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Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur · Novembre 2024 · n° 108
Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur33 000 frontaliers travaillent à Monaco, 30 % de plus en une décennie

Frédéric Châtel, Sébastien Novella (Insee)

En 2021, 33 000 personnes résident en Provence-Alpes-Côte d’Azur et travaillent à Monaco. C’est 7 500 de plus qu’en 2010, soit 30 % d’augmentation. Ces travailleurs frontaliers parcourent en moyenne 17,7 km pour se rendre dans la principauté et viennent de plus en plus fréquemment de Nice. S’ils ont deux fois plus souvent recours aux transports en commun que les autres actifs, les frontaliers émettent toutefois davantage de gaz à effet de serre, du fait de la longueur de leurs déplacements, notamment en voiture.

Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 108
Paru le :Paru le28/11/2024
Insee - Le travail frontalier à destination de Monaco en forte progression
Publication rédigée par :Frédéric Châtel, Sébastien Novella (Insee)

33 000 frontaliers travaillent à Monaco

En 2021, 33 200 résidents de Provence-Alpes-Côte d’Azur travaillent à Monaco, faisant de la principauté le principal bassin d’emploi de l’est du département des Alpes-Maritimes. En comparaison, l’emploi frontalier transalpin est très peu développé : moins de 300 résidents de la région travaillent en Italie. Parmi l’ensemble des salariés de Monaco (secteurs public et privé), les trois quarts habitent les Alpes-Maritimes, 14 % résident en principauté et 8 % en Italie [IMSEE, 2022 ; pour en savoir plus (6)].

Parmi les exerçant leur activité à Monaco, 32 700, soit la quasi-totalité, habitent dans les seules de Nice, Menton et Cannes (figure 1). Cette étude a pour objet exclusif ces 32 700 travailleurs frontaliers et leurs déplacements (champ). Les actifs résidant dans ces trois zones d’emploi mais travaillant en France sont par ailleurs dénommés « non-frontaliers ».

Figure 1Nombre de frontaliers et caractéristiques de leurs déplacements en 2021, par pays de travail

Nombre de frontaliers et caractéristiques de leurs déplacements en 2021, par pays de travail - Lecture : En 2021, 32 700 frontaliers résidant dans les zones d’emploi de Nice, Menton et Cannes travaillent à Monaco, un effectif en augmentation de 30 % entre 2010 et 2021. La distance moyenne de leur trajet domicile-travail est de 17,7 km, la distance médiane de 15,8 km. Parmi ces déplacements, 27 % sont effectués en transports en commun.
Pays de travail des frontaliers Effectifs Évolution des effectifs entre 2010 et 2021 (en %) Distance moyenne des trajets (en km) Distance médiane des trajets (en km) Part des déplacements effectués en transports en commun (en %)
Suisse 214 400 45 32,1 25,9 11
Luxembourg 102 800 56 41,7 38,4 17
Allemagne 45 800 0 34,6 30,0 3
Belgique 42 000 22 38,0 29,3 3
Monaco 32 700 30 17,7 15,8 27
Ensemble 437 800 37 34,1 29,3 12
  • Note : Du fait de l’usage d’arrondis, le total des effectifs diffère de la somme par pays.
  • Lecture : En 2021, 32 700 frontaliers résidant dans les zones d’emploi de Nice, Menton et Cannes travaillent à Monaco, un effectif en augmentation de 30 % entre 2010 et 2021. La distance moyenne de leur trajet domicile-travail est de 17,7 km, la distance médiane de 15,8 km. Parmi ces déplacements, 27 % sont effectués en transports en commun.
  • Champ : Personnes en emploi de 15 ans ou plus résidant dans les 45 zones d’emploi de France métropolitaine les plus concernées par le travail frontalier vers les cinq pays de destination principaux (Suisse, Luxembourg, Allemagne, Belgique et Monaco), qui déclarent se déplacer pour se rendre à leur travail et qui parcourent des trajets de 150 km maximum.
  • Sources : Insee, recensements de la population 2010 et 2021, exploitation complémentaire ; distancier Metric-OSRM, © les contributeurs d’Ouvrir dans un nouvel ongletOpenStreetMap et du Ouvrir dans un nouvel ongletprojet OSRM.

Sur la dernière décennie, le travail frontalier a connu une forte croissance en France, en particulier à destination de Monaco, du Luxembourg et de la Suisse. Ce fort développement pose de multiples défis en termes d’aménagement et de développement durable des territoires traversés : capacité des infrastructures routières, offre de transports en commun, impact environnemental de ces déplacements, dépendance de l’emploi envers un marché étranger, etc.

30 % de plus en une décennie

En 2021, trois frontaliers travaillant à Monaco sur dix (9 500 frontaliers) résident dans les quatre communes limitrophes de Beausoleil, Roquebrune-Cap-Martin, Cap-d’Ail ou La Turbie. Un autre tiers réside dans la seule commune de Nice (9 900) et environ 5 000 à Menton. L’influence de Monaco en termes d’emploi local diminue avec la distance. Plus de 60 % des actifs en emploi habitant une commune limitrophe travaillent ainsi dans la principauté. Cette proportion n’est plus que de 40 % à Menton et ses environs (Castellar, Gorbio) et chute sous les 10 % à Nice et ses communes périphériques de l’est (Drap, La Trinité).

Entre 2010 et 2021, le nombre de frontaliers travaillant à Monaco a augmenté de 30 %, soit 7 500 travailleurs supplémentaires. Sur la même période, l’emploi des non-frontaliers n’a progressé que de 1 %, soit +5 400 emplois. La commune de Nice surtout (+3 300 frontaliers entre 2010 et 2021, soit une hausse de 50 %) et celle de Menton (+1 300, soit +35 %) ont vu leur poids se renforcer (figure 2). Comparativement, le nombre de frontaliers a progressé moins vite dans les communes limitrophes de la principauté : +4 % à La Turbie, +13 % à Beausoleil, +20 % à Roquebrune-Cap-Martin. Il a même diminué dans la commune de Cap-d’Ail (-20 %) et sa voisine Èze (-7 %). Toutefois, dans ces communes limitrophes, le nombre de frontaliers a dans l’ensemble progressé plus vite que celui des autres actifs. La dépendance de ces communes au pôle d’emploi monégasque, déjà élevée, s’est donc accrue.

Figure 2Évolution entre 2010 et 2021 du nombre de frontaliers travaillant à Monaco en volume et en %, par commune

Évolution entre 2010 et 2021 du nombre de frontaliers travaillant à Monaco en volume et en %, par commune - Lecture : Entre 2010 et 2021, 3 300 actifs supplémentaires résidant dans la commune de Nice travaillent à Monaco, soit une augmentation de 50 % sur la période.
Code commune Nom de commune Évolution 2010-2021 (en volume) Évolution 2010-2021 (en %)
06088 Nice 3 300 50
06083 Menton 1 290 35
06104 Roquebrune-Cap-Martin 510 20
06012 Beausoleil 480 13
06123 Saint-Laurent-du-Var 210 57
06027 Cagnes-sur-Mer 170 39
06113 Sainte-Agnès 150 86
06004 Antibes 110 45
06136 Sospel 110 35
06054 Drap 100 109
06114 Saint-André-de-la-Roche 90 104
06048 Contes 90 99
06067 Gorbio 90 41
06011 Beaulieu-sur-Mer 90 27
06075 Levens 80 94
06157 Vence 70 58
06069 Grasse 60 87
06147 Tourrette-Levens 50 40
06029 Cannes 50 37
06159 Villefranche-sur-Mer 50 16
06044 La Colle-sur-Loup 40 55
06035 Castellar 40 28
06150 La Turbie 40 4
06030 Le Cannet 30 58
06060 Falicon 30 50
06105 Roquefort-les-Pins 30 49
06091 Peille 30 16
06149 La Trinité 30 9
06121 Saint-Jean-Cap-Ferrat 20 29
06023 Breil-sur-Roya 20 27
06036 Castillon 20 27
06161 Villeneuve-Loubet 20 13
06065 La Gaude 10 17
06155 Vallauris 10 11
06033 Carros 10 6
06059 Èze -30 -7
06032 Cap-d'Ail -310 -20
  • Note : Les communes pour lesquelles les valeurs sont représentées sont celles où résident au moins 50 actifs travaillant à Monaco, à la fois en 2010 et en 2021.
  • Lecture : Entre 2010 et 2021, 3 300 actifs supplémentaires résidant dans la commune de Nice travaillent à Monaco, soit une augmentation de 50 % sur la période.
  • Champ : Personnes en emploi de 15 ans ou plus qui résident dans les zones d’emploi de Nice, Menton et Cannes, qui se déplacent pour aller travailler et dont la distance domicile-travail est inférieure à 150 km.
  • Sources : Insee, recensements de la population 2010 et 2021, exploitation complémentaire.

Figure 2Évolution entre 2010 et 2021 du nombre de frontaliers travaillant à Monaco en volume et en %, par commune

  • Note : Les communes pour lesquelles les valeurs sont représentées sont celles où résident au moins 50 actifs travaillant à Monaco, à la fois en 2010 et en 2021.
  • Lecture : Entre 2010 et 2021, 3 300 actifs supplémentaires résidant dans la commune de Nice travaillent à Monaco, soit une augmentation de 50 % sur la période.
  • Champ : Personnes en emploi de 15 ans ou plus qui résident dans les zones d’emploi de Nice, Menton et Cannes, qui se déplacent pour aller travailler et dont la distance domicile-travail est inférieure à 150 km.
  • Sources : Insee, recensements de la population 2010 et 2021, exploitation complémentaire.

Des trajets qui s’allongent, par facilité ou contrainte

En 2021, les frontaliers parcourent en moyenne 17,7 km pour aller travailler contre 10,3 km pour les non-frontaliers. Un sur deux parcourt moins de 15,8 km (contre 5,7 km). La distance moyenne de trajet a progressé de 1,3 km depuis 2010. À lui seul, l’effet de l’augmentation du nombre de frontaliers résidant à Nice, commune distante d’environ 20 km par la route, a allongé de 0,8 km le trajet moyen. S’ils progressent, les trajets longs demeurent toutefois relativement rares : seulement 13 % des frontaliers parcourent 30 km ou plus pour se rendre dans la principauté.

Certains facteurs ont pu contribuer à cet éloignement. L’amélioration de la fréquence et du cadencement de l’offre de Trains Express Régionaux (TER) sur l’axe Cannes-Nice-Monaco-Menton a facilité l’accès à la principauté des personnes proches de cette ligne. La pression foncière autour de la principauté demeure par ailleurs une contrainte majeure. La concurrence des résidences secondaires, la faiblesse de rotation des locataires ou encore un foncier disponible limité alimentent le niveau des prix. Tout en demeurant bien moins élevés qu’à Monaco, les prix médians au m² des biens immobiliers anciens vendus dans la zone d’emploi de Menton, où se situent les communes limitrophes de la principauté, sont ainsi sensiblement supérieurs à ceux pratiqués dans les zones de Cannes et Nice : de plus de 30 % pour les maisons et d’environ 20 % pour les appartements entre 2020 et 2022.

Un recours deux fois plus fréquent aux transports en commun

Les frontaliers travaillant à Monaco ont deux fois plus souvent recours aux transports en commun que les non-frontaliers : 27 % les empruntent pour leurs déplacements domicile-travail, contre 13 % (figure 3). Autre particularité, 22 % se déplacent en deux-roues motorisés contre 6 % pour les non-frontaliers. Si le recours plus prononcé aux transports en commun peut s’expliquer par l’existence de dessertes directes ferroviaire (TER) et routière (bus régionaux 600-605), il est également à relier au contexte plus général de saturation des rares axes routiers existants et aux difficultés de stationnement dans la principauté. La part des transports en commun dans les déplacements domicile-travail vers Monaco n’a toutefois que légèrement progressé, gagnant 2 points de pourcentage entre 2010 et 2021. Inversement, la part de la voiture a reculé de 4 points pour atteindre 44 % des trajets, soit 14 300 navettes. Quel que soit le mode de transport, les flux ont progressé sur la période : +2 600 pour les transports en commun, +2 300 pour la voiture.

Figure 3Modes de transport domicile-travail des frontaliers et des non-frontaliers en 2021, par zone d’emploi de résidence

(en %)
Modes de transport domicile-travail des frontaliers et des non-frontaliers en 2021, par zone d’emploi de résidence ((en %)) - Lecture : En 2021, 37 % des frontaliers travaillant à Monaco et résidant dans la zone d’emploi de Nice ont recours aux transports en commun, contre 18 % pour les non-frontaliers habitant cette zone d’emploi.
Zone d’emploi de résidence Voiture, camion ou fourgonnette Deux-roues motorisé Transports en commun Vélo (y compris à assistance électrique) Marche à pied (ou rollers, patinette)
Nice – Frontaliers 48 13 37 1 1
Nice – Non-frontaliers 61 7 18 3 11
Menton – Frontaliers 39 31 18 1 11
Menton – Non-frontaliers 58 12 9 2 19
Cannes – Frontaliers 60 5 33 1 1
Cannes – Non-frontaliers 78 6 7 2 7
Ensemble – Frontaliers 44 22 27 1 6
Ensemble – Non-frontaliers 69 6 13 2 10
  • Lecture : En 2021, 37 % des frontaliers travaillant à Monaco et résidant dans la zone d’emploi de Nice ont recours aux transports en commun, contre 18 % pour les non-frontaliers habitant cette zone d’emploi.
  • Champ : Personnes en emploi de 15 ans ou plus qui résident dans les zones d’emploi de Nice, Menton et Cannes, qui se déplacent pour aller travailler et dont la distance domicile-travail est inférieure à 150 km.
  • Source : Insee, recensement de la population 2021, exploitation complémentaire.

Figure 3Modes de transport domicile-travail des frontaliers et des non-frontaliers en 2021, par zone d’emploi de résidence

  • Lecture : En 2021, 37 % des frontaliers travaillant à Monaco et résidant dans la zone d’emploi de Nice ont recours aux transports en commun, contre 18 % pour les non-frontaliers habitant cette zone d’emploi.
  • Champ : Personnes en emploi de 15 ans ou plus qui résident dans les zones d’emploi de Nice, Menton et Cannes, qui se déplacent pour aller travailler et dont la distance domicile-travail est inférieure à 150 km.
  • Source : Insee, recensement de la population 2021, exploitation complémentaire.

Davantage d’émissions de gaz à effet de serre

En moyenne, un frontalier travaillant à Monaco émet par semaine 12,0 kilogrammes de gaz à effet de serre (GES) lors de ses déplacements domicile-travail, contre 9,3 kilogrammes pour un non-frontalier (soit 0,6 tonne équivalent CO2 par an, contre 0,5 tonne). Ces émissions sont estimées en tenant compte, entre autres, de la fréquence des déplacements, intégrant le télétravail éventuel. Cet écart s’explique essentiellement par la différence de distance moyenne hebdomadaire parcourue entre frontaliers et non-frontaliers : 119 km contre 74 km. Cette différence fait plus que compenser l’usage plus fréquent par les frontaliers de modes de transport plus vertueux, tels que les transports en commun, et leur moindre recours à la voiture, très émettrice de GES. Les frontaliers émettent ainsi 9 % des gaz à effet de serre liés aux déplacements domicile-travail dans les zones d’emploi de Nice, Menton et Cannes, alors qu’ils ne représentent que 7 % de la population en emploi.

Publication rédigée par :Frédéric Châtel, Sébastien Novella (Insee)

Champ

Le champ de l’étude est constitué des actifs en emploi de 15 ans ou plus résidant dans les 45 zones d’emploi de France métropolitaine les plus concernées par le travail frontalier vers les cinq pays de destination principaux (Suisse, Luxembourg, Allemagne, Belgique et Monaco), qui déclarent se déplacer pour se rendre à leur travail et qui parcourent des trajets de 150 km maximum. Sur ce champ, les travailleurs frontaliers sont comparés aux actifs qui résident dans ces mêmes 45 zones d’emploi et qui travaillent en France. Dans cette étude, les zones d’emploi d’intérêt pour le travail frontalier vers Monaco sont celles de Nice, Menton et Cannes.

Publication rédigée par :Frédéric Châtel, Sébastien Novella (Insee)

Sources

Les résultats sont issus de l’exploitation complémentaire des recensements de la population de 2021 et de 2010.

Les émissions de gaz à effet de serre liées aux déplacements domicile-travail, dont les longueurs sont calculées via le distancier routier Metric-OSRM de l’Insee, sont des estimations résultant d’un travail mené en collaboration par l’Insee et le Service des données et études statistiques (Sdes) du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Elles sont imputées à partir de plusieurs sources, notamment l’enquête Mobilité des personnes (EMP 2018-2019) et l’enquête Emploi 2021.

La base de données DV3F du Cerema permet de connaître les prix des ventes opérées par territoire avec les caractéristiques des logements.

Retrouvez davantage de détails quant aux sources et méthodes employées dans l’étude nationale consacrée [Ast et al., 2024 ; pour en savoir plus (2)].

Définitions

Un travailleur frontalier est une personne qui réside en France et qui travaille dans un pays voisin (Suisse, Luxembourg, Belgique, Allemagne, Monaco, Espagne, Italie ou Andorre).

Une zone d’emploi est un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent.

L’équivalent CO2 d’une émission d’un gaz à effet de serre (gaz bloquant le rayonnement de chaleur émis par la Terre) est la quantité de dioxyde de carbone (CO2) qui aurait le même potentiel de réchauffement global.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Ast D., Bichler G., Manuaud Q., Schmidt O., « Un travailleur frontalier sur cinq parcourt plus de 50 km pour aller travailler », Insee Première, no 2027, novembre 2024.

(3) Morin T., Prusse S., Trévien C., « Déplacements domicile‑travail : des émissions de gaz à effet de serre très variables selon les territoires  », Insee Première no 1975, décembre 2023.

(4) Brutel C., Pages J., « La voiture reste majoritaire pour les déplacements domicile-travail, même pour de courtes distances  », Insee Première no 1835, janvier 2021.

(5) Rouaud P., Winnicki P., « De plus en plus d’habitants des Alpes-Maritimes travaillent à Monaco  », Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d’Azur no 71, mai 2019.

(6) Institut Monégasque de la Statistique et des Études Économiques (IMSEE), « Ouvrir dans un nouvel ongletMonaco en chiffres », Édition 2022.