénitentiaires de la commune, les personnes sans abri recensées sur le territoire de la commune et les personnes résidant habituellement dans une habitation mobile recensée sur le territoire de la commune.
Définitions
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. On parle d’accroissement naturel ou d’excédent naturel lorsque le nombre de naissances est supérieur à celui des décès.
Le solde migratoire apparent est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée. Dans cette étude, il s’agit d’un solde apparent estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire. À l’échelle nationale, il ne comprend que les mouvements de personnes avec l’étranger ; au niveau infranational (région, département, zonage géographique d’étude), il inclut également les mouvements de personnes avec le reste du territoire français. Le solde migratoire apparent national est égal à la somme des soldes migratoires apparents infranationaux. Ce concept est indépendant de la nationalité.
Pour en savoir plus
(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.
(2) Chataignon Ph., « Les populations de référence des communes au 1ᵉʳ janvier 2022 - La baisse du solde naturel entraîne une moindre croissance de la population française », Insee Focus no 346, décembre 2024.
(3) Insee, Populations de référence 2022, Chiffres détaillés, décembre 2024.
(4) Rannou-Heim C., « Populations légales au 1ᵉʳ janvier 2021- 12 317 279 habitants en Île-de-France », Insee Flash Île-de-France no 91, décembre 2023.
(5) Dubujet F., Laurent P., Tissot I., « Départs des Franciliens vers la province : des écarts de niveau de vie parfois importants avec leurs nouveaux voisins », Insee Analyses Île-de-France no 157, septembre 2022.
(6) Bayardin V., Biju-Duval S., Laurent P., « 90 % des Parisiens qui quittent la capitale s’installent dans une commune urbaine », Insee Analyses Île-de-France no 143, novembre 2021.